2.4.3. Raideur et longueur de pente-facteur morphologique :
S.L
Les facteurs S et L concernent la pente.
Généralement, l'intensité de l'érosion augmente
avec la raideur et la longueur de pente, dans le premier cas en raison de
l'accroissement des vitesses d'écoulement et dans le second en raison de
l'augmentation des volumes des eaux de ruissellement (Musy et al.,
2007).
Par ailleurs, plus la pente est forte, plus le
déplacement des particules de sol vers l'aval par rejaillissement est
favorisé. Si l'angle d'inclinaison S joue un grand rôle, la
longueur L de la pente n'est pas moins importante. Une pente longue et
ininterrompue amplifie considérablement le phénomène
(Duchaufour, 1997).
Les pertes en terre augmentent avec l'accroissement de la
pente jusqu'à atteindre un maximum pour les pentes de 8 à
10°, avant de diminuer à nouveau (Musy et Hugy, 2004). Cette
diminution peut s'expliquer soit par une augmentation des écoulements de
subsurface au détriment du ruissellement superficiel, soit par le fait
que sur de fortes pentes, l'érosion est rapidement limitée par la
disponibilité des matériau, le substrat rocheux étant
souvent mis à nu (Musy et al., 2007).
La pente peut aussi influencer le processus de
l'érosion secondairement par sa forme. Le ruissellement et
l'érosion sont plus remarquables sur un versant convexe que sur versant
concave (Latrille, 1979).
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2.4.4. Couverture du sol-facteur agronomique : C
De manière générale, le couvert
végétal exerce une action protectrice sur le sol, tant
vis-à-vis de l'impact des précipitations que des effets de
cisaillement exercés par le ruissellement (Mutiviti, 2007). Les pertes
en terre diminuent globalement de manière exponentielle avec
l'augmentation du taux de couverture du sol, du moins pour une
végétation basse (Musy et al., 2007).
Les parties aériennes des plantes amortissent le choc
des gouttes des pluies et réduisent la battance du sol. Les racines
quant à elles assurent la cohésion du sol et sa porosité,
le retiennent et favorisent l'infiltration de l'eau en profondeur (Latrille,
1979). Au niveau du ruissellement, la présence des obstacles que forment
les tiges des plantes augmente la rugosité du sol, ce qui se traduit par
une résistance accrue au détachement et au transport (Musy et
al., 2007).
L'érosion dépend aussi pour une large part de la
proportion de sol travaillé. Lors des grosses pluies, le ruissellement
est plus fort sur un sol nu non travaillé que sur un sol
travaillé (Roose et al., 2000).
2.4.5. Mesures de protection-facteur d'aménagement :
P
Le facteur P représente les différentes mesures
d'aménagement du terrain, soit pour protéger, soit pour restaurer
les superficies atteintes qui en sont arrivées au stade mortel de
l'érosion (Pouquet, 1967). Ces mesures de protection visent donc
à maintenir une bonne structure des horizons de surface, éviter
dans la mesure du possible de laisser le sol nu, interrompre le ruissellement
par différents moyens mécaniques et biologiques (Duchaufour,
1997).
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