De l'émergence des droits de solidarité et de la nécessité de leur garantie constitutionnelle : condition d'un développement durable des pays en développement » (cas de la R. D. Congo)( Télécharger le fichier original )par Cléo MASHINI MWATHA Université de Kinshasa - Licence en Droit (Bac+5) 2003 |
1. Mondialisation : craintes et risquesLa mondialisation laisse craindre plusieurs menaces, risques et inégalités pour les Etats en développement, comme la R.D Congo, à plusieurs points de vue. Cette interdépendance produit des effets contradictoires. Bénéfiques pour les uns : croissance globale, accélération de la diffusion de nouvelles technologies, notamment de technologies favorables à l'environnement, etc. Néfastes pour les autres : inégalités croissantes, notamment inégalités des échanges écologiques entre pays du Nord et du Sud, déséquilibres économiques, instabilité sociale, qu'il s'agisse de pays en développement ou de franges pauvres des populations des pays industrialisés206(*). En effet, précisons que sur le plan économique, d'abord, en plus de ce qui est relevé ci- haut, les inégalités sont criantes. « Les trois plus grosses fortunes du monde possèdent ensemble plus que le PNB total du groupe des pays les moins avancés (...) »207(*), ce qui prouve l'inéquitable répartition des fruits et richesses de cette mondialisation. En sus, les grandes fusions et acquisitions actuelles s'accompagnent de restructurations et de pertes d'emploi massives. Par ailleurs, les « giga entreprises » ainsi nées dominent la concurrence mondiale au point que les entreprises des pays en développement, déjà essoufflées, ne savent plus tenir tête. Ainsi, le marché mondial devient un marché de « grands » qui la gouvernent et s'imposent. Ensuite, sur le plan environnemental, la mondialisation occasionne une dégradation de plus en plus accrue de l'environnement. Celle-ci est due aux atteintes y portées par les riches suite à leur immense besoin de consommation, mais aussi par les pauvres eux-mêmes pour le besoin de leur développement ou, mieux, de leur survie. Les sols, les sous-sols, les minerais, les forêts, ... sont surexploités au point de mettre en cause les régulations de la biosphère. Ce qui a pour conséquence notamment la perte de biodiversité, le changement climatique, la diminution de la couche d'ozone, la raréfaction des ressources mondiales en eau, l'avancée du désert et des érosions, les pollutions, etc. Enfin, relevons que la mondialisation pose bon nombre d'autres problèmes tant sur les plans sanitaire, social, culturel que politique, etc. En effet, la multiplicité des voyages et l'augmentation des migrants, par exemple, contribuent à la propagation de plusieurs pandémies dont le VIH/sida. Les populations pauvres s'appauvrissent davantage, « la circulation des cultures est aujourd'hui déséquilibrée : elle va essentiellement dans un sens, des pays riches vers les pauvres »208(*), et elle centralise le pouvoir de décision économique et politique aux mains d'un nombre restreint d'individus et pays. Cette mondialisation, telle que dépeinte, n'est-t-elle pas dangereuse pour les individus et les pays pauvres ? Ne freine-t-elle pas leur développement ? Toutefois, malgré sa remise en cause, la mondialisation est à l'origine de bienfaits que le monde ne peut nier. * 206 Ministère français de l'écologie et du développement durable, Mondialisation au service du développement durable, op.cit, accessible sur http : //www.environement.gouv.fr/international/johannesburg2002/fich9.htm * 207 PNUD, Sommaire du rapport mondial sur le développement humain 1999, De Boeck et Larcier, Paris, Bruxelles, 1999, p 6. * 208 PNUD, sommaire du Rapport mondial sur le développement humain 1999, op.cit., p. 7 |
|