Place publique: urbanité et morphologie ; étude comparative de deux places( Télécharger le fichier original )par Dorra BOUSSAADA Institut supérieur des technologies de l'environnement de l'urbanisme et du batiment, Tunis - Diplôme national en urbanisme et aménagement 2011 |
Analyse paysagère des deux places publiquesFormes et effets sensibles 64 D'après ce qui a précédé, l'espace est régit du produit social qu'il génère. Cependant « Il y a des rapports entre la production des choses et celle de l'espace. L'espace n'est pas un objet scientifique détourné par l'idéologie...C'est une représentation littéralement peuplée d'idéologie».17 Objectif : Expliquer la différence du niveau de perception et par conséquent l'usage, entre les deux places publiques Menzah6 et Menzah9 à travers une analyse sensible de la composante physique et de l'organisation de l'espace. Dans ce contexte, nous suivons dans cette partie une forme d'analyse morphologique de nature performantielle plûtot que physique, où nous entendons contraindre le milieu en raison de son influence sur l'usage, notammant l'appropriation de la part des citadins. Il s'agit de mettre en jeu quelques topologies en relation avec la psychologie de l'usage de l'espace et « se fonde ainsi, sur une analyse phénoménologique de la perception, une série de propriétés subjectives mais objectivables, car elles sont attachées au grand nombre des êtres et liées à la topologie propre de ces lieux. En fait, on peut dire qu'il y a là une convergence avec la notion de pouvoir des lieux (Genius loci de Norbert Schultze), pour laquelle nous avons fourni des échelles de profils de polarité»...18 Dans ce contexte, l'espace est le résultat d'organisation de plusieurs composantes qui transparaissent dans leurs formes et les images qu'elles nous laissent. Dans cette perspective, nous tentons d'élaborer les conséquences de nos propres hypothèses à travers une démarche exploratoire (voir fig.36) qui évoque le rôle de l'interface visuelle au niveau de cette approche sensible. Toutefois, nous mettons en évidence le premier lien qu'entreprend l'individu avec l'espace et qui est d'ordre visuel. Ce que nous voyons est conditionné tout d'abord du milieu : lumière, lisibilité des formes, obstacles visuels... 17 : http://biblio.recherche-action.fr/document.php?id=427 , Article : L'art d'intervenir dans l'espace public, LEFEBVRE H. [2000], Espace et politique : Le droit à la ville II, Paris : Anthropos, (ethnosociologie). 18 : Autobiographie d'Abraham Moles.- Le cursus scientifique d'Abraham Moles 65 Figure 71:schéma de principe A partir de l'approche biologique, l'oeil humain est un recevant et transformateur en informations intelligibles, de la lumière. Cette sensilbilité à la lumière diffusée par les surfaces visibles est fonction d'organisation spatiale des objets, mais aussi de quelques formants et qualifiants du réseau optique tel que la structure de l'espace (texture/couleur/mouvement...). De même, Gibson introduit le terme « offrande », désignant tous ce qu'offre un objet à celui qui le perçoit. Cette notion met en évidence les caractéristiques de l'objet (l'angle de vue, la distance, la superposition des plans, les obstacles visuels...) beaucoup plus que de l'oeil. Toutefois nous ademettons que cette perception de l'espace reste tributaire d'autres filtres personels culturels et sociaux directement dictés du vécu de l'observateur qui viennent se supeposer sur les formes et les composantes du paysage pour donner une multitude de perception de l'espace de la place. Volontairement nous décomposons artificiellement le processus perceptuel afin de mieux l'analyser et cerner les apports de chaque filtre et de chaque stimilu séparémant. Les résultats de cette phase d'analyse seront cofrontés aux resultats de la représentation mentale des deux places relévés de l'expérience réelle des usagers de la place afin de répondre au objectif arrétês en amont de cette étude. 66 Par conséquent, la place publique n'est pas seulement un objet d'usage ou un support d'activités, ses propriétés se constituent lors de l'expérience et de l'interaction avec l'individu. Ainsi son caractère public et de partage est rendu sensible à partir de la perception. Toutefois, les composantes de la place publique (organisation et propriété d'ambiance) définissent un état sensible voire sensoriel à partir duquel se définissent les pratiques. Ceci rend impératif de passer tout d'abord par l'analyse de la composition formelle des deux places et de leurs composantes avant d'aborder la dimension sensible. |
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