6.2 Rapports conflictuels entre agents de santé
et usagers
Parmi les difficultés entre agents de santé et
usagers notons d'abord le non-respect des Rendez-vous allant d'un à
trois mois permettant de vérifier l'état de santé du
malade à travers une fiche personnelle de suivi. Ensuite, au cours du
prélèvement sanguin les infirmiers(ères) ont du mal
à trouver les veines des enfants malades ; ce qui les oblige à
tenter plusieurs fois avant de retrouver la veine. Cette situation embarrasse
le parent face aux comportements des infirmiers(ères). C'est pourquoi
H.I mère d'un drépanocytaire s'exprime en ces termes «
Hey loctorra (infirmière) fais doucement, tu ne vois pas qu'il a assez
souffert comme ça ». L'infirmière répliqua quant
à elle : « S.v.p. madame, je sais faire mon travail ce n'est
pas à vous de me l'apprendre ok, vous voulez que votre enfant retrouve
la santé donc arrêtez de me déranger... ».
En dehors de ces problèmes cités il existe
d'autres relatifs à l'ordre de préséance des consultations
et à l'absentéisme des certains agents de santé. Pour ce
faire, nous avons également été témoin d'une
scène où une enquêtée affirmait: « Madame
l'infirmière, haba !!!, moi j'étais ici depuis 6h du matin, je ne
suis pas d'accord que quelqu'un passe avant moi, mon enfant est aussi malade
sinon je ne serai pas ici hein ». Ceci un des problèmes auquel
est confronté le personnel soignant ; parce que les usagers ignorent
totalement que les urgences passent avant les autres cas.
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Par rapport à l'absentéisme du personnel,
beaucoup de malades ou parents de malades drépanocytaires pensent que la
majorité des agents soignants ne sont pas totalement disponibles pour
s'occuper de leurs patients. Ceci est illustré ici par des propos des
enquêtés notamment Z.I : « Nous avons fait deux
déplacements sans pouvoir rencontrer le médecin sous
prétexte qu'il était en déplacement, puisque ce
n'était que pour des visites de contrôle et que mon enfant ne se
plaignait même pas alors nous avons fait plus d'une année sans
revenir ».
H.G quant à elle : « Je suis venue à
ce centre 4 fois sans pouvoir rencontrer son directeur et j'étais
obligé d'aller à l'hôpital national ; là-bas aussi
j'ai pas été très satisfaite à cause de la lenteur
dans le traitement de mon enfant... ».
Le refus d'accepter la prise en charge sanitaire au niveau du
centre favorise un climat de mécontentement des usagers. C'est pourquoi
F.G s'exprime en ces termes : « Walahi moi je souffre
énormément, j'ai 4 enfants drépanocytaires qui sont SS,
deux(2) sont décédés et je n'ai pas assez de moyens pour
leur P.E.C, surtout que ma prise en charge médicale n'est pas prise en
compte au niveau du centre... ». Cette prise en charge sanitaire est
plus que nécessaire pour les parents qui l'a possèdent surtout
que le traitement est très coûteux. Cet état de fait est de
nature à décourager les parents fréquentant le centre.
Ainsi, les parents du fait de leur manque d'instruction ne
reviennent pas chercher les résultats d'examen de
l'électrophorèse de l'hémoglobine et c'est seulement avec
ces résultats que le médecin peut confirmer que le malade est
atteint de telle ou telle forme de drépanocytose.
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