I.3.5. L'apport des infrastructures marchandes dans les
conditions de vie des populations
L'aménagement d'un marché permet de faire sa
promotion car on passe d'une gestion artisanale à une gestion moderne et
professionnelle. C'est le cas pour les marchés réalisés en
collaboration avec le FICOD-B. Le nombre de commerçants s'est accru et
les clients trouvent généralement tout ce dont ils ont besoin. Le
marché de Bilanga-Yanga, qui était un marché local, a pris
une envergure régionale avec des commerçants forains qui viennent
de « tous les villages environnants, de Pouytenga
»96 et d'autres provinces voisines à celle de la
Gnagna. Le marché de Namounou connaît également cette
même affluence grâce à la venue des forains de toute la
province de la Tapoa et même des pays voisins comme le Niger et le
Bénin.
En matière d'occupation de l'espace, les comités
de gestion sont ravis car pratiquement toutes les zones aménagées
sont utilisées par les commerçants, surtout les
boutiques.97 Le problème de l'occupation se situe au niveau
des stands réservés aux femmes. Pratiquement sur tous les
marchés où nous sommes passé, nous avons constaté
que les places réservées aux femmes n'accueillent pas assez de
monde. Elles préfèrent encore s'installer de manière
anarchique sous des hangars qui ne respectent aucune mesure de
sécurité. Au niveau du marché à bétail de
Manni (province de la Gnagna), le problème de l'occupation des places
des femmes se pose. Sur la trentaine de box qu'elles ont exigés,
seulement deux (2) sont utilisés. Au marché de Namounou (province
de la Tapoa), les femmes ont souligné un problème de conception
qui a été, par la suite, réglé. Mais malgré
cette amélioration, elles ont continué à refuser de
s'installer dans leurs stands.
96 LANKOANDE Amado, tailleur au marché de
Bilanga-Yanga, le mardi 17 juillet 2007.
97 NIKIEMA Bouréima, Président du COGES
du marché de Gayéri, le mercredi 03 octobre 2007.
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Photo 33: places réservées aux femmes et
non occupées au marché de Namounou (province de la
Tapoa)
Un autre motif de satisfaction dans l'aménagement des
marchés réside dans les mesures de sécurité pour
les commerçants locaux qui peuvent garder leurs produits sur place. Il y
a aussi les conditions d'hygiène qui sont respectées en
période hivernale car avant l'aménagement, les marchés
devenaient de véritables mares. Les commerçants exercent donc
dans de meilleures conditions sanitaires.
La gestion professionnelle des marchés permet de
générer des recettes importantes pour les communes. En effet,
pour les huit (8) premiers mois de l'année 2007, le percepteur pour le
compte du marché de Namounou a enregistré une recette de 1 219
000 F CFA.98 Le marché de Bilanga-Yanga n'était pas
encore géré par la commune au moment où nous avions nos
informations mais selon un des membres de la CVGT, les recettes varient entre
65 000 et 100 000 F CFA par mois selon les périodes.99 Pour
des communes rurales, ces recettes sont très importantes car elles
permettent de renforcer leurs capacités financières. La faille au
niveau des recettes est qu'il n'y a pas encore de contrats entre les
commerçants et les gérants. Il devient alors difficile de
poursuivre ceux qui ne sont pas à jour.
98 ZOUMA Mamadou, percepteur au Trésor de
Diapaga, le jeudi 15 novembre 2007.
99 TABOUDOU Kader, membre de la CVGT de Bilanga-Yanga,
le jeudi 04 octobre 2007.
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De manière générale, les populations
bénéficiaires sont satisfaites des marchés
cofinancés par le FICOD-B. Elles « y trouvent leur compte et
souhaitent même que ces marchés soient agrandis pour qu'il y ait
encore plus de commerçants. »100
Les comités de gestion sont très actifs et
contribuent efficacement à la bonne organisation des différentes
infrastructures.
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