2.2.2. Recommandations liées à
l'hypothèse 2:
L'hypothèse 2, dit autrement, postule que les
coûts des transactions effectuées à partir d'un mobile
banking sont significativement plus bas que ceux des transactions
effectuées de manière « classique » ce qui rend ainsi
le mobile banking plus accessible aux populations à
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revenus modestes. Pour générer des
économies d'échelle importantes permettant de réduire
significativement les coûts de transactions, les acteurs doivent trouver
:
Un modèle économique permettant d'atteindre la
masse critique, de servir les clients à un coût raisonnable afin
que le dispositif ait un intérêt incontournable ;
Une meilleur répartition des coûts
d'investissement et des revenus entre les acteurs impliqués :
opérateurs téléphoniques, institutions financières,
distributeurs, facturiers, fournisseurs de solutions techniques ; tout en
mettant en avant également l'intérêt des particuliers ;
Un point d'équilibre économique permettant un
intéressement suffisant des agents distributeurs (cette activité
doit être rentable pour eux) tout en préservant tant
l'intérêt du client (le coût doit rester faible) que la
motivation et l'intérêt économique du SFD partenaire est un
autre facteur clé de succès.
2.2.3. Recommandations liées à
l'hypothèse 3 :
L'hypothèse 3 postule que : L'accès aux services
du mobile banking est indépendant de la densité du réseau
bancaire. L'efficacité du mobile banking comme outil
permettant de contribuer à lever certaines contraintes des coûts
(la banque à distance est indépendante des infrastructures
bancaires et filaire), de sécurité des interventions en zone
rurale (vol, cambriolage) et donc d'accroitre réellement l'accès
aux services financiers des populations exclues. Le succès de cet outil
sera notamment conditionné par :
La densification des points de service permettant d'effectuer
des dépôts et retraits d'argent à l'aide du mobile banking
constitue non seulement un facteur-clé de qualité de service pour
le client final (proximité, fluidité) mais une condition
même pour le développement des services. Un maillage dense est
essentiel pour impulser et entretenir une dynamique permettant de
développer un système pérenne. L'outil recommandé
pour le maillage est la segmentation. Les expériences en cours dans
d'autres pays montrent qu'un recrutement « massif » d'agents de
proximité est possible lorsqu'on veille à une segmentation des
agents adaptée à la segmentation de la clientèle et au
contexte économique local : Zone rurale où l'activité
économique « monétarisée » est faible : le
nombre et le montant unitaire des transactions ne devraient vraisemblablement
pas être très important, surtout au départ. Il n'est donc
pas nécessaire de recourir à des agents disposant d'une grande
encaisse. Bien que des estimations plus argumentées doivent être
faites lors de l'étude de faisabilité, nous
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pensons qu'un encours de caisse de 1 million de CFA serait
largement suffisant dans bien des points de service. Quant aux sites de
concentration d'activités (centres de marché, carrefours routiers
animés) en zone rurale : l'activité économique en zones
rurales génère de toute façon des déplacements
courts vers ces centres, où se trouvent des commerces, des
stations-services et autres activités de services marchands, et des SFD
voire pour les plus gros centres des agences bancaires. Ces points de service
mobile banking potentiels peuvent servir de relais pour des agents plus petits
en zones périphériques. En zone urbaine : la densité de
commerces permet un maillage d'agents d'autant plus étroit que ces
agents sont de fait proches de guichets bancaires permettant de gérer
quotidiennement leurs besoins ou surplus de liquidités. C'est ainsi
qu'au Kenya, aux Philippines, en Afrique du Sud, en Amérique latine, les
systèmes de mobile banking fonctionnent avec des milliers d'agents, y
compris les boutiques villageoises, des pharmacies, des stations-services, des
guichets de transporteurs de personnes, des cybercafés de petites
villes, etc.
La multiplication des points de services financiers
grâce à l'utilisation d'agents de détail est au centre de
toute stratégie visant à augmenter la disponibilité
d'offre de services financiers pour des populations qui peuvent difficilement
accéder aux services offerts par les agences bancaires traditionnelles.
En particulier, les besoins de retraits et de dépôts
d'espèce poussent à recommander de revoir quels acteurs
pourraient effectuer ces opérations pour le compte d'institutions
financières auxquels ils seraient affiliés et/ou servir de points
de distribution de monnaie électronique (dépôts d'argent
pour charger un compte de monnaie électronique, retrait d'argent
à partir de ce compte). Les questions essentielles reviennent à
déterminer : · qui a le droit d'offrir quel type de services
financiers ? · Qui a le droit d'externaliser ? A qui, et à quelles
conditions et sous quelles supervisions ?
Les services financiers à prendre en compte sont
potentiellement : l'ouverture d'un compte de dépôt, les
opérations de dépôts / retraits d'argent mouvementant un
compte de dépôt « classique », le transfert d'argent ;
l'ouverture d'un compte de monnaie électronique / porte-monnaie
électronique, les opérations de chargement, rechargement et
remboursement contre espèces d'unités de monnaie
électronique.
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