III-II- L'élevage :
L'élevage Occupe une place importante dans la
Communauté Rurale de Ndiaffate où tout le monde est
éleveur (enquête focus groupe) Il représente en effet, la
seconde activité économique après l'agriculture. Source de
revenus importants, l'élevage joue un rôle fondamental aussi bien
sur le plan économique que sur le plan socio- culturel.
Les espèces rencontrées sont les bovins, les
ovins, les caprins, les équins, les asins, avec une forte
prédominance des petits ruminants. Il est de type contemplatif et
extensif (PLD 2007). Il s'agit dans cette partie de présenter le
système pastoral et ensuite les problèmes de l'activité
dans la Communauté Rurale.
Questions posées
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% réponses
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1-qui sont chez vous les éleveurs?
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Tous 100%
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2- les espèces élevées?
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Bovins, ovins, caprins, volaille
100%
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3 - quelles sont les structures d'encadrement?
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Pas de structures 100%
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4-comment est nourrit-on le bétail
élevé?
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Pâturage 95%
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Aliment de bétail 5%
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5-comment soigne t- on le bétail?
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Vétérinaire 90%
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Traditionnel 10%
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7-les problèmes de l'élevage
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Le vol 80%
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L'alimentation 20%
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8- y a-t-il des problèmes entre agriculteurs et
éleveurs
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Oui 20%
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Non 80%
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Tableau 9 ; Exploitation des fiches d enquêtes d
l'élevage
Source : enquête focus groupe (2007)
Les Productions Pastorales :
Le sous secteur de l'élevage apporte une contribution
d'environ 7% au PIB. En dépit de son potentiel et du rôle
important qu'il joue sur le plan socio-économique, il n'atteint pas
encore le niveau de performance attendu.
Cette faiblesse se traduit au niveau national par une facture
laitière de plus de 35 milliards de F CFA par an et une production de
viande insuffisante et aléatoire. La consommation per capita est
située à 11 kg de viande et 33 litres de lait et de faibles
revenus pour l'éleveur qui voit s'interposer beaucoup
d'intermédiaires entre lui et le consommateur.
Les productions pastorales sont d'une manière globale
liées aux productions agricoles. Au niveau du territoire communautaire
les finalités de l'élevage sont liées aux zones et sont
principalement : la capitalisation, la production de fumure organique par
parcage, la production de lait et de viande.
Le Système de Production :
Pour comprendre le système de production il faut partir
des civilisations agraires. Celle des sérères fondée sur
la rotation triennale, qui fait se succéder l'arachide, le mil et la
jachère pâturée sur le même champ, le cycle
étant bouclé au bout de trois ans, sur trois champs.
L'organisation vise donc la production agricole avec utilisation de
l'élevage comme facteur de production. Le kad, Acacia albida,
est mis à contribution pour ses possibilités de fertilisation en
hivernage, son cycle végétatif étant inversé Sall
M. et Dubresson A (1978) . La production animale, visant le lait et le commerce
des bêtes sur pieds est un sous système par rapport à celui
de l'agriculture.
Ce sous système de production manque de performance
parce qu'il est de type traditionnel reposant avant tout sur la pâture
naturelle Ba, (1986) cité par Soung, (2005) et sert encore aujourd'hui a
entretenir la société des agro-éleveurs et le prestige
social.
Pour ces finalités le système de production est
dominé par trois techniques dont deux traditionnelles (l'élevage
transhumant et l'élevage sédentaire) et une technique moderne,
l'embouche bovine.
Les techniques traditionnelles sont l'élevage
fondé sur la transhumance et l'élevage sédentaire.
L'élevage transhumant est le fait des Peulhs qui représentent 21%
de la population totale de CR, majoritaires autour de Koutal et dans la zone de
Keur Lansana. Le bétail est maintenu dans les zones mises en
défens pendant la saison sèche et mené au Djolof en
période hivernale pendant laquelle l'espace occupé par les
cultures réduit les zones de parcours.
L'élevage sédentaire des zones
Sérères autour de Thioffior, Ndiaffate Sérére est
fondé sur l'association agriculture-élevage et sert à
fumer les champs par la technique du parcage.
Certains Peulhs, surtout à Koutal, se sont
sédentarisés et ont fait évoluer leur activité en y
introduisant la stabulation avec embouche pour vendre du lait et des
bêtes sur pieds aux populations de Kaolack située à moins
de 5 km.
Koutal qui à l'allure d'un chef lieu de CR est un gros
village dont la prospérité est fondée sur la
possibilité de retenir les vaches laitières dans la concession et
de vendre des produits laitiers toute l'année, mais surtout l'embouche
bovine qui est partagée par la quasi-totalité des habitants du
village. Cette activité apporte des revenus substantiels à ceux
qui la pratiquent. La technique est adoptée aujourd'hui par quelques
éleveurs Sérères, en ce qui concerne l'embouche bovine car
les Sérères continuent à conduire leurs troupeaux à
travers les champs par les petits bergers.
Années
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Bovins
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Equins
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Asins
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Ovins
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Caprins
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1998
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7066
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4391
|
3687
|
20.831
|
10.735
|
2007
|
12984
|
2358
|
1405
|
7094
|
10358
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+ 54,4%
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- 58%
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- 38%
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- 34%
|
-3,5%
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Tableau 9 : évolution de
L'élevage entre 1998 et 2007 CR de Ndiaffate Source :
PLD (2007)
Entre 1998, année du recensement agricole à la
Communauté Rurale de Ndiaffate et 2007, effectué pour les besoins
de l'établissement du PLD 2007, le cheptel, sauf pour les bovins qui ont
augmenté de 54,4% en valeur relative, a vu tous les chiffres baisser :
les Equins de 58%, les Asins de 38%, les ovins de 34%, les caprins de 3,5%.
La baisse des chiffres du bétail s'explique par
l'appauvrissement généralisé des paysans qui vendent
chevaux et ânes et par manque de possibilité de les entretenir, la
paille d'arachide faisant défaut par suite du manque de semences.
Pour les petits ruminants, la baisse s'explique par
l'obligation de la vente pour assurer la soudure dans un contexte de bons
impayés de l'arachide, seule source de revenu monétaire de
beaucoup de paysans.
La situation est alarmante et la pauvreté
réelle. Pourtant la CR dispose d'atouts importants pour
l'élevage.
Les Atouts :
La Communauté Rurale de Ndiaffate est une importante
zone d'élevage qui accueille les grands pasteurs dès la fin des
travaux champêtres. Les pâturages y sont importants et
variés.
Sachant que "la qualité d'un pâturage ne
dépend pas seulement de la biomasse produite en saison des pluies, mais
également de la rareté de la flore et de la présence d'un
couvert arbustif dense et diversifié permettant une alimentation
équilibrée et suffisante tout au long de l'année (paille
de saison sèche et azotée en fin de saison sèche en
particulier) et protégeant le sol contre l'érosion": Ba, (1986)
cité par Soung, (2005), les ressources Fourragères sont
composées d'herbes diversifiées, des strates arbustives et
arborées.
Le PLD a identifié 25 parcours et 06 pâturages
constitués par les 06 aires mises en défens.
La strate herbacée appétée par le
bétail est composée de graminées annuelles (Penicetum
pedicillatum, Schoenefeldia gracilis, Echinochloa colona, Cenchrus
biflorus) et d'espèces pérennes comme Andropogon
gayanus qui restent sous forme végétative toute
l'année.
La strate arbustive et arborée qui offre du fourrage
aérien est formée de Zizyphus mauritiana, Acacia
albida, Pterocarpus erineceus, Ficus sycomorus.
Mais cette strate est fortement dégradée de
sorte qu'elle ne supporte plus une charge de bétail importante.
Parmi les atouts il faut citer l'appui du PAPEL, l'existence
d'un poste vétérinaire à Ndiaffate et de 02 parcs de
vaccination.
Les difficultés de l'élevage et les
perspectives de solution :
Les difficultés rencontrées par le PLD sont de
trois ordres :
La réduction des parcours de bétail et des zones
de pâturage du fait de l'extension des terres de cultures, de la
fréquence des feux de brousse.
La difficulté d'accès a l'eau du fait du
tarissement rapide des mares, de la salinité des eaux et de
l'insuffisance des abreuvoirs.
Le vol du bétail avec une complicité des
populations locales.
Il faut ajouter la pauvreté qui oblige la population
à brader le bétail sans avoir la possibilité de
reconstituer les troupeaux faute de revenus conséquents, de la
difficulté d'alimenter le bétail du fait de la réduction
des pâturages et de la cherté des aliments de bétail.
Pour les solutions à ces problèmes et pour
améliorer les perspectives, le (PLD 2007) insiste sur un certain nombre
de points comme l'accès à l'eau, la lutte contre le vol de
bétail, l'amélioration de la couverture vaccinale.
Mais la faiblesse des propositions du PLD tient au fait que la
modernisation de l'élevage se résume au marquage du
bétail, alors qu'au niveau national on parle de l'insémination
artificiel et du croisement des races pour un meilleur rendement en lait et en
viande, de l'amélioration du marché des produits animaux en
veillant à l'équité qualité /prix.
Il faut aussi reconnaître à l'éleveur et
à l'élevage des droits fonciers, au lieu de le confiner dans les
espaces marginaux très fragiles, d'où ils sortent, créant
des conflits avec les agriculteurs.
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