INTRODUCTION
Dans l'exercice de ses fonctions, la banque multinationale
est soumise à un certain nombre de réglementations. Elle doit non
seulement respecter les lois bancaires de son pays d'origine, mais elle a
aussi l'obligation de se conformer à la législation suisse. En
dehors de la réglementation, les banques étrangères
doivent aussi respecter des impératifs économiques, financiers et
politiques, et exploiter au mieux les opportunités présentes sur
le marché suisse. Pour elles, cela dépend de la façon dont
l'établissement bancaire est installé.
Dans la première section nous ferons un bref
aperçu de la place financière suisse et tenterons de comprendre
pourquoi les banques étrangères sont si nombreuses dans ce pays.
Nous définirons dans la deuxième section les différentes
formes d'implantation étrangères en suisse et leur
stratégie. Ensuite, nous verrons à quelles barrières
à l'entrée ces banques se heurtent avant de s'implanter sur le
marché suisse et enfin comment ces barrières peuvent être
améliorées pour diminuer la concurrence étrangère
faite aux grandes banques suisses.
REVUE DE LITTERATURE
L'ENVIRONNEMENT REGLEMENTAIRE
Selon Meier et Schier (2005, p.47),
« l'activité bancaire est
ultraréglementée : s'il existe une certaine
uniformité en terme de contenu et d'exigence dans les grands pays
industrialisés, il en est tout autrement dans les pays émergents
qui sont pourtant aujourd'hui des lieux d'implantation potentiel ».
L'impact de la représentation bancaire sur le choix de la forme de
représentation semble presque évident dès lors qu'elle
détermine les conditions d'exercices de l'activité bancaire.
Dalen et Olsen (2003), Calzolari et Loranth (2005) et Harr et
Ronde (2005) indiquent que d'un point de pue réglementaire, il existe
une différence significative entre la succursale et la filiale. En
effet, pour l'établissement d'une succursale, la banque mère doit
se conformer à la réglementation du pays d'origine tandis que
pour la filiale, qu'elle soit une création ou l'acquisition d'une autre
banque locale, c'est la réglementation suisse qui s'applique. Dans le
cadre de notre recherche, nous considérons que l'environnement
réglementaire suisse se caractérise par des formalités
administratives (barrières à l'entrée) dont
l'accomplissement constitue un préalable à tout exercice de
fonction pour une banque étrangère.
Hypothèse 1 : Les
barrières à l'entrée des banques étrangères
en suisse ont un impact sur les formes d'implantation.
Cerutti et al. (2005) indiquent que les restrictions
imposées aux banques multinationales, aussi bien par le pays d'origine
qu'en Suisse, affectent négativement et significativement le choix de la
forme d'implantation de la banque. Ainsi, les barrières à
l'entrée ont un effet négatif (même s'il est beaucoup moins
significatif) sur l'établissement des succursales. Ce qui implique que
les restrictions sur les succursales n'incitent pas les banques à
adopter cette forme organisationnelle. Ce résultat s'explique par le
fait que la succursale étant souvent une « de novo
banque », pour contourner ces barrières, les banques
étrangères s'implantent dans « le pays
d'accueil » par le biais de filiales en rachetant des banques
locales. (C'est moins le cas en suisse). Cependant, les auteurs expliquent que
« les restrictions appliquées à l'activité
bancaire semblent sans impact significatif sur la forme de
représentation des banques étrangères, ce qui n'est pas
surprenant puisque, la plupart du temps, les mesures restrictives s'appliquent
à la fois aux banques domestiques et à leurs homologues
étrangères ».
|