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Etude de la chasse villageoise dans l'unité forestière d'aménagement Tala- Tala au nord de la RDC

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par Bertrand Georges Endezoumou
Université de Dschang Cameroun - Ingénieur de conception des eaux, forêts et chasses 2012
  

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4.3- EVALUATION DE L'IMPORTANCE DE LA CHASSE VILLAGEOISE POUR LES POPULATIONS RIVERAINES

4.3.1- Rôle de la chasse pour les populations

La chasse, à travers les produits qui en découlent de son exercice, joue des rôles multiples pour les populations vivant à l'intérieur des massifs forestiers. Les populations du Nord Congo ne sont pas en restes, encore moins indifférentes de l'importance de la chasse dans leur quotidien. Etant vue au départ comme principale source de protéines pour le monde rural, la chasse revêt par ailleurs une importante source de revenus financiers sans toutefois oublier son rôle socioculturel et parfois médical.

4.3.1.1- La chasse comme source de protéines

Les populations qui se retrouvent autour et dans l'UFA Tala-Tala ont pour principale source de protéine les produits de la chasse. Ceux-ci sont consommés tout au long de l'année, malgré les saisons qui créées souvent la rareté de la viande. Toutefois, les populations ont cité les chenilles (93%) et les escargots (80%) comme autres sources de protéines, mais

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celles-ci sont uniquement consommées pendant leur saison de production. La figure 12 ressort les différentes sources de protéines et leurs mois de consommations.

Figure 12: Sources de protéines au cours d'une année.

D'une manière générale, il ressort de cette figure 12 que la consommation de la viande s'étale sur toute l'année et 100% des répondants la considère comme principale source de protéines animales. Le fait que toutes les sources de protéines aient la même valeur en abscisse (1) prouve que les populations maximisent la consommation de chaque source de protéine en période de production de celle-ci.

4.3.1.2- La chasse comme source de revenus

Le commerce de la viande de brousse dans la zone d'emprise de l'UFA est, après l'activité forestière industrielle, la filière économique la plus importante en termes de volume et de flux financier. Suivant les objectifs et les activités principales des enquêtés, la chasse occupe une place importante en terme de source génératrice de revenus. Pour les agriculteurs (71,37%), la chasse permet d'avoir les moyens financiers nécessaires à l'entretien des plantations et l'achat des intrants agricoles. Tandis que pour les chasseurs (24,70%), elle est la principale source de revenus permettant ainsi à contribuer au bien être de ceux-ci. Ainsi, d'une manière générale, le revenu mensuel moyen d'un chasseur dans la zone de Tala-Tala est estimé à 24161,94 #177; 21196,86 FCFA. Cependant, ce revenu est estimé à 28530,61 #177; 19082,17 dans le district de Mokéko, 17284,55 #177; 12783,5 à Ngbala et 32586 #177; 28720 FCFA dans le district de Sembé. Ces résultats sont un peu différents de ceux obtenus par Noudjieu (2005) lors d'une étude similaire dans l'UTO Campo-Ma'an qui ont établis un revenu

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mensuel variant entre 3092 et 12735 FCFA. Les grandes valeurs observées sur les écarts types, démontrent la grande variabilité qui existe entre les différents revenus des répondants.

4.3.1.2.1- La commercialisation

Bien que la chasse soit une activité essentiellement masculine, le commerce quant à lui, implique en grande partie les femmes. Celles-ci quittent souvent les villes (principalement Ouesso), pour venir dans les campagnes d'achats de viande. Le circuit de commercialisation de la viande de brousse a donc à sa base les chasseurs et au sommet les femmes communément appelées « routières » ou encore « maman Messombéla » qui sont équivalente aux « Bayam selam » au Cameroun. Le marché de viande de brousse constitue une activité importante surtout dans les districts de Mokéko et Sembé, plus particulièrement sur l'axe routier Sembé-Ouesso. La présence d'une route assez praticable et des moyens de transports plus ou moins disponibles, font à ceux que l'activité soit au centre de toutes les autres. La photo ci-dessus montre un tas de viande de brousse en attente d'acheteur.

Photo 4: Tas de viande en vente (village Goa).

4.3.1.2.2- La destination des produits de chasse

En fonction des objectifs de chasse, et de la situation géographique des villages, les

produits de chasse ont des destinations diverses. La figure 13 fait ressortir les différents lieux d'écoulement de la viande de brousse après la sortie des chasseurs en forêt.

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Figure 13: Lieux de vente de la viande de brousse.

La figure 13 ressort deux grandes catégories de lieux de vente de la viande après la sortie de forêt des chasseurs : les villages et les zones externes aux villages (villes). Ainsi, presque la totalité de viande est vendu surplace (87,16%), contre une faible proportion (12,83) qui se fait avec le déplacement des chasseurs. Ceci s'explique par le fait que les maman messobéla (routières) se déplacent des villes pour des campagnes d'achat de viande ; ce qui laisse croire que le commerce de la viande de brousse est activité très importante dans la zone de Tala-Tala. la photo ci-dessous montre par exemple une voiture chargée de sacs de viande à destination de Ouesso (ville) en provenance du village Komo dans le district de Sembé.

Photo 5: Transport de la viande vers la ville (Ouesso).

4.3.1.2.3- Mode de conservation des produits de chasse

La conservation de la viande de brousse préoccupe toutes personnes impliquées dans le circuit de commercialisation celle-ci. Les techniques de conservation n'étant pas encore développées dans la zone, l'unique technique reste le fumage. Il est utilisé presqu'à tous les

niveaux, que se soit les chasseurs en pleine forêt, les routières (Messombéla) et les ménagères. L'unique source demeure le feu de bois, mais avec des configurations différentes comme le montre par exemple les photos ci-dessous.

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Photo 6: Conservation à petite échelle Photo 7: Conservation à grande échelle

Ces deux photos peuvent aussi donner des indications sur les objectifs de la chasse. Les futs (photo 7) sont utilisés en majorité par les routières, venues en campagne pour les achats de la viande. Les ménagères, quant à elles, utilisent des méthodes simples (photo 6) permettant de conserver la viande pour les repas futurs.

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