§5.Vie politique.
Colonisation du Congo,Etat indépendant du Congo et
Congo belge ces frontières ont été reconnues à
l'issue de la conférence des Berlin, en1885. Le
1eraout,Léopold II de Belgique accepta la souveraineté
sur l'Etat indépendant du Congo. La spécificité de ce
régime colonial résida dans le fait que dans un premier temps le
Congo fut considéré comme une possession personnelle et
privée du roi. En 1908, le souverain fit don à l'État
belge de la colonie, suite notamment à certaines critiques de la presse
anglo-saxonne concernant sa gestion. La Belgique administra la colonie
jusqu'à son indépendance en 1908 à 1960 cette ancienne
colonie était appelée Congo Belge mais aussi
« Congo-Léopoldville » jusqu'en 1966, date du
renommage de la capitale en Kinshasa Avec lazaïrianisation, le pays s'est
appelé zaïre de 1970 à1997. Congo précoloniale.
Dès les années 1940, dans ce qui était
alors le Congo belge, deux tendances indépendantistes importantes se
manifestaient dans la capitale Léopoldville : celle des « gens
d'en bas » (Bas-Congo et bandundu ) parlant le kikongo et celle des
« gens d'en haut » parlant le lingala , venant de
l'Equateur d'abord et finalement de tout l'intérieur du pays. Dans la
première catégorie se forma en 1949 une association d'abord
culturelle et finalement politique, l'alliance des Bakongo (ABAKO), dont
JOSEPH KASAVUBU devint président en1954. Son rêve devint de
rétablir l'ancien royaume kongo de l'époque portugaise, en fait
celui des Bakongo. Cette tendance se durcit très vite et réclama
bientôt l'indépendance immédiate tout en demeurant
fédéraliste lorsqu'il s'agit plus tard de discuter le
problème du reste du Congo. Les évolués « d'en
haut », venant des régions plus diversifiées et
séduits par le « plan de 30 ans pour l'émancipation de
l'Afrique » du Professeur Belge Van Bilsen publié en 1956,
étaient aussi désireux de maintenir le grand Congo unitaire. Leur
manifeste dans ce sens publié le 1er juillet 1956 fut
vigoureusement combattu par l'ABAKO dès son assemblée
générale du 23 août 1956. Le plan de 30 ans est
déclaré utopique : « la nationalisation des
grandes compagnies vivrières et agricoles comme des parastataux est
souhaitable. Puisque l'heure est venue, il faut accorder aujourd'hui même
l'indépendance immédiate ! »
La Belgique qui croyait à la progressivité de la
transition vers l'indépendance organisa les premières
élections à l'échelon communal, limitées aux
grandes villes en1957. L'ABAKO triompha inévitablement à
Léopoldville et cela impressionna certains unitaristes, tel patrice
Lumumba tetela du Kasaï, intelligent et idéaliste, qui ne tarda
pas à fonder son propre « mouvement national
congolais »MNC- Lumumba, plus revendicatif que celui du
MNC-Kalonji,Albert Kalonji étant aussi un Kasaï en unitariste. Ces
jeunes rivalités politiques confrontées aux structures tribales
compliquées du Congo allaient former un mélange détonant
qui détruirait au bout de cinq années la première
démocratie parlementaire congolaise. On ne peut que rappeler ici
quelques épisodes saillants :
v Emeutes de Léopoldville (4 - 7 janvier 1959)
provoquées par l'interdiction tardive d'un meeting de l'ABAKO.
Arrestation de Kasavubu le 12 janvier. Il sera libéré le 14
mars.
v Le 13 janvier, déclaration gouvernementale
annonçant l'intention belge de réaliser rapidement
l'indépendance du Congo unitaire. L'ABAKO rejette cette
déclaration deux jours plus tard.
v La suite de l'année 1959 voit d'abord l'autorisation
des partis congolais, suivie d'élections générales sur
l'ensemble du territoire congolais marquées par toutes sortes de
manoeuvres de ces partis dont se dégagent trois pôles : un
Cartel des nationalistes fédéralistes formés de 6 partis
séparatistes ou autonomistes dont l'ABAKO et le MNC-kalonji , le
pôle du MNC-Lumumba et finalement celui de l'homme fort du Katanga, Moise
Tchombe , conscient de la force économique de sa région et de
l'intérêt de s'entendre avec l'Union minière du haut
Katanga (tout comme Kalonji vis-à-vis des exploitations de diamant au
Kasaï). Parmi les partis qui émergent on retrouve le PSA (Parti
Solidaire Africain d'Antoine Gizenga), le PNP (Parti national du peuple conduit
par Albert Delvaux et Laurent Mbariko) Le LUKA (L'Union kwangolaise) par
André Petipeti Tamata et Pierre Masikita.
v En1960, ce fut la table ronde de Bruxelles(du 20 janvier
au20 février) où représentants congolais et belges
fixèrent les étapes suivantes. En mai eurent lieu les
élections législatives. La première chambre des
députés désigne par tirage au sort André Petipeti
Tamata comme le premier président de chambre des représentants.
Il dirige le bureau provisoire pour valider les mandats des
députés élus et l'élection définitive du
bureau. Les élections législatives et provinciales
marquèrent de nouveaux clivages et alliances (scission de l'ABAKO)
d'où résulta un compromis : JOSEPH KASAVUBU fut élu
Président par le Parlement, Lumumba étant Premier ministre.
v Au moment de l'indépendance du pays, le roi des
belges se rendit en personne à Léopoldville (future Kinshasa)
pour assister aux cérémonies consacrant la fin de l'union
coloniale entre la Belgique et le Congo, et marquant la naissance sur la
scène internationale de ce nouvel État francophone (langue
officielle) d'Afrique.
Le Congo Belge devint indépendant le 30 juin 1960 en
tant que « République du Congo » tandis que
l'ancienne colonie française voisine du moyen-Congo adoptait le titre de
« République du Congo » à son
indépendance, le 15 août 1960. Les deux pays sont
différenciés en fixant leur capitale à leur nom.
Dans l'armée du nouvel État indépendant,
les blancs gardent le pouvoir. La radio accuse alors les anciens colons de
complot contre le nouvel État, ce qui provoque la colère des
soldats bangala et balubas qui se mettent à persécuter la
communauté blanche. La Belgique menace alors d'intervenir
militairement.
Le 11 juillet 1960, les dignitaires du Katanga, sous la
direction de Moús Tshombe et à l'instigation de quelques colons
belges, proclament l'indépendance de l'Etat du Katanga, en état
de sécession depuis juin. Les autorités du Katanga créent
alors leur propre monnaie et leur propre police. L'ONU propose sa
médiation à la place des troupes soviétiques ou belges.
Lumumba accepte alors la venue des casques bleus. Le sud Kasaï avait
également proclamé son indépendance avant
l'indépendance du reste du Congo, le 14 juin 1960. Ainsi, le
gouvernement central perd ses deux provinces minières. Les troupes de
l'ONU, censées intervenir pour mettre fin à la sécession,
n'agissent pas.
Le Premier ministre Lumumba appelle alors l'Union
soviétique à l'aide, les soldats balubas et bangala
n'étant pas représentés dans le gouvernement, ils
commettent alors un coup d'État en septembre, et renversent le Premier
ministre. Au sein de l'armée, devenue complètement africaine, le
général Mobutu prend les rênes et installe un gouvernement
de commissaires.
Mobutu est bientôt soutenu par les États-Unis,
qui voient d'un mauvais oeil le socialisme de Lumumba. Les médias
occidentaux montrent en effet Lumumba du doigt et salue la sécession
katangaise comme seul rempart de la liberté individuelle contre
l'étatisme.
La première guerre du Congo commence en 1962. Le
gouvernement central s'attèle à reconquérir les provinces
sécessionnistes. L'assassinat de patrice Lumumba en 1961,
déporté par Mobutu au Katanga, et la reprise du katanga et du
sud-kasai marqueront le début de l'ascension du général
Mobutu SESE Seko.
Une fois Lumumba éliminé, les troupes de l'ONU,
immobiles, passeront soudainement à l'offensive avec les troupes de
Mobutu pour reconquérir les deux provinces rebelles. (C'est ce qu'on
appelle the UN betrayal.)
Le titre « République
démocratique », un nouveau drapeau et une nouvelle devise sont
adoptés en 1964
En 1965 le Congo est pacifié, toutes les
révoltes tribales, ethniques ou des partisans de Lumumba ont
été matées.
La première
République démocratique du Congo sous Mobutu (1965-1971)
Mobutu Sese Seko s'empare définitivement du pouvoir
en1965. La libération de Stanley ville marque le début des
années de guerre qui se poursuivirent jusqu'en 1966. Toute cette
région vit des atrocités qui firent au moins 500 000 morts
civils et militaires. Il faudra l'intervention de troupes
étrangères pour mettre fin à ce carnage. Après les
décrets de 1966, 1967 et 1969, les mines et les plantations sont
nationalisées.
En 1971, commence la politique dite de
l'authenticité, africanisation des noms pour les citoyens, les
villes, les rivières, et le pays lui-même qui devient le
« Zaïre ».
Dès lors il n'y aura plus de confusion avec la
« République congolaise » voisine dont le nom va
aussi être modifié en « République du
Congo », mais les deux républiques du Congo étaient
généralement distinguées par leur capitale : on
parlait de Congo -Léopoldville et de Congo Brazzaville.
Dans les années qui suivent la prise du pouvoir par le
général joseph désiré Mobutu ce dernier entame
à partir de 1972 une campagne
d'« authenticité » afin de maintenir sa
popularité. Le pays est renommé République du zaïre
en 1971 d'après un mot local pour rivière, et portera ce
nom jusqu'en1997. De même, le fleuve Congo est rebaptisé
Zaïre et une nouvelle monnaie, le zaïre, divisé en
100 makuta (singulier likuta), remplace le franc. Les noms des personnes
sont africanisés. Le général Mobutu prend le nom de Mobutu
Sese Seko et oblige tous ses concitoyens à supprimer les prénoms
à connotation occidentale et à rajouter un « post non
». L'abacost est promulgué, interdisant le port de costumes
occidentaux, et de nombreuses villes sont rebaptisées.
À partir de 1974, de nombreux biens des
étrangers sont confisqués (zaïrianisation), nombre
d'étrangers commencent à quitter le pays.
L'économie se met à péricliter avec la
hausse du prix du pétrole (double choc pétrolier) et la baisse de
celui du cuivre. La corruption et la mauvaise gestion entrainent une inflation
vertigineuse. La banque centrale de Kinshasa faisant l'objet de ponctions des
dirigeants, le FMI impose en 1978 Erwin Blumenthal à la tête de la
banque centrale pour endiguer les détournements d'argent mais celui-ci
ne peut se maintenir longtemps. Les hauts fonctionnaires zaïrois
investissent l'argent détourné sous forme d'avoirs dans des pays
occidentaux.
Mobutu est renversé par Laurent Désiré
Kabila en 1997 lors de la première guerre du Congo. Le pays retrouve
son nom de République démocratique du Congo.
En janvier 2001, Laurent-Désiré Kabila est
assassiné à Kinshasa dans des circonstances mal
élucidées. Au lendemain de ses obsèques nationales, son
fils, Joseph Kabila, est investi président de la République par
le parlement provisoire réuni en session extraordinaire.
Âgé de vingt-neuf ans, il a grandi à l'étranger, en
Tanzanie et en Ouganda, avant de revenir dans l'ex-Zaïre en 1996.
Formé militairement en Chine, il parle le swahili, le français et
l'anglais. Dans son premier discours, il s'engage à restaurer la paix
afin de relancer le processus démocratique. Pour obtenir un soutien
international, il effectue des visites diplomatiques dans dix-huit pays.
Manifestant sa volonté de renouveau, il forme un nouveau gouvernement en
avril 2001 dont sont exclus les proches de son père et lève
les restrictions sur les partis politiques en se prononçant pour la
tenue d'élections au plus tôt alors que le dialogue
intercongolais se poursuit à la suite de l'échec des rencontres
d'Addis-Abeba, en octobre 2001, l'éruption du Nyiragongo, dans
l'est de la RDC, en janvier 2002, ravage plusieurs villages et la ville de
Goma (chef-lieu du Nord-Kivu et de la rébellion prorwandaise),
provoquant la mort de plusieurs centaines de Congolais. Fort d'une
quasi-légitimité internationale, Joseph Kabila enregistre de
nombreux progrès au cours de l'année 2002. Après le
retrait officiel de toutes les armées étrangères
(rwandaise, ougandaise, angolaise, namibienne et zimbabwéenne) entre
l'été et l'automne 2002, le processus de paix et de
réconciliation nationale connaît une avancée importante en
décembre 2002, avec l'accord de Pretoria sur la transition en RDC.
Finalisé en avril 2003 après de difficiles
négociations, favorisées par le président sud-africain
Thabo Mbeki, cet accord prévoit la mise en place d'un gouvernement
d'union nationale et la création d'une nouvelle armée nationale
incluant les groupes d'opposition armés. Après la promulgation
d'une nouvelle Constitution, Joseph Kabila forme en juillet 2003 un
gouvernement de transition avec les représentants du Rassemblement
congolais pour la démocratie (RCD) d'Azarias Ruberwa et du
Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Mbemba, ainsi
que de l'opposition politique non armée et de la société
civile. Pour autant, les affrontements se poursuivent dans l'est du pays,
nourris par des rivalités ethniques entre bandes armées. Le
départ des troupes ougandaises est suivi de massacres interethniques
entre milices Hema et Lendu autour de la ville de Bunia, en Ituri. Ce regain de
violence entraîne le déploiement, en juin 2003, d'une force
internationale dirigée par la France et mandatée par l'ONU afin
de protéger la population civile. Celle-ci est remplacée quelques
mois plus tard par un contingent de Casques bleus -- les effectifs de la
Mission des Nations unies au Congo (MONUC) comptent alors près de
17 000 soldats, ce qui fait de la MONUC la plus importante des
missions de maintien de la paix menées par l'ONU.
Au même moment les affrontements continuent
dans l'est du pays, la transition démocratique se poursuit en
décembre 2005 avec l'adoption par référendum d'une
nouvelle Constitution, approuvée par 83,8 p. 100 des
suffrages. Elle s'achève en juillet 2006 par la tenue
d'élections générales historiques il s'agit du
premier scrutin libre et démocratique depuis l'indépendance. Ces
élections, qui concernent plus de 25 millions de Congolais (l'un
des plus grands électorats dans le monde), font l'objet de la plus
grande attention de la part de la communauté internationale et se
déroulent sous haute surveillance. Marquées par une forte
participation malgré les difficultés d'organisation et les
violences, elles se soldent par la victoire de Joseph Kabila, avec
58,05 p. 100 des suffrages au second tour du scrutin
présidentiel, face à Jean-Pierre Bemba, qui conteste ce
résultat.
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