REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D'ABOMEY- CALAVI
ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUEE ET DE MANAGEMENT
INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DE L'ANALYSE
ECONOMIQUE
Mémoire de fin d'études en vue de l'obtention
du diplôme
d'Ingénieur des Travaux Statistiques
(ITS)
DETERMINANTS DE L'IRREGULARITE AUX SOINS PRENATALS
EN MILIEU RURAL AU BENIN
Présenté et soutenu par :
Thierry F. DAKPAHOSSOU et
Carel K.J.B. MOUSSE
Sous la direction de :
Maîtres de stage :
Tuteurs
de mémoire : M. Hippolyte TOGONOU,
M. Mouftaou AMADOU
SANNI, Directeur des Etudes Démographiques
Directeur du CEFORP &
&
Mme Mêmounath ZOUNON,
Mme Marie Odile ATTANASSO,
Chef service / DED Economiste -
Démographe, Enseignante à l'UAC
Année académique 2007-2008
L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management
(ENEAM) n'entend donner aucune approbation, ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire ; ces opinions doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs.
DEDICACES
A toi mon Dieu Tout puissant, pour ta grâce et ton
assistance sans fin ;
A mon père DAKPAHOSSOU Eric et à ma mère
BADOU ANONKO Bernadette, pour tant d'investissement ;
A ma tante AGBALE Mathilde, parce qu'il est impossible de
trouver des mots à la hauteur du soutien que vous m'avez toujours
témoigné ;
A mon oncle DANSI André
Aux familles DAKPAHOSSOU et GUEZO à Bohicon;
A mes frères, soeurs et amis ;
Je dédie ce mémoire qui marque l'aboutissement
heureux de ma formation.
Fabrice DAKPAHOSSOU.
DEDICACES
A la très Sainte Trinité, source de toute
connaissance ;
A mon père Eric MOUSSE.
A ma mère Marisette da SILVA ;
Merci pour l'éducation que vous m'avez donnée et
l'esprit de persévérance que vous avez cultivé en moi.
L'arbre que vous avez planté est entrain de produire ;
A mes frères et soeurs ;
Pour que vous vous souveniez toujours que la réussite
en toute chose dans la vie se trouve au bout de l'effort et de la
persévérance.
Aux familles MOUSSE et da SILVA ;
A tous ceux qui de près ou de loin, m'ont soutenu dans
la réalisation de ce mémoire.
Je dédis ce modeste travail.
Carel MOUSSE.
REMERCIEMENTS
Au seuil de ce travail, nous avons l'obligation morale
d'exprimer nos sentiments de gratitude et de profonds remerciements à
tous ceux qui nous ont apporté leur soutien à la
réalisation de ce document, notamment :
- Nos maîtres de stage :
v M. Hippolyte TOGONOU,
v Mme Mêmounath ZOUNON;
- Notre tuteur de mémoire :
M. Mouftaou AMADOU SANNI;
- Tout le personnel de l'administration de l'ENEAM, en
particulier :
v M. Codjo DADO, Directeur de l'école,
v M. Moutaïrou ADEGNIKA, Directeur Adjoint,
v M. Bernard AHOU, Coordonnateur du cycle,
v M. Jean Marie Vincent KIKI, Chef filière,
v Tous les professeurs de l'école.
- Tout le personnel de l'INSAE en particulier
v M. Cosme Z. VODOUNOU Directeur Général de
l'institut ;
v M. Hyppolyte M. TOGONOU Directeur des études
démographiques ;
v M. Jules DAGA en service à la Direction du Traitement
de l'Information et des Publications ;
v Tout le personnel de la DED.
- Les membres du jury :
Particulièrement la présidente du jury :
Mme Marie Odile ATTANASSO pour avoir contribuer à l'amélioration
du document.
A tous et à toutes, nous disons merci pour tout ce
précieux savoir que vous nous avez inculqué et qui constitue pour
nous un gage sûr contre les écueils de la vie.
Avant propos
L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de
Management (ENEAM), à travers sa filière statistique, forme sur
une durée de trois (03) ans des Ingénieurs des Travaux
Statistiques (ITS) au premier cycle. Les enseignements dispensés dans ce
cadre concernent divers domaines de la statistique et de l'économie.
La formation débouche au terme de la troisième
année sur un stage pratique de trois mois dont l'objectif est de
permettre aux étudiants de mettre en pratique les cours
théoriques.
C'est pour cela que nous avons effectué un stage
pratique à l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique, précisément à la Direction des Etudes
Démographiques.
Présentation de la structure d'accueil
A : Présentation de l'INSAE
Créé par l'ordonnance n° 73-72 du 16
octobre 1973, puis modifié par le décret n° 97-168 du 07
avril 1997, l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
(INSAE) est un établissement public à caractère
scientifique, placé sous la tutelle du ministère chargé de
la statistique. L'INSAE est doté de la personnalité morale et
jouit de l'autonomie financière.
1 : Mission de l'INSAE
L'INSAE a pour mission de :
- Rassembler, dépouiller, analyser et présenter au
gouvernement dans les délais convenus des statistiques sûres
scientifiquement élaborées.
- Produire et aider à produire les renseignements
chiffrés utiles à la prise de décision et à la
gestion
- Assurer le secrétariat du Conseil National de la
Statistique.
2 : Organisation de l'INSAE
L'INSAE comporte les organes de direction suivants :
- Le Conseil d'Administration
- La Direction Générale
- Le Comité de Direction
Il comporte aussi une Direction Administrative et
Financière et cinq directions techniques que sont :
- La Direction des Statistiques et Etudes Economiques ;
- La Direction des Statistiques Sociales ;
- La Direction du Traitement de l'Information et des
Publications ;
- La Direction de la Coordination Statistique, de la formation et
de la Recherche ;
- La Direction des Etudes Démographiques dans laquelle
nous avons effectuée notre stage.
B : Présentation de la DED
Les articles 23 et 24 du décret N° 97-168 du 7
avril 1997 portant approbation des statuts de l'INSAE, définissent les
attributions de la Direction des Etudes Démographiques (DED) et celles
de ses différents services. Signalons que cette direction est née
des cendres de l'ancien Bureau Central du Recensement (BCR) qui est une
structure ad' hoc de l'INSAE créée pour l'exécution des
recensements généraux de la population et de l'habitat et des
enquêtes démographiques spécifiques et de la scission de
l'ancienne Direction des Statistiques Démographiques et Sociales
(ordonnance N° 73-72 du 16 octobre 1973 portant création du Conseil
National de la Statistique et de ses organes pour le développement et la
centralisation de l'activité statistique au niveau de l'Etat.
1 : MISSION
La DED est chargée de :
- collecter et analyser les informations pour la connaissance
de l'état de la population ;
- analyser la structure et le mouvement de la
population ;
- décrire les ressources humaines ;
- constituer et mettre à jour une base de
données géographiques et de sondage permettant la
réalisation d'enquêtes auprès des ménages ;
- concevoir des méthodologies de sondage et les mettre
en application.
2 : Organisation de la DED
Pour accomplir ces missions, la DED dispose de trois services
à savoir :
- Le service de la Cartographie, des Méthodes
de sondage et d'Enquêtes (SCMSE) : chargé de la
réalisation et la mise à jour de la cartographie
censitaire ; de la constitution et de la mise à jour d'une base de
données géographiques et de sondage permettant la
réalisation d'enquêtes auprès des ménages
(échantillon) et enfin de la conception des méthodologies de
sondage et leur mise en application.
- Le service de l'Etat et des Perspectives de
Population (SEPP) : chargé de la collecte, l'analyse et le
traitement des données relatives à l'état de la
population ; de la conception, l'exécution et l'exploitation des
enquêtes démographiques au niveau national en collaboration avec
les autres services de la direction. Il est aussi chargé de
l'amélioration de l'enregistrement des faits d'état civil ainsi
que le traitement et la publication des statistiques relatives ; de
même que l'élaboration et la mise à jour à rythme
annuel des perspectives d'évolution de la population, tant au niveau
national que régional.
- Le service des Mouvements de Population (SMP) :
Ce service a pour tâches : la collecte, l'analyse et le
traitement des données relatives aux mouvements de la population
(natalité, fécondité, migrations et mortalité)
ainsi que de la conception, l'exécution et l'exploitation des
enquêtes démographiques au niveau national en collaboration avec
les autres services.
Liste des tableaux
Tableau 2.1: Présentation des variables
à utiliser dans l'étude
23
Tableau 3.1: Dictionnaire des variables
45
Tableau 3.2 : Contribution des modalités
à la formation des axes
47
Tableau 3.3 : Caractérisation du
premier axe factoriel
48
Tableau 3.4 : Caractérisation du second
axe factoriel
48
Tableau 4.1 : Odds ratios bruts
52
Tableau 4.2 : Odds ratios nets
55
Tableau 4.3 Hiérarchisation des
déterminants.
58
Tableau 4.4 : Résultats de l'estimation
logistique
60
Liste
des figures et des graphiques
Figure 2.1 : Schéma conceptuel
d'explication de l'irrégularité aux soins prénatals
20
Figure 2.2: Schéma d'analyse de
l'irrégularité aux soins prénatals
24
Figure 3.1 : Représentation du plan
factoriel
50
Graphique 1.1: Evolution de la proportion des
femmes en milieu rural et urbain selon l'ordre de CPN
8
Graphique 3.1: Fréquence du recours aux CPN
en milieu rural selon le niveau de vie du ménage de la femme
33
Graphique 3.2 : Fréquence du recours aux
CPN en milieu rural selon l'activité économique de la femme
34
Graphique 3.3: Fréquence du recours aux CPN
en milieu rural selon l'instruction de la femme
35
Graphique 3.4 : Fréquence du recours
aux CPN en milieu rural selon l'instruction du conjoint
36
Graphique 3.5 : Fréquence du recours aux
CPN en milieu rural selon l'alphabétisation de la
femme
37
Graphique 3.6 : Fréquence du recours
aux CPN en milieu rural selon l'âge de la mère à
l'accouchement
38
Graphique 3.7 : Fréquence du recours
aux CPN en milieu rural selon la parité atteinte par la femme
39
Graphique 3.8 : Fréquence du recours
aux CPN en milieu rural selon le lien de la femme avec le chef du
ménage
40
Graphique 3.9: Fréquence du recours aux CPN
en milieu rural selon le sexe du chef du ménage
41
Graphique 3.10 : Fréquence du recours aux
CPN en milieu rural selon la qualité des soins
42
Graphique 3.11: Fréquence du recours aux CPN
en milieu rural selon le stade de la grossesse à la CPN1
42
Graphique 3.12 : Fréquence du recours
à la CPN en milieu rural selon le département de residence
44
Liste des sigles et
abréviations
ACM : Analyse des Correspondances Multiples
CDT : Centre de Détection de la Tuberculose
CHD : Centre Hospitalier Départemental
CNHU-HKM : Centre National Hospitalier et Universitaire
Hubert Koutoucou
MAGA
CPN : Consultation Prénatale
CPN1 : Première Consultation Prénatale
CPN2 : Deuxième Consultation Prénatale
CPN3 : Troisième Consultation Prénatale
CPN4 : Quatrième Consultation Prénatale
DED : Direction des Etudes Démographiques
EDS-I : Première Enquête Démographique
et de Santé
EDS-II : Deuxième Enquête Démographique
et de Santé
EDS-III : Troisième Enquête
Démographique et de Santé
FAP : Femme en Age de Procréer
INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
ISF : Indice Synthétique de
Fécondité
NV : Naissance Vivante
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PNUD : Programme des Nations-Unies pour le
Développement
PVD : Pays en Voie de Développement
SMI : Santé Maternelle et Infantile
UVS : Unité Villageoise de Santé
VIH : Virus de l'Immuno Déficience Humain
VAT : Vaccin Antitétanique
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE 1: CONTEXTE DE L'ETUDE
4
1.1: Aperçu de la situation sanitaire
nationale
4
1.2: Problématique
9
1.3: Objectifs de l'étude
11
CHAPITRE 2: REVUE DE LITTERATURE,
HYPOTHESES ET METHODOLOGIE
12
2.1 : Revue de la littérature
12
2.2: Cadre conceptuel
19
2.3 : Cadre d'analyse
23
2.4 : Méthodologie
26
CHAPITRE 3: ANALYSE DESCRIPTIVE DU RECOURS
AUX SOINS PRENATALS
32
3.1 : Analyse bivariée
32
3.2: Profil des femmes dont les consultations
prénatales sont irrégulières : l'ACM
45
CHAPITRE 4: ANALYSE ECONOMETRIQUE DE
L'IRREGULARITE AUX SOINS PRENATALS
51
4.1: Effets bruts des variables explicatives sur
l'irrégularité aux soins prénatals
51
4.2 : Effets nets des variables explicatives
sur l'irrégularité aux soins prénatals
55
4-3 : Hiérarchisation des
déterminants
58
4.4 : Calcul de la probabilité
d'irrégularité aux soins prénatals
59
CHAPITRE 5: ANALYSE DES RESULTATS ET
SUGGESTIONS
61
CONCLUSION GENERALE
64
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
66
ANNEXE
INTRODUCTION GENERALE
Actuellement le développement durable ne peut plus
être restreint à la croissance économique. Il s'appuie
également sur le développement social, et prend en compte les
dimensions humaines dont la santé. A cet effet, l'Organisation Mondiale
de la Santé (OMS) souligne la nécessité de s'occuper
d'urgence des problèmes sanitaires ressortant du rapport
« Investir dans le développement » du Projet du
Millénaire (OMS 2005). Ce document indique que, pour atteindre les
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), il faut
augmenter les investissements au niveau des programmes de santé,
notamment dans la santé de la mère et de l'enfant, deux
catégories de la population cibles des OMD (Objectif 4, cible 5 relatifs
aux enfants de moins de 5 ans et l'objectif 5, cible 6 se
référant à la santé maternelle).
En matière de
santé, les femmes constituent d'une part, une catégorie à
protéger méritant des attentions particulières de par les
risques de décès élevés liés à la
maternité qu'elles encourent. D'autre part, elles sont
généralement les responsables directes de la santé des
enfants ; elles assurent le recours aux soins tant préventifs
que curatifs, l'alimentation et l'hygiène des enfants. Il convient alors
de considérer la santé des femmes dans l'optique de l'ensemble de
la vie, c'est-à-dire à travers les différentes
étapes de la vie d'une femme. En effet, l'état de santé
d'une femme à une période donnée a des effets non
seulement sur les périodes suivantes de sa vie, mais aussi sur les
générations futures. Le lien intergénérationnel est
une caractéristique unique des femmes.
Cependant, il faut noter que, malgré ce rôle
essentiel, les décideurs politiques négligent souvent les
besoins particuliers des femmes. Le contexte de la maternité
particulièrement préoccupant le justifie pleinement. Selon des
estimations faites en 2005 par l'OMS, une femme meurt toutes les soixante
secondes de complications liées à la grossesse ou à
l'accouchement. Cela fait plus de 500.000 femmes chaque année et dix
millions en une génération. Et c'est en Afrique,
particulièrement en Afrique subsaharienne que le problème de
santé maternelle se pose avec plus d'acuité. Dans cette
région, le risque pour une femme de mourir de complications de grossesse
est de 1 sur 22 alors qu'il est de 1 sur 7 300 dans les pays
développés. Le risque, pour une femme, de mourir de causes
liées à la grossesse est d'environ 1 sur 7 au Niger alors qu'il
est de 1 sur 17 400 en Suède. Chaque année, plus d'un million
d'enfants deviennent orphelins de mère et donc vulnérables
à cause d'un décès maternel. Dans le monde entier, les
enfants qui ont perdu leur mère courent dix fois plus de risques de
mourir prématurément que les autres.
Le Bénin n'échappe pas à ces
réalités. Selon les estimations de l'Enquête
Démographique et de Santé EDS-III réalisée en
2006, le ratio de mortalité maternelle est toujours élevé
soit 397 pour 100.000 naissances vivantes (NV).
Un grand nombre de décès maternels pourraient
être évités par un suivi correct de la grossesse. Les
consultations prénatales (CPN) doivent permettre de bien mener la
grossesse pour la mère et l'enfant. En effet, la plupart des facteurs de
risques liés à la grossesse peuvent être
dépistés au cours des CPN précoces, de bonne
qualité et régulièrement répétées.
Au Bénin, d'après l'EDS-III (2006), 88% des
femmes font recours aux soins prénatals, et 61% ont effectué
quatre CPN1(*). Cependant, ces proportions n'en cachent
pas moins des disparités. En milieu rural, 85% des femmes ont recours
aux soins prénatals contre 93% en milieu urbain et seulement 55% des
femmes rurales ont effectué quatre CPN. Donc près de la
moitié (45%) des femmes ne font pas un bon suivi de leur grossesse
pendant que les complications de grossesse et de l'accouchement constituent
l'une des principales causes des décès maternels (25 % des
décès maternels survenus dans le monde sont dus à des
complications de grossesse ; OMS, 2006).
Ainsi, en milieu rural il se pose le problème de
l'accès aux services de Santé Maternelle et Infantile (SMI) en
termes de sous utilisation associée à une forte mortalité
maternelle.
La présente recherche, voulant contribuer à
l'amélioration des stratégies et politiques de réduction
des risques de décès maternel vise à comprendre les
déperditions auxquelles nous assistons en milieu rural dans le recours
aux soins prénatals.
Ce travail comprend cinq chapitres. Le premier
chapitre présente le contexte de l'étude. Le
second chapitre met en exergue la revue de
littérature, les hypothèses de recherche et la
méthodologie adoptée. C'est dans le troisième
chapitre que commencent les analyses par la description du
recours aux soins prénatals en milieu rural. Le
quatrième chapitre met en relief une analyse
économétrique sur les déterminants de
l'irrégularité aux soins prénatals. Enfin, un
cinquième chapitre uniquement consacré
aux suggestions et recommandations à l'égard des résultats
obtenus.
CHAPITRE 1: CONTEXTE DE L'ETUDE
1.1: Aperçu de la situation
sanitaire nationale
En Afrique et au Bénin, il existe des systèmes
de soins de santé modernes et traditionnels. Compte tenu de l'aspect
informel qui prédomine dans le secteur de santé, le secteur
traditionnel échappe à tout contrôle de l'Etat et est
surtout caractérisé par le manque d'informations. C'est pour cela
que, quand nous parlerons de soins de santé dans ce mémoire, il
s'agit des soins de santé modernes.
Cependant, la protection de la santé des populations
béninoises est assurée prioritairement par l'État, en ce
sens que la constitution béninoise fait du droit à la
santé une prérogative de l'État, et les soins de
santé devraient être en principe gratuits. Ce sont les Programmes
d'Ajustement Structurel (PAS) initiés dans les années 80 qui ont
réduit à néant le principe de la gratuité des soins
avec la réduction sensible des dépenses budgétaires
consacrées à la santé. L'Etat se retirant ainsi des
secteurs clefs des services sociaux, a laissé d'énormes vides qui
ont été parfois comblés par des initiatives locales pour
la survie, le secteur privé venant ainsi au secours d'un secteur public
en difficulté. La santé des populations est donc assurée
par le secteur public et le secteur privé.
1.1.1:
Organisation du système de santé
L'architecture générale du système de
santé au Bénin s'articule autour d'un découpage
administratif à trois niveaux :
Le niveau central ou national :
qui a la responsabilité de définir la politique nationale de
santé du pays. Sa responsabilité s'étend dans les domaines
de la planification, de la coordination et de la mise en oeuvre des
activités sanitaires.
Le niveau intermédiaire ou
départemental : il coordonne les activités
sanitaires définies au plan national.
Le niveau
périphérique : il s'agit de l'unité
sanitaire la plus décentralisée. Les zones sanitaires
s'articulent autour d'un hôpital de référence, en
l'occurrence un hôpital national et des réseaux de services
sanitaires publics ou privés, couvrant une zone géographique
définie. Elles assurent la participation communautaire, la
viabilité des services et la coordination entre les formations
sanitaires publiques et privées.
Ces trois grands ensembles sont subdivisés en zones qui
constituent la pyramide sanitaire du Bénin. Ainsi, les infrastructures
sanitaires sont reparties sur tout le territoire national, selon cette
pyramide, fondée elle-même sur le découpage territorial.
Les différents types d'infrastructures observés dans le secteur
public sont :
Au niveau national ou central
§ Le Centre National Hospitalier et Universitaire Hubert
Koutoucou MAGA (CNHU-HKM)
§ Le Centre National de Pneumo-phtisiologie
§ Le Centre National de Psychiatrie
§ Le Centre National de Gérontologie
§ L'Hôpital de la Mère et de l'Enfant Lagune
Au niveau départemental ou intermédiaire
§ Les Centres Hospitaliers Départementaux
(CHD)
§ Les Centres de Traitement de l'ulcère brulis
Au niveau périphérique
§ L'Hôpital de Zone ou la
référence de premier niveau
§ Les Centres de Santé et les Unités
Villageoises de Santé (UVS)
§ Les Maternités Isolées
§ Les Dispensaires Isolées
§ Le Centre de Détection de la Tuberculose
(CDT)
Il existe également des infrastructures privées
(privée confessionnelle et privée à but lucratif). Ces
dernières n'ont pas été catégorisées mais on
distingue particulièrement :
§ Les hôpitaux
§ Les cliniques
§ Les Cabinets médicaux et accouchement
§ Les cabinets de soins infirmiers
L'analyse du dispositif sanitaire a permis de mettre en
exergue les éléments qui influencent le système de
santé au Bénin. En effet, l'organisation du système de
santé permet sur le plan administratif, une meilleure coordination des
activités des différents niveaux de la hiérarchie
sanitaire. Mais elle comporte cependant des insuffisances qui peuvent
constituer des menaces pour l'accès aux soins. L'examen de la
répartition des infrastructures sanitaires révèle que le
taux de couverture en services sanitaires de base reste très
insuffisant au Bénin. La plupart des infrastructures et le personnel
pouvant procurer des soins obstétricaux d'urgence sont concentrés
au sommet de la pyramide, c'est-à-dire au niveau départemental.
Dans ce milieu se pose le problème crucial d'accessibilité
géographique des soins de santé qui empêche cette frange de
la population, la plus nombreuse, de mieux profiter des facilités
sanitaires. Parfois, les femmes rurales renoncent à effectuer certains
examens ou certaines opérations vitales parce qu'elles ne disposent pas
des moyens de déplacement pour se rendre au chef-lieu de
département où se trouvent les structures appropriées.
Notons que dans les localités qui disposent d'un service SMI, les
équipements sanitaires sont en nombre insuffisant et bon nombre sont en
état de délabrement, voire hors d'usage.
Ces lacunes, du secteur public qui est le garant de la
santé des populations, ont favorisé l'émergence et la
prolifération de centres de santé privés. Les
études montrent que de nos jours le secteur privé contribue
beaucoup à la promotion de la santé des populations en
réduisant la distance entre les populations et les centres de
santé.
Cependant, il convient de préciser que les cliniques et
cabinets médicaux privés, dont la seule raison d'être est
la réalisation de profits, offrent des soins à des coûts
plus élevés. Ce qui pose le problème
d'inaccessibilité financière des services de SMI, un
problème crucial qui entre en jeu dans le recours aux soins de
santé en milieu rural où la majorité des populations
vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Par ailleurs, si au niveau national les statistiques
sanitaires (2006) montrent une bonne couverture sanitaire en professionnels de
santé : 7006 habitants/médecin, 1072 FAP2(*)/sage-femme, l'on constate
néanmoins l'existence de disparités de l'offre selon les
départements. En effet, on observe dans le département de
Littoral un ratio de 5,92 médecins pour 10000 habitants contre 0,39
médecin pour 10000 habitants dans le département de l'Alibori et
0,43 médecin pour 10000 habitants dans le département du
Couffo ; ces ratios sont très loin des normes3(*) fixées par l'OMS.
1.1.2 : Contexte actuel de la santé de la
reproduction
De manière générale, la situation
sanitaire au Bénin ne s'est pas améliorée de façon
notable au cours des dernières années (après l'initiation
des OMD par les Nations-Unies en 1990). En effet, d'après l'EDS-I, en
1991 le quotient de mortalité infanto-juvénile est de 166,5% (sur
1000 naissances, environ 167 nouveau-nés décèdent avant
leur cinquième anniversaire maternel), et de 136% en 2006 (EDS-III). En
ce qui concerne le taux de mortalité maternelle, rappelons qu'il est
à 397 en 2006. Notons que la mortalité et la morbidité
sont plus élevées parmi les groupes vulnérables que sont
les populations rurales, les femmes en âge de procréer, les
enfants de moins de 5 ans et les populations à faibles revenus.
La proportion des accouchements non assistés par un
professionnel de santé est de 26,5 % en milieu rural contre 14,4% en
milieu urbain. L'expérience a montré qu'un nombre
élevé de décès maternel et de décès
de nouveau-nés survient dans les 72 heures qui suivent l'accouchement
parce que les femmes quittent la maternité trop tôt après
l'accouchement. Il convient de préciser qu'au Bénin 32% des
femmes ne subissent aucun examen postnatal. Pour ce qui concerne la couverture
des consultations prénatales, plus de 13% des femmes rurales n'en
effectuent aucune contre 7% en milieu urbain. S'agissant des femmes qui en ont
accès (qui ont commencé), nous assistons à une
discontinuité des soins prénatals chez ces dernières
notamment en milieu rural. Le graphique 1.1 ci-après présente
l'évolution de la proportion des femmes qui se sont
présentées aux consultations selon l'ordre de CPN.
Graphique 1.1: Evolution de la
proportion des femmes en milieu rural et urbain selon l'ordre de CPN
Source : De nos
résultats sous Excel.
L'analyse des deux courbes de ce graphique, montre que chacune
d'elles présente une allure décroissante, cependant celle du
milieu rural est en dessous de celle du milieu urbain. Cette allure que
présentent les deux courbes traduit une déperdition de la
proportion des femmes qui se présentent aux consultations
prénatales, qui est accentuée en milieu rural car l'écart
entre ces deux courbes s'agrandit quand l'ordre de CPN augmente. En effet,
92,1% des femmes urbaines se sont présentées à la
première consultation prénatale (CPN1) contre 86,2% des femmes
rurales. A la CPN2, c'est 80,9% de ces dernières qui se sont
présentées contre 88,4% pour le milieu urbain, ce qui veut dire
que 5,3% des femmes rurales ont arrêté à la CPN1. La
proportion des femmes urbaines qui se sont présentées à la
CPN4 est 69,5% et de 54,8% pour le milieu rural. Au total 31,4% des femmes
rurales ont commencé la CPN mais n'ont pas atteint quatre CPN contre
22,4% en milieu urbain.
En effet le milieu rural n'est pas seulement là
où beaucoup de femmes ne font aucune CPN, c'est aussi là
où elles sont plus nombreuses à abandonner les CPN.
1.2: Problématique
Les complications de la grossesse et ses suites menacent
constamment la santé des femmes en âge de procréer. Elles
sont la première cause mondiale de morbidité, d'infirmité
et de décès dans cette cible, surtout dans les pays en
développement. La mortalité maternelle va de moins de 10 pour
100 000 NV dans les pays industrialisés à plus de 500 pour
100 000 NV en Afrique (Ndiaye et al, 2005).
Pour faire face à ces problèmes, beaucoup de
recherches ont mis en avant les avantages de la CPN grâce à une
meilleure santé des mères et des bébés, sans qu'on
ne sache pourtant pas les composantes exactes de la CPN, ce qu'il faut faire
exactement et à quel moment.
Le nombre de CPN varie de 8 à 13 aux États-Unis,
et de 5 à 15 en Europe (Ndiaye et al, 2005). En ce qui concerne les pays
en voie de développement, où il se pose déjà de
sérieux problèmes quant à l'accès aux soins de
santé, les spécialistes de santé maternelle et infantile
ont entrepris des recherches afin de définir des stratégies,
fondées sur les réalités de ces pays (contraintes
financières) pour réduire les risques de complications de
grossesse associés à la mortalité maternelle
élevée que connaissent ces pays. A cet effet, un essai
récent aléatoire, sur des cas témoins,
réalisé par l'OMS ainsi qu'un examen systématique,
indiquent que des interventions essentielles peuvent être fournies lors
de quatre consultations à des intervalles spécifiés (une
au premier trimestre, une au deuxième trimestre et deux autres au
troisième trimestre), du moins pour les femmes en bonne santé qui
n'ont pas d'autres problèmes médicaux. Cet examen a
encouragé l'OMS à définir un nouveau modèle des
soins prénatals basé sur quatre visites
prénatales au minimum pendant la grossesse pour les pays
en voie de développement.
Par ailleurs, une étude menée sur
l'efficacité des CPN dans un service de néonatologie en
Guinée, a révélé que le taux de morbidité
des nouveau-nés décroît avec le nombre de CPN : 79,9%
pour 0 à 1 CPN; 60% pour 2 à 3 CPN et 57,3% pour 4 et plus
de CPN. Aussi, de nouveaux progrès qu'a connus la médecine
moderne, ont prouvé que beaucoup d'infections dont le VIH, transmis de
la mère à l'enfant pendant la grossesse, pourraient être
évitées.
C'est donc au cours de la CPN régulièrement
répétée qu'on peut prévenir les problèmes
pour les femmes enceintes et les bébés.
Rappelons qu'au Bénin 63% des femmes ont
effectué quatre consultations prénatales. Cependant, en milieu
rural où il y a plus de femmes, le taux de fécondité est
également plus élevé (ISF = 6,63)4(*) ; le taux
d'achèvement ou couverture en quatrième CPN est de 55% contre 71%
en milieu urbain. Le milieu rural n'est donc pas seulement le milieu où
la fécondité et les risques liés à la grossesse et
à l'accouchement sont les plus élevés, c'est aussi
là où les femmes ont moins recours aux soins prénatals.
Cette situation suscite bien des interrogations scientifiques parmi lesquelles
figurent les conditions d'offre de soins dans ces milieux ainsi que l'influence
des caractéristiques des femmes rurales sur la décision de
recourir aux soins prénatals.
Il convient alors de prêter autant d'attention aux
facteurs de demande qu'aux facteurs d'offre, puisqu'il serait erroné
d'affirmer que l'accès aux soins ne dépend que de l'offre. La
demande de services sanitaires est, elle aussi très variable. Cependant,
il n'y a pas de relation parfaite entre l'offre et la demande ; dans des
régions bien équipées en infrastructures et en personnel,
des barrières socio-culturelles, économiques et
géographiques restreignent l'accès aux soins des populations.
Ainsi, la présente étude s'inscrivant dans
« l'Initiative pour une maternité sans risque » va tenter
de répondre à la question: Pourquoi les femmes rurales
abandonnent-elles les consultations prénatales ?
1.3: Objectifs de
l'étude
L'objectif général visé par cette
étude est de :
v Déterminer les facteurs qui expliquent
l'irrégularité aux soins prénatals en milieu rural au
Bénin.
Les objectifs spécifiques sont de (d') :
v Analyser le recours aux soins prénatals en milieu
rural ;
v Identifier les facteurs qui influencent
positivement l'irrégularité aux soins prénatals en milieu
rural au Bénin ;
v Hiérarchiser les déterminants ;
v Proposer des pistes d'interventions pour encourager un
meilleur recours aux soins prénatals pour la population la plus
vulnérable.
Ces objectifs sont visés dans le but de contribuer
à mieux connaître les causes du mauvais recours aux soins
prénatals en milieu rural afin d'une amélioration des politiques
sanitaires dans ce sens.
Dans le prochain chapitre, nous présenterons la
synthèse des quelques études que nous avons pu avoir sous la main
et qui ont abordé dans le même sens que notre thème,
nos hypothèses de recherche et la méthodologie à utiliser
pour les vérifier.
CHAPITRE 2: REVUE DE LITTERATURE, HYPOTHESES ET
METHODOLOGIE
2.1 : Revue de la
littérature
Les études montrent que le recours aux soins
prénatals dépend des caractéristiques sociales,
démographiques et économiques des femmes et aussi de
l'environnement institutionnel dans lequel elles vivent.
Selon Fourn et al (1999), deux grands types de facteurs
déterminent le comportement des femmes vis-à-vis du recours aux
soins obstétricaux. L'auteur distingue d'une part, les facteurs
prédisposants (département de résidence,
éducation de la femme, âge de la femme, rang de la naissance) et
d'autre part, les facteurs facilitants (accessibilité aux
services de santé, disponibilité des services et qualité
des soins). Zoungrana (1993) distingue deux types de facteurs qui, en fait,
rejoignent un peu les deux premiers, notamment les facteurs affectant
l'offre de soins (accessibilité, coût et qualité des
services) et les facteurs affectant la demande de soins qui
comprennent d'une part les facteurs simples (statut socio-économique du
ménage, l'éducation de la femme, l'activité de la femme,
les facteurs socioculturels, l'âge et la parité de la femme).
2.1.1:
Facteurs prédisposants
Les facteurs prédisposants sont des facteurs qui
affectent la demande de soins. Ils sont soit liés à la femme :
caractéristiques individuelles, ou soit au ménage dans lequel
elle vit, notamment les facteurs économiques comme le niveau de
vie du ménage.
2.1.1.1: Caractéristique du ménage :
niveau de vie du ménage
La femme adopte un comportement de rationalité
économique : toute action, engagée par celle-ci pour
préserver sa santé, est dictée par les moyens disponibles.
En effet, le système de recouvrement de coût appliqué dans
la plupart des pays africains implique la mobilisation des ressources
auprès des usagers des services de santé. Selon Stinson (1984,
cité par Fournier et Haddad, 1995), ce système «
réserve les soins aux seules personnes qui peuvent payer » et
marginalise davantage les femmes qui se trouvent dans une situation
économique difficile. Le niveau de vie du ménage détermine
la capacité de mobilisation des ressources pour la santé des
membres du ménage et ce faisant, la nature et la qualité de leur
prise en charge médicale. Ainsi le constat qui se dégage
clairement, est que le recours à la médecine traditionnelle
et à l'automédication est dicté principalement par les
considérations financières et dans une moindre mesure par les
croyances relatives aux origines et symptômes de la maladie,
cité par Akoto et al (2002).
De plus, l'amélioration du niveau de vie se
traduit par un recours plus intense à la prise en charge médicale
de la grossesse et de l'accouchement. De même, la
détérioration du niveau de vie se traduit par un abandon du
système sanitaire moderne au profit du système traditionnel,
cité par Beninguisse (2003). A travers son étude sur les
facteurs explicatifs de la discontinuité des soins obstétricaux
au Bénin, Tollégbé (2004) trouvent qu'environ 16% des
femmes pauvres n'ont effectué aucune CPN contre 2% des femmes riches.
Pour conclure ce paragraphe nous convenons avec l'OMS que
« Le non accès à des services de santé de base est
essentiellement lié à la pauvreté qui est la pire des
malédictions dont souffre l'humanité » (cité par
l'OMS ; 2000).
2.1.1.2 : Caractéristiques
individuelles
Nous désignons par caractéristiques
individuelles, les caractéristiques liées à la femme
à savoir : le niveau d'instruction, l'âge, le contexte culturel,
le lien de parenté avec le chef du ménage (la position de la
femme dans le ménage), la parité atteinte par la femme et son
activité économique.
Le niveau d'instruction
L'instruction est l'une des variables
considérées importantes dans la détermination des
comportements des femmes. Elle implique des changements dans les comportements,
les attitudes et la manière de penser, se traduisant par une meilleure
utilisation des services de santé moderne et des meilleures pratiques de
santé dans le ménage (Hobcraft, 1993 ; Joshi, 1994). Pour
Beninguisse (2001), plus la femme est moderne, c'est-à-dire de
niveau d'instruction élevé, travaillant dans le secteur moderne
de l'économie, plus elle s'informe régulièrement en
matière de santé, et a plus de chance de faire un usage
quantitatif et qualitatif fréquent des services de santé.
L'instruction offre une plus grande ouverture de la femme au monde
extérieur, lui permettant de rompre facilement avec les comportements
néfastes à sa santé et à celle des enfants
(Hobcraft, 1993 ; Joshi, 1994). Les résultats de l'EDS-II
confirment l'effet positif du niveau d'instruction sur le recours aux CPN. Ces
résultats montrent que 3% des femmes non instruites ont consulté
un médecin, contre 7% ayant un niveau primaire et 29,1% ayant un niveau
secondaire ou plus.
L'âge
L'âge est l'un des déterminants classiques des
comportements humains. Son influence sur le recours aux soins
obstétricaux a été notamment mise en évidence dans
les travaux de G. Beninguisse (2003), P. Rakotondrabe (2001) et C Zoungrana
(1993). En effet, pour G. Beninguisse (2003), partout où les
inégalités sont importantes, à la maternité tardive
(plus de 34 ans) et surtout précoce (moins de 20 ans), est
associée une propension plus faible à recourir aux services
obstétricaux et à respecter les règles de
prévention. Pour Zoungrana (1993), les jeunes femmes (moins de 20
ans) et celles plus âgées (plus de 35 ans), ont tendance à
recevoir des soins prénataux inadéquats. D'après
Rakotondrabe (2001), le risque pour une femme de ne pas se faire consulter
pendant la période de grossesse est réduit de moitié
lorsqu'elle est âgée d'au moins 35 ans. De plus Ndiaye et al
(2005), dans leur étude sur l'évaluation des
déterminants socioculturels du retard de la première consultation
prénatale, affirment que l'influence de l'âge est
différente selon la situation considérée. Avant 18 ans,
les femmes ont en général plus de grossesses hors mariage,
condamnées par la société. Après 34 ans, se pose le
problème de rivalité entre coépouses, mais aussi la honte
pour une femme de continuer sa vie reproductive. Les résultats de
l'EDS-II confirment cette influence de l'âge sur le recours aux CPN. En
effet, le rapport final de l'EDS-III montre que 78,4 % des mères
âgées de moins de 20 ans ont consulté contre 75,9 % pour
les mères âgées de 35-49 ans.
Le contexte culturel
Le contexte culturel accorde un rôle central aux
modèles culturels qui constituent «le pivot autour duquel
s'articule le déterminisme de l'agir humain » (Gérard,
1995). Ils déterminent donc les comportements des individus, notamment
dans le domaine de la santé. Dans ce domaine, les croyances aux
symptômes des maladies et les normes culturelles qui prévalent
dans le milieu où la femme vit entrent en jeu. Les femmes sont les
premières à subir les conséquences de l'attachement de la
population à ces normes culturelles : elles doivent adopter des
comportements conformes à ces normes bien que ceux-ci compromettent
parfois l'état de leur santé. L'importance
particulièrement considérable accordée aux us et coutumes
traditionnels en Afrique, place les facteurs culturels au premier rang des
facteurs de risque de santé dans ce continent (Akoto, 1993). S'agissant
du comportement préventif, Mudubu (1996) souligne que les
perceptions que les individus ont de la maladie diffèrent d'une culture
à l'autre et le recours médical en dépend. Le groupe
ethnique serait générateur des comportements maternels en
matière de soins préventifs. Cette situation peut se solder par
une résistance à l'occidentalisation due aux facteurs culturels.
Dans une étude menée à Kaolack au Sénégal,
beaucoup de femmes croyaient que le tétanos était une maladie
infligée par les dieux (Zoungrana, 1993) et n'essayaient donc aucun mode
de prévention moderne. Elles préféraient utiliser des
talismans, des amulettes plutôt que la vaccination. Aussi, dans presque
toutes les ethnies surtout africaines, il y a des interdits sanitaires pour les
femmes enceintes. Par exemple, au Cameroun dans certaines ethnies, les femmes
enceintes observaient des interdits, des prescriptions alimentaires et
comportementales, accouchaient à domicile, souvent à même
le sol, seules ou avec l'aide d'une matrone ou d'une parente
(Béninguissé, 2001). Ce qui pourrait traduire une faible
importance à la prise en charge de la grossesse. Ndiaye et al (2005)
affirment que l'environnement culturel influe significativement sur le retard
à la CPN1, du fait que les femmes cachent leur grossesse sur
la base de concepts mystiques.
En effet, selon les croyances locales, la femme enceinte est
considérée comme vulnérable au cours des trois premiers
mois. La discrétion est donc une forme de protection contre les esprits
maléfiques auxquels pourraient faire recours, par jalousie, les
coépouses en milieu polygame. Le refus de la CPN faite par un
prestataire homme est renforcé par des considérations religieuses
qui admettent difficilement un homme autre que le mari dans l'intimité
d'une femme.
Le Lien de parenté avec le chef du
ménage
La position de la femme dans le ménage peut
également être considérée comme un
élément contribuant à déterminer son statut social
au sein du ménage. Elle s'entend comme étant le lien de
parenté de la femme avec le chef de ménage. Ainsi, elle peut
être elle-même chef de ménage, épouse du chef de
ménage ou belle fille etc. La position de la femme rend compte de la
participation de la femme aux décisions à prendre au sein du
ménage. Pour Rakotondrabé (2001), une femme chef de ménage
est par définition reconnue comme la personne qui détient
l'autorité au sein du ménage et elle a la latitude de prendre des
décisions dans tous les domaines. En revanche, une femme ayant un statut
de belle fille ou épouse résidant avec la belle mère ou un
autre membre de la belle famille se trouvera dans une situation de
subordination à deux types de personnes à savoir les membres de
la belle famille et son mari. De plus, la présence des membres de la
famille peut constituer un obstacle à une relation égalitaire
entre les époux et limite ainsi l'autonomie de la femme à
l'intérieur du ménage. La position de la femme introduit alors
une catégorisation au sein du ménage selon le statut familial, et
partant de là détermine le statut de la femme ainsi que le
recours aux soins. Ainsi, pour Castle (1993, cité par
Rakotondrabé, 2004), la position de la femme au sein du ménage
est une variable pertinente expliquant les soins différentiels
reçus par les enfants.
La parité atteinte par la femme
La parité atteinte par la femme influence
également le recours aux soins prénatals. En effet, les femmes
ayant peu d'expériences en matière de procréation peuvent
être en général plus disposées à rechercher
une assistance médicale. Zoungrana (1993) affirme qu'il existe une
relation inverse et linéaire entre la parité et l'utilisation des
services de santé maternelle et infantile. Ce résultat
conforte celui de Diallo et al (1999) qui ont aussi cherché la relation
entre la parité et l'utilisation des services de santé maternelle
et infantile au Guinée. Ce qui a abouti à la conclusion qu'en
Basse Guinée 65,48 % des multipares (femmes ayant 2 à 5 enfants)
et les grandes multipares (femmes ayant 6 enfants ou plus) accouchent à
domicile contre 13,09 % pour les primipares (celles qui ont un enfant).
L'habitude et l'expérience acquises lors des grossesses
antérieures semblent pousser les grandes multipares à se passer
des structures sanitaires.
Le rapport final de l'EDS-III (2006) au Bénin montre
que parmi les femmes ayant 6 enfants ou plus (grandes multipares), 74,6 %
environ ont consulté une sage-femme contre 83,9% pour les primipares.
Les résultats de l'influence de la parité sur la
régularité des soins prénatals confirment ceux de
l'influence de l'âge sur la régularité puisque les deux
évoluent dans le même sens.
L'Activité
économique
Malgré les difficultés à mesurer
l'activité économique des femmes, cette variable a attiré
l'attention des chercheurs et a été montré comme un
facteur déterminant des comportements de la femme. En effet, l'exercice
d'une activité économique favorise l'émancipation de la
femme. Une femme qui travaille a une plus grande ouverture au monde
extérieur et a des réseaux sociaux élargis. La situation
est beaucoup plus favorable pour une femme qui exerce une activité
rémunérée. Elle contribue aux ressources familiales et sa
contribution lui permet d'avoir un droit à la parole dans les
décisions au sein du ménage. Le travail
rémunéré est ainsi considéré comme une
activité susceptible de provoquer des changements dans les relations
entre les époux (Kishor et al, 1997). Il peut être
considéré comme un instrument lui permettant d'améliorer
son pouvoir à l'intérieur du ménage (Berman et al, 1997).
Le travail expose les femmes à des institutions, comme le
ministère des affaires sociales au Burkina Faso, qui peuvent changer les
comportements des femmes vis-à-vis des soins de santé maternelle
et infantile. Ainsi, le fait que la femme travaille a donc un effet positif sur
l'utilisation des services de santé (Zoungrana, 1993) en matière
de soins préventifs.
2.1.2 : Facteurs
facilitants
Les facteurs facilitants sont des facteurs qui affectent
l'offre de soins et qui dépendent du cadre institutionnel. Il s'agit
notamment de l'accessibilité géographique et de la qualité
des soins.
L'accessibilité géographique
La plupart des études visant à expliquer les
comportements des populations vis-à-vis des soins, se focalisent sur la
demande de soins. Alors qu'en Afrique, l'éloignement des centres de
santé par rapport à leur domicile, le manque de personnel
qualifié, le sous-équipement des centres de santé (en cas
de complications), les files d'attente insupportables et parfois le mauvais
accueil du personnel médical peuvent constituer des barrières
quant à l'accès aux soins des populations et
particulièrement des femmes. L'Afrique est le continent où le
nombre d'habitants par sage-femme ou par médecin est le plus
élevé. Selon l'OMS (1998), dans certaines régions
d'Afrique et d'Asie, on trouve des ratios allant jusqu'à 300 000
habitants par sage-femme (soit une sage-femme pour 15 000 naissances). Cette
situation est surtout propre au milieu rural en raison de la faible
concentration des infrastructures sanitaires et du personnel de santé
qualifié comparativement au milieu urbain. Au Kenya, 56 % de tous
les agents de santé, y compris les infirmières/sages-femmes,
travaillent dans les zones urbaines, avec un pourcentage de 25 %, uniquement
à Nairobi. (OMS, 1998).
La qualité des soins
Pour l'OMS (2006), bien des pays ont du mal à fournir
des soins prénatals de qualité, surtout dans les zones rurales et
périurbaines. La communication n'est pas très
développée avec d'autres programmes ou composantes (paludisme,
VIH, soins obstétricaux d'urgence), surtout lorsque les politiques sont
mal définies. Les budgets de la santé aux niveaux national et
sous-national sont souvent trop petits et dépendent fortement du
financement des bailleurs de fonds. Au niveau local, il n'existe qu'une faible
capacité de gestion et les districts les plus pauvres auront du mal
à obtenir les fonds pour dispenser les activités essentielles des
CPN ou pour attirer du personnel auquel on n'arrive pas à offrir
suffisamment d'incitations. Cependant, la qualité des services
obstétricaux est très significativement associée au nombre
de visites prénatales. Ainsi, pour Tollégbé (2004), la
proportion des femmes ayant effectué moins de quatre CPN diminue lorsque
la qualité des services augmente : 39% environ des femmes ayant
obtenu des services obstétricaux de mauvaise qualité, ont
effectué un mauvais recours aux CPN (moins de quatre visites
prénatales) tandis que 17% environ des femmes ayant obtenu des services
obstétricaux de bonne qualité ont effectué une mauvaise
consultation prénatale. Dans ce cas, il apparaît clairement
que, plus la qualité des services augmente, plus le nombre de
consultations prénatales a tendance à augmenter.
2.2: Cadre conceptuel
Le cadre conceptuel est un schéma cohérent
mettant en relation les concepts. Il représente la « fondation
» du travail de recherche, le point de départ de la
vérification de la théorie principale par la théorie
auxiliaire. Ce cadre peut être emprunté aux théories
déjà existantes et adapté au contexte de l'étude ou
construit en fonction des spécificités de l'étude et des
insuffisances des cadres déjà existants. Celui de la
présente étude a été adapté de celui de
(Andersen et Newman, 1972) sur les déterminants individuels de
l'utilisation des services de santé, cité par
Tollégbé (2004) dans son étude sur les facteurs
explicatifs de la discontinuité des soins obstétricaux.
Selon la théorie, le processus qui conduit à
l'irrégularité des soins prénatals est le suivant :
d'abord il faut que, la femme soit prédisposée à chercher
et à recevoir des soins prénatals pendant la grossesse, et que
les services de SMI soient disponibles et accessibles. Lorsque ces conditions
sont remplies, chez une femme qui a commencé les CPN, il y aura
régularité des soins et lorsqu'elles ne seront pas remplies, on
assistera à une irrégularité des soins. Ainsi notre
schéma conceptuel se présente comme suit :
Figure 2.1:
Schéma conceptuel d'explication de l'irrégularité aux
soins prénatals
FACTEURS PRÉDISPOSANTS
FACTEURS FACILITANTS
Contexte
Caractéristiques du ménage
Caractéristiques individuelles
Facteurs institutionnels
Recours à la CPN1
Irrégularité ou régularité aux CPN
2.2.1 : Définition des principaux
concepts :
Soins prénatals :
De manière générale, les soins
prénatals constituent tous les soins dispensés durant la
grossesse. Ces soins sont censés répondre aux besoins
psychologiques et médicaux de la femme enceinte. En effet, l'OMS qui est
la référence en matière de définition des concepts
relatifs à la santé maternelle et infantile, définie une
enveloppe souvent appelée soins prénatals focalisés qui
comprend les éléments ci-après :
Identification et surveillance de la femme enceinte et de
l'enfant à venir
Reconnaissance et prise en charge des complications
liées à la grossesse, surtout la prééclampsie
Reconnaissance et traitement des maladies sous-jacentes ou
parallèles
Dépistage pour affections et maladies telles que
l'anémie, les IST (surtout la syphilis), l'infection à VIH, les
problèmes de santé mentale et/ou les symptômes de stress ou
violence conjugale
Mesures préventives, y compris la vaccination
antitétanique, le traitement vermifuge, le fer et l'acide folique, le
traitement préventif intermittent (TPI) du paludisme pendant la
grossesse, les moustiquaires imprégnées aux insecticides (MII)
Conseils et soutien pour la femme et sa famille pour
l'acquisition de comportements sains à domicile et l'adoption d'un plan
de préparatifs à la naissance et en cas d'urgence aux fins
suivantes :
- Sensibiliser davantage aux
besoins de santé maternelle et néonatale et aux soins
auto-administrés pendant la grossesse et la période postnatale,
notamment le soutien social dont a besoin la femme pendant et après la
grossesse
- Encourager des comportements sains à
domicile, notamment styles de vie sains et bon régime alimentaire,
sécurité et prévention des blessures, ainsi que soutien et
soins à domicile, par exemple, conseils et soutien pour des
interventions préventives, telles que les suppléments en fer,
l'utilisation de condoms et l'utilisation de MII
- Soutenir le comportement de consultation des
soins, notamment la reconnaissance des signes de danger pour la femme et le
nouveau-né, ainsi que les plans de transport et de financement en cas
d'urgence
- Aider la femme enceinte et son partenaire à
se préparer émotionnellement et physiquement à la
naissance et aux soins du bébé, se préparer notamment
à un allaitement maternel immédiat et exclusif et aux soins
néonatals essentiels et envisager le rôle d'un compagnon pouvant
la soutenir lors de l'accouchement.
- Encourager la planification familiale/l'espacement
des naissances postnatales.
Dans la présente étude, lorsque nous
parlons de soins prénatals nous voulons signifier tous les soins que
reçoit la femme pendant la grossesse et qui concernent sa grossesse ou
qui en résultent.
Irrégularité aux consultations
prénatales :
Nous désignons par irrégularité aux
consultations prénatales le fait qu'une femme enceinte ayant
effectué la première consultation prénatale ne continue
pas les visites jusqu'à quatre consultations avant accouchement et donc
la régularité désigne le fait d'effectuer au moins quatre
consultations.
Milieu rural :
Le milieu rural englobe l'ensemble de la population, du
territoire et des autres ressources des campagnes, c'est-à-dire des
zones situées en dehors des grands centres urbanisés. Sa
spécificité se situe dans une diversité d'attitudes, de
traditions socio-culturelles, de liens avec la nature et de
caractéristiques économiques et environnementales dont l'origine
est principalement basée sur l'agriculture et la sylviculture. Cette
spécificité lui procure son attractivité et doit donc
être préservée, tout en assurant une réponse
adéquate et durable à nos besoins.
2.3 : Cadre d'analyse
Le cadre d'analyse est composé d'hypothèses
spécifiques qui mettent en relation les variables opérationnelles
et d'un schéma d'analyse qui matérialise graphiquement les
relations entre les variables explicatives et la variable dépendante.
2.3.1 : Variables opérationnelles
Dans cette étude, la variable dépendante est
l'irrégularité aux soins prénatals que nous tenterons
d'expliquer à l'aide de quelques variables explicatives compte tenu des
données disponibles dans notre base d'étude. En effet,
l'indicateur sur l'accessibilité géographique des SMI (distance
entre le centre de SMI le plus proche et le domicile de la femme enceinte) une
variable importante dans cette étude n'est pas disponible dans notre
base. Dans le tableau 2.1 suivant, nous rassemblons les variables qui seront
prises en compte dans l'étude.
Tableau 2.1:
Présentation des variables à utiliser dans l'étude
Facteurs
|
Concepts
|
Variables opérationnelles
|
Facteurs
prédisposants
|
Caractéristiques du ménage
|
? Niveau de vie du ménage de la femme
? Sexe du chef de ménage
? Niveau d'instruction du conjoint
|
Caractéristiques individuelles
|
? Niveau d'instruction de la femme
? Age de la mère à l'accouchement
? Lien de parenté avec le chef du ménage
? Activité économique de la femme
? Parité atteinte par la femme
? Stade de la grossesse à la CPN1
? L'alphabétisation de la femme
|
Facteurs
facilitants
|
Facteurs
institutionnels
|
? Département de résidence
? Qualité des soins
|
Source : Nos analyses des données
disponibles.
Figure 2.2:
Schéma d'analyse de l'irrégularité aux soins
prénatals
FACTEURS FACILITANTS
FACTEURS PREDISPOSANTS
Département de résidence
? Niveau d'instruction
? Age
?Parenté
? Activité économique
? Parité atteinte
Qualité des soins
Niveau de vie du ménage
Recours à la CPN1
Irrégularité
ou régularité aux CPN
2.3.2 : Hypothèses de
recherche
H1 : Les femmes multipares font moins de
consultations prénatales que les primipares.
H3 : Les femmes des ménages de niveau de
vie faible sont plus irrégulières aux soins prénatals que
les femmes des ménages dont le niveau de vie est élevé.
2.4 : Méthodologie
2.4.1 : Présentation des données
Les données de la présente étude
proviennent de la troisième Enquête Démographique et de
Santé (EDS-III) au Bénin réalisée en 2006 par
sondage, où ont été interviewés 17675
ménages à base du questionnaire ménage et du questionnaire
communautaire ; 17794 femmes âgées de 15 à 49 ans
à l'aide du questionnaire femme ; 5321 hommes âgés de
15 à 69 ans à l'aide du questionnaire homme. Ces données
sont extraites de la base concernant les femmes principalement de la section
relative à leur grossesse. Précisons que les questions sur les
soins prénatals portent sur la grossesse du dernier enfant né au
cours de la période 2001- 2006.
Qualité des données
Avant toute analyse, il est important d'évaluer la
qualité des données. Pour être acceptable, les
données à utiliser doivent avoir un taux de non-réponse
inférieur à 10 %. Le taux de non-réponse pour les
questions clés (variables) de notre étude est faible. Il est
inférieur à 1% pour certaines variables. On peut alors dire que
les informations collectées sur ces variables sont susceptibles de
permettre la vérification des hypothèses de l'étude.
2.4.2 : Méthodes d'analyse
Dans le cadre de cette étude, nous utiliserons les
méthodes d'analyse descriptive, factorielle et
économétrique.
L'analyse descriptive nous permettra
de faire ressortir l'ampleur du recours aux soins prénatals selon les
différentes caractéristiques de la femme et les aspects
différentiels selon les régions. Cette première partie
concerne l'examen des associations entre chaque variable indépendante et
le recours aux soins prénatals. Il s'agit de produire des tableaux
croisés entre chaque variable indépendante et la variable
dépendante. Cela permet de voir les relations éventuelles entre
ces variables, la mesure du degré d'association qui se fera à
l'aide de la statistique de khi-deux.
Pour l'analyse factorielle, nous
ferons recours à l'Analyse des Correspondances Multiples (ACM).
L'utilisation de l'ACM dans la présente étude est
justifiée par le fait que, la plupart des variables sont qualitatives,
et qu'elle permet d'étudier les relations existantes entre plusieurs
variables à la fois. Elle nous permettra d'étudier les
associations existantes d'une part, entre les variables indépendantes et
la variable dépendante et d'autre part, entre les variables
indépendantes (entre elles), et de ce fait, elle met en évidence
des types d'individus ayant des profils semblables aux attributs choisis pour
leur description.
Principes d'interprétation de l'ACM
Les interprétations s'effectuent à l'aide du
plan factoriel (formés par deux axes) qui explique mieux les relations
entre les modalités insérées dans la méthode. On
interprète :
? La proximité entre individus en terme de
ressemblance : deux individus se ressemblent s'ils ont globalement les
mêmes modalités ;
? La proximité entre modalités de
variables différentes en terme d'association : ces modalités
correspondent aux points moyens des individus qui les ont choisies et sont
proches parce qu'elles concernent globalement les mêmes individus ou des
individus semblables ;
? La proximité entre deux modalités
d'une même variable en termes de ressemblance : par construction,
les modalités d'une même variable s'excluent. Si les variables
sont proches, cette proximité s'interprète en termes de
ressemblance entre les groupes d'individus qui les ont choisies.
? Analyse économétrique
Compte tenu de notre objectif de mettre en évidence les
déterminants de l'irrégularité aux soins prénatals
et de la nature dichotomique de notre variable dépendante
(irrégularité ou régularité), nous aurons recours
à une régression d'un modèle logistique.
Les éléments de base de ce modèle sont :
? un événement : variable à
expliquer codée Y,
pour N individus indicés i = 1, ...,
N
1, si l'événement
s'est réalisé pour l'individu i
Y =
0, si
l'événement ne s'est pas réalisé pour l'individu
i ;
? des caractéristiques : K modalités
(variables explicatives),
Xik = 1, si l'individu i a
cette caractéristique
Xik = 0, sinon ;
? Pi = P (Y=1/
Xi) la probabilité (chance) qu'a l'individu
i de connaître l'événement Y, (Yi
=1), ses caractéristiques étant connues.
Où (.) est la fonction de répartition de la loi logistique, représente la fonction exponentielle et â le vecteur des
coefficients des modalités qui sont des paramètres à
estimer.
Ici la variable dépendante est
l'irrégularité aux soins prénatals (irreg) :
irregi =1, si la femme i n'a pas effectué
quatre CPN et irregi =0, si elle a effectué au moins
quatre CPN. Les modalités retenues sont les caractéristiques.
Principes d'interprétation des
résultats :
La régression logistique fournit, entre autres, la
probabilité du Khi-deux associée au modèle, le pouvoir
prédictif du modèle (pseudo R2), le seuil de
significativité (P>|z|) des paramètres â et les rapports
de chance (odds ratios) pour chacune des modalités introduites dans le
modèle, qui facilitent l'interprétation des résultats.
La probabilité du Khi-deux associée au
modèle permet de se prononcer sur l'adéquation du modèle
utilisé.
Dans le cas de la présente étude, le
modèle sera jugé adéquat lorsque la probabilité
associée au Khi-deux sera inférieure à 5% voire 10%. Le
pseudo R² détermine le pouvoir prédictif du modèle,
c'est-à-dire la contribution du modèle dans l'explication de
l'irrégularité aux CPN (ce qui nous aidera à
hiérarchiser les déterminants). Par ailleurs, en ce qui concerne
le risque d'irrégularité aux CPN, le modèle de
régression logistique fournit pour chaque variable introduite dans
l'équation une probabilité (P>|t|) qui indique la
probabilité de significativité du paramètre relatif
à la modalité considérée. Lorsque cette
probabilité est inférieure à 5%, nous considérons
qu'il existe une irrégularité différentielle aux CPN
significative entre les femmes présentant la caractéristique de
la modalité considérée et celle de la modalité de
référence.
L'écart de risque est calculé à partir
des rapports de chance (Odds ratio ou OR). Lorsque le rapport de chance est
inférieur à 1, les femmes ayant la caractéristique de la
modalité considérée de la variable explicative ont [(1 -
OR)*100)] % moins de risque (ou de chance) que leurs homologues de la
modalité de référence de réaliser
l'événement. Lorsque le rapport de risque est supérieur
à 1, cela signifie que les femmes appartenant à la
modalité considérée de la variable explicative courent OR
fois plus le risque de subir l'évènement
irrégularité ou [(OR - 1)*100)] % fois moins le risque de subir
cet évènement.
2.4.3 : Construction de la
variable qualité de la consultation prénatale
Cette variable permettra d'apprécier la consultation
prénatale effectuée par une femme selon les examens
médicaux que l'agent de santé lui a prestés et aussi
de l'accueil dont elle a bénéficié lors de sa visite.
Selon les données de notre base, la prise du poids, la mesure de la
taille, l'examen de l'urine, la prise de la tension artérielle, l'examen
du sang, la palpée à l'abdomen, l'échographie, la
vaccination antitétanique (VAT) et le test de VIH sont les examens dont
la femme devrait bénéficier lors de ses consultations.
Cependant :
- Si elle a subi au moins quatre de ces
examens dont l'examen du sang, le vaccin antitétanique, la prise du
poids et la palpée à l'abdomen ou l'échographie,
la visite est qualifiée de bonne.
- Si elle n'a pas
bénéficié de tous ces examens et a tout au moins
reçu le vaccin antitétanique et la palpée à
l'abdomen ou l'échographie, la consultation est qualifiée
d'acceptable.
- Dans le cas contraire c'est-à-dire
pas échographie, pas palpée à l'abdomen ou pas de vaccin,
la visite est qualifiée de mauvaise qualité.
Après cette première partie consacrée au
cadre théorique de l'étude, nous présenterons dans la
seconde partie les résultats de l'étude.
2.4.4 : Indicateur
combiné du niveau de vie
Le niveau de vie est un indicateur qui renseigne
principalement sur la capacité à financer. Il peut être
déterminé par l'approche monétaire (à partir du
revenu de l'individu) ou par l'approche non monétaire (à partir
des conditions de vie de l'individu).
Dans le présent mémoire, c'est l'approche non
monétaire qui a été utilise. En effet, cet indice
composite a été crée sur la base des
éléments à savoir : les caractéristiques de
l'habitat, le moyen d'éclairage, source d'approvisionnement en eau, mode
d'aisance, le moyen de déplacement, la possession de certains biens tels
que le réfrigérateur, le téléphone, la voiture, et
le poste téléviseur...
Pour ce faire, chacune des modalités de ces
variables a été dichotomisée et introduite dans la
procédure FACTOR du logiciel STATA. Ceci permet d'obtenir cinq quintiles
de niveau de vie.
Dans le souci de pouvoir regrouper ces quintiles en trois
classes et de leur attribuer des étiquettes, nous avons effectué
une ACM à l'aide de ces quintiles, des variables qui ont permis de les
obtenir auxquelles nous avons ajouté l'activité de la femme et du
conjoint. L'ACM a permis d'obtenir trois groupes de femmes selon la nature des
biens possédés. Ce regroupement a été obtenu au
niveau du premier plan factoriel constitué par les deux premiers
facteurs.
Un groupe comprend les femmes du dernier quintile, vivant
dans des appartements dont le sol est cimenté, exerçant une
profession libérale ou effectuant un travail manuel et vivant dans un
ménage possédant une voiture, le téléphone, un
réfrigérateur, un poste téléviseur. Nous avons
qualifié ce groupe de « niveau de vie
élevé».
Un autre groupe comprend les femmes des trois premiers
quintiles, qui exercent une activité commerciale ou travaillent avec
leur conjoint dans le secteur agricole, vivent dans des logements dont le sol
est en terre en sable ou en bois, boivent l'eau de puits et ne possèdent
ni moto, ni voiture, ni télévision, ni téléphone et
ni réfrigérateur. Ce groupe a été qualifié
de « faible niveau de vie ».
Le troisième groupe qui comprend les femmes du
quatrième quintile a été considéré comme une
classe intermédiaire et qualifié de « niveau de vie
moyen ».
CHAPITRE 3: ANALYSE DESCRIPTIVE DU
RECOURS AUX SOINS PRENATALS
Dans ce chapitre, nous décrivons le recours des femmes
rurales aux CPN selon leurs caractéristiques, celles de leur
ménage et des aspects liés à leur environnement
institutionnel. Il s'agira dans un premier temps, d'une analyse bivariée
(croisement entre la variable dépendante et chaque variable
indépendante) et dans un second temps d'une analyse multivariée
afin de dresser le profil des femmes vis-à-vis du recours aux soins
prénatals.
3.1 : Analyse
bivariée
Nous présentons ici les résultats obtenus des
croisements de la variable dépendante avec chaque variable
indépendante. Ceci se fera à l'aide des graphiques
accompagnés à chaque fois de commentaires.
3.1.1 : CPN et le niveau de vie du ménage de la
femme
Dans cette étude, le niveau de vie du ménage
est significativement associé au recours aux CPN au seuil de 1%. Nous
constatons que la proportion des femmes ayant effectué entre une et
trois CPN (pour leur dernière naissance au cours de la période de
référence) diminue quand on passe des ménages à
faible niveau de vie aux ménages à niveau de vie
élevé. En effet, le graphique 3.1 ci-après montre que
34,1% des femmes vivant dans des ménages de faible niveau de vie n'ont
pas effectué quatre CPN contre 29,7% chez les femmes de niveau de vie
moyen et 23,6% chez celles ayant un niveau de vie élevé.
S'agissant des taux d'achèvement des CPN, on assiste à une
relation inverse. La proportion des femmes pauvres qui ont pu effectuer au
moins quatre CPN est de 47,1% tandis que celle des femmes des
ménages de niveau de vie moyen et élevé sont
respectivement de 60,3% et 71,9%.
Par
ailleurs, ce graphique indique que 18,8% des femmes des ménages de
niveau de vie faible n'ont effectué aucune CPN contre 9,8% et 4,5%
respectivement pour celles des ménages de niveau de vie moyen et
élevé.
Graphique 3.1: Fréquence du
recours aux CPN en milieu rural selon le niveau de vie du ménage de la
femme
3.1.2 : CPN et l'activité économique de la
femme
Tout comme le niveau de vie, l'activité
économique de la femme est significativement associée au nombre
de CPN effectué au seuil de 1%. D'après le graphique 3.2
ci-après, la proportion des femmes enceintes ayant effectué une
CPN et qui n'ont pas assuré la couverture du quatrième CPN est de
33,6% pour celles qui travaillent dans le secteur agricole, 30,6% pour celles
qui n'ont aucune activité économique et de 28% pour les femmes
qui travaillent dans les autres secteurs (fonctionnaires, commerçantes).
En ce qui concerne la couverture du quatrième CPN, seulement 47,1% des
femmes du secteur agricole l'ont assurée, contre 52% pour les femmes
sans activité économique et 66,4% pour les fonctionnaires et
commerçantes. Ainsi nous constatons que les femmes qui n'exercent aucune
activité économique ont tendance à recourir aux soins
prénatals plus que celles qui travaillent dans le secteur agricole (52%
des femmes sans activité économique ont effectué quatre
CPN contre 47,1% pour celles qui travaillent dans le secteur agricole). Cette
situation peut être expliquée par le fait que, les exigences des
travaux agricoles (préparation du champ pour la culture, le labour, la
semence, le sarclage des mauvais herbes, surveillance contre les manges mils,
la récolte) ne permettent pas toujours aux femmes paysannes de respecter
le calendrier et les rendez-vous des consultations prénatales
Nous remarquons aussi que 19,3% des femmes du secteur agricole
n'ont effectué aucune CPN contre 17,4% et 5,6% respectivement pour les
femmes sans activité économique et les femmes fonctionnaires.
Graphique 3.2: Fréquence du
recours aux CPN en milieu rural selon l'activité économique de
la femme
3.1.3 : CPN et l'instruction de la femme
L'instruction de la femme est significativement
associée au nombre de CPN qu'elle effectue. Ainsi au seuil de 1%, la
proportion des femmes qui n'ont pas fait un bon recours aux CPN est moins
élevée chez les femmes instruites que chez les non instruites.
Cependant, la tendance est inverse au niveau de la couverture des quatre CPN.
En effet d'après le graphique 3.3 ci-après, environ 31,5% des
femmes non instruites n'ont pas respecté le nombre minimum de CPN
à effectuer contre 27,5% pour leurs soeurs qui ont eu la chance
d'être scolarisées. En ce qui concerne la couverture de la CPN4,
70,1% des femmes instruites l'ont assurée contre 52,7% pour les femmes
non instruites.
Ce
graphique montre aussi que 15,8% des femmes non instruites, n'ont
effectué aucune CPN contre 2,4% des femmes instruites.
Graphique 3.3:
Fréquence du recours aux CPN en milieu rural selon l'instruction de la
femme
3.1.4 : CPN et l'instruction du conjoint
Tout comme l'instruction de la femme enceinte, l'instruction
de son conjoint est aussi significativement associée au nombre de CPN
effectué par celle-ci. Dans la même logique que
précédemment, nous constatons que les femmes dont les conjoints
sont instruits font plus recours aux CPN que celles dont les conjoints ne sont
pas instruits. En effet, le graphique 3.4 ci-après montre que, seulement
48,2% des femmes dont les conjoints n'ont pas été
scolarisés, ont effectué quatre CPN contre 68,3% pour celles dont
les conjoints sont instruits. Et donc les femmes dont les conjoints sont
illettrés, abandonnent les CPN avant la quatrième : 32% de
celles-ci ont effectué moins de quatre CPN contre 28,5 % pour celles
dont les conjoints sont instruits.
Par
ailleurs, 19,8% des femmes dont les conjoints ne sont pas instruits, n'ont
effectué aucune CPN contre 3,2% pour celles dont les conjoints sont
instruits.
Graphique 3.4:
Fréquence du recours aux CPN en milieu rural selon l'instruction du
conjoint
3.1.5 : CPN et l'alphabétisation de la femme
Puisque dans les milieux ruraux, le taux de scolarisation est
souvent très faible notamment celui des femmes, nous avons aussi fait
recours à l'alphabétisation (en langues locales), qui elle aussi,
est significative au seuil de 1%. Nous pouvons donc nous prononcer sur les
résultats du croisement de cette variable avec la variable
dépendante. Comme nous l'attendons, le graphique 3.5 ci-après
montre que la proportion des femmes ayant effectué moins de quatre CPN
est plus faible chez les femmes alphabétisées que chez les
analphabètes. Elle est de 32,8% pour les analphabètes et de 19,1%
pour les femmes alphabétisées. Quant au nombre de CPN
recommandé par l'OMS, 68,1% des femmes alphabétisées l'ont
respecté contre 53,1% des analphabètes.
Ici les différences ne sont pas significatives en ce
qui concerne le non recours. Néanmoins la proportion des femmes
analphabètes n'ayant effectue aucune CPN est quand même
supérieure a celle des femmes alphabétisées (13,7% contre
12,8%)
Graphique 3.5:
Fréquence du recours aux CPN en milieu rural selon
l'alphabétisation de la femme
3.1.6 : CPN et l'âge de la mère à
l'accouchement
Nous
remarquons qu'au seuil de significativité de 1%, le nombre de CPN
effectué par les femmes rurales pendant leur grossesse diminue quand
elles deviennent plus âgées. La proportion des femmes ayant
respecté la recommandation de l'OMS à propos du nombre de CPN
à effectuer, diminue quand on passe du groupe des femmes les moins
âgées au groupe des plus âgées. Le graphique 3.6
ci-après indique que 34,2% des femmes âgées de 35 ans et
plus n'ont pas respecté cette recommandation contre 28,9% des jeunes
femmes de 15-24 ans. Et la proportion des femmes ayant effectué quatre
CPN ou plus, diminue de 57,8% pour les femmes âgées de 15-24 ans
à 55,4% pour celles âgées de 25-34 ans et à 50,7%
pour celles qui ont 35 ans ou plus. L'évolution de l'âge
constituerait un frein au recours aux soins prénatals, alors que les
risques de complications de grossesse et de l'accouchement sont plus
élevés chez les femmes âgées de plus de 35 ans. Les
grossesses dans cette tranche d'âge sont qualifiées de grossesse
à haut risque.
De
plus, ce graphique montre que les femmes plus âgées sont les plus
nombreuses, qui n'ont effectué aucune CPN. Ceci peut s'expliquer par le
fait les expériences des grossesses antérieures amènent
les femmes plus âgées à se passer de consultations
prénatales.
Graphique 3.6: Fréquence du
recours aux CPN en milieu rural selon l'âge de la mère à
l'accouchement
3.1.7 : CPN et la parité atteinte par la femme
La
parité atteinte par une femme, nous renseigne sur le nombre de
grossesses connues par celle-ci et qui se sont terminées par une
naissance vivante. En effet, elle a une influence significative sur le recours
aux soins prénatals et nous constatons qu'au seuil de 1%, la proportion
de femmes ayant effectué moins de quatre CPN augmente avec la
parité. D'après le graphique 3.7 ci-après, les proportions
des femmes qui ont effectué moins de quatre CPN sont successivement de
25,2% pour les primipares, 31,3% pour les multipares et 34,3% pour les grandes
primipares. En ce qui concerne le taux d'achèvement ou la couverture du
quatrième CPN, 66 % des femmes primipares ont effectué quatre CPN
contre 46,9% des grandes multipares. Les femmes multipares fréquentent
moins les services SMI parce que les expériences des grossesses
antérieures les amènent à se passer de CPN.
Par
ailleurs, le graphique confirme le lien (relation négative) qui existe
entre la parité et le recours aux soins prénatals. En effet,
18,8% des grandes multipares et 13,3% des multipares n'ont effectué
aucune CPN contre 8,8% des primipares.
Graphique 3.7: Fréquence du
recours aux CPN en milieu rural selon la parité atteinte par la
femme
3.1.8 : CPN et le lien de parenté de la femme avec
le chef du ménage
Toutefois, comme les autres indicateurs du statut social de la
femme, la position de la femme dans le ménage est significativement
associée à son recours aux CPN pendant la grossesse.
D'après le graphique 3.8 ci-après, la proportion des femmes
n'ayant pas effectué quatre CPN est de 32,7% chez les femmes qui sont
chefs de leur ménage, 30,9 % chez les femmes épouses du chef de
ménage, puis de 29,6% chez celles qui sont filles d'un chef de
ménage et enfin de 29,1% chez les femmes qui ont un autre lien avec le
chef de leur ménage. Cependant, c'est aussi chez ces dernières
qu'on enregistre la plus faible proportion en ce qui concerne la couverture du
quatrième CPN (soit 48%). En effet, on constate que la proportion des
femmes ayant effectué 4 CPN ou plus, diminue à mesure que leur
pouvoir de décision baisse. Ainsi, on observe que 61,4% des femmes qui
sont chefs de leur ménage ont effectué 4 CPN contre 55,3% pour
les épouses du chef de ménage et 53,8% pour les filles du chef de
ménage.
Les
proportions que présente ce graphique sur celles qui n'ont
effectué aucune CPN, confirment que le pouvoir de décision a un
lien statistiquement significatif avec le recours aux CPN (5,9% pour les femmes
qui sont chefs de leur ménage contre 22,9% pour celles qui ont autre
lien de parenté avec le chef de leur ménage).
Graphique 3.8: Fréquence du
recours aux CPN en milieu rural selon le lien de la femme avec le chef du
ménage
3.1.9 : CPN et le sexe du chef de ménage
Nous remarquons qu'il existe un lien significatif entre le
recours aux soins des femmes d'un ménage et le sexe du chef du
ménage au seuil de significativité de 1%. D'après le
graphique 3.9 ci-après, nous constatons que 30,7% des femmes des
ménages dirigés par une femme n'ont pas pu faire les quatre CPN
contre 32,6% des femmes des ménages dirigés par un homme. Et,
61,7% des femmes des ménages dont le chef est une femme ont
effectué quatre CPN contre 54,6% pour les ménages dont le chef
est un homme.
Ce
graphique présente également les proportions des femmes n'ayant
effectué aucune CPN. En effet, 14,7% des femmes des ménages
dirigés par un homme n'ont effectué aucune CPN contre 5,7% pour
les ménages dirigés par une femme. Ceci peut s'expliquer par le
fait que les femmes se sentent plus concerné que les hommes par les
soins liés à la grossesse à cause de leur
expérience de la maternité.
Graphique 3.9: Fréquence du
recours aux CPN en milieu rural selon le sexe du chef du ménage
3.1.10 : CPN et la qualité des soins
L'indicateur que nous avons construit pour apprécier la
qualité des soins reçus par une femme lors d'une CPN, a un lien
significatif avec le nombre de CPN effectué au seuil de
significativité de 1%. Ainsi, comme l'illustre le graphique 3.10
ci-après, parmi les femmes enceintes ayant reçu des soins
prénatals de bonne qualité, 78,1% ont effectué plus de
trois CPN contre 55,5% pour celles qui ont reçu des soins
prénatals de mauvaise qualité. La demande des soins
prénatals dépend, elle aussi, de la qualité de ces soins.
Graphique 3.10 : Fréquence
du recours aux CPN en milieu rural selon la qualité des soins
3.1.11: CPN et stade de la grossesse à la CPN1
Comme l'on pouvait s'y attendre, le nombre de CPN
effectué durant toute la période de grossesse dépend du
stade de la grossesse à la première CPN. Au seuil de
significativité de 1%, le graphique 3.11 ci-après montre que
82,3% des femmes qui ont effectué leur CPN1 après le second
trimestre de leur grossesse ont effectué moins de quatre CPN, contre
13,5% pour celles qui l'ont effectué au cours du premier trimestre.
Aussi 86,5% des femmes ayant fait leur CPN1 au premier trimestre ont
effectué plus de trois CPN contre 17,7% pour celles qui l'ont fait
après le deuxième trimestre. De ce fait la femme consultant vers
la fin de sa grossesse ne peut plus respecter le calendrier des CPN, ni
recevoir tous les soins requis.
Graphique 3.11: Fréquence
du recours aux CPN en milieu rural selon le stade de la grossesse à la
CPN1
3.1.12 : CPN et le département de
résidence
Nous constatons qu'au seuil de 1 %, il existe une variation
différentielle du recours aux soins prénatals selon le
département de résidence des femmes. De façon
générale, nous remarquons sur le graphique 3.12 ci-après,
que les femmes des milieux ruraux des départements du sud font un bon
recours aux CPN par rapport à celles des départements du nord. En
effet, concernant les femmes ayant effectué au moins quatre CPN, nous
avons d'un côté, les départements du Borgou/Alibori et de
l'Atacora/Donga dans lesquels les proportions de femmes ayant effectué
quatre CPN sont les moins élevées, et sont respectivement 40,2%
et 39,5%. De l'autre côté, les départements de
l'Atlantique, du Zou/Collines, du Mono/Couffo et de l'Atacora/Donga où
ont été enregistrées les plus fortes proportions de femmes
ayant effectué quatre CPN avec des taux respectifs de 30,4%, 32,4%
37,7% et 38,4%.
De
la même façon, en ce qui concerne l'ampleur du non recours, ce
graphique indexe toujours les départements du nord, notamment le Borgou
/Alibori où près de 40% des femmes n'ont pas effectué une
seule consultation et l'Atacora /Donga avec un taux de 22,1%. Après, se
sont suivis les départements du Mono/Couffo, de
l'Ouémé/Plateau, du Zou/Collines et de l'Atlantique avec des taux
respectifs de 7,6%, 5,3%, 3,8% et 1,7%. Ceci peut être dû aux
conditions d'offre, puisque ce sont les localités du nord qui souffrent
plus du faible taux de couverture sanitaire au Bénin.
Graphique 3.12: Fréquence
du recours à la CPN en milieu rural selon le département de
residence
Légende:
|
|
Dep 1 =
|
Borgou /Alibori
|
|
Dep 2 =
|
Atacora /Donga
|
|
Dep 3 =
|
Mono /Couffo
|
|
|
Dep 4 =
|
Ouémé/ Plateau
|
|
|
Dep 5 =
|
Zou /Collines
|
|
|
Dep 6 =
|
Atlantique
|
|
3.2: Profil des femmes dont les
consultations prénatales sont irrégulières :
l'ACM
Contrairement à l'analyse bivariée qui ne permet
d'analyser que la relation entre deux variables, l'Analyse des Correspondances
Multiples (ACM) a l'avantage d'examiner en même temps l'ensemble des
interrelations entre plusieurs variables en les regroupant ou en les opposant
selon leur corrélation. Elle est utilisée ici, dans le but de
déterminer les profils des femmes dont les consultations
prénatales sont irrégulières. Nous présentons dans
le tableau 3.1 suivant, le dictionnaire des variables actives et leurs
modalités qui seront mis en exergue dans la méthode.
Tableau 3.1:
Répartition des modalités suivant les variables retenues
Variables et modalités
|
Libellés des modalités
|
Niveau de vie
|
|
NIV1
|
Faible (pauvre)
|
NIV2
|
Moyen
|
NIV3
|
Elevé (riche)
|
Activité économique de la femme
|
|
FOC1
|
Aucune
|
FO
|
Agriculture
|
FOC3
|
Autre
|
Instruction de la femme
|
|
NF1
|
Non instruite
|
NF2
|
Instruite
|
Alphabétisation de la femme
|
|
ALP1
|
Non
|
ALP2
|
Oui
|
Instruction du conjoint
|
|
NC1
|
Non instruit
|
N
|
Instruit
|
Tableau 3.1 (suite) : Dictionnaire des
variables
Variables et modalités
|
Libellés des modalités
|
Age
|
|
AGE1
|
15-24
|
AGE2
|
25-34
|
AGE3
|
35 et +
|
Parité
|
|
PAR1
|
Primipare
|
PAR2
|
Multipare
|
PAR3
|
Grande multipare
|
Sexe du chef de ménage
|
|
SEX1
|
Masculin
|
SEX2
|
Féminin
|
Stade de grossesse à la CPN1
|
|
STD1
|
1er Trimestre
|
STD2
|
2ème Trimestre
|
STD3
|
3ème Trimestre
|
Qualité des soins
|
|
QLT1
|
Bonne
|
QLT2
|
Acceptable
|
QLT3
|
Mauvaise
|
Irrégularité
|
|
IRR1
|
Irrégulière
|
IRR2
|
Régulière
|
3.2.1 : Interprétation des axes factoriels
Nous avons retenu le premier plan factoriel constitué
des deux premiers axes pour l'analyse des résultats. La lecture de ce
plan et de la matrice des contributions de chaque modalité à
l'inertie expliquée par chaque axe nous a permis de mettre en
évidence les modalités fortement liées entre elles et
partant de caractériser les femmes. L'inertie expliquée par ces
axes représente 22,82% de l'inertie totale de l'ensemble des axes. Ceci
nous a permis d'avoir une bonne représentation des modalités des
différentes variables sur les axes. Les modalités qui contribuent
fortement à la définition de chaque axe sont celles dont les
contributions relatives sont supérieures à la contribution
moyenne, cette dernière étant égale à la
contribution totale (100) rapportée au nombre de modalités (28).
Ainsi, les modalités retenues sont celles dont les CTR>=3,5 comme
l'illustre le tableau 3.2 ci-après.
Tableau 3.2:
Contribution des modalités à la formation des axes
AXE1
|
AXE2
|
Partie positive
|
Partie négative
|
Partie positive
|
Partie négative
|
NIV1 (4)
|
NIV3 (6,9)
|
AGE3 (22)
|
AGE1 (20,4)
|
FO (4,2)
|
ALP2 (9,9)
|
FOC3 (4,3)
|
FOC1 (3,7)
|
PAR3 (4,4)
|
STD1 (4)
|
PAR3 (17,9)
|
PAR1 (12,2)
|
NC1 (4)
|
PAR1 (6)
|
NIV3 (3,6)
|
|
IRR1 (5)
|
NF2 (14,9)
|
|
|
AGE3 (4)
|
N (6)
|
|
|
Source : Nos résultats
sous Spad 5.5
Ce tableau nous permet de caractériser chacune de ces
axes quant au positionnement des variables sur ces axes.
En effet, le positionnement des modalités sur le
premier axe factoriel permet de distinguer deux sous groupes. Le sous-groupe 1
qui comprend les modalités de la partie positive de l'axe 1,
opposée à celles de sa partie négative qui constituent le
sous-groupe 2 comme l'illustre le tableau 3.3 ci-après.
Tableau 3.3:
Caractérisation du premier axe factoriel
Sous-groupe1
|
?Pauvre
(faible niveau de vie)
?Agriculteur
?Grande multipare
?Irrégulière aux CPN
?Agée de 35 ans et plus
?Le conjoint est non instruit
|
Sous-groupe 2
|
?Riche (niveau de vie élevé)
?Cadre, commerçante et ouvrière
?Primipare
?La grossesse a au plus trois mois
?Instruite et/ou alphabétisée
?Le conjoint aussi est instruit
|
(Opposition)
De même, le second axe factoriel oppose les femmes du
sous-groupe 3 à celles du sous-groupe 4 comme l'indique le tableau
ci-dessous :
Tableau 3.4:
Caractérisation du second axe factoriel
Sous-groupe 3
|
?Grande multipare
?Cadre, commerçant et ouvrière
?Agée d'au moins 35 ans
?Riche
|
Sous-groupe 4
|
?Primipare
?Sans travail
?Agée de moins de 25 ans
|
(Opposition)
3.2.2 : Interprétation
du plan factoriel
De l'examen du plan factoriel (figure 3 ci- dessous), deux
groupes de femmes se distinguent suivant leurs caractéristiques.
Premier groupe.
Le premier groupe met en exergue les caractéristiques
des femmes irrégulières aux CPN. Ces caractéristiques sont
celles d'une femme qui vit dans un ménage pauvre dont le chef est un
homme. Elle n'a aucune instruction comme son conjoint. En outre, elle est
analphabète et travaille dans le secteur agricole. Par ailleurs, cette
femme est âgée de 35 ans ou plus et est une grande multipare. Elle
a effectué sa première CPN après trois mois de grossesse
et n'a reçu que des soins de mauvaise qualité.
Deuxième groupe
Ce groupe met en relief les caractéristiques de la
régularité aux CPN et comprend donc les femmes âgées
de moins de 25 ans; des primipares et des multipares. Ces femmes ont
reçu des CPN de bonne qualité et ont effectué leur
première CPN au cours du premier trimestre de leur dernière
grossesse. Par ailleurs, on retrouve dans ce groupe les femmes instruites, de
niveau de vie moyen ou élevé et aussi celles dont le
ménage est dirigée une femme. Elles sont des ouvrières,
offrent des services (les indépendantes) et exercent dans le commerce.
De plus il y a celles dont les conjoints sont instruits.
En somme, pour décrire le profil
d'une femme irrégulière aux CPN en milieu rural, nous pouvons
dire que celle-ci : est analphabète, est âgée au moins
de 35 ans, a connu plusieurs naissances vivantes, travaille dans le secteur
agricole, vit dans un ménage de faible niveau de vie dirigé par
un homme qui n'est pas instruit. Enfin elle a effectué sa CPN1
après 3 mois ou même six mois de grossesse.
Figure 3.1:
Représentation du plan factoriel
CHAPITRE 4: ANALYSE ECONOMETRIQUE DE L'IRREGULARITE AUX SOINS
PRENATALS
Le chapitre précédent nous a permis de faire
l'état des lieux en ce qui concerne l'irrégularité aux
soins prénatals et les variables explicatives que nous avons retenues.
Il a mis en évidence le degré d'association des
différentes variables explicatives avec le phénomène
d'irrégularité aux soins prénatals. Cependant, cela ne
permet pas de dégager les déterminants de ce
phénomène.
L'objectif principal du présent chapitre est donc de
dégager des différentes variables explicatives celles qui sont
déterminantes pour l'irrégularité aux soins
prénatals en milieu rural.
En effet, dans un premier temps, nous avons mis en relation
chacune des variables indépendantes avec la variable dépendante.
Cela nous a permis de dégager le pouvoir explicatif (Pseudo
R2) de chacune de ces variables dans l'explication du
phénomène et les risques relatifs bruts (odds ratios bruts) des
modalités de ces variables par rapport à la modalité de
référence.
Dans un deuxième temps, comme en réalité
aucune variable n'agit seule sur un phénomène, nous avons
introduit en bloc toutes les variables indépendantes dans un
modèle global. Cela nous a permis de mettre en évidence les
effets nets (odds ratios nets) de chacune des variables indépendantes
sur l'irrégularité en tenant compte des effets éventuels
des autres variables.
4.1: Effets bruts des variables
explicatives sur l'irrégularité aux soins prénatals
Le tableau 4.1 ci-dessous récapitule les
résultats des différents modèles bruts, notamment le
pouvoir explicatif (Pseudo R2), la significativité du
modèle et des paramètres, les risques relatifs
d'irrégularité aux soins prénatals.
Tableau 4.1:
Odds ratios bruts
Variables et modalités
|
Odds ratios (bruts)
|
Stade de la grossesse à la CPN1
Pseudo R2 = 16.46%
|
***
|
Trimestre1
|
1.00
|
Trimestre2
|
5.05 ***
|
Trimestre3
|
29.76 ***
|
Niveau de vie
Pseudo R2 = 1.70%
|
***
|
Pauvre
|
2.20 ***
|
Moyen
|
1.51 ***
|
Riche
|
1.00
|
Département de résidence
Pseudo R2 = 1.44%
|
***
|
Alibori/Borgou
|
1.27 **
|
Atacora/Donga
|
2.45 ***
|
Atlantique
|
1.13 ns
|
Zou/Collines
|
1.28 ***
|
Mono/Couffo
|
1.74 ***
|
Ouémé/Plateau
|
1.00
|
Qualité des soins
Pseudo R2 = 1.34%
|
***
|
Mauvaise
|
2.78 ***
|
Moyenne
|
2.09 ***
|
Bonne
|
1.00
|
Alphabétisation
Pseudo R2 = 1.12%
|
***
|
Alphabétisée
|
1.00
|
Analphabète
|
2.18 ***
|
Activité de la femme
Pseudo R2 = 1,05%
|
***
|
Aucune
|
1.33 ***
|
Agriculture
|
1.69 ***
|
Service
|
1.00
|
Tableau 4.1 (suite) : Odds ratios
bruts.
Variables et modalités
|
Odds ratios (bruts)
|
Instruction du conjoint
Pseudo R2 = 0,77%
|
***
|
Non instruit
|
1.53 ***
|
Instruit
|
1.00
|
Parité
Pseudo R2 = 0,50%
|
***
|
Primipare
|
1.00
|
Multipare
|
1.50 ***
|
Grande multipare
|
1.71 ***
|
Instruction de la femme
Pseudo R2 = 0,45%
|
***
|
Non instruite
|
1.53 ***
|
Instruite
|
1.00
|
Age à l'accouchement
Pseudo R2 = 0,18%
|
***
|
15-24 ans
|
1.00
|
25-34ans
|
1.12 *
|
35 et plus
|
1.35 ***
|
Sexe du chef de ménage
Pseudo R2 = 0,01%
|
ns
|
Masculin
|
1.06 ns
|
Féminin
|
1.00
|
Lien de parenté avec le chef
Pseudo R2 = 0,01%
|
ns
|
Elle-même chef
|
1.00
|
Femme du chef
|
1.05 ns
|
Fille du chef
|
1.03 ns
|
Autres
|
1.13 ns
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; Seuil de référence : 5%
Ce tableau montre qu'au niveau brut le stade de la grossesse
est la variable qui possède le pouvoir explicatif (Pseudo R2)
le plus élevé avec 16,46% de la variance expliquée de
l'irrégularité aux soins prénatals, tandis que l'âge
enregistre le pouvoir explicatif le moins élevé soit 0,18%. Le
niveau de vie, le département de résidence, la qualité des
soins, l'alphabétisation et l'activité économique
enregistrent respectivement 1,70% ; 1,44% ; 1,34% ; 1,12% et
1,05% de la variance expliquée alors que le lien de parenté et le
sexe du chef du ménage n'expliquent nullement
l'irrégularité aux soins prénatals. Ainsi, au niveau
brut :
Ø Les femmes ayant effectué leur première
CPN au second trimestre et celles qui l'ont fait au troisième trimestre
courent respectivement 5 fois et 29,76 fois plus le risque d'être
irrégulières aux CPN que leurs homologues qui ont effectué
leur CPN1 au premier trimestre de leur grossesse.
Ø De même, le risque d'irrégularité
aux soins prénatals est 1,5 fois plus élevé chez les
femmes de niveau de vie moyen que chez les femmes riches tandis qu'il est 2,2
fois plus élevé chez les pauvres.
Ø Nous constatons également que selon le
département de résidence, les femmes ont des chances
différentielles d'effectuer un bon recours aux soins prénatals.
Ainsi, celles des départements de l'Atacora/Donga, du Mono/Couffo, du
Zou/Collines et du Borgou/Alibori courent respectivement 2,45
fois ; 1,73 fois ; 1,28 fois et 1,27 fois plus le risque
d'irrégularité aux CPN que celles du département de
l'Ouémé/Plateau.
Ø Pour ce qui concerne la qualité des soins
prénatals, au niveau brut, le risque d'irrégularité
augmente quand la qualité diminue. En effet, le risque
d'irrégularité aux CPN est 2 fois plus élevé chez
les femmes ayant reçu une CPN de qualité moyenne que chez celles
qui ont bénéficié d'une CPN de bonne qualité tandis
qu'il est de 2,78 fois pour celles qui ont reçu une CPN de mauvaise
qualité.
Ø En outre, les chances d'effectuer quatre CPN sont
très minces chez les femmes qui ne savent pas lire, ni écrire.
En effet, les femmes analphabètes courent 2,18 fois plus de risques que
celles qui sont alphabétisées de ne pouvoir effectuer quatre
CPN.
Ø Par ailleurs, le risque d'irrégularité
est 1,33 fois plus élevé chez les femmes qui n'ont aucune
activité économique que chez celles qui sont fonctionnaires ou
commerçantes tandis qu'elle est 1,69 fois plus élevé chez
celles qui travaillent dans le secteur agricole.
Ø Enfin, le risque d'irrégularité est
1,12 fois plus élevé chez les femmes âgées de 25-34
ans et 1,35 fois plus élevé chez les femmes âgées de
plus de 35 ans que chez celles qui ont moins de 25 ans.
4.2 : Effets nets des
variables explicatives sur l'irrégularité aux soins
prénatals
Le modèle saturé ou global (comprenant à
la fois toutes les variables explicatives retenues) permet non seulement de
connaître les effets nets des différentes variables, mais aussi de
dégager les déterminants du phénomène
étudié.
Tableau 4.2 : Odds ratios nets
Variables et modalités
|
Odds ratios (nets)
|
Stade de la grossesse à la CPN1
|
|
Trimestre1
|
1
|
Trimestre2
|
4,60***
|
Trimestre3
|
26,65***
|
Niveau de vie
|
|
Pauvre
|
1,53***
|
Moyen
|
1,31***
|
Riche
|
1
|
Département de résidence
|
|
Alibori/Borgou
|
1,60***
|
Atacora/Donga
|
1,96***
|
Atlantique
|
1,35**
|
Zou/Collines
|
1,36***
|
Mono/Couffo
|
1,74***
|
Ouémé/Plateau
|
1
|
Qualité des soins
|
|
Mauvaise
|
2,16***
|
Moyenne
|
1,60***
|
Bonne
|
1
|
Tableau 4.2 (suite) : Odds ratios
nets
Variables et modalités
|
Odds ratios (nets)
|
Alphabétisation
|
|
Alphabétisée
|
1
|
Analphabète
|
1,92***
|
Activité économique de la femme
|
|
Agriculture
|
1,25***
|
Aucune
|
1,11 ns
|
Instruction du conjoint
|
|
Non instruit
|
1,12*
|
Instruit
|
1
|
Parité atteinte
|
|
Primipare
|
1
|
Multipare
|
1,18 ns
|
Grande multipare
|
1,07 ns
|
Instruction de la femme
|
|
Non instruite
|
0,79**
|
Instruite
|
1
|
Age à l'accouchement
|
|
15-24 ans
|
1
|
25-34ans
|
0,97 ns
|
35 et plus
|
1,03 ns
|
Pseudo R2 (modèle
global)
|
19,29%
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob
=0,01; (ns) non significatif ; Seuil de référence :
5%
Les résultats du modèle global confirment qu'il
existe un lien statistiquement significatif entre l'irrégularité
aux soins prénatals et certaines variables que sont : le stade
de grossesse à la CPN1, le niveau de vie des ménages, le
département de résidence, la qualité des soins,
l'alphabétisation et dans de moindre mesure l'instruction du conjoint de
la femme. Ainsi, elles sont les plus déterminants dans l'explication du
phénomène. Ce modèle explique 19,29% de la variance de
l'irrégularité aux soins prénatals. En effet :
Ø Toutes choses égales par ailleurs, le retard
de la CPN1 influence la couverture des quatre CPN. Les femmes qui font leur
première CPN durant le 2ème trimestre et celles qui
l'effectuent au 3ème trimestre de leur grossesse courent
respectivement 4,60 fois et 26,65 fois plus le risque d'être
irrégulières aux CPN que leurs homologues ayant reçu leur
CPN1 pendant le premier trimestre de leur grossesse.
Ø Dans cette étude, le niveau de vie des
ménages détermine aussi l'irrégularité des femmes
rurales aux soins prénatals. Ainsi, nous constatons que le risque
d'irrégularité est 1,31 fois plus élevé chez les
femmes de niveau de vie moyen que chez celles qui sont riches et 1,53 fois
plus élevé chez les pauvres que chez les riches.
Ø En ce qui concerne les départements de
résidence, toutes choses égales par ailleurs, le risque
d'irrégularité est plus élevé dans les
départements du nord. Les femmes des départements de
l'Alibori/Borgou et de l'Atacora/Donga courent respectivement 1,60 fois et
1,96 fois plus de risques que celles de l'Ouémé/Plateau.
Ø La qualité des soins détermine
également l'irrégularité aux CPN du fait qu'au niveau net
les résultats confirment ceux qui étaient obtenus au niveau
brut. En effet, les femmes qui ont reçu des soins prénatals de
qualité moyenne courent 1,60 fois plus le risque
d'irrégularité aux CPN que celles qui ont reçu des soins
de bonne qualité alors que ce risque d'irrégularité est
2,16 fois plus élevé chez les femmes dont les soins reçus
sont de mauvaise qualité.
Ø Les femmes analphabètes courent environ 2 fois
plus le risque de ne pouvoir effectuer quatre CPN que celles qui sont
alphabétisées.
Ø Au niveau net, le risque d'irrégularité
est 1,25 fois plus élevé chez les femmes qui travaillent dans le
secteur agricole que chez les fonctionnaires et commerçantes.
Ø Enfin, on peut dire qu'au seuil de 10% l'instruction
du conjoint détermine aussi l'irrégularité aux CPN. En
effet, les femmes dont les conjoints ne sont pas instruits courent plus le
risque d'irrégularité soit 1,12 fois plus que celles dont les
conjoints sont instruits.
Pour ce qui concerne l'instruction de la femme, les
résultats montrent que la modalité femme non instruite est
significative, cependant le risque relatif correspondant indique que les
femmes non instruites courent 21% moins le risque d'irrégularité
que celles qui sont instruites et donc l'instruction ne serait pas favorable
à un bon recours aux CPN. Ce résultat inattendu et
incohérent, serait probablement dû à la forte
représentativité des femmes illettrées dans
l'échantillon.
L'âge et la parité qui étaient
significatifs au niveau brut ne le sont plus au niveau net en présence
de toutes les variables explicatives. Elles influencent donc
l'irrégularité aux soins prénatals par
l'intermédiaire d'autres variables.
4-3 : Hiérarchisation
des déterminants
A présent, nous allons hiérarchiser les
déterminants de l'irrégularité aux soins prénatals
en milieu rural en nous servant des résultats du modèle
saturé et des Pseudo R2 des modèles bruts. En effet,
au seuil de significativité de 5%, nous classons les déterminants
dans l'ordre suivant :
Tableau 4.3: Hiérarchisation des
déterminants.
Ordre
|
Déterminants de l'irrégularité aux
soins
prénatals en milieu rural au
Bénin
|
Pseudo R2
|
1
|
Stade de la grossesse à la CPN1
|
16,46%
|
2
|
Niveau de vie
|
1,70%
|
3
|
Département de résidence
|
1,44%
|
4
|
Qualité des soins
|
1,34%
|
5
|
Alphabétisation
|
1,12%
|
6
|
Activité économique
|
1,05%
|
Seuil de significativité de
référence : 5%
4.4 : Calcul de la
probabilité d'irrégularité aux soins prénatals
Après avoir identifié ces déterminants,
nous allons à présent estimer le risque (la probabilité)
d'irrégularité aux CPN pour un individu quelconque. Le tableau
4.4 suivant présente les résultats issus de cette estimation.
Tableau 4.4:
Résultats de l'estimation logistique
Probabilité (Prob>chi2) = 0,0000
|
Pseudo R2 = 19,16%
|
Variables
|
Coefficient
|
z-Stat
|
Prob
|
Trimestre2
|
1,529127
|
20,96
|
0,000
|
Trimestre3
|
3,285881
|
26,56
|
0,000
|
Pauvre
|
0,4392083
|
5,09
|
0,000
|
Moyen
|
0,2764167
|
2,87
|
0,004
|
Alibori/Borgou
|
0,450842
|
3,56
|
0,000
|
Atacora/Donga
|
0,6811335
|
5,85
|
0,000
|
Atlantique
|
0,306631
|
2,61
|
0,009
|
Zou/Collines
|
0,3158307
|
2,96
|
0,003
|
Mono/Couffo
|
0,5591635
|
5,18
|
0,000
|
Mauvaise
|
0,7932199
|
6,41
|
0,000
|
Moyenne
|
0,4901275
|
4,62
|
0,000
|
Analphabète
|
0,5179495
|
5,01
|
0,000
|
Agriculture
|
0,2248386
|
3,06
|
0,002
|
Aucune
|
0,0934736
|
0,92
|
0,356
|
_cons
|
-3,540582
|
-21,01
|
0,000
|
En effet, l'équation du modèle peut s'écrire
sous la forme suivante :
Prob (irreg =1) = Ë (-3.540582+
1,529127×trimestre2 + 3,285881×trimestre3 +
0,4392083×pauvre + 0,2764167×moyen +
0,450842×Alibori/Borgou +
0,6811335×Atacora/Donga +
0,306631×Atlantique +
0,3158307×Zou/Collines +
0,5591635×Mono/Couffo + 0,7932199×moyenne
+ 0,5179495×analphabète +
O,2248386×agriculture.
où Ë désigne la fonction
de répartition de la loi logistique.
CHAPITRE 5: ANALYSE DES RESULTATS
ET SUGGESTIONS
Après nos analyses, il convient de vérifier si
nos hypothèses sont confirmées ou infirmées.
Seul l'hypothèse H3 : « Les
femmes des ménages de niveau de vie faible sont plus
irrégulières aux soins prénatals que les femmes des
ménages dont le niveau de vie est élevé » est
confirmée.
Cependant l'hypothèse H1 : Les
femmes multipares font moins de CPN que les primipares, ne peut être
vérifiée car la parité atteinte par la femme n'est pas
significative au niveau de l'analyse économétrique.
De même l'hypothèse H2 : Les femmes
qui ont une activité économique sont plus
régulières aux CPN que les femmes qui n'ont aucune
activité économique, ne peut être vérifiée
car nous avons constaté au niveau de l`analyse descriptive que les
femmes sans activité économique font plus recours aux soins
prénatals que celles qui travaillent dans le secteur agricole. De
même, au niveau brut de l'analyse économétrique, nous
remarquons que les femmes qui travaillent dans le secteur agricole courent plus
le risque d'être irrégulières aux CPN que celles n'ayant
pas d'activité économique.
Cette situation peut être dû aux les exigences
des travaux agricoles (préparation du champ pour la culture, le labour,
la semence, le sarclage des mauvais herbes, surveillance contre les manges
mils, la récolte) qui nécessites plus de temps et donc plus de
disponibilité des acteurs pour faire face à ces
différentes activités. Ceci ne permet pas aux femmes paysannes de
respecter le calendrier et les rendez-vous préétablit des
consultations prénatales, surtout que ces activités ne peuvent
pas être programmées à des dates mais dépendent des
intempéries.
- Les Facteurs positivement associés
à l'irrégularité aux CPN
L'analyse bivariée a
révélé que les taux d'irrégularité les plus
élevés aux CPN sont enregistrés au niveau des femmes
illettrées, analphabètes, sans activité économique
bien rentable, âgées de plus de 35 ans, ayant connu plusieurs
naissances vivantes, vivant dans des ménages pauvres, dont les conjoints
sont illettrés. Elles n'ont pas le dernier mot concernant leur propre
santé, ont effectué tardivement leur CPN1 et n'ont pas toujours
bénéficié de bons soins quand elles se présentent
à une CPN.
L'examen du premier plan factoriel issu de l'analyse
multivariée (ACM) fait remarquer deux groupes d'association des
modalités de nos variables, dont le premier est celui qui
caractérise les femmes irrégulières aux CPN. Dans ce
groupe nous avons des modalités comme : conjoint non instruit,
ménage pauvre, ménage dirigé par un homme, femme non
instruite, primipare, secteur d'activité agricole, CPN1 effectué
après trois mois de grossesse, mauvaise qualité des soins.
Après l'analyse économétrique nous
retenons que la pauvreté, les activités agricoles,
l'analphabétisme, la CPN1 tardive (effectuée à partir du
deuxième trimestre), des soins prénatals de mauvaise
qualité ont une influence positive sur l'irrégularité aux
CPN.
- Les Facteurs
négativement associés à l'irrégularité aux
CPN.
Par opposition aux facteurs qui conditionnent
l'irrégularité aux CPN, la richesse, l'alphabétisation, la
bonne qualité des soins et la CPN précoce sont entre autres les
facteurs qui peuvent contrecarrer l'irrégularité aux CPN.
En définitive, le stade de la grossesse à la
CPN1, le niveau de vie des ménages, l'alphabétisation de la
femme, la qualité des soins prénatals, les conditions d'offre de
ces soins prénatals en milieu rural à travers les
départements sont autant de paramètres qui peuvent justifier
l'irrégularité des femmes rurales aux CPN et sur lesquelles on
peut agir pour améliorer cette situation.
Cette étude ne prétend pas aborder tous les
facteurs qui expliquent l'irrégularité aux soins prénatals
en milieu rural, en particulier l'indicateur sur l'accessibilité
géographique des SMI (distance entre le centre de SMI le plus proche et
le domicile de la femme enceinte) qui n'est pas disponible dans notre base.
Elle ne tient pas compte du stade de grossesse à chaque CPN
effectuée. Aussi, la nature des données ne nous a-t-il pas permis
de bien opérationnaliser notre indicateur de qualité des CPN.
Cependant, elle nous a apporté des résultats qui permettent de
mieux comprendre l'influence des différentes variables utilisées
sur l'irrégularité aux CPN, et qui nous amènent à
suggérer aux différents décideurs et acteurs
sanitaires à divers niveaux ce qui suit:
? Stimuler la demande des services de soins prénatals
en sensibilisant la population (femmes et chefs de ménages) sur la
nécessité de recourir à un centre de SMI pour les femmes
enceintes même quand elles ne sentent pas des malaises. Les messages
à transmettre devraient donc porter sur les risques des complications de
grossesse et ses conséquences, sur les avantages des CPN et surtout sur
l'importance de la CPN1 précoce. Les programmes d'alphabétisation
en langues locales peuvent être utiles pour véhiculer ces
messages. Ils doivent cibler particulièrement les femmes qui travaillent
dans le secteur agricole.
? Subventionner les consultations prénatales en milieu
rural pour minimiser les risques d'exclusion financière aux
dépens des plus pauvres afin d'augmenter les taux des consultations
prénatales ce qui réduirait aussi les risques d'accouchement par
césariennes.
? Augmenter les crédits destinés à la
couverture des dépenses de fonctionnement et d'investissement
(dépenses en capital) pour l'acquisition des équipements
(appareil échographique) nécessaires pour des soins
prénatals de qualité, les distribuer convenablement entre les
centres SMI des départements afin d'assurer un équilibre dans
l'offre de ses soins sur tout le territoire.
? Accorder plus d'importance à la
qualité des services dans les unités villageoise de santé.
Une attention particulière devra être portée sur la
compétence du personnel, la notoriété et surtout l'accueil
des femmes. Le personnel de santé doit en plus être
motivé.
CONCLUSION GENERALE
Face à la mortalité materno-foetale encore
élevée dans la plupart des pays en voie de développement
et au Bénin en particulier, une attention particulière
mérite d'être accordée à ce phénomène.
Ces décès peuvent être évités par un suivi de
la grossesse depuis la conception jusqu'à l'accouchement. D'où
l'intérêt de promouvoir la régularité aux
consultations prénatales qui au-delà des examens médicaux
constituent des occasions pour établir un lien de confiance entre la
femme et le pourvoyeur de soins, pour personnaliser les messages de promotion
de la santé. De bons services de CPN relient la femme et sa famille au
système sanitaire formel, augmentent les chances de
bénéficier d'un prestataire qualifié lors de
l'accouchement et renforcent une bonne santé tout au long du cycle de
vie. Des soins insuffisants à ce moment rompent un maillon essentiel de
la continuité des soins avec toutes les conséquences que cela
comporte.
Par ailleurs, la plupart des études sur les soins de
santé se sont focalisées sur les disparités offre/demande
au niveau national. Seulement, il est indispensable d'aller au-delà de
cette problématique afin de comprendre les causes de la sous utilisation
des services de santé notamment les raisons pour lesquelles femmes
rurales (qui sont plus concernées par le phénomène)
abandonnent les soins prénatals en milieu rural.
Les messages à transmettre devraient donc porter sur
les risques des complications de grossesse et ses conséquences, sur les
avantages des CPN et surtout l'importance de la CPN1 précoce. Les
programmes d'alphabétisation en langues locales peuvent être
utiles pour véhiculer ces messages encore que les résultats
prouvent son influence positive sur la régularité aux CPN. Ils
doivent cibler les femmes âgées de plus de 35 ans, les multipares,
les non instruites et surtout celles qui travaillent dans le secteur agricole.
Tout effort en vue de renforcer les soins prénatals doit d'abord viser
la couverture sanitaire universelle, l'amélioration de l'accueil et de
la qualité des soins et surtout à baisser les barrières
économiques afin de diminuer les taux d'abandon aux CPN.
La présente étude ne tient pas compte des
valeurs culturelles qui ont des répercutions sur le choix des
populations rurales entre la médecine moderne et traditionnelle. Et donc
ne prend pas en compte les femmes qui font recours aux tradipraticiens, qui
continuent de drainer les populations vers eux, surtout à cause de leur
accueil. Tout ceci devrait être pris en compte pour la création
d'un système de santé fonctionnel pour faire face au défi
que représente le respect du calendrier établit par l'OMS en
milieu rural, en ce qui concerne les consultations prénatales.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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« Déterminants socio-culturels de la mortalité des
enfants en Afrique Noire. Hypothèses et recherche
d'explication ». Académia, Louvain-La-Neuve, 269p.
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Diallo M. C., Balde I. S., Diallo M. S. (1999) « Problèmes
médicaux et culturels de l'inadéquation entre le taux de
consultation prénatale et d'accouchements assistés dans les
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child welfare and child survival : a review of evidence", Health transition
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and child health : preliminary analysis of the intervening mechanisms in rural
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Femme et famille : le statut des femmes comme facteur et conséquence
de changement dans les dynamiques familiales, UNESCO-Paris, 24-26
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12. Mudubu Konande L. (1996),
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contribution des facteurs socio-économiques et culturels »,
Cahiers de l'IFORD, Cahiers de l'IFORD, n0 11, Yaoundé, 85
p.
13. P. Ndiaye, A. Taldia, A. Diediou, E.H.L. Dieye et
D.A. Dione (2005) « Déterminants socioculturels du
retard de la 1re consultation prénatale dans un district sanitaire au
Sénégal », Société française de
santé publique | Santé publique 2005/4
- N° 17 ISSN 0995-3914 | pages 531 à 538.
14 : OMS (1998), « Journée
mondiale de la santé : Maternité sans risque : Améliorer
l'accès aux services de santé maternelle » Division de la
santé reproductive (appui technique), WHD 98.6.
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de santé plus performant », Rapport sur la santé dans le
monde 2000, Genève, 248p.
16. Rakotondrabe P. (2001) «
Contribution du genre à l'explication de la santé des enfants :
cas de Madagascar » In Colloque international Genre, population et
développement en Afrique, Session VII : Santé et système
de genre. UEPA/INED/ENSEA/IFORD, Abidjan 16-21 juillet 2001.
17. Rakotondrabe P. (2004),
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enfants à Madagascar », Thèse de doctorat, IFORD,
Yaoundé, 373 p.
18. Fournier, P. et Haddad, S. (1995), «
Les facteurs associés à l'utilisation des services de
santé dans les pays en développement », in G. Hubert et V.
Piché (eds), La sociologie des populations., AUPELF/UREF,
Québec, Canada, pp 289-326.
19. Tollégbé A. (2004),
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obstétricaux en Afrique : cas du Bénin »,
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20. Zoungrana C. (1993),
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des services de santé maternelle et infantile à Bamako
(Mali)». Collection thèses et mémoires n°36,
Université de Montréal, 214p.
ANNEXE
Tableau 1.1 : système
national de santé au Bénin en 2006
Niveaux
|
Structures
|
Institutions hospitalières
et socio-sanitaires
|
Spécialités
|
CENTRAL
OU
NATIONAL
|
Ministère de la Santé Publique
|
-Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU)
-Centre National de Physiologie
-Centre National de Psychiatrie
|
-Médecine, Pédiatrie, Chirurgie, Gynéco
obstétrique, Radiologie, Laboratoire, O.R.L, Ophtalmologie.
-Autres spécialités
|
INTERMEDIAIRE OU DEPARTEMENTAL
|
Direction Départementale de la Santé Publique
(DDSP)
|
Centre Hospitalier Départemental
(CHD)
|
-Médecine, Pédiatrie, Chirurgie, Gynéco
obstétrique, Radiologie, Laboratoire, O.R.L, Ophtalmologie.
-Autres spécialités
|
PERIPHERIQUE
|
Zone sanitaire
(Bureau de Zone)
|
-Hôpital de Zone
-Centre de santé de commune (CSC)
-Formations sanitaires privées
|
-Médecine générale, Chirurgie d'urgence,
Gynéco obstétrique, Radiologie, Laboratoire, Pharmacie
|
-Centre d'Action de la Solidarité et d'Evolution de la
Santé (CASES)
|
Alphabétisation
Loisirs
|
Centre de santé d'Arrondissement (CSA)
-Maternité et dispensaires
|
-Dispensaires
-Maternité
-Pharmacie ou dépôt pharmaceutique
|
Unité villageoise de santé (UVS)
|
-Soins, Accouchements, Caisse de pharmacie
|
Source: Annuaire des Statistiques Sanitaires 2006
Tableau 1.2 : Répartition du personnel
soignant et les principaux ratios par département
Département
|
Médecins
|
Infirmiers
|
Sage-femme
|
Technicien de laboratoire
|
|
Pu
|
Pr
|
T
|
Nombre hbts/méd
|
Méd pour 10000 hbts
|
Pu
|
Pr
|
T
|
Nombre hbts/inf
|
inf pour 10000 hbts
|
Pu
|
Pr
|
T
|
Nombre FAP/sag
|
Sag pour 5000 FAP
|
Pu
|
Pr
|
T
|
Nombre hbts/tech
|
Bourgou
|
40
|
18
|
58
|
14860
|
0. 67
|
360
|
99
|
459
|
1878
|
2. 66
|
41
|
10
|
51
|
3659
|
0.9
|
15
|
17
|
32
|
26933
|
Alibori
|
23
|
1
|
24
|
25829
|
0. 39
|
168
|
14
|
182
|
3406
|
1. 47
|
13
|
0
|
13
|
10037
|
0.4
|
6
|
1
|
7
|
88557
|
Atacora
|
30
|
14
|
44
|
14422
|
0. 69
|
226
|
4
|
230
|
2759
|
1. 81
|
27
|
2
|
29
|
4760
|
1
|
11
|
2
|
13
|
48813
|
Donga
|
11
|
10
|
21
|
19055
|
0. 52
|
95
|
4
|
99
|
4042
|
1. 24
|
12
|
0
|
12
|
7220
|
0.7
|
5
|
3
|
8
|
50020
|
Zou
|
31
|
23
|
54
|
12473
|
0. 8
|
272
|
62
|
334
|
2017
|
2.48
|
69
|
27
|
96
|
1639
|
1.6
|
16
|
10
|
26
|
25905
|
Collines
|
25
|
8
|
33
|
18959
|
0. 53
|
168
|
63
|
231
|
2708
|
1.85
|
26
|
11
|
37
|
3809
|
1
|
14
|
0
|
14
|
44689
|
Mono
|
42
|
2
|
44
|
9160
|
1. 09
|
206
|
13
|
219
|
1840
|
2.72
|
43
|
3
|
46
|
1981
|
0.9
|
14
|
0
|
14
|
28787
|
Couffo
|
20
|
7
|
27
|
23031
|
0. 43
|
172
|
25
|
197
|
3156
|
1.58
|
11
|
1
|
12
|
12046
|
0.8
|
13
|
1
|
14
|
44416
|
Ouémé
|
74
|
32
|
106
|
5768
|
1. 73
|
380
|
87
|
467
|
1791
|
2.79
|
100
|
39
|
139
|
1403
|
2.3
|
28
|
17
|
45
|
13069
|
Plateau
|
15
|
10
|
25
|
17758
|
0. 56
|
143
|
24
|
167
|
2509
|
1.99
|
27
|
11
|
38
|
3754
|
1.2
|
14
|
0
|
14
|
28857
|
Atlantique
|
42
|
79
|
121
|
4522
|
2. 21
|
266
|
178
|
444
|
1583
|
3.16
|
113
|
92
|
205
|
1059
|
2.2
|
26
|
13
|
39
|
11152
|
Littoral
|
141
|
390
|
531
|
1690
|
5. 92
|
282
|
252
|
534
|
835
|
5.99
|
160
|
161
|
321
|
572
|
4.9
|
23
|
68
|
91
|
3789
|
BENIN
|
494
|
594
|
1088
|
7006
|
1.43
|
2738
|
825
|
3563
|
1920
|
2.6
|
642
|
357
|
999
|
1072
|
1.6
|
185
|
132
|
317
|
16132
|
Source : Annuaire des Statistiques Sanitaires
2006.
Légende : Pu : Public Pr :
Privé T : Total FAP : Femmes en Age de Procréer
hbts : Habitants
Tableau 2.1: Recours aux soins prénatals
et les facteurs explicatifs
Variables et modalités
|
Consultation
prénatale
|
Effectif total par modalité
|
Moins de 4 CPN
|
4 CPN et + (%)
|
Aucune CPN (%)
|
1 à 3 CPN (%)
|
Total (%)
|
Niveau de vie
|
***
|
|
|
|
|
Faible (pauvre)
|
3670
|
18,8
|
34,1
|
52,9
|
47,1
|
Moyen
|
1632
|
9,8
|
29,9
|
39,7
|
60,3
|
Elevé (riche)
|
1390
|
4,5
|
23,6
|
28,1
|
71,9
|
Activité de la femme
|
***
|
|
|
|
|
Aucune
|
885
|
17,4
|
30,6
|
48
|
52
|
Agriculture
|
3166
|
19,3
|
33,6
|
52,9
|
47,1
|
Autre
|
2607
|
5,6
|
28
|
33,6
|
66,4
|
Alphabétisation
|
***
|
|
|
|
|
Non
|
5746
|
13,7
|
32,8
|
46,5
|
53,5
|
Oui
|
940
|
12,8
|
19,1
|
31,9
|
68,1
|
Instruction de la femme
|
***
|
|
|
|
|
Non instruite
|
5588
|
15,8
|
31,5
|
47,3
|
52,7
|
Instruite
|
1104
|
2,4
|
27,5
|
29,9
|
70,1
|
Instruction du partenaire
|
***
|
|
|
|
|
Non instruit
|
4087
|
19,8
|
32
|
51,8
|
48,2
|
Instruit
|
2193
|
3,2
|
28,5
|
31,7
|
68,3
|
Age à l'accouchement
|
***
|
|
|
|
|
15-24
|
2332
|
13,3
|
28,9
|
42,2
|
57,8
|
25-34
|
3191
|
13,4
|
31,1
|
44,5
|
55,5
|
35 et +
|
1169
|
15,1
|
34,2
|
49,3
|
50,7
|
Parité
|
***
|
|
|
|
|
Primipare
|
1025
|
8,8
|
25,2
|
34
|
66
|
Multipare
|
4497
|
13,3
|
31,3
|
44,6
|
55,4
|
Grande multipare
|
1170
|
18,8
|
34,3
|
53,1
|
46,9
|
Sexe du chef de ménage
|
***
|
|
|
|
|
Masculin
|
5881
|
14,7
|
30,7
|
45,4
|
54,6
|
Féminin
|
811
|
5,7
|
32,6
|
38,3
|
61,7
|
Lien avec le chef du ménage
|
***
|
|
|
|
|
Elle-même chef
|
578
|
5,9
|
32,7
|
38,6
|
61,4
|
Femme du chef
|
5296
|
13,8
|
30,9
|
44,7
|
55,3
|
Fille du chef
|
639
|
16,6
|
29,6
|
46,2
|
53,8
|
Autre lien
|
179
|
22,9
|
29,1
|
52
|
48
|
Stade de grossesse à la CPN1
|
***
|
|
|
|
|
1er Trimestre
|
2348
|
|
13,5
|
13,5
|
86,5
|
2ème Trimestre
|
2812
|
|
44,1
|
44,1
|
55,9
|
3ème Trimestre
|
620
|
|
82,3
|
82,3
|
17,7
|
Qualité des soins
|
***
|
|
|
|
|
Bonne
|
753
|
|
21,9
|
21,9
|
78,1
|
Acceptable
|
3862
|
|
36,9
|
36,9
|
63,1
|
Mauvaise
|
1073
|
|
44,5
|
44,5
|
55,5
|
Département
|
***
|
|
|
|
|
Borgou /Alibori
|
1207
|
39,5
|
20,3
|
59,8
|
40,2
|
Atacora /Donga
|
974
|
22,1
|
38,4
|
60,5
|
39,5
|
Zou /collines
|
1345
|
3,8
|
32,4
|
36,2
|
63,8
|
Mono /Couffo
|
1237
|
7,6
|
37,7
|
44,3
|
54,7
|
Ouémé/ Plateau
|
1143
|
5,3
|
26,9
|
32,2
|
67,8
|
Atlantique
|
786
|
1,7
|
30,4
|
32,1
|
67,9
|
Ensemble des femmes
|
6692
|
13,6
|
30,9
|
44,5
|
55,5
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; Seuil de référence : 5%
Tableau 3.1: Matrice de configuration.
COORDONNEES, CONTRIBUTIONS ET COSINUS CARRES DES MODALITES
ACTIVES
|
|
|
AXES 1 A 5
|
|
|
|
|
|
|
|
+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
|
|
| MODALITES | COORDONNEES
| CONTRIBUTIONS | COSINUS CARRES |
|
|------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------|
|
|
| IDEN - LIBELL P.REL DISTO | 1 2 3 4
5 | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5
|
|
|
+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
|
|
| 20 . NIV.VIE
|
|
|
| 1 - NIV1 4,69 0,94 | 0,42 -0,22 -0,08
-0,12 -0,26 | 4,0 1,7 0,2 0,6 3,1 | 0,19 0,05 0,01 0,02 0,07 |
|
|
| 2 - NIV2 2,31 2,93 | -0,13 0,01 0,29
0,03 0,22 | 0,2 0,0 1,5 0,0 1,1 | 0,01 0,000,03 0,00 0,02 |
|
|
| 3 - NIV3 2,09 3,35 | -0,81 0,49 -0,14
0,24 0,35 | 6,5 3,6 0,3 1,0 2,4 | 0,20 0,07 0,01 0,02 0,04 |
|
|
+------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 10,7
5,2 2,1 1,5 6,6 +--------------------------+
|
| 22 . SEXCHEF
|
|
|
| 1 - SEX1 7,89 0,15 | 0,03 -0,03 0,00
0,01 -0,01 | 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 | 0,01 0,01 0,00 0,00 0,00|
|
|
| 2 - SEX2 1,20 6,56 | -0,22 0,22 -0,01
-0,06 0,07 | 0,3 0,4 0,0 0,0 0,1 | 0,01 0,01 0,00 0,00 0,00 |
|
|
+------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 0,3
0,5 0,0 0,0 0,1 +--------------------------+
|
| 23 . STADE
|
|
|
| 1 - STD1 3,69 1,46 | -0,48 0,13 0,54
-0,31 0,31 | 4,0 0,4 8,6 2,9 3,5 | 0,16 0,01 0,20 0,07 0,07 |
|
| 2 - STD2 4,42 1,06 | 0,22 -0,07 -0,13
0,07 -0,46 | 1,0 0,2 0,6 0,2 9,1 | 0,05 0,00 0,02 0,00 0,20 |
|
| 3 - STD3 0,98 8,31 | 0,80 -0,15 -1,45
0,86 0,90 | 3,0 0,2 16,4 5,8 7,7| 0,08 0,00 0,25 0,09 0,10 |
|
+-----------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 8,0
0,7 25,5 8,9 20,2 +--------------------------+
|
| 24 . ALPHABET
|
|
|
| 1 - ALP1 7,80 0,17 | 0,25 -0,08 0,15
-0,01 0,18 | 2,2 0,4 1,5 0,0 2,6 | 0,37 0,04 0,14 0,00 0,20 |
|
| 2 - ALP2 1,29 6,05 | -1,49 0,50 -0,92
0,08 -1,11 | 13,6 2,3 8,8 0,1 15,5 | 0,37 0,04 0,14 0,00 0,20 |
|
+-----------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 15,8
2,7 10,2 0,1 18,1 +--------------------------+
|
| 25 . AGNAISS
|
|
|
|
| 1 - AGE1 3,18 1,86 | -0,48 -0,95 -0,18 -0,40
0,21 | 3,4 20,4 0,8 4,1 1,3 | 0,12 0,49 0,02 0,09 0,02 |
|
| 2 - AGE2 4,35 1,09 | 0,08 0,24 0,37 0,64
-0,24 | 0,1 1,8 4,7 14,3 2,5 | 0,01 0,05 0,12 0,38 0,05 |
|
| 3 - AGE3 1,56 4,82 | 0,73 1,28 -0,66 -0,96
0,25 | 4,0 17,9 5,4 11,7 0,9 | 0,11 0,34 0,09 0,19 0,01 |
|
+----------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 7,5
40,1 11,0 30,2 4,7 +--------------------------+
|
| 26 . QUAL
|
|
|
|
| 1 - QLT1 1,21 6,54 | -0,50 0,43 0,26 -0,62
-0,66 | 1,4 1,6 0,6 3,7 5,0 | 0,04 0,03 0,01 0,06 0,07 |
|
| 2 - QLT2 6,15 0,48 | 0,04 -0,11 0,02 -0,04
-0,10 | 0,0 0,5 0,0 0,1 0,6 | 0,00 0,02 0,00 0,00 0,02 |
|
| 3 - QLT3 1,74 4,24 | 0,21 0,08 -0,25 0,57
0,80 | 0,4 0,1 0,9 4,5 10,9 | 0,01 0,00 0,01 0,08 0,15 |
|
+----------------- ----+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 1,8
2,2 1,5 8,3 16,5 +--------------------------+
|
Tableau 3.1 (suite):
Matrice de configuration.
+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
|
|
| MODALITES | COORDONNEES
| CONTRIBUTIONS | COSINUS CARRES |
|
|------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------|
|
|
| IDEN - LIBELL P.REL DISTO | 1 2 3 4
5 | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4
5 |
|
|
+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
|
|
| 29 . FEM.OCCU
|
|
|
| 1 - FOC1 1,16 6,82 | -0,36 -0,68 -0,67
-0,24 0,18 | 0,7 3,7 4,2 0,5 0,4 | 0,02 0,07 0,07 0,01 0,00 |
|
| 2 - FO 4,04 1,25 | 0,47 -0,19 0,10
-0,12 -0,49 | 4,2 1,0 0,3 0,5 9,3 | 0,18 0,03 0,01 0,01 0,19 |
|
| 3 - FOC3 3,89 1,34 | -0,38 0,40 0,10
0,20 0,45 | 2,7 4,3 0,3 1,3 7,8 | 0,11 0,12 0,01 0,03 0,15 |
|
|
+----------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE =
7,6 9,1 4,9 2,3 17,5 +--------------------------+
|
| 31 . PARITÉ
|
|
|
| 1 - PAR1 1,47 5,19 | -0,93 -1,08 -0,56
-1,04 0,44 | 6,0 12,2 3,7 12,7 2,8 | 0,17 0,23 0,06 0,21 0,04 |
|
| 2 - PAR2 5,29 0,72 | -0,06 -0,18 0,31
0,56 -0,17 | 0,1 1,2 4,0 13,3 1,5 | 0,01 0,05 0,13 0,43 0,04 |
|
| 3 - PAR3 2,34 2,89 | 0,73 1,09 -0,34
-0,61 0,11 | 5,8 19,8 2,2 7,1 0,3 | 0,18 0,41 0,04 0,13 0,00 |
|
+------------------- -----+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 11,9
33,2 9,9 33,1 4,6 +--------------------------+
|
| 32 . NIV.FEM
|
|
|
| 1 - NF1 7,40 0,23 | 0,31 -0,09 0,20
-0,06 0,13 | 3,4 0,4 2,3 0,2 1,1 | 0,43 0,04 0,17 0,02 0,07 |
|
|
| 2 - NF2 1,70 4,36 | -1,36 0,40 -0,86
0,26 -0,55 | 14,9 1,9 10,1 0,9 4,9 | 0,43 0,04 0,17 0,02 0,07 |
|
|
+------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 18,3
2,4 12,5 1,2 6,0 +--------------------------+
|
| 33 . NIV.CONJ
|
|
|
| 1 - NC1 5,46 0,66 | 0,39 -0,13 0,01
-0,22 -0,21 | 4,0 0,6 0,0 2,1 2,3 | 0,23 0,03 0,00 0,07 0,06 |
|
|
| 2 - N 3,63 1,50 | -0,59 0,20 -0,01
0,33 0,31 | 6,0 1,0 0,0 3,2 3,4 | 0,23 0,03 0,00 0,07 0,06 |
|
|
+-----------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 10,0
1,6 0,0 5,3 5,6 +--------------------------+
|
| 34 . IRRÉGULA
|
|
|
| 1 - IRR1 3,32 1,74 | 0,57 -0,25 -0,73
0,47 0,01 | 5,0 1,4 14,2 5,8 0,0 | 0,18 0,04 0,31 0,13 0,00 |
|
|
| 2 - IRR2 5,77 0,58 | -0,33 0,14 0,42
-0,27 -0,01| 2,9 0,8 8,2 3,4 0,0 | 0,18 0,04 0,31 0,13 0,00 |
|
|
+-------------- --------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 7,9
2,3 2 2,4 9,2 0,0 +--------------------------+
|
Tableau 3.2: Histogrammes des 17
premières valeurs propres.
HISTOGRAMME DES 17 PREMIERES VALEURS PROPRES
|
|
|
|
|
|
+--------+------------+-------------+-------------+----------------------------------------------------------------------------------+
|
|
|
| NUMERO | VALEUR | POURCENTAGE | POURCENTAGE |
|
|
|
|
| | PROPRE | | CUMULE |
|
|
|
|
|
+--------+------------+-------------+-------------+----------------------------------------------------------------------------------+
|
|
|
| 1 | 0,2111 | 13,66 | 13,66 |
*********************************************************************** |
|
| 2 | 0,1416 | 9,16 | 22,82 |
*************************************************
|
|
|
| 3 | 0,1249 | 8,08 | 30,91 |
*******************************************
|
|
|
| 4 | 0,1242 | 8,03 | 38,94 |
*******************************************
|
|
|
| 5 | 0,1028 | 6,65 | 45,60 |
**********************************
|
|
|
|
| 6 | 0,0984 | 6,37 | 51,96 |
*********************************
|
|
|
|
| 7 | 0,0933 | 6,04 | 58,00 |
*******************************
|
|
|
|
| 8 | 0,0901 | 5,83 | 63,83 |
******************************
|
|
|
|
| 9 | 0,0846 | 5,47 | 69,31 |
****************************
|
|
|
|
| 10 | 0,0824 | 5,33 | 74,64 |
***************************
|
|
|
|
| 11 | 0,0818 | 5,29 | 79,93 |
**************************
|
|
|
|
| 12 | 0,0704 | 4,56 | 84,49 |
**********************
|
|
|
|
| 13 | 0,0646 | 4,18 | 88,67 |
********************
|
|
|
|
| 14 | 0,0609 | 3,94 | 92,61 |
*******************
|
|
|
|
| 15 | 0,0493 | 3,19 | 95,80 |
**************
|
|
|
|
| 16 | 0,0344 | 2,23 | 98,03 | *********
|
|
|
|
| 17 | 0,0305 | 1,97 | 100,00 | ********
|
|
|
|
+--------+------------+-------------+-------------+----------------------------------------------------------------------------------+
|
|
|
Résultats bruts des modèles de la
régression logistique effectuée à l'aide du logiciel
STATA.
v Odds ratios bruts.
§ Effet brut du stade de la grossesse
à la CPN1 sur l'irrégularité aux soins
prénatals.
. logistic irreg trimestre2 trimestre3
Logistic regression
Number of obs = 5781
LR chi2(2) = 1241.18
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -3148.5998 Pseudo R2
= 0.1646
---------------------------------------------------------------------------------------------------
irreg | Odds Ratio Std. Err. z
P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+------------------------------------------------------------------------------------
trimestre2 | 5.046534 .3600331 22.69 0.000
4.387997 5.803904
trimestre3 | 29.76315 3.607952 27.99 0.000
23.46899 37.74534
§ Effet brut du niveau de vie sur
l'irrégularité aux soins prénatals.
. logistic irreg pauvre moyen
Logistic regression
Number of obs = 5781
LR chi2(2) = 128.25
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -3705.0645 Pseudo R2
= 0.0170
-----------------------------------------------------------------------------------------------
irreg | Odds Ratio Std. Err. z
P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+--------------------------------------------------------------------------------
pauvre | 2.204638 .1623993 10.73 0.000
1.908252 2.547059
moyen | 1.511997 .1275306 4.90 0.000
1.281609 1.7838
§ Effet brut du département de
résidence sur l'irrégularité aux soins
prénatals.
. logistic irreg Alibori/Borgou Atacora/Donga Atlantique
Zou/Collines Mono/Couffo
Logistic regression
Number of obs = 5781
LR chi2(5) = 108.86
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -3714.7602 Pseudo R2
= 0.0144
---------------------------------------------------------------------------------------------------
irreg | Odds Ratio Std. Err. z
P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+-------------------------------------------------------------------------------------
Alibori/Borgou| 1.275228 .1318559 2.35 0.019
1.041298 1.561709
Atacora/Donga | 2.452303 .242999 9.05 0.000
2.019429 2.977967
Atlantique | 1.129848 .1163492 1.19 0.236
.9233475 1.382531
Zou/Collines | 1.282811 .1147863 2.78
0.005 1.076457 1.528721
Mono/Couffo | 1.737643
.1570687 6.11 0.000 1.455523 2.074446
----------------------------------------------------------------------------------------------------
§ Effet brut de la qualité des soins
sur l'irrégularité aux soins prénatals.
. logistic irreg mauvaise moyenne
Logistic regression
Number of obs = 5781
LR chi2(2) = 100.80
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -3718.7877 Pseudo R2
= 0.0134
---------------------------------------------------------------------------------------------------
irreg | Odds Ratio Std. Err. z
P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+------------------------------------------------------------------------------------
mauvaise | 2.785904 .2975995 9.59 0.000
2.259633 3.434743
moyenne | 2.08988 .1963401 7.85 0.000
1.738412 2.512408
§ Effet brut de l'alphabétisation sur
l'irrégularité aux soins prénatals.
. logistic irreg analphabete
Logistic regression
Number of obs = 5781
LR chi2(1) = 84.64
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -3726.8694 Pseudo R2
= 0.0112
--------------------------------------------------------------------------------------------------
irreg | Odds Ratio Std. Err. z
P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+------------------------------------------------------------------------------------
analphabete | 2.182607 .1948923 8.74 0.000
1.832183 2.600053
---------------------------------------------------------------------------------------------------
v Odds ratios nets
. logistic irreg multipare grde_multipare pauvre moyen
agriculture aucune mauvaise moyenne trimestre2 trimestre3 analphabete age2 age3
non_instruite non_instruit Alibori/Borgou Atacora/Donga Atlantique Zou/Collines
Mono/Couffo.
Logistic regression
Number of obs = 5781
LR chi2(20) = 1454.42
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -3041.9774
Pseudo R2 = 0.1929
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
irreg | Odds Ratio Std. Err. z
P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+--------------------------------------------------------------------------------------
multipare | 1.184448 .1233446 1.63 0.104
.9657724 1.452638
grde_multipare | 1.071555 .145445 0.51 0.611
.8212563 1.398139
pauvre | 1.534793 .1352023 4.86 0.000
1.291416 1.824037
moyen | 1.310547 .1265608 2.80 0.005
1.084554 1.58363
agriculture | 1.250921 .0931643 3.01 0.003
1.081024 1.447519
aucune | 1.109982 .1134278 1.02 0.307
.9085161 1.356123
mauvaise | 2.160984 .2684134 6.20 0.000
1.694045 2.75663
moyenne | 1.605834 .1706886 4.46 0.000
1.303839 1.977777
trimestre2 | 4.598322 .3373925 20.79 0.000
3.982394 5.309512
trimestre3 | 26.65071 3.31352 26.40 0.000
20.88708 34.00478
analphabete | 1.919755 .2413616 5.19 0.000
1.500474 2.456198
age2 | .9722637 .0795066 -0.34 0.731
.8282802 1.141276
age3 | 1.02628 .124631 0.21
0.831 .8089023 1.302073
non_instruite | .7879359 .0850922 -2.21 0.027
.6376265 .973678
non_instruit | 1.123041 .0776269 1.68 0.093
.9807511 1.285975
Alibori/Borgou | 1.59822 .2058411 3.64 0.000
1.241672 2.057151
Atacora/Donga | 1.965849 .2295677 5.79 0.000
1.563682 2.471449
Atlantique | 1.348664 .1585205 2.54 0.011
1.071161 1.69806
Zou/Collines | 1.358958 .1454984 2.86 0.004
1.101719 1.676258
Mono/Couffo | 1.740669 .1884079 5.12 0.000
1.407937 2.152035
----------------------------------------------------------------------------------------------------
v Résultats de l'estimation du modèle
Logit
. logit irreg trimestre2 trimestre3 pauvre moyen
Alibori/Borgou Atacora/Donga Atlantique Zou/Collines Mono/Couffo mauvaise
moyenne analphabete agriculture aucune
Logistic regression
Number of obs = 5781
LR chi2(14) = 1444.30
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -3047.0377 Pseudo R2
= 0.1916
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
irreg | Coef. Std. Err. z
P>|z| [95% Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------------------------------
Trimestre2 | 1.529127 .0729586 20.96 0.000
1.38613 1.672123
Trimestre3 | 3.285881 .1237151 26.56 0.000
3.043403 3.528358
pauvre | .4392083 .086253 5.09 0.000
.2701556 .608261
moyen | .2764167 .0962071 2.87 0.004
.0878544 .4649791
Alibori/Borgou | .450842 .1267866 3.56 0.000
.2023448 .6993391
Atacora/Donga | .6811335 .1163888 5.85 0.000
.4530155 .9092514
Atlantique | .306631 .1173365 2.61 0.009
.0766556 .5366063
Zou/Collines | .3158307 .1065838 2.96 0.003
.1069303 .5247312
Mono/Couffo | .5591635 .1079001 5.18 0.000
.3476832 .7706437
mauvaise | .7932199 .1238233 6.41 0.000
.5505307 1.035909
moyenne | .4901275 .1059775 4.62 0.000
.2824154 .6978395
analphabete | .5179495 .1033142 5.01 0.000
.3154573 .7204416
agriculture | .2248386 .0735042 3.06 0.002
.080773 .3689041
aucune | .0934736 .1011958 0.92 0.356
-.1048665 .2918136
_cons | -3.540582 .1685505 -21.01 0.000
-3.870935 -3.210229
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Table des matières
DEDICACES
i
REMERCIEMENTS
iii
Avant propos
iv
Liste des tableaux
vii
Liste des figures et des graphiques
vii
SOMMAIRE
ix
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE 1: CONTEXTE DE L'ETUDE
4
1.1: Aperçu de la situation sanitaire
nationale
4
1.1.1: Organisation du système de
santé
4
1.1.2 : Contexte actuel de la santé de
la reproduction
7
1.2: Problématique
9
1.3: Objectifs de l'étude
11
CHAPITRE 2: REVUE DE LITTERATURE,
HYPOTHESES ET METHODOLOGIE
12
2.1 : Revue de la littérature
12
2.1.1: Facteurs prédisposants
12
2.1.2 : Facteurs facilitants
18
2.2: Cadre conceptuel
19
2.2.1 : Définition des principaux
concepts :
21
2.3 : Cadre d'analyse
23
2.3.1 : Variables
opérationnelles
23
2.3.2 : Hypothèses de recherche
25
2.4 : Méthodologie
26
2.4.1 : Présentation des
données
26
2.4.2 : Méthodes d'analyse
26
2.4.3 : Construction de la variable
qualité de la consultation prénatale
30
2.4.4 : Indicateur combiné du niveau de
vie
30
CHAPITRE 3: ANALYSE DESCRIPTIVE DU RECOURS
AUX SOINS PRENATALS
32
3.1 : Analyse bivariée
32
3.1.1 : CPN et le niveau de vie du
ménage de la femme
32
3.1.2 : CPN et l'activité
économique de la femme
33
3.1.3 : CPN et l'instruction de la femme
34
3.1.4 : CPN et l'instruction du conjoint
35
3.1.5 : CPN et l'alphabétisation de la
femme
36
3.1.6 : CPN et l'âge de la mère
à l'accouchement
37
3.1.7 : CPN et la parité atteinte par
la femme
38
3.1.8 : CPN et le lien de parenté de la
femme avec le chef du ménage
39
3.1.9 : CPN et le sexe du chef de
ménage
40
3.1.10 : CPN et la qualité des
soins
41
3.1.11: CPN et stade de la grossesse à la
CPN1
42
3.1.12 : CPN et le département de
résidence
43
3.2: Profil des femmes dont les consultations
prénatales sont irrégulières : l'ACM
45
3.2.1 : Interprétation des
axes factoriels
46
3.2.2 : Interprétation du plan
factoriel
48
CHAPITRE 4: ANALYSE ECONOMETRIQUE DE
L'IRREGULARITE AUX SOINS PRENATALS
51
4.1: Effets bruts des variables explicatives sur
l'irrégularité aux soins prénatals
51
4.2 : Effets nets des variables explicatives
sur l'irrégularité aux soins prénatals
55
4-3 : Hiérarchisation des
déterminants
58
4.4 : Calcul de la probabilité
d'irrégularité aux soins prénatals
59
CHAPITRE 5: ANALYSE DES RESULTATS ET
SUGGESTIONS
61
CONCLUSION GENERALE
64
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
66
ANNEXE
* 1 Quatre
CPN est le nombre minimum de CPN recommandé par l'OMS
pour les pays en voie de développement
* 2 FAP femme en âge de
procréer
* 3 Selon la classification
internationale des maladies de l'OMS, il faut 1 médecin pour 10.000
habitants, 1 infirmier pour 5000 habitants et 1 sage-femme pour 5000
habitants.
* 4 ISF indice
synthétique de fécondité ISF=6.3 signifie 6.3 enfants par
femme
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