2.1.2. Test de l'hypothèse 2 :
H2 : Les coûts de transactions du
m-banking relativement faibles influencent positivement à la
vulgarisation de celui-ci.
Pour réaliser ce test, il s'agira de croiser les
variables : niveau de pénétration du mobile banking et perception
des coûts m-banking.
Tableau 1: perception des coûts et
pénétration M-banking
Pénétration du mobile
banking
|
Oui
|
Non
|
TOTAL
|
Perception des coûts
M-banking1
|
14,83
|
17,17
|
|
Banques
|
16,68
|
19,32
|
32
|
Opérateurs de téléphonie
mobile
|
63,49
|
73,51
|
36
|
Je ne sais pas
|
95
|
110
|
137
|
TOTAL
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
La dépendance est très significative. chi2 =
38,89, ddl = 2, 1-p = >99,99%. Les cases encadrées en bleu (rose)
sont celles pour lesquelles l'effectif réel est nettement
supérieur (inférieur) à l'effectif théorique. Les
valeurs du tableau sont les effectifs théoriques.
Ce test d'indépendance confirme les prédictions
de l'analyse contextuelle. En effet, les coûts des opérations
bancaires relativement élevés pour les individus à faibles
revenus constituent une barrière à l'accès aux services
financiers et par conséquent, une partie de la population demeure
confrontée à des difficultés d'accès à ces
services les conduisant à l'auto exclusion.
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Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
En outre, bien que les coûts appliqués par les
banques soient en réduction sous l'effet de la concurrence, ils
demeurent relativement élevés par rapport aux populations
à faibles revenus ou en milieu rural. La pénétration
géographique des agences bancaires reste modeste. L'émiettement
du secteur bancaire ne favorise pas la réalisation des économies
d'échelle nécessaires à la baisse des coûts. En
plus, certains coûts de transaction sont réglementés. Ce
sont autant de facteurs de blocage.
En conclusion, nous acceptons l'hypothèse H2. Les
coûts de transactions du m-banking relativement faibles influencent
positivement à vulgarisation de celui-ci en le rendant plus accessible
aux populations à revenus modestes.
2.1.3. Test de l'hypothèse 3
H3 : L'accès aux services du mobile
banking est indépendant de la densité du réseau
bancaire.
Cette hypothèse met en jeu les relations suivantes :
niveau de pénétration du mobile banking et services financiers de
proximité.
Tableau 2: Densité bancaire et
pénétration M-banking
Services financiers de
proximité
Pénétration du mobile
banking
Oui
|
|
urs
|
|
95
|
Non
|
18,54
|
38,00
|
38,46
|
110
|
TOTAL
|
21,46
|
44,00
|
44,54
|
205
|
|
40
|
82
|
83
|
|
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx) La dépendance n'est pas significative. chi2 =
1,66, ddl = 2, 1-p = 56,35%.
TOTAL
% de variance expliquée (V de Cramer) : 0,81%. Les
valeurs du tableau sont les effectifs théoriques.
La forte pénétration du mobile a
été identifiée comme étant un facteur de croissance
de la bancarisation grâce à un large réseau de distribution
des opérateurs mobiles plus proche des populations. Les technologies
utilisées par le mobile banking permettent aux opérateurs de
téléphonie mobile d'amener, en plus du service universel de
télécommunication, les services financiers là où le
secteur bancaire à du mal à s'implanter. Une explication
plausible est un effet de passage d'une partie de la clientèle des
banques par les opérateurs de téléphonie mobile pour
l'utilisation des services financiers formels.
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Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Nous acceptons donc l'hypothèse H3.
L'accès aux services du mobile banking est indépendant de
la densité du réseau bancaire.
En somme, l'étude a mis en
évidence des facteurs explicatifs du faible niveau de bancarisation au
Sénégal. Parmi les facteurs identifiés dans la
théorie des frontières à l'accès des services
financiers, deux ont été vivement traités par cette
étude : les coûts d'opérations courantes
élevés (Dépôt, retrait et transfert d'argent) et la
quasi-absence des agences bancaires dans les périphéries des
villes, de certaines régions et en zone rurale. L'autre fait marquant
est l'adhésion et la méfiance des répondants au mobile
banking pour offrir des services financiers de proximité.
Ces facteurs joints aux résultats de l'analyse
permettent de formuler, dans la sous section qui suit, des recommandations.
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