III-III- les impacts de la
gestion paysanne
III-III-1- sur les
ressources hydriques
- Les eaux de surfaces
Le paysan a tendance, vu le manque de terre et les
déficits pluviométriques répétés à
étendre sa culture vers les zones inondables qui conservent
l'humidité plus longtemps que les zones continentales. Cette propension
à cultiver les zones inondables, qui sont aussi continentales, contribue
à ensabler les mares. La pratique est aujourd'hui interdite par la
convention locale qui trace une zone de 100m autour des grandes mares où
il est interdit d'effectuer des défrichements, de cultiver ou de camper.
Le non-respect coûte 1000 F CFA au contrevenant par mètre
carré occupé et 5000 F CFA par borne enlevée. Convention
Locale, Septembre (2004).
- Les eaux souterraines
Le paysan les atteint par les puits. Il n'est pas
outillé pour influer sur la qualité de l'eau ni sur celle de la
nappe phréatique, donc la gestion paysanne n'a pas d'impact sur la nappe
phréatique sauf si par l'utilisation des produits phytosanitaires et des
engrais pollue cette nappe.
Dans beaucoup de villages la nappe est à des
profondeurs telles que les paysans ne peuvent plus forer des puits et doivent
bénéficier de bornes fontaines alimentées à partir
des forages les plus proches.
III-III-2- sur les
sols
Les stratégies paysannes de restauration ou de
conservation des sols sont devenues avec la jachère marginale.
On assiste aujourd'hui à la réduction de la
durée de la jachère et à sa disparition progressive dans
les schémas d'aménagement du paysage africain. En effet, laisser
une terre en friche plus de deux ans n'a plus aucun avantage écologique
ou socio-économique. On peut en dire autant de rotation des cultures qui
incluait la jachère. Ce système avec la monoculture de l'arachide
où l'extension des surfaces qui lui sont consacrées a tendance
à disparaître au profit des nouveaux défrichements dans un
contexte de renchérissement de l'engrais organique.
La fertilisation organique présente plus d'avantage.
La pratique entretient la fertilité et surtout les
rendements dans un contexte d'une plus grande mobilité du bétail
pour la recherche du fourrage et pour fuir le vol, cette pratique connaît
des difficultés et se limite actuellement aux champs de case
consacrés au mil souna.
Les champs éloignés ne sont plus entretenus que
par la présence des essences fertilisantes comme Acacia albida
et le couvert herbacé qu'on laisse se désagréger sur
place.
Les feux de brousse et le vieillissement des grands arbres
doivent inciter à des stratégies novatrices pour maintenir la
fertilité du sol et lutter contre toutes les formes d'érosion.
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