C- La Conférence de Cancun de 2010
La 16ème Conférence des
Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques s'est déroulée du 28 novembre au 11 décembre
à Cancún au Mexique et s'est achevée sur une note de
satisfaction et d'espoir.
Les 194 pays membres de la convention-cadre
des Nations unies sont parvenus, à l'issue de deux semaines de
négociation, un an après la Conférence de Copenhague,
à plusieurs décisions sur le régime de lutte contre le
changement climatique après 2012.
L'enjeu principal de la conférence
était de faire adopter par la convention-cadre des Nations Unies
l'accord politique de Copenhague et de décider de la suite à
donner au Protocole de Kyoto dont la première période
d'engagement s'achève fin 2012. Il s'agissait de restaurer la confiance
dans le multilatéralisme et de démontrer la capacité du
système des Nations Unies à aboutir à des résultats
concrets. Quels étaient les objectifs de cette Conférence ?
Les objectifs de réduction des
émissions des pays industrialisés pour 2020 sont désormais
inscrits dans le cadre de la Convention climat, et un dispositif pour
enregistrer et vérifier les actions des pays en développement est
mis en place. L'objectif de limiter à long terme l'augmentation de la
température globale à 2°C est également inscrit dans
le cadre de la convention climat, en incluant la possibilité de
renforcer en 2015 cet objectif à 1,5°C.
La nécessité,
fixée par l'accord de Copenhague, d'atteindre le plus vite possible un
pic des émissions est également reprise par le texte, avec
l'engagement des pays à en préciser la date et à
élaborer des stratégies de développement sobres en
carbone. Quels sont les résultats obtenus à l'issue de ce
sommet de Cancun?
A l'issue de cette Conférence, un texte
a été adopté. Ce texte n'était pas contraignant,
mais un accord international visant à limiter le réchauffement
planétaire à moins de 2° C au-dessus des niveaux
préindustriels a été mentionné ; demandant
aux pays riches de réduire leurs émissions de gaz à effet
de serre conformément aux engagements souscrits dans l'Accord de
Copenhague et pour les pays en développement une intention de
réduire leurs émissions. En définitif, on peut retenir
que :
1- L'accord de Copenhague est désormais
intégré à la Convention sur le climat, et plusieurs de ses
recommandations pourront être mises en oeuvre ;
2- Le Fonds vert pour le climat pour soutenir les
projets, les programmes, et les politiques des pays en développement est
créé ainsi que les organes de sa gouvernance ;
3- Un comité pour l'adaptation aux effets du
changement climatique est institué pour guider les actions des pays en
développement ;
4- La mise en place d'un centre de technologie pour le
climat pour développer le savoir-faire sur les nouvelles technologies
vertes dans les pays en voie de développement est acquise;
5- Le mécanisme de lutte contre la
déforestation est lancé.
A en croire le Ministre français
de l'écologie, du développement durable, des transports et du
logement, ce 11 décembre, cette Conférence renforcera la France
dans son engagement et sa détermination à faire de sa politique
climatique et de sa participation à la négociation climatique
mondiale l'une de ses priorités stratégiques. Il a aussi
rappelé que, la France respectera les engagements financiers, pris
à Copenhague, de 412 millions d'euros par an au titre du programme de
financements précoces qui s'échelonnera jusqu'en 2012.
En somme, c'est un pas qui venait
d'être franchi vers l'adoption d'un nouvel Protocole de Kyoto. En effet,
c'était un accord ambitieux qui a été obtenu à la
Conférence de Cancun. Une nouvelle étape de processus de
négociation sur le climat venait d'être franchie. Ce
résultat obtenu à Cancun va permettre d'envisager avec confiance
un accord sur l'engagement dans une deuxième période du Protocole
de Kyoto lors de la Conférence de Durban en 2011. Que peut alors
espérer de Durban en décembre 2011?
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