Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
L'Université Cheikh Anta DIOP n'entend donner
aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans ce
mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme
propres à leur auteur.
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2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
DEDICACE
Je rends grâce à ALLAH et son Prophète
Mohammad (Paix et Salut Sur LUI) A ma mère et à mon père.
Que la terre leur soit légère !
A mes frères et soeurs ;
A toute ma famille ;
A ma marraine Madame KEBE qui par de ses conseils lumineux a
éclairé mon chemin et guidé mes pas, je ne vous
remercierai jamais assez. Votre courage, votre gentillesse et votre
abnégation force l'admiration. La spontanéité qui
émane de vous, votre ouverture, votre sens de l'humour n'entassent en
rien votre rigueur dans le travail et font de vous un être
exceptionnel.
Je dédie cet oeuvre à tous mes amis et
collègues avec qui j'ai passé des moments forts dans ma vie.
Je dédie également ce mémoire à
toute personne qui de près ou de loin à participer à la
réalisation de ce travail.
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2009-2011
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
REMERCIEMENTS :
A Monsieur le Doyen de la Faculté des sciences Economiques
et de gestion ;
A Monsieur le Chef du Département Economie de la dite
faculté ;
A mon encadreur, Monsieur SANE, Directeur du Programme
Troisième Cycle
Interuniversitaire de Dakar.
J'ai bénéficié d'un encadrement sans
faille et d'une disponibilité constante dans l'élaboration de ce
travail. Votre perspicacité et la pertinence de vos remarques ont
été indispensables à la réalisation de ce travail.
Les mots les plus forts me manquent pour vous exprimer ma gratitude.
Votre engagement pour le travail bien fait et votre modestie
n'ont d'égale que votre mérite et sont pour nous un exemple
à suivre.
Je vous souhaite beaucoup de réussite au plan
professionnel et beaucoup de bonheur dans la vie.
Toute ma reconnaissance et mon profond respect !
Le meilleur de ce que j'ai pu apporter est dû à
la formation que j'ai reçue et aux échanges que j'ai eus avec des
professionnels de la BCEAO. A ce titre, je remercie M. DOUMBOUYA, Directeur de
la BCEAO Kaolack de m'avoir facilité l'accès à la banque
des banques et à sa bibliothèque. Vos conseils précieux
m'ont permis de mener à bien ce travail. Je vous remercie
profondément !
Mes sincères remerciements à Ndèye Fatou
Khouma pour la lecture et correction de ce mémoire.
Qu'il reste des insuffisances dans la forme comme dans le
fond, je n'en doute pas. Les erreurs et omissions qui pourraient subsister
demeurent évidement de ma propre responsabilité.
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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Liste des sigles et des abréviations
ACEP : Alliance de Crédit et
d'Epargne
ACP : Afrique Caraïbe Pacifique
ARTP: Agence de Régulation des
Télécommunications et des Postes
ADB : African Development Bank
BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'ouest
BNP : Banque Nationale de Paris
B2C : Business To costumer
CCP : Compte Courant Postal
C-HTML : Compact Hypertext Markup Language
CDMA : Code Divisional Multi Access
CGAP : Consultative Group to Assist the Poor
de la Banque mondiale
CMS: Crédit Mutuel du
Sénégal
CNCAS : Caisse Nationale de Crédit
Agricole
Code PIN: Personal Identification Number
CODESRIA: Council for the Development of
Social Science Research in Africa
CSI : Cellular Systems International
EDGE: Enhanced Data rate for GSM
ESMT: Ecole Supérieure Multinationale
des Télécommunications
FDMA: Frequency Divisional Multi Access
GIM-UEMOA : Groupement Interbancaire
Monétique
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GSM: Global System for Mobile
Communication
GPRS: General Packet Radio Service
HDPA: High Speed Downlink Packet Access
Evolution
I F: Institution Financière
IMEI: International Mobile Equipement
IMSI: International Mobile Subscriber
Identify
KMPG: Klynveld Peat Marwick Goerdeler
MICROCRED: Micro Credit
M-Banking: Mobile Banking
M-Payment: Mobile Payment
MSISDN: Mobile Station Integrated Services
over Digital Network
NFC: Near Field Communication
OFDM Wimax: Orthogonal Frequency Division
Multiplexing
PAMECAS : Partenariat pour Mobilisation de
l'Epargne et le Crédit au Sénégal
PED : Pays en Voie de Développement
P2P: Person to Person
SFD : Système Financier
Décentralisé
SGBS : Société
Générale des Banques Sénégalaises
SIM: Subscriber Identify Mobile
SMS: Short Message Service
SOLID : Solution Informatique Durable
SONATEL : Société National des
Télécommunications
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TDMA : Time Divisional Multi Access
TIC : Technologie de l'Information et de la
Communication
TGOAF: The Open Group Architecture
Framework
TMSI : Temporary Mobile Subscriber
Identify
TPE : Terminal de Paiement Electronique
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine
UMTS: Universal Mobile Telecommunications
System
UNESCO: United Nations Educational,
Scientific and Cultural Organization
USSD: Unstructured Supplementary Service
Data
WAP: Wireless Application Protocol
WEB: World Wide Web
Liste des figures
Figure 1 : Carte Position géographique des SFD du
Sénégal ; 2007 16
Figure 2 : Frontières de possibilités
d'accès 37
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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Liste des graphes
Graphe 1: La bancarisation 49
Graphe 2: Type de compte 50
Graphe 3: Taux de pénétration du mobile banking
50
Graphe 4 : Parc d'abonnés opérateurs m-banking
51
Graphe 5: Perception coûts
M-banking/Dépôt-Retrait 52
Graphe 6: Perception des coûts M-banking/Transfert
d'argent 52
Graphe 7: Perception des coûts M-banking/Frais de tenue
de compte 53
Graphe 8 : L'adhésion au M-banking 54
Graphe 9: Les raison de l'adhésion ou du refus 54
Graphe 10: accès aux services financiers à la
localité de résidence 55
Graphe 11: Capacité d'utilisation 56
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Liste des encadrés
Encadré 1: Méthode de calcul du taux de
bancarisation (Tb) 33
Encadré 2: Détermination des paramètres
de la formule de calcul de la taille de
l'échantillon 43
Encadré 3: le logiciel sphinx 47
Liste des tableaux
Tableau 1: perception des coûts et
pénétration M-banking 58
Tableau 2: Densité bancaire et pénétration
M-banking 59
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Sommaire
Introduction générale 1
Chapitre I : Etat des lieux de la bancarisation et du
mobile banking et modèle de
relation TIC-Bancarisation 4
Section I : Etat des lieux de la bancarisation et du
mobile banking au
Sénégal .4
Section II : Modèle de relation TIC et bancarisation 14
Chapitre II : Cadre théorique et Revue de la
littérature 23
Section I : Les TIC 23
Section II : Revue théorique des déterminants de la
faible bancarisation 32
Chapitre III : Analyse de la bancarisation et
interprétation des résultats 43
Section I : Méthodologie de recherche et
interprétation des résultats 43
Section II : Vérification des hypothèses de
recherche et recommandations 57
Conclusion 65
Bibliographie 66
Sitographie : 69
ANNEXE : I
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Introduction générale
Le concept de croissance économique est difficile
à cerner. Les économistes s'interrogent encore aujourd'hui sur ce
qu'ils savent de la croissance et sur la meilleure manière de
définir une politique économique en l'absence de modèle
fiable. Il n'en demeure pas moins que l'accélération de cette
croissance économique est la grande priorité des responsables
politiques dans la plupart des pays, dans l'espoir de faire reculer la
pauvreté et de relever le niveau de vie de la population.
Pour le Sénégal qui n'est pas en marge du
phénomène, le problème se pose différemment. En
effet, depuis quelques années, le Sénégal connaît
une croissance économique soutenue, avec des taux de : 3,2% (2000), 4,6%
(2001), 0,7% (2002), 6,7% (2003), 5,9% (2004), 5,6% (2005), 2,5% (2006), 4,9%
(2007) et 3,3% (2008) a estimé l'Agence Nationale de la Statistique et
de la Démographie du Sénégal1.
Cependant, en Afrique subsaharienne, plus
précisément au Sénégal, la poursuite de la
croissance se heurte à un obstacle fondamental : la
fragilité des secteurs financiers. La pérennité
de la croissance économique ne peut pas se faire sans la mise en p*lace
d'une infrastructure financière sur laquelle elle peut s'appuyer. Des
secteurs financiers accessibles aux populations, solides, profonds et
efficients sont donc indispensables pour améliorer le climat des
affaires et créer les conditions dont l'économie a besoin pour
« booster » la croissance.
En effet, au Sénégal, comme d'ailleurs dans la
plupart des pays émergents, le développement du secteur bancaire
se heurte souvent au faible taux de bancarisation structurellement
observé auprès de la clientèle de particuliers. Le taux de
bancarisation se situe actuellement à 19%2 en 2011 (selon la
Directrice nationale de la BCEAO Sénégal) mais c'est compte tenu
du Système Financier Décentralisé (SFD)3,
autrement appelé institutions de micro finance contrairement aux pays
développés où cet indicateur est
généralement supérieur à 85%.
Ce constat s'explique par plusieurs facteurs structurels. On
peut notamment observer que la majorité de l'économie
sénégalaise est à dominante rurale, ce qui a pour
conséquence une concentration des agences autour des grandes villes.
Cumulé à un maillage des transports très
1
http://www.ansd.sn/publications/annuelles/autres_donnees/Indicateurs_Generaux_2000_2008.htm
2
http://www.legriot.info/3668-senegal-une-hausse-du-taux-de-bancarisation/
consulté en avril 2012
3SFD: Systèmes Financiers
Décentralisés. Il s'agit d'un autre nom pour designer les IMF. De
façon rigoureuse, il existe une différence entre ces deux termes;
IMF étant plus réducteur. Mais pour ce travail, nous les
considérons égaux et utiliserons le terme SFD.
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1
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
hétérogène, ce point rend les agences
difficiles d'accès pour la majorité de la population. De plus,
les paiements scripturaux sont peu développés du fait du
coût élevé de l'accès aux services financiers et de
la forte tradition des paiements en espèces.
Toutefois, un tel constat ne doit pas apparaître comme
une fatalité. En effet au Sénégal, le taux de
pénétration élevé du mobile, 73,8 %4 en
mars 2011, cumulée à la mise en place de services innovants et
d'un cadre technico-légal du secteur des
télécommunications incitatif, peut entrainer de fortes
avancées, en jouant comme un véritable catalyseur de
bancarisation.
Dans cet ordre d'idée, le secteur financier
sénégalais, après avoir souffert, pendant de nombreuses
années, de lacunes, se met à la page ; et les
établissements financiers entament leur expansion par le biais du
développement des technologies. Faute de relais physiques puissants, les
institutions financières disposent désormais d'une parade
efficace : les transactions par téléphone
mobile.
La présente étude devra donner une réponse
aux questions suivantes :
Le mobile banking est-il une solution efficace et efficiente
pour offrir des services financiers aux non-bancarisés ?
La réponse à cette question centrale
nécessite d'élucider d'autres interrogations telles que :
Q1 : Comment le mobile banking est perçu au
Sénégal ?
Q2 : Le mobile banking est-il une solution adéquate aux
besoins financiers des agents économiques au Sénégal?
Q3: Comment le mobile banking peut faciliter l'accès
aux services financiers aux populations
non bancarisées ?
L'objectif général de ce travail est de
déterminer les facteurs explicatifs de la sous bancarisation et
identifier, à travers les TIC, des solutions permettant la
réduction de la faible bancarisation au Sénégal.
Les objectifs spécifiques sont formulés en
fonction des trois problèmes spécifiques retenus dans le cadre de
l'étude. Il s'agira donc:
4
http://www.artpsenegal.net/telecharger/document_Tableau_de_bord_mobile_31_mars_2011_350.pdf
consulté en octobre 2012

2
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
O1 : de montrer les raisons qui
empêchent l'utilisation de masse des services bancaires au
Sénégal.
O2 : d'identifier et d'étudier les
différents dispositifs ayant recours aux technologies offertes par le
mobile qui pourraient être mis en à contribuer pour la
réduction des coûts élevés liés aux
transactions bancaires et à l'amélioration de l'offre de services
financiers.
O3 : de persuader que le mobile banking est
effectivement une solution visant l'assouplissement des conditions d'ouverture
et d'entretien de(s) compte(s) et permet également de pallier aux
difficultés des banques d'offrir des services bancaires touchant une
large frange de la population sénégalaise, en particulier les
zones rurales.
Dans la poursuite de ces objectifs, nous déclinons les
hypothèses suivantes :
H1 : Dans un contexte marqué par une
convergence très poussée entre banque et TIC, le niveau de
bancarisation est associé positivement au taux de
pénétration du mobile.
H2 : Les coûts de transactions du
mobile banking relativement faible influence positivement à la
vulgarisation de celui-ci en le rendant plus accessible aux populations
à revenus modestes.
H3 : L'accès aux services du mobile
banking est indépendant de la densité du réseau
bancaire.
Pour une démarche cohérente du sujet, ce travail
sera structuré en trois chapitres. Dans le premier, nous effectuerons
une analyse du secteur bancaire ce qui nous permettra de faire l'état
des lieux de la bancarisation et de l'environnement du mobile banking au
Sénégal. Ensuite, nous traiterons le cadre théorique et la
revue de la littérature des TIC et de la sous bancarisation. Puis, le
troisième chapitre sera consacré à l'approche
méthodologique et l'évidence empirique de l'utilisation du mobile
banking sur le niveau de bancarisation et les recommandations qui en
découleront.
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Chapitre I : Etat des lieux de la bancarisation et du
mobile banking et modèle de relation TIC-Bancarisation
Dans ce premier chapitre, il va être essentiellement
question, dans la première section, de faire l'état des lieux de
la bancarisation et des TIC associées au m-banking. Dans cette section,
nous parlerons d'abord du réseau bancaire et niveau de bancarisation au
Sénégal. La deuxième section, consacrée aux grandes
expériences de M-banking, se préoccupera essentiellement de la
présentation des différents opérateurs M-banking.
Section I : Etat des lieux de la bancarisation et du
mobile banking au Sénégal
1.1. Etat des lieux de la bancarisation au
Sénégal :
Le Sénégal est considéré comme un
pays sous bancarisé malgré qu'il dispose du réseau
bancaire le plus étoffé de l'UEMOA après le Mali, avec 233
agences et bureaux soit 22% du total de l'Union en 20055.
D'abord, il est important de souligner que le paysage bancaire
sénégalais a connu une forte évolution entre 2004 et 2006
avec l'ouverture de cinq (05) nouvelles banques notamment la Banque
Régionale de Solidarité (BRS - Sénégal), la Banque
des Institutions Mutualistes d'Afrique de l'Ouest (BIMAO), créée
par la Confédération des Caisses Mutualistes d'Afrique de
l'Ouest, Attijariwafat- Bank Sénégal, une filiale de Attijariwafa
Bank Maroc, de la Banque Atlantique Sénégal, une filiale de
Atlantic Financial Group et de International Commercial Bank
Sénégal. Ces cinq (05) nouvelles banques portent le nombre total
de banques en activité à vingt (20)6.
Cependant, une bonne partie du réseau bancaire reste
concentrée dans la région de Dakar et son agglomération.
Ainsi, malgré le nombre impressionnant de banques installées au
Sénégal, le taux de bancarisation reste très faible.
Ensuite, lancée dans une campagne de mobilisation
depuis septembre 2010 en vue d'augmenter le taux de bancarisation au
Sénégal, la BCEAO est parvenue à faire passer le taux qui
n'était alors que de 7% en début 2010 à 19%26
au dernier trimestre 2011, mais c'est
compte tenu du secteur de la microfinance. En effet,
aujourd'hui 19% des Sénégalais détiennent un compte
bancaire grâce à cette
5
http://www.finances.gouv.sn/lire-le-contenus,23.html
consulté en novembre 2011 6
http://www.finances.gouv.sn/lire-le-contenus,23.html
consulté le 5 novembre 2011

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
campagne, a annoncé Madame Fatimatou Zahra Diop,
Directrice nationale de la BCEAO au Sénégal7.
Par ailleurs les objectifs initialement fixés par la
BCEAO étaient de porter le taux de bancarisation au
Sénégal à 20% d'ici 2012. Objectif atteint selon Mme Diop,
vu que le taux est déjà de 19% en 2011. Outre les principaux
acteurs que sont les banques et les institutions de microfinance, cette
campagne a été une réussite dans le rang des usagers des
banques, les membres des associations de commerçants et également
des étudiants. Ce taux de bancarisation comptabilise tant bien les
comptes ouverts auprès des institutions de microfinance que ceux des
clients du secteur bancaire officiel, et peut encore être
amélioré davantage.
Puis, il est important de noter que le secteur bancaire et
financier sénégalais a connu de grandes avancées au cours
de la dernière décennie. Il s'est notamment diversifié,
tant en nombre que de par sa structure et comprend, à fin août
2011, 20 banques et 3 établissements financiers avec un réseau de
233 agences7. Parallèlement aux réseaux bancaires qui
se sont développés, les institutions de micro finance ont aussi
beaucoup évolué, passant de 121 unités en 2000 à
896 unités en 20077. En effet, jusqu'à une
période récente, le secteur ne comportait, pour l'essentiel, que
quelques grandes banques classiques à capitaux français.
Aujourd'hui, les institutions bancaires et financières qui le composent
vont de la structure de micro finance à la très grande banque
fusionnée. Vraiment, le paysage financier s'est beaucoup enrichi au
cours de ces dix dernières années. Ainsi, il existe, à
côté de plusieurs banques classiques, des banques
spécialisées dans le financement de l'agriculture, de l'habitat
ou de type islamique et une banque de marchés. Le secteur a
également connu une certaine maturité puisqu'il compte
actuellement sept (7) établissements bancaires de grande taille (total
bilan supérieur à 100 Mds FCFA), deux (2) de taille moyenne
(total bilan compris entre 50 et 100 Mds) et six (6) de petite taille (total
bilan inférieur à 50 Mds)7. De même, la
géographie du capital des établissements s'est sensiblement
modifiée, avec l'installation de banques à capitaux
sénégalais et africains.
Ainsi, le taux de bancarisation élargi (banques et
institutions de microfinance comprises), encore faible, se renforce
graduellement et s'établit à 12,3% en 2007 et de 19% en
20108.
7Bilan du secteur bancaire dressé par la
directrice nationale de la BCEAO Sénégal,
www.microfinance.sn/actualites.php
consulté en novembre 2011
8 Source :
www.microfinance.sn/actualites.php
consulté en novembre 2011 consulté en novembre 2011

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Même si le nombre de banques en activités au
Sénégal est assez important, il importe de relativiser
l'affirmation qui stipule qu'il y a trop de banques, au regard justement du
niveau de bancarisation de l'économie mais également et surtout
de la faible couverture géographique du réseau bancaire.
A notre sens, on ne peut vraiment pas affirmer qu'il y ait
trop de banques, si l'on part du principe que la concurrence est saine, par
essence. Auparavant, on avait quelques grandes banques qui dominaient le
marché, qui intervenaient autour de la Place de l'Indépendance,
n'avaient pas ou peu d'implantation dans le reste du pays et étaient
donc peu accessibles à l'écrasante majorité de la
population. Depuis 5 à un peu moins de 10 ans, on voit un formidable
développement des installations de banques. L'intérêt est
que cela facilite l'accessibilité, pour les populations, aux services
bancaires et financiers. Le renforcement du réseau bancaire permet donc
de développer la bancarisation de nos économies et contribue
ainsi à apporter une réponse au besoin d'intégrer le
secteur informel à l'économie moderne.
Au total, on se retrouve dans un processus où, d'un
côté, il y a plus de banques répondant à une plus
grande variété des besoins du consommateur et, de l'autre, on
assiste à un regroupement se traduisant par la construction de grands et
solides ensembles mais toutes ces performances sont entassées par la
concentration de l'essentiel des banques à Dakar et dans les capitales
régionales.
Comme nous venons de le mentionner ci haut, au cours des cinq
dernières années, le système bancaire
sénégalais a enregistré une augmentation sensible du
nombre d'établissements de crédit (banques et
établissements financiers). Cette évolution, qui s'est
amorcée au milieu des années 1990, à la suite des
réformes entreprises par les Autorités monétaires pour
éradiquer l'immixtion de l'Etat dans le secteur (libéralisation
du secteur, privatisation des banques nationales, etc.) en réponse
à la crise bancaire à laquelle la zone a été
confrontée durant les années 1980, a été
impulsée au cours de ces dernières années par trois
facteurs principaux.
D'abord, la relative rentabilité de l'activité
bancaire dans la zone, comme l'atteste le résultat net des
établissements.
Ensuite, l'existence d'une épargne à faible
coût, en liaison avec la relative maîtrise de l'inflation dans
l'Union.
Enfin, le niveau relativement faible du capital minimum
exigé jusque-là pour la création d'un établissement
de crédit dans zone UEMOA.
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
A ces principaux facteurs, il y a lieu d'ajouter, au plan
interne, la convertibilité du franc CFA et son arrimage à l'euro
qui lui confère une certaine stabilité. Au niveau externe,
l'abondance de liquidité des banques des pays producteurs de
pétrole, notamment du Nigeria et de la Libye, en relation avec
l'envolée des cours du pétrole de ces dernières
années, a été également un facteur d'incitation
à la conquête de nouveaux marchés.
Par ailleurs, le Sénégal a
bénéficié au cours de ces dernières années
d'une stabilité politique et d'une croissance économique
soutenue, en particulier sur la période 1994-2005.
Au total, sur les 20 établissements de crédit, 8
unités, soit plus du tiers (40%) des établissements ont
été créées après 1999. Ces nouvelles
unités appartiennent, pour la plupart, à des groupes bancaires
étrangers qui sont au nombre de 11 en activité à ce jour
au Sénégal.
L'un des traits caractéristiques des évolutions
observées est la diversification des pays d'origine des maisons-
mères des banques au Sénégal, historiquement
dominées par les groupes français. La nouvelle cartographie de
l'actionnariat du système bancaire distingue essentiellement trois
pôles. A savoir les capitaux étrangers historiques provenant de
l'Occident (7 groupes) dont notamment la France, les capitaux provenant des
pays arabes (4 groupes) et les capitaux de l'Afrique subsaharienne (9
groupes).
D'une manière générale, il y a lieu de
relever que l'offensive des groupes bancaires étrangers, au-delà
des frontières de leurs pays d'origine, ne concerne pas
spécifiquement le Sénégal. Ce phénomène est
également observé dans les autres régions en
développement et dans les pays émergents. Ainsi, sur 33 banques
que comptaient la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale (CEMAC) en 2005, 25 étaient contrôlées par des
groupes étrangers, soit 75,8%.
En tout état de cause, le taux de bancarisation reste
toujours faible et son élévation constitue le défi majeur
à relever par les acteurs du secteur financier.
1.2.Les grandes expériences M-banking
Les entretiens et recherches documentaires effectués
lors de l'étude ont permis d'identifier un certain nombre d'initiatives
relatives au mobile banking et plus généralement à
l'utilisation des TIC pour les services financiers au Sénégal.
Avant de présenter les grandes expériences de
M-banking au Sénégal, il s'avère intéressant de
présenter le M-Pesa, un modèle d'appropriation du M-banking en
Afrique.
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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
1.1.1. M-PESA, un modèle de réussite de
mobile banking par excellence
Les expériences les plus connues de mobile banking en
micro finance dans le monde ont été à l'initiative
d'opérateurs téléphoniques : on les nomme « telco-led
». Parmi ces expériences, la plus grande réussite qu'il
convient de citer plus particulièrement est M-PESA9 au Kenya,
dont l'opérateur est Safaricom (Vodaphone).
1.1.1.1. Le défi
Mis au point par Vodafone et lancé commercialement par
sa filiale kenyane, Safaricom, M-PESA est un système de paiement
électronique et de réserve de valeur portant sur des montants peu
élevés (les transactions sont plafonnées à 500
dollars), accessible à partir de téléphones mobiles
ordinaires.
Après avoir ouvert un compte M-PESA, les usagers
peuvent utiliser leur téléphone pour transférer des fonds
aussi bien aux usagers qu'aux non usagers du système, régler des
factures et acheter du temps d'utilisation à un tarif forfaitaire peu
élevé pour chaque transaction. Le coût abordable du service
a grandement contribué à mettre les services financiers formels
à la portée de la population pauvre du Kenya.
1.1.1.2. Les résultats
À la fin de 2009, neuf millions de
personnes10, soit 40 % de la population adulte du Kenya, avaient
adopté M-PESA depuis son lancement au milieu de l'année 2007. Les
transferts mensuels réalisés de personne à personne par le
biais du système se montent en moyenne à 320 millions de dollars,
soit environ 10 % du PIB kenyan sur une base annuelle. L'adoption très
rapide de M-PESA constitue une preuve manifeste de la confiance de la
population à l'égard de la nouvelle technologie et
démontre qu'il existe une importante demande latente de services
d'envois de fonds. Récemment, M-PESA a commencé à
autoriser les paiements institutionnels, permettant aux entreprises d'utiliser
le système pour verser les salaires et recouvrer les paiements de
factures.
1.1.1.3. Les enseignements
Trois grandes leçons se dégagent de
l'expérience M-PESA. Tout d'abord, l'initiative montre que le recours
à la technologie mobile permet à d'importants groupes de
populations pauvres dépourvus de services bancaires d'accéder aux
services financiers. Ensuite, elle montre
9 PESA signifie « argent » en Swahili
10
http://go.worldbank.org/OFDGU60

8
Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
combien il est important d'utiliser des modèles de
recettes basés sur l'utilisation plutôt que sur les valeurs en
recouvrement pour fournir des services financiers à la clientèle
pauvre. Contrairement aux banques classiques, qui font
généralement une distinction entre les clients rentables et non
rentables selon le solde probable de leur compte et leur capacité
à absorber des prêts, M-PESA est accessible à tous les
clients du réseau mobile de Safaricom qui ouvrent un compte. Enfin,
l'expérience M-PESA met en évidence la nécessité de
disposer d'une plate-forme de transaction à faible coût permettant
de répondre aux besoins de paiement des clients à faible
revenus.
1.1.2. Les grandes expériences de mobile banking
au Sénégal :
Le mobile banking est bien à l'ordre du jour au
Sénégal, avec plusieurs prestataires privés soucieux de
proposer une offre en ce domaine. A ce stade de l'étude, il reste
toutefois difficile de clarifier l'état d'avancement de la plupart des
entreprises en cours ou projetées. L'utilisation des TIC et notamment de
la téléphonie cellulaire s'inscrit en effet dans :
une démarche d'innovation technologique où les
projets peuvent évoluer très rapidement du point de vue
technique, mais qui subissent souvent un très gros décalage entre
ce qui est prévu et annoncé par les porteurs des projets et ce
qui est effectivement lancé et disponible sur le marché ;
un contexte concurrentiel où la confidentialité
des projets est souvent de rigueur (aspects techniques en phases de prototypage
ou de pilote ; aspects commerciaux des partenariats signés ou en cours
de négociation).
Toutefois, l'étude a identifié un certain nombre
de fournisseurs de services ou de solutions M-banking avec des
expériences ou projets bien avancés :
1.1.2.1. Sonatel-Orange qui a lancé Orange
Money au Sénégal depuis avril 2009
L'offre « Orange Money » est un service qui
apparaît comme le plus important, de par sa dimension
sous-régionale et au vu des capacités opérationnelles et
commerciales d'Orange. Sonatel-Orange est aussi le seul opérateur
téléphonique sénégalais ayant manifesté son
intention de lancer une offre mobile banking.
L'offre « Orange Money » permet aux clients d'Orange
d'ouvrir un compte de monnaie électronique et d'accéder aux
services suivants :

9
Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Dépôt et retrait d'argent sur le compte Orange
Money (ce qui revient à une conversion de monnaie fiduciaire en monnaie
électronique et vice-versa) auprès de partenaires, agents
distributeurs, et ce pour un montant unitaire maximal de 400 000 CFA (jusqu'en
fin 2011).
Transferts d'argent de particulier à particulier (entre
clients Orange Money). Achat de crédit téléphonique
Orange.
Paiement de biens et services (auprès d'agents accepteurs)
à terme.
Paiement de factures (partenaires accepteurs) à terme.
Le client Orange ayant souscrit au service achète des
unités de valeur de monnaie électronique auprès du
réseau de distribution lesquelles sont stockées sur un compte
Orange Money rattaché à son téléphone mobile et
utilisables pour réaliser les différentes opérations. La
technologie utilisée fait appel à des sessions USSD (lorsque le
client effectue une transaction) et à des SMS de confirmation. La
solution technique sous-jacente est basée sur une solution logicielle
Mobiquity développée par la société informatique
Comviva (ex Bharti Telesoft) et adaptée aux spécifications
d'Orange.
Une banque (en l'occurrence BICIS, la filiale nationale de la
BNP dans la sous-région) est en charge de l'émission et de la
garantie de la monnaie électronique. La banque apporte sa garantie de
bonne fin vis-à-vis de l'ensemble des utilisateurs, assume le dispositif
de contrôle, et assure la bonne conformité du service à la
réglementation bancaire en vigueur.
Sonatel est l'opérateur technique qui est en charge de
la plateforme (tous les comptes virtuels Orange Money sont
hébergés sur le serveur de la Sonatel). La Sonatel est
également gestionnaire de l'ensemble des opérations auprès
de tous les utilisateurs, en assurant notamment la constitution et l'animation
du réseau de partenaires accepteurs et distributeurs, et plus
généralement toutes les actions marketing.
Le nombre de clients inscrits à Orange Money
dépasserait les 650 000 utilisateurs à fin juillet 2011 (source :
Selon Monsieur KIBA, Chef Département Orange Money à la Sonatel).
Le nombre de transactions réalisées n'est pas divulgué. Le
réseau d'agents partenaires est en cours de développement (des
points de vente annoncés : réseau Orange, distributeurs
agréés divers,... ; beaucoup moins sont listés sur le site
Web d'Orange). L'offre semble donc encore trop jeune pour en faire un premier
bilan.

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Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
A ce jour, il apparaitrait que si les SFD manifestent
effectivement leurs intérêts pour un partenariat avec Orange et
reconnaissent la pertinence du service pour le client final, le modèle
économique initialement proposé par Orange a pu constituer un
facteur de blocage, avec notamment une rémunération d'Orange
jugée trop élevée pour le paiement
d'échéances via Orange Money. Un autre point de blocage concerne
le manque de partage des revenus de transactions effectuées par le
client final et la difficulté pour les « facturiers »
d'apprécier l'économie réalisée sur les coûts
d'encaissements grâce à ce système alternatif.
1.1.2.2. SGBS a lancé Yoban'tel 11
en 2009:
La SGBS, filiale du groupe Société
Générale et première banque du Sénégal, a
lancé l'offre Yoban'tel sur le marché sénégalais,
en juin 2010. Yoban'tel s'adresse à toute personne détentrice
d'un téléphone portable, qu'elle soit bancarisée ou non,
et quel que soit son opérateur téléphonique. Le service
fonctionne en mode prépayé avec la sécurité d'une
transaction bancaire. Pour asseoir le développement de Yoban'tel, la
SGBS a noué des partenariats avec plusieurs acteurs sur le marché
sénégalais :
Le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS),
première Institution de Microfinance, pour les inscriptions et la
gestion des espèces ;
Tigo, opérateur téléphonique, pour la
distribution du service dans ses points de vente et l'achat de recharges
téléphoniques.
Contrairement à Orange, la Société
Générale a fait le pari d'un modèle ouvert, permettant
à tout détenteur de mobile de se connecter, quel que soit son
opérateur téléphonique. Mais, elle travaille avec le
Crédit Mutuel du Sénégal, institution de micro finance,
pour les inscriptions et la gestion des espèces, et l'opérateur
téléphonique Tigo pour la distribution du service et l'achat de
recharges dans ses points de vente.
1.1.2.3. La société Cellular Systems
international et la Poste Finance ont lancé « W@ri »/Call
money
La société Cellular Systems International qui a
fourni à Postes Finance un service de notification par SMS des
transferts d'argent (« Wari » / Call Money) et qui a pour ambition de
développer une plateforme de services. La société CSI
(Cellular Systems International) a
11 Yoban'tel : contraction des mots : yobanté
(envoi en wolof) et téléphone.

11
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
fourni une solution de notification des transferts d'argent
pour la Poste et a pour ambition de développer une plate-forme de
services au périmètre très large.
Call Money est un système mis en place par La Poste
pour faciliter le transfert d'argent par télé mandat. Il permet
à l'expéditeur disposant d'un téléphone portable
d'indiquer le numéro de portable du bénéficiaire. Le
destinataire reçoit un SMS l'informant de la disponibilité du
transfert et l'expéditeur recevra un SMS de confirmation lorsque le
mandat a été remis.
1.1.2.4. GIM UEMOA
La monétique un levier de bancarisation des populations
de l'UEMOA. C'est ce que veut réaliser le GIM de l'UEMO qui vient de
lancer GIM Mobile. Ce système permet aux populations, bancarisées
ou non, d'envoyer ou de retirer de l'argent dans les guichets
automatiques des principales banques via le
téléphone portable. Après avoir, entre autres, mis en
place une plateforme monétique interopérable pour l'ensemble des
banques et établissements financiers de l'espace UEMOA, le GIM-UEMOA a
lancé, avant-hier à Dakar, le GIM mobile. Cette solution de
`mobile banking' que le GIM-UEMOA a mis à la disposition de la
communauté bancaire, permet à toute banque qui le souhaite
d'offrir à sa clientèle les différents produits et
services bancaires à partir d'un téléphone portable. Elle
apporte, selon ses initiateurs, une réelle réponse à la
problématique de la proximité des produits et services bancaires
et à l'augmentation du taux de bancarisation qui est encore faible pour
faire face au défi de développement des services financiers
nécessaires au renforcement de l'économie africaine. Le GIM
mobile permet, en effet, au secteur public et au secteur privé de
l'UEMOA d'atteindre les zones rurales historiquement inaccessibles par les
services financiers classiques du fait des infrastructures et du pouvoir
d'achat des populations. Avec un taux de pénétration de 50 % en
Afrique, le téléphone portable est devenu aux yeux du GIM un
outil qui peut révolutionner le système financier et bancaire
dans le continent qui fait face à d'énormes disparités
pour l'accès à ces services. Sur le mobile, la banque sera
désormais plus proche des clients.
Cette plateforme qui sera installée sur le
téléphone va permettre aussi aux banques d'engranger de nouvelles
commissions sur les services financiers de proximité à moindres
coûts et ainsi accroître leur produit net bancaire. En effet, avec
ce service, une personne qui n'a pas de carte bancaire et non titulaire de
compte peut retirer de l'argent dans les 1 600 guichets automatiques des
banques sur lesquels ce système fonctionne. « Une manière
de

12
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
pousser petit à petit les populations vers la
bancarisation. Les populations vont apprendre à retirer de l'argent. On
va faire une éducation financière avec, graduellement, des sauts
qualitatifs. Moi, je fais partie de ceux qui pensent qu'on doit faire de
l'inclusion financière par les services », déclare Blaise
Ahouantchede, directeur général du GIM-UEMOA12. Le GIM
est un régulateur. En tant que gendarme de la monétique dans
l'UEMOA, il a commencé par étudier les questions de
sécurité. Le GIM peut assurer que tout ce qui sera dans le
marché sera en sécurité optimale.
Toutefois il doit exister un gestionnaire de plateforme. Il
met à disposition la plateforme technique permettant de réaliser
les transferts entre e-money et de gérer les interactions bancaires. Il
est la clé de voûte de ce système. En effet, il gère
le processus du paiement, en opérant un système de paiement, en
fournissant une interface vers les acteurs ou les outils de paiement permettant
les transferts financiers. Ce rôle est central dans la
problématique du M-paiement et différents types d'acteurs peuvent
se positionner à ce niveau : opérateurs, institutions
financières, fournisseurs de service indépendants.
12
http://www.xibar.net/Monetique-interbancaire-regionale-Gim-mobile-pour-une-inclusion-financiere-dans-l-Uemoa_a40250.html
consulté en janvier 2012

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Section II : Modèle de relation TIC et
bancarisation
Même si les expériences ne sont pas encore
très développées, il apparaît que l'utilisation des
TIC pour effectuer des transactions financières présente de
nombreux avantages permettant notamment de faire face aux principales
contraintes qui entassent le processus de bancarisation de masse au
Sénégal. Ces contraintes sont essentiellement liées
à la faible densité du réseau bancaire, aux coûts de
transactions bancaires élevés et aux conditions d'ouverture et
d'entretien de compte(s) qui ne sont pas très lourdes mais demeurent
contraignantes pour une bonne partie des populations. Avant de
développer ces facteurs inhibant la bancarisation, facteurs pour
lesquels le m-banking propose des solutions, nous présenterons d'abord
le contexte d'apparition de cette innovation technologique.
2.1. Contexte d'apparition du mobile banking :
A l'heure actuelle de la mondialisation, l'Afrique pourrait
avoir une longueur d'avance sur les pays développés en termes
d'innovation. En effet, sur un continent où le cash est pour 90% des
habitants le moyen de paiement, et où le taux de
pénétration (42 % en 2010) du mobile ne cesse de croitre,
l'avènement d'un nouveau système de paiement basé sur le
mobile ne peut être qu'une grande révolution. L'Afrique, est l'un
des continents au monde où le m-banking rencontre le plus grand
succès. Ceci s'explique en partie par l'étroite collaboration
entre opérateurs télécoms et banques. Cette
dernière se faisant dans de meilleures conditions qu'ailleurs.
En effet, les institutions financières tendent à
ne considérer les nouvelles technologies que comme de nouveaux canaux de
distribution. Elles n'appliquent donc pas des solutions exploitant totalement
le principal atout de ces nouvelles technologies, qui est la
disponibilité d'un réseau étendu, pour entre autre y
déposer et retirer de l'argent. Et fort est de constater
également que les opérateurs télécoms ont su capter
l'opportunité de construire une véritable offre bancaire sur
mobile, appelée le m-banking, qui non seulement exploite le
réseau, mais vise les populations non bancarisées, permettant
ainsi à cette population de déposer ou de retirer de l'argent
à travers les points d'accès du réseau. Le m-banking est
donc un service qui compense un temps soit peu le vide créé par
le faible taux de bancarisation.
L'enjeu du m-banking est d'apporter une solution pratique pour
favoriser le développement et la sécurisation des services
bancaires, basé principalement sur les services de transfert d'argent.
Toutefois, le m-banking devra progressivement se développer autour de
services complémentaires tels que le paiement des factures, les
subventions etc. Dès lors nous

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
assistons déjà à une forte progression de
ces offres particulièrement celle du m-paiement, sur tous les continents
particulièrement en Afrique, qui serait d'après les experts,
championne du paiement par téléphone mobile.
2.2. Quelques difficultés du secteur bancaire et
potentiel apport du M-banking
2.1.1. La faible densité du réseau
bancaire :
La densité du réseau bancaire est
également un indicateur pour apprécier le degré de
bancarisation d'une nation. La densité démographique du
réseau bancaire peut être définie comme étant le
nombre d'agences bancaires disponibles pour 5 000 habitants. Elle est
très faible au niveau des pays membres de l'UEMOA. Il y a 1,4 agence ou
bureau bancaire pour 100 000 habitants13. La norme
communément admise au niveau international est de 01 agence ou un bureau
bancaire pour 5000 habitants.
Le terme « réseau bancaire » désigne
l'ensemble des agences et bureaux où sont commercialisés des
services bancaires et assimilés. L'importance de ce réseau varie
suivant le niveau de développement mais aussi suivant la
réglementation. En effet, dans la plupart des pays
développés, il existe un réseau dense capable de desservir
les populations, quelque soit leur lieu de résidence. La densité
du réseau est estimée en France à une agence bancaire pour
4.000 habitants, en Suisse à une agence pour 2000 habitants et en
Allemagne, à une agence pour 1.750 habitants14. Par contre,
dans les PED, le réseau bancaire est en général moins
dense traduisant l'exclusion géographique dont est victime une frange
importante de la population.
La densité est estimée dans les pays membres de
l'UEMOA à une agence bancaire pour 116.000 habitants et au Maroc
à une agence bancaire ou postale pour 10.000 habitants15.
Le Sénégal est classé dans les «
marchés émergents» du point de vue des marchés
financiers. La population sénégalaise, dont la majorité
est en zones rurales, vit dans un contexte social et démographique
encore fragile, avec un taux d'alphabétisation insuffisant et un faible
taux de bancarisation, insuffisamment compensée par la couverture des
systèmes financiers décentralisés. Le taux d'accès
de la population aux services financiers formels n'atteindrait pas 20% de la
population. Sur les 1067 points de service de SFD répartis sur le
territoire
13 Source : commission bancaire de l'UEMOA, rapport
annuel BCEAO 2010
14 Alliance for Financial Inclusion, Services
financiers via téléphonie mobile, les approches
réglementaires qui améliorent l'accès aux services
financiers
15Alliance for Financial Inclusion, Services
financiers via téléphonie mobile, les approches
réglementaires qui améliorent l'accès aux services
financiers

15
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
sénégalais et recensés en 2007 lors de la
cartographie du secteur et regroupant tous les types de structures, presque la
moitié (49%)16 se situait dans des communautés
rurales. La carte ci-dessous montre un maillage territorial des SFD
relativement dense dans l'Ouest du pays et à la frontière Nord et
Nord-est, ainsi que le long des principaux axes routiers, qui sont les zones
regroupant les principaux centres urbains et la majorité des
activités commerciales.
Figure 1 : Carte Position géographique des SFD du
Sénégal ; 2007

Source :
http://imf.semis.sn
consulté le 17 août 2011.
D'après les SFD qui interviennent en zone rurale, le
gap existant entre offre et demande de services de microfinance dans ces zones
ne serait pas à imputer majoritairement à une faiblesse de la
demande solvable, celle-ci restant en grande partie non ou mal
servie. Ce serait dans les contraintes afférentes au
développement d'une offre rentable dans ces zones que se trouverait une
grande partie, certes non exclusive, de l'explication de cette sous
bancarisation.
La dispersion de la clientèle potentielle et le faible
niveau des infrastructures de transport et de communication, sont citées
comme les principales contraintes au développement d'une offre de
services financiers plus conséquente dans ces zones. Certaines petites
institutions sont
16 Source :
http://imf.semis.sn consulté le
17 août 2011

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
aussi confrontées à un accès difficile
à des ressources financières adéquates pour
développer leur activité de crédit.
Des difficultés telles que l'isolement
géographique, la faible densité de population des zones rurales
et le faible montant de la plupart des transactions. Ces difficultés
sont aggravées par l'absence d'axes routiers, de services postaux et/ou
bancaires et de réseau de téléphonie fixe. Il ne serait
tout simplement pas rentable pour une banque ou une institution de microfinance
de créer des succursales « en pleine brousse ». Alors que la
majorité de la population sénégalaise vit dans les zones
rurales. La conséquence est que plus de 80% de la population
sénégalaise est « non bancarisée » : la plupart
des personnes n'ont pas accès aux services financiers et n'ont pas de
compte bancaire.
POTENTIEL APPORT DU MOBILE BANKING COMME FACTEUR DE
DEVELOPPEMENT DES SERVICES FINANCIERS AU SENEGAL, NOTAMMENT EN ZONES RURALES
:
Récemment, quelques TIC parmi lesquelles l'Internet,
les terminaux points de vente, et surtout les téléphones
portables, ont cependant commencé à combler cette « fracture
bancaire ». Il est probable que l'intégration des technologies dans
l'offre des services bancaires notamment des systèmes et moyens de
paiement ait un effet sur l'utilisation de ces services par la population et
par conséquent sur le niveau de bancarisation. Le taux de bancarisation
du Japon ne saurait être expliqué par le seul niveau
économique eu égard à la relative faible densité de
son réseau bancaire. Il y a très probablement l'effet des
technologies qui ont rendu les services bancaires plus attrayant et accessibles
à distance. Ce qui a certainement contribué à un fort taux
de bancarisation de la population et parallèlement a favorisé la
réduction des agences bancaires. Pour le Sénégal, qui
souffre d'une insuffisante de ses réseaux bancaires, ces technologies
pourraient servir à accélérer le processus de
bancarisation sans devoir supporter le coût des agences et guichets
physiques sur des territoires aussi vastes et peu occupés. A ce titre,
le processus de modernisation et de démocratisation des systèmes
et moyens de paiement enclenché par le mobile banking depuis un moment
est un signe encourageant. En effet, la majorité des institutions
financières sénégalaises rencontrées
considèrent l'utilisation du téléphone portable comme
étant un outil permettant de faciliter les services financiers,
notamment en milieu rural, par :
la large couverture de réseau sans fil d'un
opérateur mobile et de l'utilisation répandue des appareils sans
fil ;

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
la sécurisation des transactions effectuées en cash
;
le développement de produits de transferts, notamment
domestiques ; le paiement de factures (eau, électricité,
téléphone, intrants agricoles...) ; les échanges
d'informations avec les clients (alertes, requêtes) ;
le développement de l'épargne et du
crédit par l'utilisation d'agents agréés de
proximité ;
la possibilité de s'adapter à la mobilité
croissante de la clientèle.
Au total, la forte pénétration de la
téléphonie cellulaire fait de cet outil technologique un
véhicule particulièrement intéressant pour atteindre une
population et des zones géographiques n'ayant pas ou mal accès
à des services financiers de base, mais où l'usage de la
téléphonie mobile est maintenant très répandu.
L'originalité est que le mobile banking repose sur un
principe selon lequel la tendance habituelle est complètement
renversée. En d'autres termes, avec le M-banking au lieu que les clients
se déplacent vers les banques, cet outil permet d'amener les banques
vers les populations.
2.1.2. Les coûts de transactions bancaires
élevés :
Dans les pays émergents, en particulier le
Sénégal, l'accès aux services bancaires est largement
contraint par des coûts de transaction élevés (transport,
frais d'agence), ainsi que par des facteurs culturels qui tendent à
favoriser les réseaux dits informels.
Reprenant une définition de Kenneth Arrow
Williamson17 définit les coûts de transactions comme
les coûts de fonctionnement du système économique.
Williamson entend dégager l'idée simple que dans n'importe quelle
activité économique de l'entreprise, il existe des coûts
automatiquement associés. La Théorie de Williamson, avant tout,
basée sur l'entreprise, postule qu'il faut minimiser ces coûts
afin que l'entreprise puisse produire le bien de manière optimale.
L'enjeu est donc de trouver la meilleure organisation possible
de l'entreprise pour produire ce bien. Williamson, reprenant une idée de
Ronald Coase, considère que l'entreprise n'est pas
17Oliver E. WILLIAMSON, the Economic Institutions
of Capitalism, New York, 1985.

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
seulement une fonction de production mais une structure de
gouvernance qu'il faut savoir exploiter. Tout l'enjeu est de savoir utiliser,
selon la situation, soit le marché, soit l'entreprise pour produire ce
bien aux moindres coûts.
Un autre enjeu majeur de la « banque à distance
» est de pouvoir réduire les coûts d'agence et de transport.
Ce point est particulièrement important pour les banques et les
institutions de microfinance, où la faible valeur unitaire des
transactions financières obère la rentabilisation
d'investissements en locaux et investissements coûteux. Cela est encore
plus vrai dans des zones géographiques où la densité de
population est plus faible, la demande solvable plus ténue et où
par conséquent la modestie des transactions unitaires ne peut être
compensée par un effet volume suffisant.
Pour les populations pauvres et isolées, le
mobile-banking présente donc de nombreux avantages : des tarifs trois
à cinq fois inférieurs à ceux pratiqués par les
banques ou les sociétés de transferts d'argent, un accès
aux services vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept,
grâce à des points de distribution au plus proche des populations
et la possibilité d'effectuer des transferts d'argent, même
très faibles, en Peer to Peer.
Le mobile banking permet également de
démocratiser les transferts internationaux, en proposant une offre de
services à des coûts accessibles pour des populations fortement
migrantes.
Les banques ont du mal à franchir ces obstacles pour
atteindre les populations non-bancarisées : « Les
établissements financiers ne sont que faiblement incités à
se concentrer sur les marchés urbains étant donné les
frais administratifs élevés qu'il faut engager pour atteindre ces
marchés en zones rurales par les mécanismes traditionnels »,
explique Frank Nieder du département finance de l'IADB18, la
banque inter -américaine de développement. En misant sur les SMS
et sur le vocal, dans des zones où l'analphabétisme reste
important, les pays émergents font le pari gagnant d'utiliser le mobile,
sans chercher à s'embarrasser de technologies plus performantes.
Le mobile banking est basé sur l'idée d'utiliser
en microfinance un moyen de communication, le téléphone portable,
qui s'est très fortement répandu ces dernières
années, pour :
faciliter l'accès aux services financiers aux populations
non bancarisées ;
18Source :
http://imf.semis.sn consulté en
juillet 2011

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2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
diversifier et améliorer l'offre de services financiers
auprès de la clientèle actuelle ;
réduire les coûts de transaction pour les clients
comme pour les institutions financières dans les zones
éloignées ;
sécuriser les transactions financières dans des
contextes, notamment ruraux, où les autres moyens de communication
(connexions internet, lignes de téléphonie fixe, etc..) sont
inopérants et ne permettent pas de lien en continu (et donc de suivi)
vers les systèmes d'information et de gestion des institutions
financières.
« Si elles étaient largement acceptées, les
opérations bancaires mobiles pourraient accroître de
manière considérable le niveau de bancarisation et ainsi offrir
de plus grandes opportunités économiques aux ménages
à revenus modestes », prédit Frank Nieder de
l'IADB19.
Les banques, en partenariat avec les opérateurs
mobiles, cherchent à développer leur offre mobile et à
utiliser cette technologie comme levier de bancarisation des habitants des pays
émergents. Ces dispositifs sont particulièrement utiles dans les
zones rurales où il n'existe pas de succursales bancaires et où
les autres canaux bancaires traditionnels, tels que les distributeurs
automatiques de billets, les lignes de téléphone fixe et Internet
ne sont pas disponibles.
Le modèle bancaire typique consiste à faire
venir les gens à la banque. Le modèle mobile banking consiste
à amener la banque aux gens, ce qui représente une conception
très différente.
Du point de vue du client, le mobile banking est à
même d'apporter les avantages suivants :
une plus grande proximité du point de service lui
permettant d'effectuer les transactions les plus courantes
(dépôts, retraits, transferts d'argent), d'où une
économie de temps et de coût ;
La commodité de pouvoir effectuer ces transactions
auprès d'agents de proximité locaux, qu'il connaît mieux et
avec lequel il entretient par ailleurs d'autres liens économiques et
sociaux;
La sécurité d'accéder à des services
financiers par l'intermédiaire d'une entité
régulée.
19Source :
http://imf.semis.sn consulté en
juillet 2011

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2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Au total, les services bancaires par mobile
représentent surtout une opportunité pour les banques
désireuses d'assurer leur croissance. Celles qui visent une croissance
rapide devraient tout spécialement gagner à forger des alliances
stratégiques avec des opérateurs mobiles, en tirant parti de
plusieurs des atouts clés des opérateurs. D'abord, les banques
peuvent tirer avantage de la large couverture de réseau sans fil d'un
opérateur mobile et de l'utilisation répandue des appareils sans
fil dans le cadre d'un programme d'expansion sans agence (par exemple
grâce à des terminaux TPE placés dans des magasins devenus
détaillants bancaires). Le modèle économique des agences,
avec leurs coûts d`investissement et de main d'oeuvre
élevés, penche en faveur de l'établissement d'un
réseau d'agences dans des lieux à forte densité de
population et où les clients réalisent des transactions plus
volumineuses. Les banques peuvent aussi tirer parti des réseaux de
distribution vastes et hiérarchisés des opérateurs mobiles
pour déployer leurs détaillants bancaires.
2.1.3. Les conditions difficiles d'ouverture et
d'entretien de compte(s) bancaire(s) :
Les conditions difficiles d'ouverture et d'entretien de compte
bancaire constituent un autre facteur qui ralentit le processus de
bancarisation au Sénégal. En effet les conditions qu'exigent les
banques pour l'ouverture et l'entretien de compte érigent une
barrière à l'entrée des populations à revenus
modestes dans le système bancaire traditionnel.
Ces conditions peuvent être le montant minimal à
verser et les documents à fournir pour l'ouverture du compte mais
également les frais de tenue de compte.
L'avantage de la banque mobile, ce sont ces
possibilités d'ouverture de compte par les populations non
bancarisées qui sécurisent leurs avoirs sans supporter le moindre
frais.
L'utilisation du téléphone portable pour donner
des ordres de transfert (en compte to compte et en compte to cash), comme pour
effectuer des envois et réceptions d'espèces (cash to cash) en
passant par des agents de proximité, sans avoir à se rendre dans
le guichet d'une institution particulière et sans
nécessité d'y ouvrir un compte, est perçue par les
institutions financières comme un moyen efficace pour développer
ces services et en faire baisser le coût pour le client20.
20Source :
http://imf.semis.sn consulté en
juillet 2011

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
La possibilité donnée aux clients de consulter
leurs soldes de compte par SMS peut constituer un service important pour une
certaine clientèle, notamment les salariés et les
commerçants qui attendent paiements de clients ou salaires.
Inversement, l'envoi par les établissements bancaires
d'alertes d'échéances de crédit par SMS à leurs
clients peut éviter à l'agent de crédit d'avoir à
appeler ou à se déplacer la veille ou le jour des remboursements,
et au client d'oublier de venir payer sa traite. La rentabilité des
crédits peut ainsi s'en trouver améliorée.
Le secteur bancaire n'a donc pas fait figure d'exception face
au phénomène de l'émergence des TIC. Comme dans tout autre
secteur d'activité, ces technologies ont su y trouver leur place. Les
banques en viennent à repenser la relation avec leur clientèle.
Très vite, le contact humain n'apparaît plus comme une
nécessité absolue. La banque électronique est
née.
Plus généralement, le mobile banking peut
s'entendre comme l'offre de services financiers utilisant les TIC et permettant
une mobilité de cette offre, c'est-à-dire la mise à
disposition de services financiers par l'usage de canaux de distribution en
dehors des points de service utilisés traditionnellement par les
institutions financières. C'est ainsi que le concept de mobile banking
est étroitement associé à celui de « banque à
distance ».
La « banque à distance »21 est
définie comme l'offre de services financiers en dehors des guichets
« bancaires » traditionnelles (agences bancaires, guichets des
IMF...). Cette offre est souvent effectuée par l'intermédiaire
d'agents (commerçants détaillants par exemple) et elle a besoin
des TIC pour la transmission des détails relatifs aux opérations
: en général, les téléphones portables.
En somme, l'usage de la banque mobile ou du payement par le
secteur bancaire permet une meilleure couverture de la zone de desserte des
services financiers notamment dans les zones rurales et les populations
à faible revenus, une réduction considérable des
coûts de transactions bancaires et un allégement conséquent
des conditions d'ouverture et d'entretien de compte.
21Selon l'article d'Ignacio Mas et Kumar, 2008
«les services bancaires par téléphone mobile : pourquoi,
comment et pour qui ?, source :
www.uit.org, consulté en
août 2011.

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Chapitre II : Cadre théorique et Revue de la
littérature
Dans ce chapitre, il sera question de poser les bases
théoriques relatives à notre sujet d'étude. Il comporte
deux sections : le concept T.I.C. (section 1) et la faible bancarisation
(section 2). L'importance de tout ceci réside dans le fait que ces
notions permettront l'articulation et l'élaboration du travail et
faciliteront la compréhension des concepts utilisés dans
l'étude.
Section I : Les TIC
1.3.Historique et généralités :
Derrière cet acronyme de trois lettres se cache un
ensemble d'outils et de méthodes qui ont changé voire même
révolutionné le monde. Les TIC englobent un large éventail
de services, d'applications et de technologies, faisant appel à divers
équipements (hardware) et logiciels (software) informatiques
fonctionnant souvent par l'intermédiaire de réseaux de
télécommunications.
Apparue au cours des années 90, avec le
développement des réseaux de télécommunications et
la généralisation des technologies de la décennie
précédente, cette expression aux contours assez flous a fini par
désigner, par abus de langage, tout ce qui tourne autour d'Internet et
du multimédia.
Au vu de leur degré d'intégration dans notre
quotidien, le terme TIC a aujourd'hui tendance à se substituer à
celui de NTIC, moins actuel puisque cela fait plus de 20 ans que les TIC ont
bouleversé nos sociétés. Les TIC se traduisent ainsi par
une convergence sans précédent entre l'informatique, les
télécommunications et l'audiovisuel et se veulent accessibles au
plus grand nombre. D'autant qu'avec l'avènement des TIC et notamment
d'Internet, la transmission des données devient quasi instantanée
permettant de communiquer et d'échanger en temps réel avec la
planète entière. Dans son ouvrage « The Medium is the
Message », Marshall McLuhan considère que désormais,
l'humanité serait une même communauté qui «vivrait
dans un même temps, au même rythme et donc dans un même
espace» ; d'où l'impression d'appartenir à un «global
village». Cette révolution est si considérable, que de
nombreux experts la comparent à l'avènement de l'alphabet et
à celui de l'imprimerie. Deux évolutions majeures qui ont
profondément marqué l'histoire humaine et provoqué de
véritables bonds de civilisations.
À la base des TIC, on trouve des services de
télécommunications bien connus, tels que la
téléphonie fixe, la téléphonie mobile et le fax.
Utilisé conjointement avec du matériel et des
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
logiciels informatiques, ces services de
télécommunications constituent la base de toute une panoplie
d'autres services comme l'e-mail, le transfert de fichiers d'un ordinateur
à un autre et surtout, Internet qui permet potentiellement à tous
les ordinateurs à travers le monde d'échanger.
1.4.Définition des TIC:
Dans les différentes littératures concernant ce
concept, nous avons constaté qu'il n'y a pas un consensus sur la
définition des TIC vu leurs
hétérogénéités et leurs
complexités.
La définition internationale qui retient comme champ
des TIC des activités économiques qui contribuent à la
visualisation, au traitement, au stockage et à la transmission de
l'information par les moyens électroniques.
Selon Desroches et Delisle, « les TIC sont l'ensemble des
technologies utilisées dans le fonctionnement, la transformation et le
stockage sous forme d'électronique, elles englobent les technologies des
ordinateurs, les communications et le réseau qui relie les appareils tel
que le fax et d'autres matériaux. »22
D'autres définitions comme celle d'HERBERT
SIMON : (prix Nobel des sciences économiques
1998)23 et qui paraît la plus acceptée, est
basée sur les caractéristiques des TIC. Selon cet auteur «
les technologies aident à rendre : Toute information accessible aux
hommes, sous forme verbale ou symbolique, existera également sous forme
lisible par ordinateur; les livres et mémoires seront stockés
dans les mémoires électroniques... ».
Charpentier 24: Les TIC
sont un ensemble de technologies utilisées pour traiter, modifier et
échanger de l'information, plus spécifiquement des données
numérisées. La naissance de ces TIC est due notamment à la
convergence de trois activités.
Au sens strict, les TIC sont composées :
? du domaine des télécommunications qui comprend
lui-même les services et les équipements ;
? du domaine de l'informatique qui comprend le matériel,
les services et les logiciels ;
22B.V. Desroches, S. Delisle : XXVIIIème
Colloque sur les effets des NTIC sur le développement local et
régional : évolution ou changement radicaux.
23
www.jdpro.net : le journal des
professionnels : la révolution des NTIC, 15 juin 2011 24P.
Charpentier : économie et gestion de l'entreprise page 133

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
? du domaine de l'audiovisuel qui comprend principalement la
production et les services audiovisuels ainsi que l'électronique grand
public.
Cette convergence génère une multitude de
nouvelles possibilités. Les TIC abolissent les frontières. Elles
regroupent un ensemble d'outils qui sont interconnectés, combinés
et qui permettent un maximum d'interactivité.
Ainsi nous pouvons définir les technologies
d'information et de communication comme étant l'ensemble des
technologies d'informatiques et de télécommunication, elles sont
les résultats d'une convergence entre technologies. Elles permettent
l'échange des informations ainsi que leurs traitements. Elles offrent
aussi de nouveaux moyens et méthodes de communication.
Toutes ces technologies tournent autour du réseau
Internet, ce dernier a permis le raccourcissement des délais dans la
diffusion et le partage des informations.
Il est clair que la technologie Internet fait figure de leader
dans l'intégration des TIC, au point où TIC et Internet
deviennent de plus en plus indissociables.
On assiste à une certaine démocratisation des
TIC puisqu'elles sont maintenant accessibles à tous ceux qui sont
équipés de téléphone mobile, d'un ordinateur
personnel et ses accessoires. Le nombre de personnes y ayant accès
augmente donc de manière très importante depuis ces
dernières années. Ce qui n'est pas sans effet sur l'ensemble de
la société économique, culturelle, éducative, etc.
Leur développement rapide se traduit par la multiplication de nouvelles
applications (bureautique, multimédia, télématique) qui
contribuent aux transformations du travail, de l'organisation des entreprises,
des relations internes et des relations avec les différents acteurs de
l'environnement (fournisseurs, clients, partenaires, organismes sociaux,
administration...).
1.5.Définition du secteur des TIC :
Les TIC comprennent tout d'abord le matériel
informatique, les logiciels et les matériels de
télécommunications.
La définition de l'OCDE est un peu plus large
puisqu'elle inclut, en outre, le commerce de gros équipements
industriels. Le principe consiste à retenir l'ensemble des secteurs
d'activités économiques qui contribuent à la
visualisation, au traitement, au stockage et à la transmission de
l'information par des moyens électroniques.
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
1.6.TIC, dualités : Nord-Sud, riche-pauvre et
lettrés-illettrés :
D'abord, la géographie mondiale des TIC
caractérisée par une fracture numérique entre les pays
industrialisés et les pays en développement, bien qu'elle ne soit
qu'imparfaitement mesurée, s'accentuent de manière brutale au
moment où les TIC connaissent un développement exponentiel dans
les pays les plus avancés. Le rapport sur le développement humain
(PNUD 2001)25 fait état de forte disparité
internationale en matière d'usage des TIC.
Toutefois, la plupart des experts qui se sont
intéressés à l'analyse des TIC au contexte de
développement, s'accordent sur un seul point en qualifiant les TIC comme
un des principaux outils de développement. Il est vrai que dans les pays
en voie de développement, le terme TIC désigne un des moyens
permettant de désenclaver les zones isolées et d'éradiquer
ainsi la pauvreté ambiante qui mine le développement.
Ensuite l'usage des TIC dans ces pays se limite encore
à une certaine catégorie de personnes. Force est de constater que
seules les zones les plus peuplées et les plus riches disposent
aujourd'hui des moyens suffisants d'accéder à ces outils. En
même temps, d'autres territoires éprouvent des difficultés
pour avoir accès aux services TIC. Un certain nombre de contraintes en
sont les raisons : les contraintes d'ordre intellectuel, d'ordre
matériel et d'ordre financier.
Trois grands points caractérisent les contraintes
d'ordre intellectuel : l'analphabétisme, le manque de capacités
ainsi que les barrières linguistiques. L'analphabétisme est le
facteur le plus déterminant qui cause la marginalisation de ces
personnes par rapport à l'usage des TIC vu que la population
analphabète est fortement présente dans les pays en voie de
développement, en particulier le Sénégal. Aussi, le manque
de capacités nécessaires à l'utilisation de ces outils
ainsi que les difficultés de ne pas comprendre et de ne pas pratiquer
les langues étrangères rendent difficile l'accès aux
opportunités que peuvent offrir les TIC.
En somme, les TIC sont des simples outils et comme pour
n'importe quel outil, l'utilité et l'efficacité des TIC
dépendent de la manière dont elles sont utilisées.
L'autre particularité des TIC, et à laquelle
aucune technologie ne peut se mesurer, réside dans le fait qu'elle
touche tous les domaines de notre vie. Ainsi Internet est devenu un
média de communication universel et le premier centre d'échange,
de savoir et de diffusion.
25www.pnud.org
consulté en juin 2011

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Par la suite, nous désignerons par Technologies de
l'Information et de la Communication (TIC) l'ensemble des technologies qui sont
associées à l'usage du mobile banking.
1.7.Technologies associées à l'usage du
mobile banking
1.7.1. Mobile banking
La littérature de recherche sur le mobile banking est
pauvre et très souvent développée en anglais. Nous
essayerons d'expliciter ce concept en nous inspirant des citations de certains
auteurs.
Plusieurs modes opératoires de déploiement du
mobile banking sont en train d'émerger sous l'effet de
différentes pressions réglementaires et concurrentielles dans le
monde. Les banques, qui encouragent avec force les transactions de paiement
sans argent à l'aide de technologies telles que les
téléphones portables, ne sont pas les seules à en voir les
avantages.
« Un système de paiement basé sur les
téléphones portables, s'il est bien mis en oeuvre, donne aux
sociétés de cartes de crédit et aux opérateurs de
télécommunications une autre source de revenu possible qui
pourrait s'avérer très lucrative », souligne M. Ghassan
Hashani, principal chez Booz Allen Hamilton26.
« The terms «mobile banking» and «mobile
payments» describe distinct but in some cases overlapping sets of
products. Some m-banking platforms provide services, such as money transfers,
that are considered forms of mobile payment, while some m-payments products are
so closely linked to bank accounts as the source of funds that they assume
m-banking functions» (Boyd & Jacob, 2007)27.
Dans l'ouvrage de Pousttchi and Schurig 2004, p.
128, le mobile banking est définit comme une « sorte
d'exécution des services financiers au cours de laquelle, le client
utilise des techniques de communication mobiles en conjonction avec des
appareils mobiles.
Par ailleurs, il est aussi défini comme « un canal
par lequel, le client interagit avec une banque via un dispositif mobile, tel
qu'un téléphone mobile ou un assistant numérique personnel
» (Barnes et Corbitt, 2003, p275 ; Scornavacca et Barnes, 2004, p520).
26
http://www.fao.org/docs/up/easypol/685/3-4_mobilebanking_149FR.pdf
27
http://is2.lse.ac.uk/asp/aspecis/20110250.pdf
28Pousttchi, K. &Schurig, M. 2004. Assessment of
today's mobile banking applications from the view of customer requirements.

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Le mobile banking (banque mobile), est un éventail plus
large de plusieurs services mobiles bancaires où l'on retrouve le
m-paiement.
« Les paiements mobiles (ou m-payements) sont
définis comme des paiements qui sont effectués via le
téléphone mobile», (Kruger)29. Niina
Mallât, (2006)30, va dans le même sens en
définissant « le paiement mobile comme l'utilisation d'un
téléphone mobile pour effectuer une transaction de paiement
où les fonds sont transférés d'un donneur vers un receveur
directement ou via un intermédiaire.
La banque et les paiements mobiles commencent à prendre
leur envol souvent tirés par les marchés émergents. «
L'avantage de la banque mobile, ce sont ses possibilités
d'évolution rapide », affirme M. Michael J. Redding, directeur du
développement chez AccentureTechnologyLabs31.
Afrique Avenir, dans son article intitulé « La
téléphonie mobile favorise la vie quotidienne des africains
», ressort les différents usages du téléphone, qui
s'immisce dans la vie des africains révolutionnant plusieurs secteurs et
répondant aux différents besoins de la population (non
bancarisée).
Malgré cette révolution, nous notons la
réticence d'une majeure partie de la population dans certains pays
africains due à plusieurs facteurs, c'est en ce sens, que
Sébastien Henon, Stratège en marketing et nouvelles technologies
chez Idaho consulting (New York) stipule que : « le paiement mobile doit
encore travailler à son succès32».
L'expression « mobile banking »33 - ou
service de banque mobile, est utilisé pour désigner un service
qui permet aux clients qui y souscrivent d'accéder à un certain
nombre de prestations bancaires ou financières à partir de simple
téléphone mobile. Les clients peuvent ainsi gérer leur
compte, effectuer des transferts de fonds, ou en recevoir, épargner ou
même payer des factures (électricité, eau, etc.). Toutes
ces opérations étant possibles à partir de leur
téléphone cellulaire. Un simple SMS suffit à effectuer la
plupart des transactions. La confidentialité des
29
http://openarchive.cbs.dk/bitstream/handle/10398/6295/a%20brief%20note%20on%20literature%20studies%2
0-%20part%20ii.pdf?sequence=1
30
http://www.iimahd.ernet.in/assets/snippets/workingpaperpdf/2011-02-022011-02-02Rajanish.pdf
31
http://www.fao.org/docs/up/easypol/685/3-4_mobilebanking_149FR.pdf
32
http://blog.idahoconsulting.com/index.php/2010/05/le-paiement-mobile-doit-encore-travailler-a-son-succes/
33 Source :
http://www.cgap.org/p/site/c/pubs
/ consulté en juillet 2011

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
transactions étant assurée par l'utilisation
d'un code PIN, un code confidentiel connu du seul usager (exactement comme avec
une carte bancaire).
Ainsi Mme Astou LO NDIAYE, Adjointe au Directeur des
Systèmes Bancaires, BCEAO et Mme Maïmouna GUEYE NIANG,
Fondée de Pouvoirs au Service de la Surveillance des Systèmes de
Paiement, BCEAO définissent le mobile banking « Le mobile banking
vise notamment la diversification et l'amélioration de l'offre de
services financiers, la réduction des coûts de transaction pour
les clients comme pour les institutions financières dans les zones
éloignées, ainsi que la sécurisation des transactions
financières dans des contextes notamment ruraux »34.
Le mobile banking est donc l'utilisation du
téléphone portable (« mobile phone ») pour
délivrer des services financiers qui peuvent être :
- Des échanges d'informations financières :
qu'elles soient initiées par l'institution financière (alerte
d'échéance de prêt, offres commerciales, confirmation
d'opération), ou par le client (consultation de solde, demande de
relevé, configuration, etc.) ;
- Des transactions financières : qu'il s'agisse de
dépôts, de retraits, ou de virement, transferts et paiements (en
espèces, de compte à compte, entre clients, ou entre non
clients).
1.7.2. Le mobile banking ou banque mobile :
Plus généralement, le mobile banking peut
s'entendre comme l'offre de services financiers utilisant les TIC et permettant
une mobilité de cette offre, c'est-à-dire la mise à
disposition de services financiers par l'usage de canaux de distribution en
dehors des points de service utilisés traditionnellement par les
institutions financières.
C'est ainsi que le concept de mobile banking est
étroitement associé à celui de « banque à
distance ».
La « banque à distance » est
définie comme l'offre de services financiers en dehors des guichets
bancaires traditionnelles (agences bancaires, guichets des SFD...).
Cette offre est souvent effectuée par
l'intermédiaire d'agents (commerçants détaillants par
exemple) et elle a besoin des TIC pour la transmission des détails
relatifs aux opérations : en
34
http://www.cesag.sn/mbf/images/documents/pdf/programme%20des%20activits%20de%20la%20crmonie%20
du%2010me%20anniversaire%20du%20mbf1.pdf

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
général, des terminaux points de vente (PDV)
équipés d'un lecteur de carte et /ou des téléphones
portables.
Le développement de la banque à distance se fait
à ce jour essentiellement par des modèles et formules
axées sur l'usage de la téléphonie mobile. Mais d'autres
modes de prestation de services bancaires à distance suscitent
également un intérêt grandissant dans certains pays,
notamment ceux dotés d'un environnement commercial plus
développé (chaines de magasins, nombreux locaux commerciaux en
« dur »).
1.8.Typologie et catégorisation du M-banking :
1.8.1. Typologie de mobile banking
La banque à distance peut être additive ou
transformationnelle. 1.8.1.1.Banque à distance dite additive
:
Elle est additive lorsqu'elle se borne
à élargir la gamme de choix existants ou accroît la
commodité de la clientèle actuelle des établissements
financiers traditionnels.
1.8.1.2.Banque à distance dite transformationnelle
:
Elle est transformationnelle lorsqu'elle
touche des clients qui n'auraient jamais pu être desservis par les
services financiers traditionnels offerts par les « agences bancaires
»35.
Compte tenu du défi à relever au
Sénégal, à savoir faciliter l'accès aux services
financiers à une population défavorisée, notamment en
zones rurales, la présente étude porte sur le
développement de dispositifs à même de
favoriser la « banque à distance transformationnelle ».
1.8.2. Catégorisation du mobile banking
Les systèmes de mobile banking peuvent être
catégorisés selon qu'ils suivent, en matière
réglementaire, un modèle de base de type « bancaire »
ou un modèle non-bancaire. La différence essentielle entre les
modèles dit « bancaires » ou « non-bancaires » ne
réside pas dans la nature de l'organisme qui est à l'origine du
système ou qui le pilote, mais dans la relation entre le client du
mobile banking et l'institution financière. Le CGAP résume ainsi
les deux modèles :
35 Selon le CGAP, le terme « d'agence bancaire
» doit être compris au sens large

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
1.8.2.1.Modèle dit « bancaire »
:
Dans le modèle bancaire, les clients ont une relation
contractuelle directe avec une institution financière
agréée et soumise au contrôle prudentiel. Ce modèle
« bancaires » cherche de plus en plus à diversifier les offres
de services des banques ou institutions financières et à gagner
en efficacité en ouvrant leurs systèmes à d'autres
institutions financières que l'institution d'origine et en
développant des services de paiements ouverts à des
non-clients.
1.8.2.2.Modèle dit « non bancaire »
:
Dans le modèle non bancaire, les clients n'ont pas de
relation contractuelle directe avec une institution financière. Le
modèle « non bancaire » cherche à développer des
partenariats avec des établissements financiers.
Il convient de noter que même dans le «
modèle non bancaire » ; les banques interviennent
généralement dans le dispositif car l'opérateur non
bancaire place les fonds garantissant la monnaie électronique sur des
comptes de dépôts de gros dans des banques commerciales
agréées.
En sommes, tous ces modèles permettent d'instaurer un
cadre où les clients peuvent faire un dépôt en
espèces auprès d'un agent mobile banking pour approvisionner leur
compte virtuel et utiliser ensuite leur téléphone mobile pour
envoyer par USSD ou par SMS des ordres de remboursement de prêt, de
dépôt, de retrait ou de transfert à partir d'un compte
d'épargne.
Les technologies utilisées sont variées, un
même système pouvant en utiliser une combinaison de plusieurs
d'entre elles.
Le mobile banking peut utiliser des technologies
variées, allant du SMS (le plus « simple ») au WAP (disponible
sur peu de téléphones), en passant par exemple par l'USSD (la
technologie utilisée dans les menus de rechargement). Le choix des
technologies résulte d'un arbitrage entre facilité d'utilisation,
de déploiement, compatibilité avec le parc de
téléphones, coût, sécurité, et
évolutivité.
Le secteur bancaire n'a donc pas fait figure d'exception face
au phénomène de l'émergence des TIC. Comme dans tout autre
secteur d'activité, ces technologies ont su y trouver leur place. Les
banques en viennent à repenser la relation avec leur clientèle.
Très vite le contact humain n'apparaît plus comme une
nécessité absolue si les déterminants de la bancarisation
sont bien pris en compte.

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Section II : Revue théorique des
déterminants de la faible bancarisation
Avant de définir la faible bancarisation, il convient de
rappeler ce qu'est la banque et les pratiques bancaires.
2.1. La banque et les pratiques bancaires :
2.1.1. La banque
Selon la loi portant réglementation bancaire, «
sont considérées comme banques, les entreprises qui font
profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être
disposé par chèque ou virement et qu'elles emploient pour leur
propre compte ou pour le compte d'autrui, en opérations de crédit
ou de placement ».
2.1.2. Les pratiques bancaires et
financières
Elles décrivent l'ensemble des relations qu'une
personne entretient avec sa banque dans le cadre de la consommation des
services qui lui sont proposés par cette entité. N'ont
accès à ces services que les populations bancarisées. Mais
en quoi consiste la bancarisation ?
2.1.3. La bancarisation :
La bancarisation se définit comme « l'emprise
plus ou moins grande de l'institution bancaire sur une population donnée
»36. Elle traduit l'idée du nombre de personnes
bénéficiaires des services bancaires et se mesure à l'aide
d'un taux appelé taux de bancarisation.
2.2. La faible bancarisation
Le terme « faible bancarisation » est utilisé
pour qualifier la situation d'un pays où une faible proportion de la
population a accès au compte bancaire. Au Sénégal, moins
de 7 personnes sur 100 ont accès à un compte bancaire (BCEAO,
2010). Ce ratio est très faible et témoigne des
difficultés majeures d'adéquation entre l'offre et la demande.
2.3. Mesure de la bancarisation
Une fois l'état de faible bancarisation défini,
il est nécessaire de retenir un indicateur permettant
l'appréciation du phénomène dans le temps. Pour des
raisons de commodité, nous retenons un indicateur dépendant du
taux de bancarisation mais différent de celui-ci. Il s'agit de la marge
de bancarisation.
36 Nouveau Larousse encyclopédique, Larousse
VUF, 2001

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
A.N : MB= 100% - 6,2%= 93,8%
Marge de bancarisation = 100 % - Taux de
bancarisation
La marge de bancarisation représente l'écart entre
la situation de bancarisation complète (100%) et le taux actuel de
bancarisation. Plus elle est grande, plus le niveau de bancarisation est faible
et inversement.
2.4. Les modes de calcul du taux de bancarisation
Il existe plusieurs méthodes pour mesurer le taux de
bancarisation. Trois d'entre elles sont
données ici. Le choix dépend de l'objectif
visé.
Encadré 1: Méthode de calcul du taux de
bancarisation (Tb)
Méthode 1
Tb= (Pc / Pa) x100
|
avec Pc : Nombre de personnes ayant un compte bancaire
et Pa:
|
Taille de la population active. Méthode
2
Tb= (Mc / Mt) x 100
|
avec Mc: Nombre de ménages ayant un compte
bancaire et Mt:
|
Nombre total de ménages Méthode
3
Tb= (Nc / Pa) x 100
|
avec Nc: Nombre de comptes bancaires de particuliers et
Pa :
|
Taille de la population active.
Le raisonnement ci-dessus peut être valablement repris
s'il s'agit de définir la population cible des services bancaires.
Devra-t-elle être la population active, la population active
occupée, l'ensemble des ménages, l'ensemble des adultes ou
l'ensemble des personnes de plus de 15 ans ou l'ensemble de la population, etc.
Chaque définition a un impact sur le résultat. Plus la population
considérée est importante, plus le taux est bas.
2.5. Différence entre faible bancarisation et
exclusion bancaire
A l'opposé de l'exclusion bancaire et financière
qui sévit essentiellement dans les pays
industrialisés, la faible bancarisation est une
problématique des pays pauvres. Elle traduit le

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
faible niveau d'accès aux services bancaires au
même titre que l'accès à l'eau courante, à la
santé, à l'éducation etc. Peachey et Roe (2004) font
remarquer à cet effet que le taux de bancarisation dans les pays du Sud
et le taux d'exclusion bancaire et financière dans les pays du Nord sont
similaires. Ils tournent autour de 10%. Environ 10% des populations des pays
riches sont exclues alors que dans les pays pauvres, seules 10% y ont
accès.
Mais cette catégorisation systématique du
problème de l'exclusion bancaire dans les pays du Nord et de la faible
bancarisation dans les pays du Sud souffre de quelques imprécisions
qu'il convient d'indiquer ici. En effet, d'après les propos du directeur
financier d'un réseau mutualiste repris par Gloukoviezoff (2004), un
exclu bancaire « ce n'est pas forcément quelqu'un qui est hors de
la banque, c'est également quelqu'un qui est dans la banque mais n'y
comprend rien ». Il est évident que dans les pays
sous-développés, parmi la frange de la population
bancarisée, il y a des personnes qui bien que disposant d'un compte en
banque ne comprennent rien aux services proposés; se contentant de
gérer leur compte comme une caisse où il dépose et retire
de la monnaie fiduciaire.
On peut néanmoins, en prenant en considération
l'aspect social nécessaire à l'utilisation du qualificatif de
l'exclusion, se contenter de la séparation stricte des deux notions en
leur attribuant un espace géographique bien déterminé.
2.6. Nature et contenu du terme «accès»
aux services bancaires
Chamberlain et Walker (2005) définissent le mot
"accès" comme étant « l'habilité d'un individu
à obtenir et, sur une base soutenable, à utiliser des services
bancaires et financiers qui sont abordables et utilisables qui satisfont ses
besoins financiers ».
Cette définition reprend, en d'autres termes, celle
donnée par Gloukoviezoff (2001) qui parle de droit formel et de droit
réel pour différencier la capacité d'obtention de la
capacité d'utilisation. Elle apporte une précision importante
concernant la satisfaction du besoin de la personne qui accède à
ces services. En effet, la demande se justifie par la nécessité
de satisfaire un besoin financier. Et si l'offre, quoi qu'en soit sa
disponibilité, n'est pas en mesure de couvrir ce besoin, il est
évident qu'elle n'aura pas de débouchés. De même en
absence de besoin et donc de demande potentielle, il est difficile voire
impossible de faire consommer les services bancaires.
La théorie de l'offre et de la demande permet de
dissocier le problème d'accès de celui épineux de
l'utilisation des services bancaires en général. Ce n'est pas
parce qu'un service est

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accessible qu'il sera forcément consommé. Beck
et De la Torre (2006), démontrent bien cette différence. Dans un
marché de concurrence pure et parfaite, les agents économiques
n'étant confrontés ni à un problème
d'asymétrie de l'information, ni aux coûts de transactions
à optimiser ou à l'incertitude liée aux résultats
des projets, satisfont leurs besoins de façon égalitaire. Il
n'existe aucun problème d'accès. Mais ce n'est pas pour autant
qu'il y aurait 100% de taux de bancarisation et d'utilisation des services
bancaires et financiers. Tout dépend des besoins des agents, même
parfaitement informés.
Si en plus, le marché est de concurrence imparfaite tel
que le monde réel, l'existence des obstacles dus aux coûts de
transactions, à l'incertitude de la réalisation des projets et
à l'asymétrie de l'information réduit davantage le taux
d'accès.
2.7. Les facteurs limitatifs identifiés dans la
littérature
Deux grandes théories permettent d'identifier les
différents facteurs qui contribuent à la limitation de
l'accès aux services financiers. Il s'agit de la théorie des
frontières des possibilités d'accès et des
barrières à l'accès.
2.7.1. La théorie des frontières des
possibilités d'accès
Elle a été développée par Beck et
De la Torre (2006). Ils partent du principe économique de la loi de
l'offre et de la demande pour identifier les problèmes d'accès
aux services bancaires et financiers et leurs causes. Les facteurs retenus pour
expliquer le niveau de l'offre sont les coûts de transaction et les
risques systémiques et particuliers. Quant à la demande, elle est
appréciée par des facteurs économiques (revenu, prix) et
non économiques (illettrisme financier et barrière culturelle et
religieuse). Leurs travaux couvrent les deux aspects les plus importants de la
problématique d'accès aux services bancaires et financiers que
sont d'une part, l'accès aux services d'épargne et de paiement et
d'autre part, l'accès au crédit. Dans ce travail, seul le premier
aspect qui rejoint notre problématique sur la faible bancarisation sera
étudié.
2.7.1.1. L'offre de services de paiement et
d'épargne
Dans une simplification du problème, les deux auteurs
ont retenu le coût de transaction et les risques comme facteurs
explicatifs.
2.7.1.1.1. Des coûts de transactions
fixes
Les deux auteurs ont montré que dans un marché
de libre concurrence, les coûts de transactions sont
déterminés suivant les caractéristiques et la nature des
services offerts. Lorsque les coûts des transactions financières
sont fixés soit par l'établissement, soit par les

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autorités de régulation, les économies
d'échelle réalisées ne sont plus répercutées
sur le marché. Cela maintient artificiellement les coûts à
la hausse et constitue de fait un important point de blocage à la
démocratisation de l'accès aux services.
2.7.1.1.2. Risques systémiques et
particuliers
Les risques systémiques sont fonction du marché ou
du pays. Ils s'imposent à tous les agents
économiques sous forme de contraintes à
gérer. Les risques identifiés sont la taille du marché,
les fondamentaux macro-économiques, la technologie disponible, le niveau
moyen du revenu par habitant, la qualité des infrastructures de
transport et de communication et le cadre juridique et sécuritaire. Ils
constituent les variables d'état. Ce sont des caractéristiques du
marché avec lesquelles les institutions sont tenues de composer.
Par contre, les risques particuliers sont liés à
chaque institution, au style de management, aux décisions
d'investissement etc. Ces risques définissent le coût de gestion.
Ils peuvent et doivent être maîtrisés par la direction de
l'établissement.
2.7.1.2. La demande de services de paiement et
d'épargne
Pour les deux auteurs, la demande est fonction ou non de la
situation économique.
2.7.1.2.1. Facteurs
économiques
La demande de services de paiement et d'épargne
dépend de facteurs économiques que sont le
revenu moyen des populations et le prix auquel les services
peuvent être acquis. Elle est une fonction croissante du revenu et
décroissante du prix.
2.7.1.2.2. Facteurs non
économiques
Des facteurs non économiques très importants comme
l'illettrisme (financier) et les barrières
culturelles et religieuses influencent la demande des services
de paiement. Ces facteurs conduisent souvent à l'auto-exclusion.
2.7.1.3. Définition de la frontière des
possibilités d'accès 2.7.1.3.1. Définitions et
hypothèses
2.7.1.3.1.1. Définitions
Beck et De la Torre (2006) définissent la frontière
des possibilités d'accès des services de
paiement et d'épargne comme « la part maximale de
population (ménage et entreprise) qui pourrait être servie par les
institutions bancaires et financières pour un ensemble donné de
variables d'état »
Pour décrire cette frontière, ils
définissent quatre fonctions (représentées sur la figure
1):

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Offre réelle: S = f {Coûts de
transactions, variables d'état}
Offre potentielle: S* qui est meilleure à
S parce que fruit d'un marché financier efficient.
Demande réelle: D = f {revenu, prix,
illettrisme financier, barrière culturelle et religieuse} Demande
potentielle: D* qui est meilleure à D car ne
considère pas les facteurs non économiques.
2.7.1.3.1.2. Hypothèses
Les deux auteurs émettent les hypothèses
suivantes:
H1: Le prix est indépendant du volume des transactions;
H2: Les clients qui utilisent les transactions les plus
chères sont ceux qui consomment plus de transactions;
H3: Dans une période de temps d'observation, la valeur
et le volume de transactions consommées par chaque agent sont fixes et
indépendants du prix.
2.7.1.3.1.3 Identification des frontières et
des problèmes sous-jacents
Les frontières des possibilités d'accès
(figure 1) sont déterminées par les points de rencontre entre les
différentes offres et demandes. La projection du point I (offre et
demande efficientes) sur l'axe horizontal donne la part de la population qui
est bancable (A) : c'est la situation optimale pour un pays donné.
Tous les trois points intérieurs dénotent de
problèmes plus ou moins importants dont la résolution permettra
d'accroître l'accessibilité.
Premier problème d'accès: le point II
caractérise un problème de demande lié à
l'auto-exclusion qui est due à des facteurs non économiques;
Deuxième problème d'accès: les
points III et IV caractérisent un problème de demande et d'offre.
Ils traduisent une offre peu efficiente (point III) doublée d'un
problème d'auto-exclusion des populations (point IV).
Figure 2 : Frontières de possibilités
d'accès

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
Source : Beck et De la Torre (2006)
Mais il existe un troisième problème qui
pourrait surgir de la comparaison des points I obtenus pour différents
pays ayant des niveaux économiques semblables. Ces points peuvent varier
traduisant alors des problèmes spécifiques autres
qu'économiques tels que l'insécurité ou le cadre
juridique, etc.
La théorie des "frontières de
possibilités d'accès", permet, sous certaines conditions,
d'identifier le niveau optimal d'accès aux services bancaires et
financiers dans un pays, et de déceler les problèmes qui
pourraient expliquer un niveau inférieur et donc d'orienter les actions
correctives en conséquence.
2.7.2. La théorie des barrières à
l'accès
La théorie des barrières à l'accès
a été développée par plusieurs auteurs qui ont
procédé à des études comparatives sur le niveau de
pénétration des services bancaires et financiers dans
différents pays. Certaines de ces études (Caskey et al. (2004);
Chamberlain et Walker (2005); Honohan (2004); Ketley, Davis et Truen (2005);
Peachey et Roe (2004)) se sont limitées à une analyse statistique
simple tandis que d'autres (Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2005 et 2006); Beck
et al. (2004)) ont procédé à une analyse
économétrique des phénomènes observés et en
ont déduit les facteurs explicatifs principaux.
2.7.2.1. Définition
La notion de barrière à l'accès fait
référence à un ensemble d'obstacles susceptibles de
gêner, voire bloquer le processus de démocratisation des services
bancaires et financiers au sein des populations. Il existe plusieurs sortes de
barrières. Honohan (2004) en identifie trois à savoir

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la barrière de prix, la barrière de
l'information et la barrière du produit et du service. Ketley, Davis et
Truen(2005)37 identifient des barrières
pécuniaires et d'autres non-pécuniaires. Beck, Demirguc-Kunt et
Peria (2006)38 mettent en exergue des
barrières liées à l'accessibilité (physique et
financière) et à l'éligibilité. Ces
différentes distinctions permettent de ressortir les facteurs
explicatifs principaux de la non-utilisation des services bancaires et
financiers.
2.7.2.2. Détermination des
barrières
Les différents auteurs ont mis en exergue plusieurs
types de barrières dont quelques unes sont décrites
ci-après.
2.7.2.2.1. La barrière physique à
l'accès
Elle mesure la distance parcourue par le client pour
accéder au guichet d'un établissement teneur de compte (ETC).
Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2005) ont construit un indicateur composite
constitué de quatre informations à savoir la
pénétration géographique des agences (nombre d'agences
bancaires sur 1.000 km2), la pénétration
démographique des agences (nombre d'agences bancaires pour 100.000
habitants), la pénétration géographique des distributeurs
automatiques de billets ou DAB (nombre de DAB sur 1.000 km2) et la
pénétration démographique des DAB (nombre de DAB pour
100.000 habitants). Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006) ont construit un
indicateur qui mesure cette barrière. Il vaut 1 si le compte ne peut
être ouvert qu'au siège de l'établissement, 2 si le compte
peut être ouvert au siège ou dans une agence et 3 si le compte
peut être ouvert au siège, dans une agence ou à un point de
service. Chamberlain et Walker (2005) mesurent cette barrière par le
coût du transport nécessaire pour joindre l'agence bancaire la
plus proche.
2.7.2.2.2. La barrière financière
à l'accès
Elle traduit les conditions d'ouverture et de maintien d'un
compte de dépôt. Elle est évaluée sur la base du
montant minimal d'ouverture et des frais de tenue d'un compte chèque.
Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006) mesurent cette barrière par un
indicateur qui représente la part du PIB/habitant nécessaire
à l'ouverture d'un compte et à son entretien. Chamberlain et
37Beck T., Demirguc-Kunt A. et
Peria M., (2005) ont travaillé sur les informations bancaires de 99 pays
entre 2003 et 2004.
38 Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M. (2006) ont
travaillé sur les informations de 193 banques réparties dans 58
pays dans le monde.

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Walker (2005) estiment à 2%, la part maximale de revenu
qu'une personne peut consacrer aux frais bancaires. Au delà, se
crée un obstacle. Ketley, Davis et Truen (2005) insistent
particulièrement sur la barrière financière en
détaillant davantage son contenu. Ils y incluent notamment les charges
liées au retrait à un distributeur automatique (DAB) ou dans une
agence, et les charges liées aux opérations de transfert
électronique, aux paiements par carte, etc.
2.7.2.2.3. La barrière de
l'éligibilité
Elle indique les conditions particulières d'ouverture
imposées par les établissements de crédit.
Pour Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006), il s'agit de
déterminer le nombre de documents nécessaires à
l'ouverture d'un compte de dépôt. Parmi ces documents, on peut
citer la carte d'identité nationale, la fiche de paie et la lettre de
recommandation (dans certains cas). Plus le nombre de documents demandé
est important, plus la barrière est élevée. Chamberlain et
Walker (2005) mesurent cette barrière par le pourcentage d'agences
bancaires n'imposant aucune de ces conditions.
2.7.2.2.4 La barrière de la
réglementation
Elle permet d'apprécier les obstacles spécifiques
auxquels peuvent être confrontés certains
groupes sociaux indépendamment des
établissements de crédit. Chamberlain et Walker (2005)
évoquent par exemple le cas de certains pays où la femme ne peut
ouvrir un compte sans le consentement de son mari.
2.7.2.2.5. La barrière des services
disponibles et de leurs caractéristiques
Elle pose le problème de l'offre de services bancaires et
financiers. Cette barrière a été
identifiée par Chamberlain et Walker (2005). Est ce que
tous les besoins potentiels des clients sont couverts par la gamme et la
qualité des services proposés ? Si tel n'est pas le cas, il y a
une possibilité d'existence d'obstacle à l'accès.
2.7.2.2.6. La barrière de
l'information
Honohan (2004) identifie cette barrière en évoquant
le problème de l'asymétrie d'information
notamment dans la distribution des crédits. Mais compte
tenu des imbrications entre instruments de paiement et instruments de
crédit (carte bancaire), cette barrière est valable pour les
problèmes de création de compte et des services de paiement
associés. En plus de l'asymétrie, il nous faut citer
l'illettrisme (financier) qui met les informations hors de portée de
certaines personnes.

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Le problème de l'illettrisme financier est profond. Il
se pose avec acuité dans les pays en voie de développement et ne
doit pas être confondu avec celui de l'analphabétisme. Il existe
des personnes alphabétisées qui demeurent financièrement
illettrées.
2.7.2.3. Les cause des
barrières
Les différentes barrières ci-dessus
énumérées ne sont pas exclusives. Certaines d'entre elles
sont liées. Ainsi pour Chamberlain et Walker (2005), la barrière
de l'éligibilité est déterminée par la
barrière financière (dépôt minimal) et la
barrière physique à l'accès (coût du transport vers
l'agence la plus proche). Il existe donc une corrélation entre ces
barrières.
Chacun des auteurs, restant dans la limite des
barrières identifiées et des informations traitées, met en
évidence des relations plus ou moins fortes entre plusieurs
variables.
Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006), qui ont travaillé
sur trois barrières (barrière financière, d'accès
physique et d'éligibilité) montrent une corrélation
négative entre ces barrières et le niveau de développement
économique et financier. En utilisant ensuite un modèle de
régression F (i, k) = âo + â1Bi + â2Ck + ëi,k
où F représente l'indicateur de barrière pour une banque i
dans un pays k, B la matrice des variables de banque et C la matrice des
variables de pays), ils démontrent les causalités suivantes:
· La nécessité d'un montant minimal
d'ouverture et les frais de tenue de comptes chèques constituent un
facteur limitatif de l'accès;
· L'exigence stricte de documents est un facteur
limitatif de l'accès;
· Les obstacles spécifiques imposés par
les banques dépendent de leur taille, de la qualité des
infrastructures telles que le réseau électrique, le réseau
de communication, le cadre juridique, l'actionnariat
(étatique/privé, national/étranger), le niveau de
compétitivité, de transparence et d'ouverture économiques.
Ils constituent des facteurs limitatifs de l'accès.
Ces explications confirment celles données par Beck et
al. (2004)39 qui ont utilisé le même modèle
économétrique appliqué à des données
différentes. Ces derniers insistent néanmoins sur le
développement institutionnel global comme principal facteur discriminant
entre les pays.
39 Beck T. et al. (2004) ont travaillé sur les
données du World Business Environnent Survey (WBES) relatives à
une vaste enquête concernant 80 pays développés ou non sur
la période 1999-2000 menée par la Banque Mondiale.

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Après avoir parcouru des notions théoriques
à notre objet d'étude dans ce chapitre et, exploré et
traité les concepts touchant ce travail, nous voici maintenant
arrivé au chapitre où nous effectuerons l'analyse de la
bancarisation et l'interprétation des résultats.

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2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Chapitre III : Analyse de la bancarisation et
interprétation des résultats
Dans ce chapitre, après avoir déterminé
la taille crédible de l'échantillon, nous envisageons, dans un
premier temps, de décliner les différentes méthodes et
techniques utilisées pour la mise en oeuvre de la recherche. Dans un
second temps, nous tenterons d'interpréter les résultats de
l'étude.
Section I : Méthodologie de recherche et
interprétation des résultats
1.1. Méthodologie de recherche
1.1.1. Détermination de la taille de
l'échantillon :
Pour déterminer la taille de notre échantillon
minimal ou crédible, nous utiliserons la formule suivante :
N = [t2p (1-q)] / m ; avec :
N : taille de l'échantillon requise,
t : le niveau de confiance à 95% (?=5%) PX :
proportion des abonnés mobile banking au Sénégal
; m : marge d'erreurs
Encadré 2: Détermination des
paramètres de la formule de calcul de la taille de
l'échantillon
Les données de la formule : t = 1,96 lue sur la
table de la loi normale centrée et réduite;
Estimation de P :
Abonnés orange money en août 2011, selon
M.KIBA Chef de département
Orange money/SOANTEL, sont environ 650 000 ;
Les abonnés de yonban'tel sont estimé
à 60 000
Les abonnés de Cash money sont environ à 10
000
Abonnés de téléphonie mobile
à Dakar représente 69% du total des abonnés
Parc téléphonie mobile au
Sénégal en 2009 selon l'ARTP : 8 986 683
abonnés
Px = (650 000+60 000 + 10 000) / (8 986 683 X 69%) =
11,611325
La marge d'erreurs est égale à
5%
Application numérique :
N = {[1,96 x 0,11611325 x (1 - 0,11611325)] /
(0,05)2} = 157,57 158 sujets
|

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
La taille de notre échantillon devrait être
supérieure ou égale à 158 sujets. Dans le
souci d'une meilleure généralisation de nos résultats,
nous avons porté notre échantillon à 210
sujets.
Une fois les modalités de sélection de
l'échantillon déterminées, nous sommes prêts
à commencer la préparation des instruments que nous utiliserons
pour aller chercher ses données.
1.1.2. Les instruments de collecte de données
:
Les différentes façons de recueillir de
l'information se distinguent sur de nombreux plans, que ce soit sur le plan du
degré d'interaction du chercheur avec les sujets, des ressources
nécessaires pour collecter les données, de la quantité
d'informations pouvant être recueillie ou de la richesse de cette
information.
Considérant tous ces facteurs, les instruments de
collecte de données qui seront utilisés sont : le questionnaire,
le guide d'entretien et la recherche documentaire.
1.1.2.1.L'entretien d'expert (et/ou
exploratoire)
L'entretien d'expert est l'activité par laquelle nous
avons recueillis de l'information de vive voix auprès des sujets qui
relatent leur propre expérience ou témoignent de faits qu'ils ont
observés. En d'autre terme, il est la collecte d'informations
auprès d'experts reconnus comme tels sur notre sujet d'étude.
Compte tenu de la rareté de la littérature sur
ce sujet d'étude, et pour avoir des informations fiables, nous nous
sommes entretenus avec des experts reconnus dans le domaine du mobile banking
au Sénégal notamment :
M. Laurent KIBA Chef de département d'orange money/SONATEL
; M. Tidiane SARR Directeur général de FERLO.
M.André ONANA : Enseignant-Chercheur à l'Ecole
Supérieure Multinationale des Télécommunications de
Dakar.
Un guide d'entretien a été élaboré
à cet effet, pour servir de support aux experts. Le guide d'entretien
est joint en annexe.

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
1.1.2.2.La recherche documentaire
La recherche documentaire a été
déterminante dans la conduite de notre travail. Elle nous a permis de
mettre sur pied notre projet, ainsi que la partie théorique de notre
étude. En effet, la recherche documentaire nous a conduits à la
base de données de l'ONU (J-STORE), à la bibliothèque du
CODESRIA40, à la bibliothèque de l'Agence Nationale de
la BCEAO de Dakar, à la bibliothèque de l'UCAD et à celle
de l'ESMT notamment. Nous avons eu à consulter des ouvrages, des
rapports, des articles, des publications, et des anciens mémoires. Dans
la même optique, différents sites web relatifs à notre
thème ont été consultés.
Pour résumer, nous privilégierons le ou les
instruments qui répondront le plus adéquatement à nos
besoins et à nos objectifs, tout en tenant compte des contraintes
imposées par le cadre de notre recherche ou celles résultant des
ressources limitées (matérielles et intellectuelles) à
notre disposition.
La triangulation méthodologique apparaît, ici,
à travers les types de données utilisés et les techniques
de collecte appliquées sur le terrain.
Les données utilisées proviennent de quelques
articles, revues et ouvrages consultés lors de la recherche
documentaire, mais aussi et surtout des entretiens d'experts. Seuls, ces
techniques pouvaient nous fournir des directives et nous orienter dans
l'élaboration de nos hypothèses sur la contribution des TIC
à l'amélioration du niveau de bancarisation au
Sénégal : cas du m-banking. Ce qui a constitué le point de
départ de notre recherche.
Toutefois, afin d'appréhender ces facteurs, des
entretiens exploratoires et une enquête a été menée
dans la ville de Dakar auprès d'un échantillon.
1.1.2.3.Le questionnaire
Dans le cadre de notre étude, un questionnaire a
été élaboré en fonction des hypothèses
faites dans ce travail. Il est constitué de questions fermées,
d'une part et de questions à choix unique ou multiples d'autre part. En
effet, il sera administré en personne à chaque sujet de notre
40CODESRIA est le Conseil pour le
développement de la recherche en sciences sociales en Afrique. Il est
basé à Dakar (Sénégal). Il a été
créé en 1973 comme une organisation de recherche panafricaine
indépendante avec un accent mis sur les sciences sociales, au sens
large. Il est reconnu non seulement comme l'organisation pionnière de la
recherche africaine en sciences sociales, mais aussi comme le principal centre
non gouvernemental de production de connaissances en sciences sociales sur le
continent.

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
échantillon. Ce qui nous permettra de gagner du temps
dans la collecte des réponses et par la même occasion de fournir
des explications supplémentaires ou éclaircissement relatives aux
questions si le besoin se fait ressentir. De plus, elle permet à nos
sujets de garder leur anonymat favorisant ainsi une grande franchise dans leurs
réponses. Nous avons, choisi le questionnaire, plutôt qu'une autre
forme d'enquête, car c'est un outil simple à mettre en oeuvre.
Notre questionnaire est joint en annexe.
1.1.2.3.1. Champ de l'enquête
Nous avons opté de mener notre enquête dans la
ville de Dakar. Un tel choix se justifie d'abord par le fait que nous y
résidons, mais surtout parce qu'on y retrouve au moins un
échantillon représentatif de presque toutes les couches sociales,
aux activités professionnelles et potentialités variées
ainsi qu'une grande diversité professionnelle et culturelle.
1.1.2.3.2. Délimitation du champ de
l'enquête
En raison de l'inaccessibilité de certaines
informations concernant tous les services de m-banking présents au
Sénégal, nous avons opté d'élargir notre
étude sur l'ensemble des offres m-banking disponible sur le
marché (jusqu'à décembre 2011). Toutefois nous avons
élaboré un bref panorama sur les autres offres du m-banking au
Sénégal.
Une fois le questionnaire élaboré, nous avons
procédé à une pré-enquête sur 10 sujets pris
au hasard dans la ville de Dakar, afin de nous assurer que nos questions sont
compréhensibles.
Une fois cette étape finit nous allons finaliser notre
questionnaire et procéderons à l'enquête proprement
dite.
Ainsi, tout au long de notre travail, nous ferons appel
à la méthode descriptive qui consiste à décrire le
phénomène étudié dans son ensemble et dans ses
aspects particuliers. Nous mènerons donc des études qualitatives
et quantitatives sur le recours aux TIC, leur utilisation dans la
démocratisation des services financiers, en le démontrant par le
biais des descriptions. Nous ferons donc davantage appel à notre
jugement et à la finesse de l'observation dans la compréhension
du phénomène.

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1.1.3. L'analyse des données
Une fois l'enquête finie et toutes les données
recueillies, nous allons procéder au dépouillement des
questionnaires. L'analyse des données a été
effectuée à l'aide d'un logiciel: Sphinx.
Encadré 3: le logiciel sphinx
Sphinx est un logiciel d'enquête et d'analyse
des données. Il nous assistera dans chacune des quatre grandes
étapes de réalisation d'une enquête (hors phase de
collecte) :
La réalisation du questionnaire ; La saisie des
réponses ;
Les traitements quantitatifs des données et
l'analyse des données qualitatives ; La rédaction du rapport
d'étude.
|
Les outils d'analyse utilisés dans notre étude
varient selon la nature des données. Nous avons utilisé :
Des tableaux à plat pour faire le dépouillement des
données de l'enquête ;
Des tableaux croisés pour faire ressortir la
dépendance entre les différents indicateurs ; Des graphes pour
faciliter la visualisation des indicateurs ;
Le test d'indépendance du khi carrée pour
vérifier la dépendance de nos variables.
Le test d'indépendance du khi carré est
basé sur la distribution de la statistique du khi carré.
Il sert à établir s'il y a indépendance
ou non entre deux variables. Il est très simple parce qu'il peut
être utilisé lorsque les variables ne sont que nominales et, de
plus, il ne suppose pas que la population d'où l'échantillon est
tiré suit une distribution normale. Il repose sur le calcul des
différences existant entre les fréquences observées et les
fréquences théoriques, soit celles qu'on observerait si les
variables étaient complètement indépendantes.
La démarche méthodologique ainsi décrite
nous permettra d'affiner notre travail, et d'avoir une bonne visibilité
des résultats obtenus pour une meilleure interprétation.
1.2. Analyse des données : les
caractéristiques à tendance centrales
Pour évaluer l'effet des TIC sur le niveau de
bancarisation au Sénégal, une enquête menée par nos
soins du 07 au 10 Septembre 2011, dans le cadre d'un travail de recherche, nous
a permis

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
de saisir d'abord la perception du mobile banking par les
populations, ensuite d'évaluer le rôle primordial que la banque
mobile peut jouer dans la vie quotidienne des sénégalais. Ce
présent chapitre étudiera, dans la section 1, les
caractéristiques à tendances centrales de notre étude et
dans la section 2, la vérification des hypothèses et les
recommandations qui en découlent.
Il s'agira ici, dans un premier temps, à travers des
tableaux et des graphiques, d'examiner quelques statistiques descriptives qui
nous décriront succinctement l'ensemble des observations
analysées. On entend par statistique descriptive toute
statistique qui décrit le phénomène
d'intérêt. Ce premier coup d'oeil nous donnera une idée
générale des résultats obtenus et, le cas
échéant, nous permettra de déceler toute anomalie
grossière qui pourrait les entacher.
Il est utile de préciser que lorsque nous parlerons en
pourcentage, ce sera toujours par rapport à cet échantillon (205
individus). L'ensemble des résultats de cette enquête est
regroupé sous forme de tableaux disponibles en annexe.
1.2.1. Les conditions de réalisation de
l'enquête :
Le questionnaire consiste en une série de questions :
certaines sont dichotomiques et d'autres multichotomique pour faciliter la
collecte de l'information. Il couvre une série de questions qui tentent
de réunir d'une manière exhaustive les informations
nécessaires à l'étude.
Les répondants à notre questionnaire
représentent donc 98,56 % contre 1,44% de non-réponses. Rappelons
que la population étudiée regroupe les abonnés de
téléphonie mobile de Dakar.
1.2.1.1.Synthèse des résultats de
l'enquête
Le questionnaire est globalement composé de neuf (9)
questions principales. Les questions couvrent les différents champs de
la téléphonie mobile, de la bancarisation, la perception et le
degré d'adhésion des populations à la banque mobile.
1.2.1.2.Pénétration des services financiers
:
Le calcul de ce ratio nous permet d'apprécier le niveau
de pénétration des services financiers au
Sénégal.

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Graphe 1: La bancarisation
Pénétration services financiers
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
En effet, 71,7% des répondants détiennent un
compte bancaire. Mais il importe de dire qu'il faut prendre cette donnée
avec beaucoup de précaution car ce taux élevé ne
reflète pas la réalité. Ce taux élevé peut
être expliqué par le fait que les étudiants constituent une
partie non négligeable de notre échantillon. Or, au milieu de
l'année universitaire 2010-2011, l'Etat du Sénégal a
bancarisé les bourses des étudiants. Par conséquent, les
étudiants boursiers ont tous un compte paiement à l'ECOBANK
différent des comptes courants et des comptes
d'épargne41. Le compte de paiement est très
limité par rapport aux autres comptes (épargne ou courant) ; il
donne juste l'accès au GAB pour rendre plus rapide le paiement des
bourses. Cependant ce souci n'est pas totalement écarté. Les
longues files d'attente se forment toujours devant les GAB car il s'est montrer
difficile de payer, à chaque fin de mois, des milliers
d'étudiants par un seul réseau bancaire.
1.2.1.3.Le type de compte :
Cette question permet d'apprécier les différents
types de comptes utilisés.
41 ECOBANK dit clairement dans le contrat qui le lie avec un
étudiant boursier que le compte paiement n'est assimilable à
un
compte courant ou un compte d'épargne et ne donne pas
droit à l'accès aux guichets de ladite banque et à
l'application de taux d'intérêt.

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Graphe 2: Type de compte
47,6%
47,6%

24,2% 24,2%
4,0%
Non réponse Com pte
d'épargne
|
Com pte
courant
|
Com pte
m icrofiance
|
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
Nous n'avions pas pris en compte dans le questionnaire le compte
paiement étudiant. Les étudiants l'ont certainement confondu avec
soit le compte courant ou le compte d'épargne.
4,0%
1.2.1.4.Taux d'utilisation du M-banking :
Cette question a pour objet de fournir une idée sur le
degré d'introduction du mobile banking, les différents types de
comptes mobile banking disponibles et utilisés au
Sénégal.
Graphe 3: Taux de pénétration du mobile
banking
Pénétration du m obile banking
53,7%

Non
46,3%

Oui
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)

50
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43,7%
0,9%
0,0%
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Cette enquête révèle que sur les 205 sujets
interpellés, 95 individus (soit 46,3%) utilisent déjà un
compte mobile banking (orange money la plupart).
Moyenne = 1,54, Ecart-type42 = 0,50 ; on peut donc
généraliser, les résultats sont stables.
1.2.1.5.Parc d'abonnés opérateurs mobile
banking
Graphe 4 : Parc d'abonnés opérateurs
m-banking
Parc d'abonnés opérateurs de
M-banking
Non réponse 52,6%
Orange money/Sonatel
Yoban'tel/SGBS
W@ri/Call money de la Poste/Finance 2,8%
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
Money Cash/AOEP
Sur 205 sujets interpellés, 112 sujets (soit 52,6%)
n'utilisent aucun compte M-banking, 95 (soient 46,34%) utilisent
déjà le mobile banking et la plupart d'entre eux (soit 43,7%)
sont des abonnés orange money contre 2,9% pour W@ri et 1 % environ pour
Yoban'tel.
1.2.1.6.Perception des coûts
Cette question est une question piège car, en toute
rigueur, on sait à priori que le mobile banking réduit
considérablement les coûts des transactions. L'utilité de
cette question est de nous permettre de vérifier effectivement si les
populations sont bien conscientes des apports en termes de coût de ce
nouvel outil.
42 La question est à réponse unique sur une
échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1
(Oui) à 2
(Non).

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Graphe 5: Perception coûts
M-banking/Dépôt-Retrait
Perception des coûts M-banking1

137
32
36
137
0

Banques
|
Opérateurs deJe ne sais pas
téléphonie
m obile
|
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
Pour le service Dépôt-Retrait, 137 sujets (soit
66,8%) ne savent pas qui entre le système bancaire classique et le
M-banking est le moins cher ; 15,6% pensent que pour ce service la banque est
moins chère contre 17,6% qui pensent le contraire.
Moyenne = 2,51 Ecart-type43 = 0,75, les
résultats ne sont relativement pas stables, on ne peut pas les
généraliser.
Graphe 6: Perception des coûts M-banking/Transfert
d'argent
Perception des coûts M-banking
145
Opérateurs deJe ne sais pas
téléphonie
m obile
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
43 La question est à réponse unique sur une
échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1
(Banques) à 3 (Je ne sais pas).

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Quant aux services de transfert d'argent, 145 sujets (soit 70,7
%) ne savent pas qui entre le système bancaire classique et le M-banking
est le moins cher ; 9,8 % pensent que pour ce service la banque est moins
chère contre 19 % qui pensent le contraire (l'opérateur).
Moyenne = 2,61 Ecart-type44 = 0,66 donc les
résultats sont plutôt instables, on ne peut les
généraliser.
Graphe 7: Perception des coûts M-banking/Frais de
tenue de compte
Perception des coûts M-banking
153
11
0
Banques
Opérateurs deJe ne sais pas
téléphonie
m obile
153
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
Pour les frais de tenue de compte, 153 sujets (soit 74,6%) ne
savent pas qui entre le système bancaire classique et le M-banking est
le moins cher ; 20% pensent que pour ce service l'opérateur est le moins
cher contre 5,4% qui pensent le contraire (la banque).
Moyenne = 2,69 Ecart-type45 = 0,57, résultats
plutôt stables, on peut donc les généraliser. Donc, cette
étude révèle que la majorité des individus
interrogés (plus de 70%) n'est pas consciente que le m-banking est moins
cher pour les services de dépôt et retrait d'argent, de transfert
d'argent et de frais de tenue de compte.
44 La question est à réponse unique sur une
échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1
(Banques) à 3 (Je ne sais pas). Les calculs sont effectués sans
tenir compte des non-réponses.
45 La question est à réponse unique sur une
échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1
(Banques) à 3 (Je ne sais pas).

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1.2.1.7.L'adhésion au mobile banking
Il s'agit de se faire une idée sur le degré
d'adhésion des populations à ce nouvel outil qui s'offre à
elles et qui vise la démocratisation et la
dématérialisation des services financiers jusque là
inaccessibles pour les personnes à faibles revenus ou vivant dans les
zones rurales.
Graphe 8 : L'adhésion au M-banking
Adhésion au mobile banking

Oui
62,9%
Non
37,1%
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
Nous remarquons que sur le total des répondants, 62,93%
sont prêts à utiliser le mobile pour effectuer leurs transactions
bancaires (épargne, retrait/dépôt, transfert d'argent).
Moyenne = 1,37 Ecart-type46 = 0,48
Graphe 9: Les raison de l'adhésion ou du
refus
|
|
|
|
Valeurs
|
Nb. cit.
27,3%
|
(
|
|
|
7,3%
|
(
|
|
C'est plus rapide/moins cher
|
55,6% (114)
5,9%
|
(
|
|
Pas confiance
|
3,9%
|
(
|
56)
|
Achat de crédit en ligne
|
15)
|
Je préfère aller à la banque
12)
Je ne sais pas comment ça march
8)
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
TOTAL
100% (205)
Sur les 205 répondants, 129 (soit 63%) sont favorables
à l'adhésion du M-banking : 55,6% de
ces adhérents jugent que le m-banking est plus rapide et
moins cher et 7,3 % qui sont
favorables à l'usage du m-banking car cet outil les donne
la possibilité d'acheter du crédit en
ligne.
46 La question est à réponse unique sur une
échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1
(Oui) à 2 (Non).

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Nous remarquons, par contre, que 76 sujets (soit 37) sont
défavorables à l'adhésion au M-banking. Selon la
classification des réponses à cette question, les
réticents le sont par ce qu'ils :
? N'ont pas confiance à ce canal : 27,3% ;
? préfèrent se rendre à la banque : 5,9%
;
? ne savent pas comment cette technologie fonctionne : 3,9%.
Moyenne = 1,92 Ecart-type47 = 0,85, les résultats ne sont pas
stables.
1.2.1.8.Services financiers de proximité
:
Cette question vise à apprécier la proximité
des banques aux lieux de résidence des populations.
Graphe 10: accès aux services financiers à
la localité de résidence
Servioes financiers de proxim ité
Aucune

Une
83
40
Plusieurs
82
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
La réponse à cette question révèle
que 40,5% des sujets interrogés n'ont pas accès aux
services financiers dans leur localité de
résidence.
Moyenne = 2,21 Ecart-type48 = 0,75, les
résultats sont plutôt instables.
47 La question est à réponse unique sur une
échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1
(Pikine, Parcelles assainies, Guédiawaye) à 4 (Autres
régions). La différence avec la répartition de
référence est très significative. chi2 = 150,61, ddl = 3,
1-p = >99,99%.
Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques
égaux pour chaque modalité.

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
1.2.1.9.Capacité personnelle de l'utilisateur du
M-banking :
Cette interrogation permet de savoir si les populations
ciblées par le M-banking ont au moins la compétence fondamentale
pour exploiter cette technologie : savoir lire un SMS.
Graphe 11: Capacité d'utilisation
98,00A

2,00A
98,00A
Oui Non
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
Il ressort de la réponse à cette question que 98%
des sujets savent lire un SMS.
2,00A
Cette compétence peut être approuvée car
la commercialisation de crédits téléphoniques a connu un
très grand succès avec l'avènement du système de
vente de crédit en détail (Izi, seddo,...).Cette technique s'est
adaptée très vite avec la culture du détail très
courante au Sénégal.
Moyenne = 1,02 Ecart-type = 0,14, les résultats sont
stables, on peut les généraliser.
48 La question est à réponse unique sur une
échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1
(Une) à 3 (Aucune). La différence avec la répartition de
référence est très significative. chi2 = 17,63, ddl = 2,
1-p = 99,99%.
Le chi2 est calculé avec des effectifs théoriques
égaux pour chaque modalité.

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Section II : Vérification des hypothèses
de recherche et recommandations
Une fois toutes les données recueillies, nous sommes
maintenant en mesure de tester les résultats qui serviront à
confirmer ou infirmer nos hypothèses de départ. Notre travail
sera facilité ici, encore une fois, par l'exploitation du logiciel
« Sphinx ».
Plusieurs types d'analyse statistique s'offrent à nous
: une première qui vise les analyses d'indépendance ou de
différences, une deuxième qui concerne les analyses d'association
et une dernière qui s'intéresse à l'analyse de
régression. Dans le cadre de cette étude nécessitant de
faire des tests d'indépendance afin de vérifier les
hypothèses confrontant, chacune, deux variables d'intérêt,
le type d'analyse retenu est : les analyses de dépendance et de
différence.
Ces analyses permettent, entre autres possibilités, de
faire des comparaisons. Elles ont donc pour premier but de déterminer la
signification de différences. Elles permettent également
d'évaluer la possibilité de relations entre des variables
d'intérêt. Dans le cadre de la présente étude, nous
restreindrons notre présentation au test suivant : le test
d'indépendance du khi-carré. Toutefois d'autres tests existent
par exemple le test de Mann-Whitney et le test du t de Student.
Le test d'indépendance du khi-carré est
basé sur la distribution de la statistique du khi-carré et sert
à établir s'il y a indépendance ou non entre deux
variables. Il est très commode puisqu'il peut être utilisé
lorsque les variables ne sont que nominales et, de plus, il est non
paramétrique, c'est-à-dire qu'il ne suppose pas que la
population d'où l'échantillon est tiré suit une
distribution normale, contrairement à un test paramétrique qui,
lui, le suppose. Il repose sur le calcul des différences existant entre
les fréquences observées et les fréquences
théoriques, soit celles qu'on observerait si les variables
étaient complètement indépendantes.
L'exploitation du logiciel Sphinx nous a permis
d'élaborer des tableaux croisés afin d'effectuer des tests
d'indépendance.
2.1. Tests d'hypothèses
2.1.1. Test de l'Hypothèse 1
H1 : Dans un contexte marqué par une
convergence très poussée entre banque et TIC, le niveau de
bancarisation est associé positivement au taux pénétration
du mobile.

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Concernant cette hypothèse, les variables en relation
sont : la pénétration des services financiers et
pénétration de la téléphonie mobile.
Ne pouvant pas établir une relation directe entre
bancarisation et taux de pénétration du mobile, nous ne pourrons
pas tester rigoureusement cette hypothèse avec la méthode du test
d'indépendance du khi carré, ainsi nous ne pouvons pas confirmer
ou infirmer cette hypothèse.
Bien que l'étude empirique ait montré une faible
contribution de la téléphonie mobile à la réduction
de la marge de bancarisation, il n'en demeure pas moins que la forte
pénétration du mobile constitue un catalyseur pour le faible
niveau de bancarisation.
2.1.2. Test de l'hypothèse 2 :
H2 : Les coûts de transactions du
m-banking relativement faibles influencent positivement à la
vulgarisation de celui-ci.
Pour réaliser ce test, il s'agira de croiser les
variables : niveau de pénétration du mobile banking et perception
des coûts m-banking.
Tableau 1: perception des coûts et
pénétration M-banking
Pénétration du mobile
banking
|
Oui
|
Non
|
TOTAL
|
Perception des coûts
M-banking1
|
14,83
|
17,17
|
|
Banques
|
16,68
|
19,32
|
32
|
Opérateurs de téléphonie
mobile
|
63,49
|
73,51
|
36
|
Je ne sais pas
|
95
|
110
|
137
|
TOTAL
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx)
La dépendance est très significative. chi2 =
38,89, ddl = 2, 1-p = >99,99%. Les cases encadrées en bleu (rose)
sont celles pour lesquelles l'effectif réel est nettement
supérieur (inférieur) à l'effectif théorique. Les
valeurs du tableau sont les effectifs théoriques.
Ce test d'indépendance confirme les prédictions
de l'analyse contextuelle. En effet, les coûts des opérations
bancaires relativement élevés pour les individus à faibles
revenus constituent une barrière à l'accès aux services
financiers et par conséquent, une partie de la population demeure
confrontée à des difficultés d'accès à ces
services les conduisant à l'auto exclusion.

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
En outre, bien que les coûts appliqués par les
banques soient en réduction sous l'effet de la concurrence, ils
demeurent relativement élevés par rapport aux populations
à faibles revenus ou en milieu rural. La pénétration
géographique des agences bancaires reste modeste. L'émiettement
du secteur bancaire ne favorise pas la réalisation des économies
d'échelle nécessaires à la baisse des coûts. En
plus, certains coûts de transaction sont réglementés. Ce
sont autant de facteurs de blocage.
En conclusion, nous acceptons l'hypothèse H2. Les
coûts de transactions du m-banking relativement faibles influencent
positivement à vulgarisation de celui-ci en le rendant plus accessible
aux populations à revenus modestes.
2.1.3. Test de l'hypothèse 3
H3 : L'accès aux services du mobile
banking est indépendant de la densité du réseau
bancaire.
Cette hypothèse met en jeu les relations suivantes :
niveau de pénétration du mobile banking et services financiers de
proximité.
Tableau 2: Densité bancaire et
pénétration M-banking
Services financiers de
proximité
Pénétration du mobile
banking
Oui
|
|
urs
|
|
95
|
Non
|
18,54
|
38,00
|
38,46
|
110
|
TOTAL
|
21,46
|
44,00
|
44,54
|
205
|
|
40
|
82
|
83
|
|
Source : auteur (extrait traitement et analyse avec le
logiciel sphinx) La dépendance n'est pas significative. chi2 =
1,66, ddl = 2, 1-p = 56,35%.
TOTAL
% de variance expliquée (V de Cramer) : 0,81%. Les
valeurs du tableau sont les effectifs théoriques.
La forte pénétration du mobile a
été identifiée comme étant un facteur de croissance
de la bancarisation grâce à un large réseau de distribution
des opérateurs mobiles plus proche des populations. Les technologies
utilisées par le mobile banking permettent aux opérateurs de
téléphonie mobile d'amener, en plus du service universel de
télécommunication, les services financiers là où le
secteur bancaire à du mal à s'implanter. Une explication
plausible est un effet de passage d'une partie de la clientèle des
banques par les opérateurs de téléphonie mobile pour
l'utilisation des services financiers formels.

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Nous acceptons donc l'hypothèse H3.
L'accès aux services du mobile banking est indépendant de
la densité du réseau bancaire.
En somme, l'étude a mis en
évidence des facteurs explicatifs du faible niveau de bancarisation au
Sénégal. Parmi les facteurs identifiés dans la
théorie des frontières à l'accès des services
financiers, deux ont été vivement traités par cette
étude : les coûts d'opérations courantes
élevés (Dépôt, retrait et transfert d'argent) et la
quasi-absence des agences bancaires dans les périphéries des
villes, de certaines régions et en zone rurale. L'autre fait marquant
est l'adhésion et la méfiance des répondants au mobile
banking pour offrir des services financiers de proximité.
Ces facteurs joints aux résultats de l'analyse
permettent de formuler, dans la sous section qui suit, des recommandations.
2.2. Nos recommandations
Les résultats obtenus après analyse des
données confortées par les divers échanges avec des
experts des secteurs impliqués dans le M-banking, nous conduisent
à formuler les recommandations.
2.2.1. Recommandations liées à
l'hypothèse 1 :
L'hypothèse 1 postule que « Le niveau de
bancarisation est associé positivement au taux pénétration
du mobile ». Pour que le mobile joue efficacement le rôle de
catalyseur de la bancarisation, certaines mesures d'accompagnement doivent
être prises. En effet, bien que le téléphone portable soit
déjà un outil de communication extrêmement bien
approprié par la population sénégalaise (73,8 % de la
population sénégalaise en possèdent au moins un). Son
utilisation pour effectuer des échanges d'informations
financières, voire initier des transactions financières demandera
probablement une phase d'apprentissage d'une part et d'acceptabilité
d'autre part. Les dispositifs devront bien sûr être les plus
simples possibles d'utilisation, utilisant des syntaxes courtes et des menus
adaptés. Il convient de rappeler que si le taux d'alphabétisation
est de 54,8%49en ville, il est seulement de 26,4% en milieu rural.
Le personnel des opérateurs de téléphonie et celui des
institutions financières devront faire preuve de pédagogie envers
les populations. Ils pourront privilégier des démarches par
étape,
49
http://www.populationdata.net/index2.php?option=article&aid=457&article=-Afrique-delOuest-:-des-taux-dalphabetisation-trop-faibles
consulté novembre 2011

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
en lançant les services les plus simples d'utilisation
dans un premier temps (de type envoi d'information relative à un
transfert par exemple).
Les populations auront également besoin d'être
rassurées sur la sécurité du dispositif, et donc des
informations. Concrètement, ils doivent :
Mettre en place une plateforme le plus large possible,
permettant un accès à tous les clients quelque soit leur
opérateur téléphonique, et à toutes les
institutions financières le souhaitant pour éviter l'exclusion
d'utilisateurs potentiels des autres réseaux (interconnexion et
interopérabilité) ;
Sensibiliser sur la sécurité du dispositif, qui
conditionne sa pérennité et contribue à lever la
réticence ou le manque de confiance des populations vis-à-vis de
cet outil ;
Proposer une ergonomie simple axée sur la
facilité d'utilisation pour que cet outil puisse toucher le maximum
d'individus en tenant compte bien évidemment le maximum de leurs
caractéristiques (zones rurales ou urbaines, l'alphabétisation,
etc.);
Développer les produits de transferts, notamment
domestiques, en mettant en place un réseau qui fait office
d'intermédiaire entre la majorité des travailleurs
concentrée à Dakar et leur famille résidant la plupart
à l'intérieur du pays notamment dans les villages.
Créer un partenariat avec l'Etat notamment
l'utilisation d'un moyen de paiement par téléphone pour effectuer
les versements de salaires surtout en milieu rural, les intrants de chaque
campagne agricole ; les producteurs ayant ensuite la possibilité de
retirer des espèces auprès de des distributeurs
agréés, des GAB ou de guichets. Ces derniers sont pour l'instant
effectués en espèces dans les villages, ce qui implique une
logistique très importante et des problèmes de
sécurisation ;
Mettre en place une fourchette de rémunérations
intéressante pour les distributeurs agréés, surtout sur
les opérations de retrait, afin d'encourager la disponibilité
d'espèces et la pérennité du système.
2.2.2. Recommandations liées à
l'hypothèse 2:
L'hypothèse 2, dit autrement, postule que les
coûts des transactions effectuées à partir d'un mobile
banking sont significativement plus bas que ceux des transactions
effectuées de manière « classique » ce qui rend ainsi
le mobile banking plus accessible aux populations à

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
revenus modestes. Pour générer des
économies d'échelle importantes permettant de réduire
significativement les coûts de transactions, les acteurs doivent trouver
:
Un modèle économique permettant d'atteindre la
masse critique, de servir les clients à un coût raisonnable afin
que le dispositif ait un intérêt incontournable ;
Une meilleur répartition des coûts
d'investissement et des revenus entre les acteurs impliqués :
opérateurs téléphoniques, institutions financières,
distributeurs, facturiers, fournisseurs de solutions techniques ; tout en
mettant en avant également l'intérêt des particuliers ;
Un point d'équilibre économique permettant un
intéressement suffisant des agents distributeurs (cette activité
doit être rentable pour eux) tout en préservant tant
l'intérêt du client (le coût doit rester faible) que la
motivation et l'intérêt économique du SFD partenaire est un
autre facteur clé de succès.
2.2.3. Recommandations liées à
l'hypothèse 3 :
L'hypothèse 3 postule que : L'accès aux services
du mobile banking est indépendant de la densité du réseau
bancaire. L'efficacité du mobile banking comme outil
permettant de contribuer à lever certaines contraintes des coûts
(la banque à distance est indépendante des infrastructures
bancaires et filaire), de sécurité des interventions en zone
rurale (vol, cambriolage) et donc d'accroitre réellement l'accès
aux services financiers des populations exclues. Le succès de cet outil
sera notamment conditionné par :
La densification des points de service permettant d'effectuer
des dépôts et retraits d'argent à l'aide du mobile banking
constitue non seulement un facteur-clé de qualité de service pour
le client final (proximité, fluidité) mais une condition
même pour le développement des services. Un maillage dense est
essentiel pour impulser et entretenir une dynamique permettant de
développer un système pérenne. L'outil recommandé
pour le maillage est la segmentation. Les expériences en cours dans
d'autres pays montrent qu'un recrutement « massif » d'agents de
proximité est possible lorsqu'on veille à une segmentation des
agents adaptée à la segmentation de la clientèle et au
contexte économique local : Zone rurale où l'activité
économique « monétarisée » est faible : le
nombre et le montant unitaire des transactions ne devraient vraisemblablement
pas être très important, surtout au départ. Il n'est donc
pas nécessaire de recourir à des agents disposant d'une grande
encaisse. Bien que des estimations plus argumentées doivent être
faites lors de l'étude de faisabilité, nous

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
pensons qu'un encours de caisse de 1 million de CFA serait
largement suffisant dans bien des points de service. Quant aux sites de
concentration d'activités (centres de marché, carrefours routiers
animés) en zone rurale : l'activité économique en zones
rurales génère de toute façon des déplacements
courts vers ces centres, où se trouvent des commerces, des
stations-services et autres activités de services marchands, et des SFD
voire pour les plus gros centres des agences bancaires. Ces points de service
mobile banking potentiels peuvent servir de relais pour des agents plus petits
en zones périphériques. En zone urbaine : la densité de
commerces permet un maillage d'agents d'autant plus étroit que ces
agents sont de fait proches de guichets bancaires permettant de gérer
quotidiennement leurs besoins ou surplus de liquidités. C'est ainsi
qu'au Kenya, aux Philippines, en Afrique du Sud, en Amérique latine, les
systèmes de mobile banking fonctionnent avec des milliers d'agents, y
compris les boutiques villageoises, des pharmacies, des stations-services, des
guichets de transporteurs de personnes, des cybercafés de petites
villes, etc.
La multiplication des points de services financiers
grâce à l'utilisation d'agents de détail est au centre de
toute stratégie visant à augmenter la disponibilité
d'offre de services financiers pour des populations qui peuvent difficilement
accéder aux services offerts par les agences bancaires traditionnelles.
En particulier, les besoins de retraits et de dépôts
d'espèce poussent à recommander de revoir quels acteurs
pourraient effectuer ces opérations pour le compte d'institutions
financières auxquels ils seraient affiliés et/ou servir de points
de distribution de monnaie électronique (dépôts d'argent
pour charger un compte de monnaie électronique, retrait d'argent
à partir de ce compte). Les questions essentielles reviennent à
déterminer : · qui a le droit d'offrir quel type de services
financiers ? · Qui a le droit d'externaliser ? A qui, et à quelles
conditions et sous quelles supervisions ?
Les services financiers à prendre en compte sont
potentiellement : l'ouverture d'un compte de dépôt, les
opérations de dépôts / retraits d'argent mouvementant un
compte de dépôt « classique », le transfert d'argent ;
l'ouverture d'un compte de monnaie électronique / porte-monnaie
électronique, les opérations de chargement, rechargement et
remboursement contre espèces d'unités de monnaie
électronique.

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
2.3. Difficultés rencontrées et limites de
l'étude :
2.3.1. Difficultés rencontrées :
Lors des entretiens avec les experts, nous n'avons pas eu
droit à certaines informations qui, d'après eux, sont
confidentielles et le manque de disponibilité de certains experts n'ont
pas facilité la collectes d'information lors des entretiens
exploratoires et le guide d'entretien.
Les autres difficultés rencontrées dans le
déroulement de notre travail sont pour la plupart liées au manque
d'intérêt qu'à porter certaines personnes de la population
mère, particulièrement les professionnels, à
l'égard de l'enquête.
Le niveau d'instruction a été un handicap, lors
de la réalisation de l'enquête. En effet une partie des personnes
de l'échantillon n'est pas scolarisée, une autre n'a pas le
niveau d'étude nécessaire pour lire et comprendre le
questionnaire. Nous avons eu recours, parfois, à la langue wolof pour
faire face à certains répondants.
Toutefois, en se montrant patients et tenaces, nous avons pu
lever un bon nombre de difficultés.
2.3.2. Les limites de l'étude :
La principale limite de notre étude réside dans
le fait que notre modèle sur la relation TIC (mobile banking) et niveau
de bancarisation au Sénégal pourrait être
amélioré. Notre modèle a été
élaboré en absence de littérature et d'analyse
économétrique, il est donc fort possible que certains
paramètres pouvant être considérés comme des
facteurs essentiels n'ont pas été pris en compte. De plus,
l'étroitesse du champ géographique de l'enquête peut
être considérée comme une limite, en ce sens que le choix
des quartiers a été fait de façon arbitraire.

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Conclusion
Au total, la présente étude nous a permis
d'apporter des réponses aux différentes interrogations
soulevées au niveau de la problématique, dont la question
centrale est : Le mobile banking est-il une solution efficace pour offrir des
services financiers aux non-bancarisés ?
En définitive, cette étude à
déceler que même si les expériences ne sont pas encore
très développées, il apparaît notamment que
l'utilisation du téléphone portable pour effectuer des
transactions financières (informations sur le compte,
dépôts, remboursements, transferts d'argent, etc.) présente
de nombreux avantages aussi bien pour les institutions financières, les
opérateurs, que pour les populations non bancarisées en
particulier. Sur ce plan, son recours apparaît comme un moyen efficace,
pour renforcer l'inclusion financière et permettre un accès du
plus grand nombre à des services financiers de qualité, tout en
assurant aux opérateurs et aux institutions financières
d'être plus efficientes. Mais à l'heure actuelle, l'utilité
du mobile banking est peu connue et la plupart des SFD ne possèdent pas
les capacités financières et l'expertise technique pour mettre en
place des projets adéquats aux besoins des particuliers et
opérationnels dans ce domaine. Ce qui nous a conduits à formuler
une recommandation qui consiste à mettre en place une plateforme qui
assurera l'interopérabilité des différents
opérateurs de mobile banking pour élargir et vulgariser
l'accès à ce service.
Ainsi le Sénégal entre dans une nouvelle
ère avec la téléphonie mobile. De cette rencontre entre
les besoins et contraintes spécifiques du pays et les
potentialités du téléphone mobile est né, parmi
d'autres services novateurs, le mobile banking. Comme nous avons tenté
de le démontrer tout au long de ce mémoire, le mobile banking n'a
rien d'une tendance éphémère. À vrai dire, ce
service semble bien parti pour bouleverser l'ensemble des tenants
socioéconomiques du Sénégal, dans des proportions encore
difficile à évaluer.
En permettant d'outrepasser les principaux déterminants
de la faible bancarisation (coûts d'une ouverture de compte, niveau de
solvabilité exigée, absence des banques en milieu rural, etc.),
le mobile banking s'inscrit, comme un formidable levier de bancarisation des
travailleurs non bancarisés du secteur informel. Se faisant, il leur
ouvre tous un éventail de services bancaires auxquels ils n'avaient pas
accès auparavant et participe à leur émancipation
économique notamment pour les non bancarisés.
Le mobile banking peut être un levier puissant pour le
développement du secteur financier au Sénégal si cette
convergence de secteurs (finance et télécommunications) est bien
réglementée.

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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
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
66
Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
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2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
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
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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau
de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Tables des matières :
Introduction générale 1
Chapitre I : Etat des lieux de la bancarisation et du mobile
banking et modèle de relation TIC-
Bancarisation
Section I :
|
Etat des lieux de la bancarisation et du mobile banking au
Sénégal
|
4
4
|
1.1.
|
Etat des lieux de la bancarisation au Sénégal :
|
4
|
1.2.
|
Les grandes expériences M-banking
|
7
|
|
1.1.1.
|
M-PESA, un modèle de réussite de mobile banking
par excellence
|
8
|
|
1.1.1.1.
|
Le défi
|
8
|
|
1.1.1.2.
|
Les résultats
|
8
|
|
1.1.1.3.
|
Les enseignements
|
8
|
|
1.1.2.
|
Les grandes expériences de mobile banking au
Sénégal :
|
9
|
1.1.2.1. Sonatel-Orange qui a lancé Orange Money au
Sénégal depuis avril 2009 9
1.1.2.2. SGBS a lancé Yoban'tel en 2009: 11
1.1.2.3. La société Cellular Systems international
et la Poste Finance ont lancé
« W@ri »/Call money 11
1.1.2.4. GIM UEMOA 12
Section II : Modèle de relation TIC et bancarisation 14
2.1. Contexte d'apparition du mobile banking : 14
2.2. Quelques difficultés du secteur bancaire et potentiel
apport du M-banking 15
2.1.1. La faible densité du réseau bancaire :
15
2.1.2. Les coûts de transactions bancaires
élevés : 18
2.1.3. Les conditions difficiles d'ouverture et d'entretien de
compte(s) bancaire(s) :
21
Chapitre II : Cadre théorique et Revue de la
littérature 23
Section I : Les TIC 23
1.3. Historique et généralités : 23
1.4. Définition des TIC: 24
1.5. Définition du secteur des TIC : 25
1.6. TIC, dualités : Nord-Sud, riche-pauvre et
lettrés-illettrés : 26
1.7. Technologies associées à l'usage du mobile
banking 27
1.7.1. Mobile banking 27
1.7.2. Le mobile banking ou banque mobile : 29
1.8. Typologie et catégorisation du M-banking : 30

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Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
1.8.1. Typologie de mobile banking 30
1.8.1.1. Banque à distance dite additive : 30
1.8.1.2. Banque à distance dite transformationnelle :
30
1.8.2. Catégorisation du mobile banking 30
1.8.2.1. Modèle dit « bancaire » : 31
1.8.2.2. Modèle dit « non bancaire » : 31
Section II : Revue théorique des déterminants de la
faible bancarisation 32
2.1. La banque et les pratiques bancaires : 32
2.1.1. La banque 32
2.1.2. Les pratiques bancaires et financières 32
2.1.3. La bancarisation : 32
2.2. La faible bancarisation 32
2.3. Mesure de la bancarisation 32
2.4. Les modes de calcul du taux de bancarisation 33
2.5. Différence entre faible bancarisation et exclusion
bancaire 33
2.6. Nature et contenu du terme «accès» aux
services bancaires 34
2.7. Les facteurs limitatifs identifiés dans la
littérature 35
2.7.1. La théorie des frontières des
possibilités d'accès 35
2.7.1.1. L'offre de services de paiement et d'épargne
35
2.7.1.1.1. Des coûts de transactions fixes 35
2.7.1.1.2. Risques systémiques et particuliers 36
2.7.1.2. La demande de services de paiement et d'épargne
36
2.7.1.2.1. Facteurs économiques 36
2.7.1.2.2. Facteurs non économiques 36
2.7.1.3. Définition de la frontière des
possibilités d'accès 36
2.7.1.3.1. Définitions et hypothèses 36
2.7.1.3.1.1. Définitions 36
2.7.1.3.1.2. Hypothèses 37
2.7.1.3.1.3 Identification des frontières et des
problèmes sous-jacents 37
2.7.2. La théorie des barrières à
l'accès 38
2.7.2.1. Définition 38
2.7.2.2. Détermination des barrières 39
2.7.2.2.1. La barrière physique à l'accès
39

71
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
2.7.2.2.2. La barrière financière à
l'accès 39
2.7.2.2.3. La barrière de l'éligibilité
40
2.7.2.2.4 La barrière de la réglementation 40
2.7.2.2.5. La barrière des services disponibles et de
leurs caractéristiques 40
2.7.2.2.6. La barrière de l'information 40
2.7.2.3. Les cause des barrières 41
Chapitre III : Analyse de la bancarisation et
interprétation des résultats 43
Section I : Méthodologie de recherche et
interprétation des résultats 43
1.1. Méthodologie de recherche 43
1.1.1. Détermination de la taille de l'échantillon
: 43
1.1.2. Les instruments de collecte de données : 44
1.1.2.1. L'entretien d'expert (et/ou exploratoire) 44
1.1.2.2. La recherche documentaire 45
1.1.2.3. Le questionnaire 45
1.1.3. L'analyse des données 47
1.2. Analyse des données : les caractéristiques
à tendance centrales 47
1.2.1. Les conditions de réalisation de l'enquête :
48
1.2.1.1. Synthèse des résultats de l'enquête
48
1.2.1.2. Pénétration des services financiers :
48
1.2.1.3. Le type de compte : 49
1.2.1.4. Taux d'utilisation du M-banking : 50
1.2.1.5. Parc d'abonnés opérateurs mobile banking
51
1.2.1.6. Perception des coûts 51
1.2.1.7. L'adhésion au mobile banking 54
1.2.1.8. Services financiers de proximité : 55
1.2.1.9. Capacité personnelle de l'utilisateur du
M-banking : 56
Section II : Vérification des hypothèses de
recherche et recommandations 57
2.1. Tests d'hypothèses 57
2.1.1. Test de l'Hypothèse 1 57
2.1.2. Test de l'hypothèse 2 : 58
2.1.3. Test de l'hypothèse 3 59
2.2. Nos recommandations 60
2.2.1. Recommandations liées à l'hypothèse 1
: 60

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2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
2.2.2. Recommandations liées à l'hypothèse
2: 61
2.2.3. Recommandations liées à l'hypothèse 3
: 62
2.3. Difficultés rencontrées et limites de
l'étude : 64
2.3.1. Difficultés rencontrées : 64
2.3.2. Les limites de l'étude : 64
Conclusion 65
Bibliographie 66
Sitographie : 69
ANNEXE : I
Annexe 1 : Guide d'entretien I
Annexe 2 : Questionnaire : II
Annexe 3 : Tableaux des résultats de l'enquête :
V
Annexe 4 : Plate-forme mobile banking X
Annexe 5 : Figures X
Annexe 6 : Les différents scénarios d'architecture
mobile banking XI
Annexe 7 : Triangulation méthodique XIII

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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
ANNEXE :
Annexe 1 : Guide d'entretien
Guide d'entretien sur le mobile banking :
Nom :
Prénom :
Fonction :
Entreprise :
Questions :
Selon vous, comment le mobile banking peut influencer le niveau
de bancarisation ?
Réponse :

Quelles sont les perspectives du mobile banking et vos
recommandations ?
Réponse : Perspectives :
Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
2009-2011
Vos recommandations :
Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Annexe 2 : Questionnaire :

Ce questionnaire s'inscrit dans le cadre d'une étude pour
la rédaction de mémoire portant sur le thème suivant : La
contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation
au Sénégal : cas du mobile banking/Payement. Toutefois, il
convient de vous dire que les données recueillies dans cette
étude sont confidentielles.
Veuillez cochez la ou les réponse(s) correspondante(s)
:
Etes-vous abonnés de téléphonie mobile ?
Oui :
Non :
Si oui, parmi ces opérateurs de
téléphonie mobile, le(s)quel(s) vous êtes abonnés
?
Orange/Sonatel
Tigo/SentelMillicom
Expresso/Sudantel
Aucun de ces opérateurs
Avez-vous un compte bancaire ?
Oui :
Non :
Si oui, quel type de compte ?
Compte d'épargne :
Compte courant :
Compte de microfinance:
Connaissez- vous le mobile banking ou mobile payement
?
Oui :
Non :
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Avez-vous un compte mobile banking/payement ?
Oui : Non :
Si oui, quel(s) compte(s) ?
Orange money
Yoban'tel . . Money cash chez ACEP..... .
WARI/Call money de la poste/finance Autres
Pour chacun de ces services, cochez selon vous,
l'établissement qui applique les tarifs les moins chers :
Dépôt/retrait :
|
Banque
|
ou
|
Opérateur
|
Transfert d'argent :
|
Banque
|
ou
|
Opérateur
|
Frais de tenue de compte :
|
Banque
|
ou
|
Opérateur
|
Etes-vous prêts (es) à faire vos
opérations bancaires à partir de votre
téléphone
portable ?
Oui : Pourquoi ?
Non : Pourquoi ?
Quelle est votre localité de résidence
?
Pikine, parccelles Assainies, Guédiawaye
Commune de Dakar
Rufisque
Autres régions
Savez-vous lire un SMS ?
Oui :
Non :
Quelle(s) banque(s) avez-vous accès dans votre
localité ?
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau
de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Sexe :
Homme :
Femme :
Tranche d'âge :
15 à 25 ans
26 à 35 ans
36 à 45 ans
46 à 55 ans
Plus de 55 ans
Profession :
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Annexe 3 : Tableaux des résultats de
l'enquête : Tableau A : récapitulatif des résultats de
l'enquête
|
Non-
réponses
|
citée en n° 1
|
Modalité
citée en n° 2
|
Modalité
la moins citée
|
Taux de pénétration du mobile
|
0
|
|
|
|
|
|
Orange/Sonatel : 195
|
|
|
|
|
Modal ité
|
|
|
|
|
|
Compte d'épargne : 55
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Oui : 200
|
|
Non : 5
|
Parc d'abonnés des opérateurs
|
5
112
|
Orange money/Sonatel : 93 W@ri/Call
|
Tigo/Sentel Millic im : 55
|
aucun de ces opérateurs : 0
|
Taux de pénétration servi ces fi
nanciers
|
0
|
Oui : 147
Je ne sais pas : 137
|
|
Non : 58
|
Type de compte
|
55
|
Compte courant : 108
Je ne sais pas : 145
|
|
Compte microfiance : 9
|
Notoriété du mobile banking
|
0
|
Oui : 125
Je ne sais pas : 153
|
|
Non : 80
|
Taux de pénétration du mobile banking
|
0
|
Non : 110
|
|
Oui : 95
|
Parc d'abonnés opérateurs de
M-banking
|
0
|
Commune de Dakar : 118 Pkine,Parcelles
|
money de la Pos te/Finances : 6
|
Money Cash/ACEP : 0
|
Perception dezs coûts M-banking
|
0
|
|
Opérateurs de tél éphonie mobile
: 36
|
Banques : 32
|
Perception des coûts M-banking
|
1
|
|
Opérateurs de tél éphonie mobile
: 39
|
Banques : 20
|
Perception des coûts M-banking
|
0
|
|
Opérateurs de tél éphonie mobile
: 41
|
Banques : 11
|
Adhésion au mobile banking
|
0
|
Oui : 129
|
|
Non : 76
Non : 4
|
Répartition géographique
assainies,Guédiawaye : 62
Services financiers de proxi mité
0
Aucune : 83
Plusieurs : 82
Genre
0
Homme : 122
Tableau B : taux de pénétration de la
téléphonie mobile
Tranche d'âge
0
[15-25[ : 92
Niveau d'instruction
0
Oui : 201
Taux de pénétration du
mobile
|
[25-35[ : 83
Nb. cit.
|
[45-55[ : 6
Fréq.
|
Oui
|
200
|
97,6%
|
Non
|
5
|
2,4%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Tableau C : Parc d'abonnés des opérateurs
de téléphonie
Parc d'abonnés des
opérateurs
|
Nb_ cit_
|
Fréq_
|
Non réponse
|
5
|
2,4%
|
Orange/Sonatel
|
195
|
95,1%
|
Tigo/Sentel Millicim
|
55
|
26,8%
|
|
53
|
25,9%
|
aucun de ces opérateurs
|
0
|
0,0%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
|
Tableau D : Pénétration des services
financiers
Express o/Sudatel
Taux de pénétration services
financiers
|
Nb. cit.
|
Fréq.
|
Oui
|
147
|
71,7%
|
Non
|
58
|
28,3%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
Tableau E : Type de compte
Type de compt
|
Nb. cit.
|
Fréq.
|
Non répons e
|
55
|
26,8
|
Com pte d'épargne
|
55
|
26,8%
|
Com pte courant
|
108
|
52,7
|
|
|
4,4%
|
TOTAL OBS.
|
2 05
|
|
Com pte microfiance
Tableau F : Notoriété M-banking
Notoriété du mobile
banking
|
Nb_ cit_
125
|
Fréq_
|
Oui
|
|
61,0%
|
Non
|
80
|
39,0%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
Tableau G : Pénétration M-banking au
Sénégal :
Taux de pénétration du mobile
banking
|
Nb. cit.
|
Fréq.
|
Oui
|
95
|
46,3%
|
Non
|
110
|
53,7%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
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2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Tableau H : Parc d'abonnés M-banking :
Parc d'abonnés opérateurs de
M-banking
|
Nb_ cit_
|
Fréq_
|
Non réponse
|
112
|
54,6%
|
Orange m oney/Sonatel
|
93
|
45,4%
|
Yoban'tel/SGBS
|
2
|
1,0%
|
Money Cash/ACEP
|
0
|
0,0%
|
W@ri/Call money de la Poste/Finances
|
6
|
2,9%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
|
Tableau I : Perception des coûts 1
Perception des coûts
M-banking1
|
Nb_ cit_
|
Fréq_
|
Banques
|
32
|
15,6%
|
Opérateurs de téléphonie
mobile
|
36
|
17,6%
|
Je ne sais pas
|
137
|
66,8%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
Tableau J : Perception des coûts 2 :
Perception des coûts
M-banking
|
Nb_ cit_
|
Fréq_
|
Non réponse
|
1
|
0,5%
|
Banques
|
20
|
9,8%
|
Opérateurs de téléphonie m
obile
|
39
|
19,0%
|
Je ne sais pas
|
145
|
70,7%
|
TOTAL OBS_
|
205
|
100%
|
Tableau K : Perception des coûts 3
Perception des coûts
M-banking
|
Nb_ cit_
|
Fréq_
|
Banques
|
11
|
5,4%
|
Opérateurs de téléphonie
mobile
|
41
|
20,0%
|
Je ne sais pas
|
153
|
74,6%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
Tableau L : Adhésion au M-banking
Adhésion au mobile banking
|
Nb_ cit_
|
Fréq_
|
Oui
|
129
|
62,9%
|
Non
|
76
|
37,1%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Tableau M : motifs de l'adhésion ou de
refus
Valeurs
|
|
C'est plus rapide/moins cher
|
55,1%
|
Pas confiance
|
27,3%
|
Acheter de cridit en ligne
|
6,8%
|
Je préfère aller à la banque
|
5,9%
|
|
3,4%
|
Acheter du crédit en ligne
|
0,5%
|
Je sais pas com ment ça marche
|
0,5%
|
Plus rapide/m oins cher
|
0,5%
|
TOTAL
|
100%
|
Tableau N : localité de
résidence
Répartition
géographique
|
Nb_ cit_
|
Fréq_
|
Pikine,Parcelles assainies,Guédiawa
|
62
|
30,2%
|
Je ne sais pas comm ent ça march Com mune
de Dakar
|
118
|
57,6%
|
Rufisque
|
4
|
2,0%
|
Autres régions
|
21
|
10,2%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
Tableau O : répartition « autres
régions »
Valeurs
|
Nb. cit.
|
Thiès
|
42,9%
|
Kaolack
|
23,8%
|
Fatick
|
19,0
|
Ziguinchor
|
14,3%
|
TOTAL
|
100%
|
Tableau P : Services financiers de
proximité
Services financiers de
proximité
|
Nb_ cit_
|
Fréq_
|
Une
|
40
|
19,5%
|
Plusieurs
|
82
|
40,0%
|
Aucune
|
83
|
40,5%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Tableau Q : Genre
Genre
|
Nb_ cit_
|
Fréq_
|
Homme
Femme
|
122
|
59,5%
|
|
83
|
40,5%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
Tableau R : Tranche d'âge :
Tranche d'âge
|
Nb_ cit_
|
Fréq_
|
[15-25[
|
92
|
44,9%
|
[25-35[
|
83
|
40,5%
|
[35-45[
|
11
|
5,4%
|
[45-55[
|
6
|
2,9%
|
plus de 55 ans
|
13
|
6,3%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
Tableau S : capacité d'utilisation M-banking
:
Capacité d'utilisation
|
Nb_ cit_
201
|
Fréq_
|
Oui
|
|
98,0%
|
Non
|
4
|
2,0%
|
TOTAL OBS.
|
205
|
100%
|
Tableau T : Catégorie professionnelle
:
Valeurs
|
Nb. cit.
|
Etudiant
|
47,6%
|
Ouvrier
|
18,8
|
Com merçant
|
1 1,0%
|
Cadre m oyen
|
9,9%
|
Enseignant
|
7,9%
|
Cadre
|
4,2%
|
Cadres
|
0,5%
|
TOTAL
|
100%
|
Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
2009-2011
Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
2009-2011
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Annexe 4 : Plate-forme mobile banking

Annexe 5 : Figures
Figure A : Les acteurs du Mobile banking

Banques de second rang
Les
facturiers/c ommerçants
Acteurs du mobile banking
Opérateurs de téléphonie mobile
Les
régulateurs
-BCEAO -ARTP
Abonnés
Source : auteur
Contribution des TIC à l'amélioration du niveau
de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Annexe 6 : Les différents scénarios
d'architecture mobile banking Figure B : L'architecture du Mobile Banking,
Cabinet HORUS47

Source : Cabinet HORUS
Dans le scénario1, le Cabinet préconise
l'utilisation de la plateforme Orange Money qui sera considérée
comme le HUB des différents opérateurs. C'est une solution qui
est moins coûteuse, vu que la plateforme est déjà
disponible. Elle peut être profitable aux autres opérateurs
mobiles bien qu'ils peuvent penser que l'utilisation de la plateforme Orange
Money est un avantage concurrentiel pour la SONATEL.
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Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de
bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
Figure C : L'architecture du Mobile Banking, Cabinet
HORUS48

Source : Cabinet HORUS
Pour le scénario 2, HORUS prône une nouvelle
plateforme qui sera gérée à son niveau et qui sera
connectée aux opérateurs. Ainsi, tous les opérateurs vont
tirer profit de cette plateforme. Cependant, cette plateforme va engendrer des
investissements et des coûts de maintenance et de gestion qui seront pris
en charge par les opérateurs eux-mêmes. Ce qui est plus avantageux
pour HORUS que dans le premier scénario, car cela va lui permettre de
générer des bénéfices.
Par ailleurs, l'Etat du Sénégal en partenariat avec
son bailleur allemand KWF n'a pas encore opté pour un de ces
scénarios. Les parties prenantes sont toujours en négociation.
plus sophistiqués que le téléphone.
Lorsque le mobile banking est utilisé pour effectuer des
transferts en espèces, des dépôts ou des retraits,
l'opération d'encaissement ou de décaissement physique est
réalisée auprès d'un agent de proximité
agréé par le dispositif. La
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bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking
validation et le suivi de l'opération physique est
réalisée grâce au téléphone portable ou
à un autre type de connexion en fonction des équipements
contextes. Ces agents peuvent être des guichets de banques, de SFD, de la
poste, des commerçants, etc.
La constitution et l'animation d'un réseau d'agents sont
au coeur des dispositifs de mobile banking.
Annexe 7 : Triangulation méthodique
Le questionnaire


La recherche documentaire L'entretien
d'expert
Source : L'auteur
Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion
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