b. Organisation du mémoire :
Dans un premier lieu, une représentation du contexte
général de la recehrche mettant en relief les
spécificités communes des deux places publiques à savoir,
leur situation, leur forme et leur programme.
Ensuite, dans une première partie nous
prétendons répondre aux questions se rapportant aux formes de
pratiques et d'usages qui existent dans la place publique, notamment si
l'urbanité se présente de même dans les deux places. Et si
ces formes sont régies par les fonctions usuelles de la place ou de la
présence de nouvelles pratiques greffées.
Il sera évoqué à ce niveau l'usage de la
place publique en tant que lieu ouvert et accessible à tous à
partir de l'analyse du vécu de chaque place, notamment les pratiques
usuelles et occasionnelles ainsi que le produit social tel que l'appropriation
de l'espace et la territorialité. Nous vérifions aussi la
représentation de ces espaces chez les individus et leur perception du
lieu.
Seront à ce niveau utilisées comme technique
d'investigation : le questionnaire, l'entretien, les cartes mentales et les
observations in situ.
Dans une deuxième partie, sera menée une
réflexion sur la contribution de l'objet spatial sur les pratiques
dégagées dans les deux places. Cela à travers la
détermination de la logique de conception des deux places à
savoir les formes, les textures, l'environnement, les éléments
repérables....A ce niveau sera expliquée l'action de la
morphologie sur les pratiques à partir de l'analyse de la composante
formelle et les spécificités d'ambiance qui peuvent faire
différence entre les deux places et varier la mesure de
l'urbanité.
A cette réflexion s'ajoute la recherche sur la
perception et l'image du lieu, permettant de traduire la manière dont
l'individu peut appréhender l'espace. Sera proposée en ce sens
une analyse qui se rapporte à la psychologie de l'espace et à la
perception du lieu, qui se prétend expliquer que l'espace est
principalement appréhendé par la vue. Tout en considérant
que l'observateur se déplace et que chacun a son idéologie propre
seront introduites quelques
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notions de visibilité et d'accessibilté
permettant de comprendre mieux la question de la recherche.
Et pour terminer, je conclus ce mémoire en rappelant
les principaux resultats obtenus montrant le rapport entre la forme et l'usage
et en détaillant quelques voies possibles daméliorer
l'appréciation de nos places publiques.
c. Techniques utilisées :
? Les techniques utilisées pour
déterminer le vécu des deux place :
Entretien et entonnoir exploratoire
:
Souvent utilisée, cette technique commence par des
entretiens qualitatifs larges et ouverts, afin de recueillir un maximum
d'informations générales à partir d'un guide d'entretien
(voir annexe). Elle se prolonge ensuite au moyen d'un questionnaire ; à
partir des analyses de contenu réalisées, seront
repérés les points à détailler ou à
approfondir.
Le questionnaire :
Le questionnaire est beaucoup plus fermé, plus
restreint d'usage, il permet le codage et une réponse plus
ciblée, et alors de quantifier et de hiérarchiser tout ce qui n'a
pas été fait avec la méthode de l'entretien et en
particulier ce qui a été abordé du symbolique.
Le questionnaire est effectué en situation, avec un
échantillon de 30 individus dans chaque place, et dont les questions
portent sur :
- L'identification des usagers
- Leur motif d'usage de l'espace
- La description de l'autre, du lieu et des pratiques à
partir de l'expérience de chacun
La carte mentale :
Il s'agit de décrire la représentation
intellectuelle mémorisée ou imaginée par l'individu d'un
objet physique de chaque place. C'est une forme de recherches empiriques sur
les perceptions et la pratique de l'espace par les individus.
La carte mentale définit par kevin Lynch traite la
représentation symbolique de la ville à partir une
interprétation en terme de repères, de limites,
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des noeuds et des axes de références. C'est le
produit d'une représentation organisée qu'un individu se fait de
son environnement. Elle constitue ainsi une forme de lecture de l'usage d'un
espace et l'adéquation entre la façon dont il est
aménagé et la façon dont il est utilisé.
Deux phases constituent la méthode : au départ,
une question qui porte sur la perception de la place et dont les
réponses seront exprimées par un dessin, est posée aux
individus : "comment vous voyez la place ?"
Le travail est accompagné d'entretiens
réalisés en même temps pour recueillir des informations sur
ce qui est dessiné. Vient ensuite un travail d'interprétation qui
permet de voir comment se restitue sa perception de l'espace et quelle
signification elle en donne par la restitution des limites, des repères
et des territoires.
Observation directe/observation participante
:
L'observation en situation est une technique directe
d'investigation qui sert à observer habituellement un groupe de
façon non directive, en vue de faire un prélèvement
qualitatif pour comprendre des attitudes et des comportements. L'observation
est systématique s'il s'agit d'une description exacte des comportements
et leur prédiction.
L'observation en situation peut prendre plusieurs formes tel
que la forme participante. Une méthode basée sur l'insertion dans
la vie des gens qu'on étudie, tout en cherchant à ne modifier
d'aucune façon la situation. L'observation participante permet en
particulier de vivre la réalité des sujets observés et de
pouvoir comprendre certains mécanismes puisqu'on y participe au
même titre que les acteurs.
L'observation participante consiste à être avec
les gens pour :
Comprendre leur quotidien et voir leur réactions aux
évènements ordinaires
Expérimenter et vivre soi-même les mêmes
évènements
De même, elle consiste à partager le quotidien
des gens pour :
Observer leur utilisation des biens publics
Comprendre les significations émotionelles et
l'identification de ces biens chez eux.
La reconaissance des traces du produit humain dans
l'espace :
Cela consiste à recueillr les informations
codifiées dans l'espace et la lecture des signes tel que les tags, les
graffitis et l'affiche pour ce qu'ils portent de signes d'usage et
d'appropriation de lieu.
Dans les espaces publics le graffiti hip-hop et
l'événement qu'il entraîne constitue une forme
esthétique et structurée socialement en tant que configuration de
présence ici/ maintenant. L'espace devient alors un médiateur
dans « la constitution d'un monde commun et dans l'organisation de
l'action collective. »8
Les marches taguées de la station de Une palissade
de travaux recouverte
métro Saint-Ambroise à Paris de graffiti
à Paris
Le graffiti est employé pour communiquer un message, et
il renferme en soi une identité des usagers et pratiquants des lieux
ainsi de nombreuses raisons expliquent son existence et peut passer à
l'aspect communitaire.
? Techniques utilisées pour l'analyse
formelle et sensible de
l'espace :
Pour ce faire, l'analyse des deux places est basée sur
les méthodes usuelles de représentation. A travers la description
locale des deux espaces sera mise en oeuvre une analyse formelle et
paysagère tout en se basant sur la décomposition de chaque place
par la géométrie descriptive, l'étude des formes et de
leurs effets. Il s'agit ensuite d'une analyse sensible à partir de
l'image pour montrer l'effet sensible du lieu (textures, couleurs, lignes,
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8 : QUERE L. [1995], « L'espace public comme forme et comme
événement », in JOSEPH I. (Textes réunis par),
Prendre place : Espace public et culture dramatique, (Colloque de Cerisy),
Paris : Ed Recherches Plan Urbain, pp.93-110
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lumière...) et l'importance de la visibilité
dans le vécu de la place public. Ainsi sera évoquée la
notion de l'ouverture et de l'accessibilité visuelle.
A travers la perception de l'espace, le travail d'analyse sera
basé sur les variations morphologiques entre les deux places et leurs
effets. Et le fait de faire intervenir le composante visuelle, peut fournir une
indication sur les représentations sensibles de l'espace et ses
pratiques.
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