2. La gouvernance
démocratique
La gouvernance, ou la conduite des affaires publiques, doit
avoir pour fondement des valeurs démocratiques - droits de l'homme, Etat
de droit, participation du peuple, gestion transparente, etc. - qu'elle promeut
et matérialise au quotidien.
Ainsi, la gouvernance doit reposer sur des valeurs
démocratiques notamment :
- un Etat de droit doit être instauré. Celui-ci
s'entend dans le sens d'un Etat dans lequel « les organes
administratifs et juridictionnels se trouvent liés par les règles
générales et impersonnelles, c'est-à-dire, au sens
matériel, par la loi »218(*) et, en sus, ladite loi doit être le reflet de
la volonté populaire et protectrice de droits et libertés ;
- les gouvernants doivent respecter et faire respecter les
droits et libertés fondamentaux des citoyens ;
- la gestion de la chose publique doit être
honnête et transparente, et des comptes doivent être rendus
périodiquement aux véritables détendeurs du pouvoir
c'est-à-dire le peuple ;
- le peuple doit réellement gouverner, par ses
représentants certes, mais aussi directement en prenant part à
certains processus délibératifs, il en est ainsi notamment
lorsqu'il doit se prononcer sur des points capitaux par
référendum, lorsqu'il doit sanctionner la gestion et la politique
de ses gouvernants par des élections, etc.
Cette gouvernance est promotrice d'un développement
durable, mais en est aussi un catalyseur.
I. La bonne gouvernance,
catalyseur du développement durable
La bonne gouvernance est un catalyseur du
développement durable en ce qu'elle s'attaque aux priorités du
développement et mobilise les différents partenaires qui doivent
concourir à cette fin.
1. S'attaquer aux
priorités du développement
La bonne gouvernance donne naissance à une bonne
organisation politique qui « ressemble à un faisceau lumineux
qui indique les différents points de repères par lesquels l'homme
qui veut s'épanouir et améliorer ses conditions de vie doit
passer »219(*). Ainsi, « elle apparaît comme
l'élément essentiel pour le développement d'un pays. Elle
secrète une élite, un centre de décision, lequel canalise
et fixe les priorités du développement »220(*).
Les priorités du développement durable se
regroupent dans les secteurs environnemental, social et économique. Dans
l'ensemble, il faut notamment :
- dresser une planification du développement visant
notamment la réduction de la pauvreté, l'accès à
l'éducation et aux soins sanitaires de base pour tous ;
- lutter contre la promiscuité et l'insalubrité
de nos quartiers et villes dues notamment à une urbanisation anarchique,
à la mauvaise politique (voire l'inexistence) des services
d'hygiène publique, etc. Car ces maux constituent des sources de
pollutions qui, notamment, amènent des maladies comme la malaria
(paludisme), le choléra et tant d'autres
épidémies ;
- promouvoir, dans le cas de la R. D. Congo, une gestion
responsable de nos ressources naturelles dont nos 1.116.000 km² de
forêts et nos 11.000 espèces végétales, nos eaux,
notre faune si riche et variée, nos minerais (or, coltan, cobalt,
uranium, diamant, cuivre...) ;
- promouvoir le secteur agricole, car nous avons beaucoup
d'espaces non exploités et un sol ainsi qu'un sous-sol très
riches. Ce qui permettra notamment la création de quelques emplois ainsi
qu'une augmentation de la production agricole nationale bénéfique
à notre économie et à notre alimentation ;
- acquérir des nouvelles technologies qui nous
permettront d'accélérer notre développement ;
- intégrer le marché mondial notamment avec
notre électricité, nos rares minerais comme le coltan, l'uranium,
etc.
Hormis ces quelques priorités, la bonne gouvernance
permet de mobiliser les différents partenaires qui peuvent aider
à mettre en chantier un développement durable.
* 218 COLLIARD
(Claude-Albert), op.cit., p. 105
* 219 MUKABA MBUTU, Cours
polycopié de civisme et développement, première
graduat SSPA, UNIKIN,1994-1995, p. 123.
* 220 Idem, p. 124.
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