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Incidence de l'inflation sur la croissance économique au Burundi: une vérification empirique à  l'aide d'un modèle à  correction d'erreurs ( 1980- 2008 )

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par Jean- Marie Vianney BAKANIBONA
Université du Burundi - Licence en économie politique 2010
  

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I.2. Littérature empirique de l'inflation et de la croissance économique

Dans un colloque international tenu en Istanbul sur « Inégalités et développement dans les pays méditerranéens » en Turquie du 21 au 23 mai 2009, l'étude menée par deux économistes Teheni EL GHAK et Hajer ZARROUK «Développement financier et inégalité de revenu : analyse empirique sur les données de panel », a révélé le rôle des variables monétaires dans l'explication des inégalités de revenus. En effet, les résultats soulignent qu'un niveau élevé d'inflation entrave la convergence économique des pays. Cependant, un système monétaire développé aide à réduire les inégalités des revenus. Les études empiriques ne semblent pas répondre définitivement et clairement aux coûts et avantages d'une politique monétaire expansionniste. Toutefois, de nombreux économistes ont démontré l'existence d'un lien négatif entre le niveau d'inflation et la croissance économique. Une inflation élevée peut éroder l'intermédiation financière en affectant l'utilité des actifs monétaires et en conduisant à des décisions politiques qui déforment la structure financière. Elle peut introduire des distorsions dans le choix des investissements productifs en défavorisant les investissements à long terme.

Au Sénégal, dans leur travail « Le Sénégal en quête d'une croissance durable », Abdoulaye DIAGNE et Gaye DAFFE (2002) ont montré l'existence d'une relation négative entre le niveau d'inflation et la croissance économique (le coefficient associé à la variable explicative IPC est de -0.153).

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Une inflation forte peut être le signe d'une imperfection du marché financier. Néanmoins, un niveau d'inflation modéré (7 à 9% par an) n'est incompatible avec une croissance rapide. En effet, une croissance forte peut contribuer à la stabilité des prix, en renforçant la base imposable et donc en réduisant le besoin de création monétaire pour le financement du déficit budgétaire. Toutefois, une croissance forte peut également exacerber les conflits sociaux pour le partage du revenu national et donc conduire à une spirale inflationniste liée aux coûts. C'est pourquoi l'interprétation de l'effet de l'inflation sur la croissance économique doit être faite avec prudence surtout si le taux moyen de la hausse des prix dépasse rarement 12% ; ce qui est le cas du Sénégal.

En France, Olivier BRUNO et Patrick MUSSO (2005), dans leur étude « Volatilité de l'inflation et croissance économique », ont montré un modèle simple de croissance endogène dans lequel la composante systématique (anticipée) de la politique monétaire a un impact non linéaire sur le taux de croissance de long terme de l'économie. Ils ont montré également que, hors sentier régulier, la volatilité de l'inflation (anticipée et non anticipée) influence négativement le taux de croissance économique. Il apparaît notamment qu'en univers incertain, le mécanisme d'épargne de précaution induit par la volatilité de l'inflation est toujours dominé par un effet de revenu dû à l'augmentation du rendement global espéré de l'épargne. Ces résultats sont compatibles avec les différentes analyses empiriques de la relation inflation-épargne et de l'influence de la volatilité de l'inflation sur la croissance économique.

D'après ces auteurs, il est aujourd'hui banal d'affirmer que les effets de long terme de la politique monétaire sont difficiles à quantifier. Les nombreux travaux empiriques réalisés sur le sujet n'ont réussi qu'à démontrer l'extrême difficulté d'un tel exercice.

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Leurs conclusions sont souvent ambigües et peu robustes. Les seuls résultats réellement significatifs qu'il semble possible de dégager de ces études peuvent être résumés par les points suivants :

- L'inflation est fortement positivement corrélée avec l'évolution de la masse monétaire [McCandeless et Weber (1995)] ;

- La croissance économique de long terme est inversement reliée à la volatilité de l'inflation [Judson et Orphanides (1966)], [Andres, Domenech et Molinas (1966)] ;

- Il existe une corrélation positive entre l'évolution de la masse monétaire et la croissance économique de long terme, mais uniquement pour les pays dont les taux d'inflation moyens sont relativement faibles (pays de l'OCDE). La relation n'est plus significative lorsqu'on prend en compte un échantillon de pays plus étendu [McCandeless et Weber (1995)].

En définitive, le travail de recherche scientifique fait appel à la littérature antérieure pour montrer sa valeur ajoutée afin d'en corriger les imperfections éventuelles. Après avoir interrogé la théorie traitant de l'inflation et de la croissance économique dans le premier chapitre, il s'avère indispensable de mener une analyse descriptive sur base des faits observés. Le second chapitre est consacré à l'analyse descriptive de l'activité économique et du processus inflationniste pour le cas du Burundi. Dans cet ordre d'idée, ce chapitre permet de vérifier partiellement les hypothèses que nous avons posées au départ.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille