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De l'émergence des droits de solidarité et de la nécessité de leur garantie constitutionnelle : condition d'un développement durable des pays en développement » (cas de la R. D. Congo)

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par Cléo MASHINI MWATHA
Université de Kinshasa - Licence en Droit (Bac+5) 2003
  

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CONCLUSION GENERALE

Au terme de ce travail, nous n'avons nullement la prétention d'avoir épuisé toute la matière se rapportant aux droits de solidarité et au développement durable. Nous avons voulu plutôt associer nos réflexions à celles de tant d'autres sur ces questions aussi fondamentales qu'actuelles suscitées par la dégradation de plus en plus accrue des conditions de vie, principalement dans les pays en développement comme la R. D. Congo, suite à la détérioration de l'environnement, et à la misère imposée par la pauvreté.

De l'examen du sujet de notre étude, intitulé : « De l'émergence des droits de solidarité et de la nécessité de leur garantie constitutionnelle : condition d'un développement durable des pays en développement » (cas de la R. D. Congo), nous avions été amené à examiner, d'abord, en liminaire, les considérations générales sur les droits de l'homme et, ensuite, d'une part, l'étude de quelques droits de solidarité et, d'autre part, la nécessité de la garantie constitutionnelle desdits droits au regard du développement de la R. D. Congo.

S'agissant de l'examen relatif aux considérations générales sur les droits de l'homme, nous avions, d'abord, succinctement retracé les origines ainsi que l'évolution des droits de l'homme afin de nous permettre d'en saisir la quintessence et, ensuite, nous avions analysé leurs rapports avec le droit constitutionnel dans le cadre duquel nous les abordons. Nous avions vu qu'ils ont acquis une valeur importante au cours de la période hellénistique avec la formulation du droit naturel et, de là, ils vont évoluer tant quantitativement que qualitativement et être enrichis au fil des années et des décennies, notamment par les déclarations américaine et française.

Puis, ils seront consacrés par des instruments internationaux, avec pour socle la D.U.D.H, ainsi que les législations nationales, par le biais des constitutions, qui en font des libertés publiques et, de ce fait, les protège et en font la promotion.

Concernant l'étude de quelques droits de solidarité, qui a constitué la première partie de notre travail (droits de la troisième génération des droits de l'homme, dits de solidarité parce que traduisant une certaine conception de la vie en société), nous nous sommes livré à l'examen, d'une part, du droit de l'homme à un environnement sain, et d'autre part, à celui du droit de l'homme au développement.

S'agissant du droit de l'homme à un environnement sain, reconnu suite à l'effarant constat selon lequel les activités humaines (pollution,  surexploitation des richesses naturelles, manipulations génétiques...) seraient à l'origine de l'altération des grands équilibres planétaires et porteraient des atteintes irréversibles à la vie sur terre (amincissement de la couche d'ozone, certaines maladies, voire la destruction de toute forme de vie sur terre), nous avons parlé, d'abord, de son essor depuis sa consécration par la déclaration de Stockholm du 16 juin 1972 jusqu'à son inclusion dans les législations nationales. Et ensuite, nous avons vu ses rapports avec les autres droits de l'homme qu'il conditionne dans la mesure où il entend protéger aussi bien la vie humaine que la terre, son cadre de vie.

S'agissant du droit au développement, dont la reconnaissance date du 04 décembre 1986 par l'adoption d'une résolution y relative par l'A.G. des Nations Unies, il est le résultat du constat de la déshumanisation de l'homme par la pauvreté. Car, en effet, un homme sur quatre vit encore dans le dénuement le plus total, la moitié des hommes ne dispose même pas d'un dollar par jour pour vivre, les conditions de vie deviennent de plus en plus précaires notamment avec des difficultés d'accès à l'alimentation, à la santé, à l'éducation, au logement, au transport, aux droits de l'homme, à la démocratie, etc. Nous avons parlé de l'essor de ce droit au développement, droit à un processus particulier de développement, ainsi que de ses rapports avec les autres droits de l'homme dont il assure l'accès.

Quant à la deuxième partie de notre étude, relative à la nécessité d'une garantie constitutionnelle des droits de solidarité pour le développement de la R. D. Congo, nous avons examiné, d'une part, la nécessité d'une garantie constitutionnelle des droits de solidarité et, d'autre part, la nécessité de s'engager dans la dynamique du développement durable.

S'agissant de la garantie constitutionnelle des droits de solidarité, nous avons vu qu'elle consiste, d'une part, à la consécration desdits droits par la constitution et, sous son impulsion, leur protection par les lois dont la loi pénale congolaise. C'est là leur cadre juridique. D'autre part, elle consiste à l'aménagement d'un cadre institutionnel adéquat devant assurer leur mise en oeuvre. Il peut s'agir de certains ministères tel celui des Droits humains ou celui de l'Environnement, ou d'autres institutions telles celles mises en place par la constitution de transition du 04 avril 2003, à savoir : Observatoire national de droits de l'homme, voire un type d'ombudsman congolais.

S'agissant de l'engagement dans la dynamique du développement durable, nous avons pu relever qu'il est une nécessité tant pour la R. D. Congo que pour les autres pays en développement de s'y engager. Pour s'y faire, il faudrait notamment promouvoir les droits de solidarité dont la réalisation nécessite l'observance d'un certain nombre de comportements qui se soucient aussi bien de l'environnement, de l'économie et du social, ce qui ouvre à l'Etat des larges horizons vers un développement durable. Faisant, cependant, leur bilan en R. D. Congo, pays aux multiples potentialités, celui-ci s'est révélé négatif notamment du fait de l'insalubrité généralisée perceptible par la présence des détritus et immondices partout, de la promiscuité due aussi à une urbanisation anarchique, des pollutions de diverses sources dont sonores notamment avec le bruit de musique des bars qui pullulent partout dans nos avenues, de la précarité des conditions de vie que traduisent notamment la sous-alimentation, le manque de logement et de transport, etc.

Aussi la R. D. Congo devrait-elle adopter des nouvelles méthodes de travail conduisant notamment à mettre à profit les bénéfices de la science et de la mondialisation et, en outre, elle devra renforcer sa gouvernance afin de relever les enjeux du développement durable.

Ainsi, du sombre tableau dépeint de la situation de l'ensemble des droits de l'homme, en général, et des droits de solidarité, en particulier, en ce également compris le sort du développement durable auquel aspire la R. D. Congo, de même que les autres pays en développement, il se dégage que pour y remédier, il faudrait notamment, entre autres actions :

· Que le législateur renforce par des actes législatifs nécessaires les droits de solidarité, ainsi que tous les autres droits de l'homme, consacrés par la constitution afin d'en assurer l'effectivité, d'une part, et d'empêcher l'impunité notamment en introduisant dans le code pénal des nouvelles incriminations leur adaptées, d'autre part ;

· Que l'autorité renforce la législation environnementale afin que soient supprimées ou, à tout le moins, limitées davantage les atteintes à l'environnement, car celui-ci nous nourrit, nous assure de l'énergie, nous abrite, etc. Cette législation devra notamment, d'une part, mieux assurer la protection des eaux, des forêts, de l'atmosphère, de la biodiversité, etc. et, d'autre part, organiser des services d'hygiène publique et d'autres services plus spécialisés afin d'assainir les milieux et de lutter contre tout type de nuisances ;

· Que l'autorité conçoive une bonne politique socio-économique qui devra favoriser la relance économique de la R. D. Congo et s'attaquer à la pauvreté. A cet effet, elle devra, pour l'essor économique, prioriser notamment les secteurs de l'agriculture, de l'énergie, du tourisme, etc. qui peuvent rapidement accroître la productivité nationale, créer des emplois, et être exportés pour que nous ayons des devises utiles à soutenir notre monnaie. Ce qui, en sus, attirera l'attention des investisseurs.

En outre, l'autorité devra faire une planification du développement notamment par l'élaboration d'un programme de lutte contre la pauvreté qui devra s'attaquer aux priorités du sous-développement que sont notamment l'alimentation, la santé, le logement, l'éducation et le transport ;

· Que la R. D. Congo et les autres pays en développement s'allient les bénéfices des nouvelles technologies et de la mondialisation. En effet, grâce aux possibilités de la science et des nouvelles technologies, nous pourrons accroître les potentialités humaines, devenir plus créatifs, vivre en bonne santé, et accélérer notre développement. En sus, la R. D. Congo doit intégrer le marché mondial notamment avec son eau, son énergie, ses bois, sa culture variée, ses minerais rares (comme le coltan et l'uranium), le tourisme avec ses neuf parcs nationaux et d'autres sites afin de relever le défi du développement durable ;

· Que la gestion publique de l'Etat soit renforcée par l'instauration de la bonne gouvernance. Celle-ci implique la participation de chacun à la prise de décisions, une gestion honnête et transparente dont des comptes doivent être rendus au peuple. Cette bonne gouvernance canalise les efforts de développement et met en confiance les individus, l'Etat et les partenaires extérieurs les uns vis-à-vis des autres, ce qui permet la solidarité afin de faire front commun contre la pauvreté et ses causes ;

· Que soit garantie une magistrature indépendante et impartiale chargée de protéger toute personne lésée dans ses droits aussi bien par ses semblables que par une intervention arbitraire de l'Etat ;

· Que les autorités politiques soient disposées à protéger et à promouvoir aussi bien les droits de solidarité que l'ensemble des droits de l'homme, les valeurs démocratiques et, partant, le développement durable.

Notons, enfin, qu'à l'issue de ce travail, nous avons démontré que le développement durable est largement fonction du degré de promotion et de protection des droits de solidarité. En effet, ces droits renforcent les capacités et les moyens de mise en oeuvre d`un développement durable. A son tour, ce dernier permettra non seulement une meilleure conception desdits droits, mais aussi une protection plus efficace et une jouissance effective et aisée par les citoyens.

Au total, et en substance, nous avons pu démontrer que la protection et la promotion des droits de solidarité sont promotrices d'un développement durable aussi bien pour la R. D. Congo que pour les autres pays en développement.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus