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De l'émergence des droits de solidarité et de la nécessité de leur garantie constitutionnelle : condition d'un développement durable des pays en développement » (cas de la R. D. Congo)

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par Cléo MASHINI MWATHA
Université de Kinshasa - Licence en Droit (Bac+5) 2003
  

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2. Le contrôle de la légalité des actes administratifs

Le recours susmentionné a pour objet de vérifier la conformité des actes des autorités administratives aux lois. Car, celles-ci peuvent prendre des actes illégaux qui empiéteraient, par exemple, certains droits et libertés fondamentaux des individus. Tel serait le cas d'un arrêté de gouverneur de province qui supprimerait, par exemple, certaines mesures de police instituées par une loi sur l'environnement et visant à protéger les individus contre certaines contaminations.

Ce recours peut s'exercer soit par voie d'exception devant toutes les juridictions à l'occasion de n'importe quel litige et dans « l'hypothèse de la non conformité, il (le juge) prononcera alors l'exception d'illégalité, qui interdit alors l'application de l'acte » 161(*), soit par voie d'action devant les sections administratives des cours d'appel ou de la C.S.J. selon qu'il s'agit des actes des autorités provinciales et locales ou des autorités centrales de la République (articles 146 et 147 du C.O.C.J.).

Ces deux contrôles ou recours n'excluent pas les recours contre les individus qui violeraient les droits d'autrui.

II. Recours contre les individus

Il n'y a pas que des actes inconstitutionnels ou illégaux empiétant les droits et libertés constitutionnellement garanties aux citoyens qui peuvent les léser, mais aussi toute personne, physique ou morale, par des actes antisociaux, voire même par une faute délictuelle, par une négligence ou une imprudence.

Ainsi, selon le cas, la personne lésée peut, pour rentrer dans ses droits, saisir le juge pénal ou le juge civil.

1. Devant une juridiction répressive

En cas d'une infraction pénale, les personnes subissant un préjudice en résultant peuvent se porter partie civile devant une juridiction répressive. Tel serait le cas où il serait attenté à leurs droits à un environnement sain et au développement tels que garantis par la constitution. Toutefois, il faudrait qu'ils fassent objet des incriminations particulières réprimées par le droit répressif.

Dans l'état actuel du droit pénal congolais,  la situation semble délicate, car il n'existe pas d'incriminations dans ce sens. C'est pourquoi il semble nécessaire, voire urgent, d'adapter le texte de la loi pénale à l'évolution aussi bien constitutionnelle que celle des mentalités et de la science. Toutefois, un recours est possible, mais sur base d'autres droits.

S'agissant de la violation du droit à un environnement sain, Pierre-Marie DUPUY dit que : « ce n'est donc, pour l'instant, que par le biais de recours portant sur d'autres droits individuels, comme celui interdisant des traitements inhumains et dégradants ou celui protégeant la vie privée ou familiale (cfr. par exemple l'affaire Powell et Rayner C/Royaume-Uni à propos du bruit jugé excessif aux alentours de l'aéroport d'Heathrow) que la protection d'un tel droit peut être recherchée.

Ce n'est donc, pour l'instant, que dans les cas où la violation du droit de l'environnement coïncide vraiment avec la violation d'un droit individuellement protégé que de tels recours ont des chances d'aboutir » 162(*).

S'agissant du droit au développement, il y va de même que pour le droit à un environnement sain. En revanche, considéré comme un vecteur comprenant les différents droits, le droit au développement peut aider à motiver l'argumentation tendant à soutenir une action en réparation pour un préjudice résultant de la violation d'un droit quelconque. C'est que, la partie civile, du nombre des préjudices subis, par la violation du droit en cause, inclura le fait que son droit au développement constitutionnellement garanti, est aussi violé.

En tout état de cause, une demande en réparation peut-être portée devant une juridiction civile.

* 161 KABANGE NTABALA (Clément) , Droit administratif, Tome I, P.U.K., Kinshasa, 1997, p. 97.

* 162 DUPUY (Pierre-Marie), De la politique à la mise en oeuvre : Droit de l'homme à un environnement sain, in Naturopa 90, accessible sur : http://www.nature.coe.int/french/main/naturopa/reveue/pol 1.htm

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius