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Contribution des TIC ( Technologie de l'Information et de la Communication ) à  l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal: cas du mobile banking

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par Mohamed DIALLO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 recherche monnaie banque finance 2012
  

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Introduction générale

Le concept de croissance économique est difficile à cerner. Les économistes s'interrogent encore aujourd'hui sur ce qu'ils savent de la croissance et sur la meilleure manière de définir une politique économique en l'absence de modèle fiable. Il n'en demeure pas moins que l'accélération de cette croissance économique est la grande priorité des responsables politiques dans la plupart des pays, dans l'espoir de faire reculer la pauvreté et de relever le niveau de vie de la population.

Pour le Sénégal qui n'est pas en marge du phénomène, le problème se pose différemment. En effet, depuis quelques années, le Sénégal connaît une croissance économique soutenue, avec des taux de : 3,2% (2000), 4,6% (2001), 0,7% (2002), 6,7% (2003), 5,9% (2004), 5,6% (2005), 2,5% (2006), 4,9% (2007) et 3,3% (2008) a estimé l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie du Sénégal1.

Cependant, en Afrique subsaharienne, plus précisément au Sénégal, la poursuite de la croissance se heurte à un obstacle fondamental : la fragilité des secteurs financiers. La pérennité de la croissance économique ne peut pas se faire sans la mise en p*lace d'une infrastructure financière sur laquelle elle peut s'appuyer. Des secteurs financiers accessibles aux populations, solides, profonds et efficients sont donc indispensables pour améliorer le climat des affaires et créer les conditions dont l'économie a besoin pour « booster » la croissance.

En effet, au Sénégal, comme d'ailleurs dans la plupart des pays émergents, le développement du secteur bancaire se heurte souvent au faible taux de bancarisation structurellement observé auprès de la clientèle de particuliers. Le taux de bancarisation se situe actuellement à 19%2 en 2011 (selon la Directrice nationale de la BCEAO Sénégal) mais c'est compte tenu du Système Financier Décentralisé (SFD)3, autrement appelé institutions de micro finance contrairement aux pays développés où cet indicateur est généralement supérieur à 85%.

Ce constat s'explique par plusieurs facteurs structurels. On peut notamment observer que la majorité de l'économie sénégalaise est à dominante rurale, ce qui a pour conséquence une concentration des agences autour des grandes villes. Cumulé à un maillage des transports très

1 http://www.ansd.sn/publications/annuelles/autres_donnees/Indicateurs_Generaux_2000_2008.htm 2 http://www.legriot.info/3668-senegal-une-hausse-du-taux-de-bancarisation/ consulté en avril 2012

3SFD: Systèmes Financiers Décentralisés. Il s'agit d'un autre nom pour designer les IMF. De façon rigoureuse, il existe une différence entre ces deux termes; IMF étant plus réducteur. Mais pour ce travail, nous les considérons égaux et utiliserons le terme SFD.

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hétérogène, ce point rend les agences difficiles d'accès pour la majorité de la population. De plus, les paiements scripturaux sont peu développés du fait du coût élevé de l'accès aux services financiers et de la forte tradition des paiements en espèces.

Toutefois, un tel constat ne doit pas apparaître comme une fatalité. En effet au Sénégal, le taux de pénétration élevé du mobile, 73,8 %4 en mars 2011, cumulée à la mise en place de services innovants et d'un cadre technico-légal du secteur des télécommunications incitatif, peut entrainer de fortes avancées, en jouant comme un véritable catalyseur de bancarisation.

Dans cet ordre d'idée, le secteur financier sénégalais, après avoir souffert, pendant de nombreuses années, de lacunes, se met à la page ; et les établissements financiers entament leur expansion par le biais du développement des technologies. Faute de relais physiques puissants, les institutions financières disposent désormais d'une parade efficace : les transactions par téléphone mobile.

La présente étude devra donner une réponse aux questions suivantes :

Le mobile banking est-il une solution efficace et efficiente pour offrir des services financiers aux non-bancarisés ?

La réponse à cette question centrale nécessite d'élucider d'autres interrogations telles que :

Q1 : Comment le mobile banking est perçu au Sénégal ?

Q2 : Le mobile banking est-il une solution adéquate aux besoins financiers des agents économiques au Sénégal?

Q3: Comment le mobile banking peut faciliter l'accès aux services financiers aux populations

non bancarisées ?

L'objectif général de ce travail est de déterminer les facteurs explicatifs de la sous bancarisation et identifier, à travers les TIC, des solutions permettant la réduction de la faible bancarisation au Sénégal.

Les objectifs spécifiques sont formulés en fonction des trois problèmes spécifiques retenus dans le cadre de l'étude. Il s'agira donc:

4 http://www.artpsenegal.net/telecharger/document_Tableau_de_bord_mobile_31_mars_2011_350.pdf consulté en octobre 2012

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O1 : de montrer les raisons qui empêchent l'utilisation de masse des services bancaires au Sénégal.

O2 : d'identifier et d'étudier les différents dispositifs ayant recours aux technologies offertes par le mobile qui pourraient être mis en à contribuer pour la réduction des coûts élevés liés aux transactions bancaires et à l'amélioration de l'offre de services financiers.

O3 : de persuader que le mobile banking est effectivement une solution visant l'assouplissement des conditions d'ouverture et d'entretien de(s) compte(s) et permet également de pallier aux difficultés des banques d'offrir des services bancaires touchant une large frange de la population sénégalaise, en particulier les zones rurales.

Dans la poursuite de ces objectifs, nous déclinons les hypothèses suivantes :

H1 : Dans un contexte marqué par une convergence très poussée entre banque et TIC, le niveau de bancarisation est associé positivement au taux de pénétration du mobile.

H2 : Les coûts de transactions du mobile banking relativement faible influence positivement à la vulgarisation de celui-ci en le rendant plus accessible aux populations à revenus modestes.

H3 : L'accès aux services du mobile banking est indépendant de la densité du réseau bancaire.

Pour une démarche cohérente du sujet, ce travail sera structuré en trois chapitres. Dans le premier, nous effectuerons une analyse du secteur bancaire ce qui nous permettra de faire l'état des lieux de la bancarisation et de l'environnement du mobile banking au Sénégal. Ensuite, nous traiterons le cadre théorique et la revue de la littérature des TIC et de la sous bancarisation. Puis, le troisième chapitre sera consacré à l'approche méthodologique et l'évidence empirique de l'utilisation du mobile banking sur le niveau de bancarisation et les recommandations qui en découleront.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius