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Incidence de l'inflation sur la croissance économique au Burundi: une vérification empirique à  l'aide d'un modèle à  correction d'erreurs ( 1980- 2008 )

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par Jean- Marie Vianney BAKANIBONA
Université du Burundi - Licence en économie politique 2010
  

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I.1.2.2. L'inflation par les coûts

L'idée directrice de l'explication de l'inflation par les coûts de production est que celle-ci provient d'une croissance de la rémunération des facteurs de production supérieure à celle de leur productivité.

Cette expression l'inflation par les coûts appelée aussi l'inflation de productivité [Bezbakh (1990)] désigne une forme actuelle et généralisée d'inflation caractérisée par une hausse lente et régulière des prix qui ne perturbe pas de manière notable la confiance du public dans sa monnaie [Kerever (1971)].

Nous remarquons que cette forme d'inflation émane de la volonté de l'Etat, des entreprises et du reste du monde de déterminer les prix en fonction de leur « coût social et économique de production » ; lequel coût tend à s'accroître irrésistiblement.

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Nous allons analyser, un peu en détail, la part qui revient à l'Etat, aux entreprises et au reste du monde dans le processus inflationniste.

I.1.2.2.1. L'influence de l'Etat dans l'élévation du niveau des prix

Dans une économie, l'Etat peut influencer principalement le niveau des prix à deux niveaux à savoir : l'influence sur les prix alimentaires ainsi que l'influence sur le niveau général des prix.

a) L'influence sur les prix alimentaires

Dans la plupart des pays, l'Etat intervient dans la fixation des prix des principaux produits agricoles et industriels. L'objectif poursuivi est l'amélioration du bien-être des agents économiques. Il est à noter que, dans certains pays, le niveau de vie des agriculteurs est défendu non par la hausse des prix mais par l'octroi des subventions de la part des pouvoirs publics pouvant revêtir des formes multiples.

L'avantage de ce mécanisme est de pouvoir permettre la réduction des coûts de production et du même coup l'augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs.

b) L'influence sur le niveau général des prix

L'impôt indirect affectant la production influe de prime à bord sur le niveau général des prix. Pour collecter les recettes destinées à couvrir, les dépenses gouvernementales, l'Etat se voit obligé de taxer le chiffre d'affaire (taxe sur les transactions).Cette action gouvernementale n'est pas sans influence sur le prix de vente de l'output.

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De plus, cette influence de l'Etat s'exerce par le truchement de l'impôt précisément sur le bénéfice des sociétés. Cet impôt au même titre que la taxe sur le chiffre d'affaire se taille la part du lion dans les recettes de l'Etat.

Pour pallier à un déficit budgétaire éventuel, la plupart des gouvernements ont tendance à revoir ces impôts à la hausse. Ceci conduit à une diminution du revenu disponible des citoyens. C'est pour cela que l'augmentation de ces taux d'imposition ne devra pas dépasser les limites en vertu de la loi des rendements fiscaux décroissants comme le montre la courbe d'Arthur LAFFER qui conforte l'adage «les gros taux tuent les totaux» [Nzirorera (1991)].

Toutefois, les ressources provenant de ces impôts (si elles sont gérées

efficacement) sont indispensables dans l'accomplissement des missions

régaliennes de l'Etat qui sont, d'après les classiques :

- Assurer la sécurité ;

- Assurer la justice ;

- Assurer l'équipement en biens publics ;

- Assurer la défense nationale.

I.1.2.2.2. La part des entreprises dans l'élévation du niveau des prix

Les entreprises agissent sur le niveau des prix en déterminant le prix des produits industriels qui, hormis les coûts de fabrication et de distribution, dépendent des rapports de forces entre les producteurs et les consommateurs.

En cas de monopole, les producteurs ont, à des degrés variés, une puissance économique supérieure à celle des consommateurs. Ce qui fait que, pour la plupart des cas les prix sont, soit « imposés», soit «conseillés» par les fabricants aux détaillants.

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Les conséquences de cette situation de maîtrise partielle des prix sont entre autres :

- La tendance de la part des entrepreneurs à freiner et pourquoi pas à supprimer toute variation des prix dans le sens de la baisse et n'admettre qu'une évolution des prix se situant entre la stabilité et la hausse ; cela même en cas de conjoncture économique favorable (baisse de coût de production, accroissement de la productivité...).

- La tendance de la part des producteurs à incorporer dans le prix de vente tous les facteurs de hausse alors que ceux-ci pouvaient être l'objet d'une minimisation. C'est pour cette raison que, dans une situation monopolistique, la hausse des salaires ne «dérange » pas à condition que cette hausse de salaire soit prise en considération dans la fixation du niveau des prix.

- Le souci de financer les équipements sur les ressources propres de l'entreprise (autofinancement). C'est ainsi que la recherche de réaliser des profits maxima sera mise en vigueur.

Généralement, quand bien même les pouvoirs publics interviennent dans la fixation des prix des principaux biens et services produits par les entreprises, la part de ces dernières restent perceptible d'autant plus qu'elles se trouvent en amont du processus.

Toutefois, il est à reconnaître que même en cas de monopole ou d'oligopole l'augmentation des prix connaît une limite : à un certain niveau, la demande peut diminuer ou se déplacer vers d'autres biens substituts ; ce qui fait que tout simplement, les monopoleurs ou les oligopoleurs ne peuvent pas renchérir leurs biens indéfiniment.

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I.1.2.2.3. Influence du reste du monde dans l'évolution du niveau des prix

L'économie nationale n'est pas simplement soumise aux conséquences des affrontements entre les groupes sociaux (les entreprises, les salariés, les banques).

Plus l'économie s'ouvre sur l'extérieur, plus elle est dépendante des relations de ces groupes avec ceux qui se trouvent à l'extérieur de l'économie nationale.

Les stratégies des Etats développés ou en voie de développement, celles des firmes multinationales vont influencer la conjoncture et les affrontements internes d'une économie nationale.

a) Les échanges commerciaux et l'inflation

Aucune économie moderne ne peut vivre sans relations avec l'extérieur. Elle ne peut produire tous les biens qui lui sont indispensables ; elle doit aussi, pour acheter ce qu'elle ne produit pas, vendre les biens qu'elle fabrique.

Normalement, ce sont les exportations qui représentent un risque inflationniste important. Exporter, vendre à l'étranger c'est satisfaire une demande extérieure au dépens de l'offre des biens sur le marché national. De plus, lorsque l'exportation se produit par un excédent commercial, le paiement se fait en monnaie internationale qui, en se transformant en monnaie nationale augmente les disponibilités monétaires sur le marché.

D'un certain point de vue, l'exportation a un rôle multiplicateur identique à celui de l'investissement tant qu'il y a une capacité de production inutilisée, le multiplicateur accélère l'expansion ; au moment où la capacité de production est totalement utilisée, il multiplie les prix.

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Par contre, les importations viennent accroître l'offre nationale et jouent un effet de stabilisateur utilisé d'ailleurs, quelquefois, pour enrayer une hausse des prix. C'est le cas des importations de choc sur les produits agricoles qui visent à palier les mauvais résultats d'une récolte ou les hausses des prix à la consommation.

b) Les mouvements des capitaux et l'inflation

Les mouvements des capitaux accompagnent nécessairement les échanges de biens : il faut payer les marchandises achetées, recevoir le paiement de marchandises vendues.

D'autre part, des mouvements indépendants de capitaux peuvent avoir lieu si des firmes investissent dans un pays autre que leur pays d'origine ou si des capitaux cherchent des placements avantageux à court ou à long terme.

S'il y avait une monnaie mondiale unique, les échanges commerciaux et les transferts de capitaux ne poseraient pas de problèmes différents de ceux qui existent à l'intérieur de l'économie d'un pays. Seulement les monnaies sont essentiellement nationales. Ce sont les Etats qui donnent à une monnaie sa valeur libératoire. L'émission de monnaie dépend des besoins de chaque économie nationale et le maintien de sa valeur dépend de la capacité de cette économie à offrir sur le marché des biens et des services à un prix constant.

Dans ces conditions pour régler les échanges internationaux et transférer des revenus ou des capitaux d'un pays à un autre, il suffit de choisir une monnaie reconnue par tous et ce qui servira de monnaie internationale.

Lorsque la monnaie sert de monnaie internationale, il est normal et même nécessaire que sa balance des paiements se traduise par un solde déficitaire entraînant une sortie nette de sa monnaie. S'il n'en allait pas ainsi, la monnaie de ce pays ne pourrait pas circuler à l'extérieur de son espace national.

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L'Etat cherchant à financer ce déficit par la création monétaire risque d'être frappé par l'inflation au cas où la production n'a pas suivi. De plus, lorsqu' il existe une masse de monnaie internationale excédant les besoins normaux des échanges, on entre alors dans une période de suspicion vis-à-vis de la devise clé et le moindre mouvement de fuite ou d'engouement va donc être amplifié par le déplacement de la trésorerie du pays. La spéculation prend ainsi une dimension nouvelle.

Il importe de signaler que, dans un pays, la présence d'une masse des capitaux flottants peut paralyser n'importe quelle politique anti-inflationniste ou provoquer dans n'importe quel pays, l'inflation.

c) Les fluctuations du cours des changes et l'inflation

Les échanges commerciaux sont accompagnés par des mouvements des capitaux et l'ensemble nécessite une monnaie internationale, de fait, la monnaie du pays dominant. Mais l'existence d'une monnaie internationale suppose que chaque monnaie puisse être clairement définie par rapport à elle.

La dévaluation ou la réévaluation sont les décisions par lesquelles un Etat décide d'échanger sa parité avec les autres monnaies. Naturellement, on peut profiter d'une dévaluation pour acquérir une meilleure compétitivité ou protéger son économie. De ce point de vue, le maniement du taux de change peut être une arme nationale redoutable.

En dehors des périodes de réévaluation ou de dévaluation, la parité entre les monnaies demeure fixe. Bien entendu, la dévaluation et la réévaluation aboutissent à des réajustements assez brutaux qui comportent des risques d'inflation.

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Dévaluer sa monnaie c'est accepter d'importer des produits coûtant plus cher et de solder, en quelque sorte, ses exportations. Pour qu'une telle mesure réussisse, il est nécessaire d'imposer l'austérité à l'intérieur car il faut se priver d'une grande partie des résultats de son effort productif pour les vendre à l'extérieur. Il faut éviter d'acheter à l'extérieur. Si cette austérité ne réussit pas, la dévaluation entraîne un accroissement des prix internes, par suite de l'accroissement du prix des produits importés.

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