Chapitre I :
Cadre théorique de l'étude et
démarche méthodologique
5
Ce chapitre montre d'une part, le cadre théorique et la
démarche méthodologique.
I. Cadre théorique de l'étude
Le cadre théorique de l'étude présente la
problématique, les hypothèses, les objectifs et la recherche
documentaire.
I.1 Problématique
Avec l'émergence de nouvelles préoccupations
sociales et environnementales, l'industrie du tourisme est de plus en plus
confrontée à la question de sa comptabilité avec le
développement des communautés locales et de la meilleure gestion
de l'environnement (Pofagi et al, 2000).
Sur le plan mondial, selon l'Organisation Mondial du Tourisme
(OMT, 2000), six cent quatre-vingt dix huit (698) millions d'arrivées
touristiques ont été enregistré, dont vingt quatre (24)
millions pour l'Afrique. Selon les statistiques publiées par l'INSAE en
2000, le Bénin a enregistré cent soixante trois mille (163 000)
arrivées correspondant à une recette de vingt trois (23)
milliards de francs, ce qui fait du tourisme la 2ème
filière porteuse de devise après le coton. Le
développement du secteur touristique est particulièrement
rentable par rapport aux autres secteurs.
Le tourisme malgré ce qu'elle rapporte, ne se
développe pas. Certaines populations d'accueil abandonnent leurs valeurs
traditionnelles et préfèrent adopter celles de l'étranger,
d'où le phénomène d'acculturation qu'on ne saurait
considérer comme une retombée positive (Tchabi, 2004). Par
ailleurs, la fréquentation massive de certains sites par un grand nombre
de touristes peut entraîner des dégradations physiques et la
pollution (Fabre, 1980).
Le tourisme comme secteur économique, gros pourvoyeur
de devise et d'emploi, doit en principe participer à la synergie des
actions pour le
6
développement durable (Agbokou, 1998). Si le tourisme
continuait à se développer sous sa forme classique, quelles en
seraient les conséquences pour le développement durable ? Mais,
le développement effréné du tourisme peut constituer un
risque dangereux s'il n'est pas rendu responsable par une participation accrue
des populations locales et par son intégration à la situation
sociale, culturelle et écologique des peuples, afin de leur permettre
l'accès au marché du tourisme et de jouir pleinement de ses
avantages (Chodaton, 2004).
En effet, réduire la pauvreté grâce au
tourisme durable est, depuis le sommet mondial pour le développement,
une priorité pour le développement et pour l'OMT. S'il est un
domaine qui, en Afrique, est promis à un bel avenir, c'est bien celui de
l'écotourisme. Secteur en pleine expansion, ce produit à forte
valeur ajoutée s'adresse plutôt à une clientèle
aisée. (Jeune Afrique n°6, 2004). L'intérêt
grandissant du public pour l'environnement et les voyages orientés vers
le plein air, couplé avec la croissante insatisfaction envers le
tourisme de masse, a montré à l'industrie du tourisme qu'il y
avait une place pour l'écotourisme (Petrequin, 2003).
L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature
(UICN) définit l'écotourisme comme étant des «
voyages et visites respectueux de l'environnement dans des sites naturels
relativement intacts, motivés par l'observation et l'appréciation
de la nature, qui encouragent la conservation, réduisent au minimum
l'impact des visiteurs et prévoient la participation
socio-économique active de la population locale » (OMT, 2004).
Selon le rapport de stage à Cotonou en décembre 2005 sur «
Ecotourisme et développement durable au Bénin »,
l'écotourisme est une activité transversale qui concerne tous les
domaines socio-économique et plus encore tous les acteurs de la
communauté. Une bonne organisation est donc importante pour le
développement et la réduction de la pauvreté.
7
Malheureusement, son impact socio-économique reste
difficile à quantifier, tout comme sa part dans le tourisme en
général. Comme le note (Lemaistre J-P, 2004) « on ne sait
à quel moment le touriste franchit la frontière et s'inscrit dans
la démarche à la quelle renvoie l'écotourisme ».
Toutefois, de nombreux pays en voie de développement n'en tirent pas
grand avantage, l'essentiel des recettes engendrées par les sites
touristiques bénéficient, dans la majorité des cas, aux
pays industrialisés d'Amériques du Nord, d'Europe et d'Asie. Et
cela pénalise les populations locales en déséquilibrant
l'économie locale par le biais de l'inflation et de la
spéculation foncière (de Villiers, 2004).
Enfin, on peut évoquer le bouleversement sociologique
qu'il occasionne souvent en perturbant l'organisation sociale des
sociétés traditionnelles. Il peut être organisé de
façon à rapporter de revenus et des emplois
supplémentaires en particulier aux communautés rurales en
participant ainsi à la réduction de la pauvreté.
Bien que l'écotourisme soit le segment le plus
dynamique du tourisme, il n'en reste pas moins un marché de niche (OMT,
2002). La clientèle éco-touristique dans le monde est bien en
deçà du potentiel du marché touristique dans son ensemble.
Les destinations qui disposent d'atouts écotouristiques sont de plus en
plus nombreuses, ce qui réduit d'autant le volume de la clientèle
(Defos du Rau, 2004).
L'écotourisme est né de la nécessité
de prendre en compte la dimension écologique et environnementale du
tourisme (Millier, 2008), c'est une forme de tourisme qui implique la visite
des sites naturels intacts, bien conservés.
Des constats énumérés plus haut, il se
dégage quelques questions fondamentales :
8
- Quelles sont alors les conditions pour une durabilité
de l'écotourisme dans le développement local ?
- Quelle est la perception locale de l'écotourisme ?
- Quels sont les effets socio-économiques de
l'écotourisme à Ganvié?
- Les mécanismes de gestion sont-ils suffisamment
opérationnels pour induire et renforcer convenablement les
opportunités pour la réduction de la pauvreté ?
C'est dans le but de répondre à ces questions
que le sujet « Impacts socio-économiques de l'écotourisme
sur la pauvreté à Ganvié » a
été choisi.
Ganvié est retenu, en raison de son site
touristique naturel. Il représente le village lacustre du Sud
Bénin, situé sur le Lac Nokoué au Nord de la
métropole de Cotonou. Ganvié est l'une des plus
importantes citées lacustres d'Afrique. Cette localité du
Bénin, bâtie sur pilotis, n'est pas une citée comme les
autres ; déclaré patrimoine mondial 1992 par l'UNESCO elle est
surnommée la « Venise d'Afrique » et représente
potentialité de développement de l'écotourisme. Toutes ces
potentialités pourront être mises en valeur pour contribuer
essentiellement au développement local et la réduction de la
pauvreté.
I.2 Hypothèses de recherche et objectifs de
l'étude I.2.1 Hypothèses
? Le développement local se traduit par les effets
socio- économiques de l'écotourisme ;
? La mauvaise gestion du potentiel éco touristique est
la cause de la l'accentuation du sous développement de la
localité;
? Les méthodes de gestion rationnelle sont capables de
relever les défis majeurs de l'écotourisme sur
l'environnement.
9
I.2.2 Objectifs
I.2.2.1 Objectif global
Contribuer à une meilleure connaissance des impacts
socio-économiques de l'écotourisme sur la pauvreté
à Ganvié.
I.2.2.2 Objectif spécifiques
De façon spécifique, il s'agit de :
? analyser les impacts socio-économiques de
l'écotourisme sur le développement local;
? identifier les contraintes du développement de
l'écotourisme à Ganvié;
et
? proposer les méthodes de gestion rationnelle des
composantes environnementales pour un écotourisme durable.
I.3 Recherche documentaire I.3.1 Clarification
conceptuelle
La notion d'écotourisme est
définie pour la première fois en 1983 par le mexicain Hector
Céballos-Lascurain, actuel Directeur de la commission
d'écotourisme de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la
Nature). Ce fut d'abord un concept créé pour décrire un
voyage de découverte dans une nature préservée. L'accent
était mis sur l'éducation et la sensibilisation au milieu.
Et pour une définition plus complète,
l'écotourisme ou tourisme vert est un tourisme écologique dont
l'objectif principal est de protéger la nature, ou d'approcher des
espèces particulières (les lions ou les éléphants
au Kenya, par exemple, etc.). L'activité doit comporter une part
d'éducation et
10
d'interprétation, et aider à faire prendre
conscience de la nécessité de préserver le capital naturel
et le capital culturel. L'écotourisme doit avoir de faibles
conséquences environnementales et doit contribuer au bien-être des
populations locales. Le tourisme est l'un des secteurs qui connait le plus fort
taux de développement dans le monde, l'écotourisme
représente un moyen très puissant pour valoriser la
biodiversité.
Impact: C'est l'ensemble des effets d'une
activité humaine (passée, en cours ou en projet) sur son
environnement. L'impact sur l'environnement est une modification
appréciable (bonne ou mauvaise) de la santé et du bien-être
de l'homme (y compris du bien-être des écosystèmes dont
dépend la survie humaine), qui résulte d'un effet sur
l'environnement et qui est lié à la différence entre la
qualité de l'environnement tel qu'il existerait « avec » et
« sans » la même intervention (Munn, 1975).
Ecosystème : C'est un milieu
relativement homogène et stable dans lequel l'ensemble des êtres
vivants entretient des relations alimentaires et territoriales entre
eux-mêmes et avec le milieu (OMT, 2004)
|