I.1.3. Les conséquences de l'inflation
Par rapport aux sociétés du passé et
à leurs réorganisations brutales (crises,
épidémies, famine, guerre, révolution), l'inflation est
une régulation en douceur mais sans doute aussi efficace [Meister
(1975)]. A travers cette idée apparaît toute la bivalence de
l'inflation : Phénomène aux effets tout à la fois
bénéfiques et néfastes.
Dans cette section, nous allons analyser les effets
bénéfiques de l'inflation d'une part et les effets
néfastes d'autre part.
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I.1.3.1. Les effets bénéfiques de
l'inflation
Caractérisée par une augmentation des revenus
nominaux distribués, l'inflation peut contribuer à soutenir la
demande globale et, partant, à stimuler la croissance économique.
Deux facteurs principaux sont susceptibles de justifier l'existence d'une
relation entre l'inflation et la croissance économique :
- L'inflation allège les dettes des agents
économiques ;
- L'inflation améliore, par l'effet de levier, la
rentabilité financière des entreprises.
I.1.3.1.1. Allégement des dettes des agents
économiques
L'inflation diminue le coût réel de l'endettement
en fonction de la différence entre la hausse du niveau
général des prix et les taux d'intérêt
débiteurs en général non révisables ;
ménages et entreprises ont longtemps bénéficié des
taux d'intérêt réels faibles, voire négatifs.
En effet, l'inflation allège la charge de remboursement
réel d'un débiteur.
La somme reversée au créancier peut même
être, en valeur réelle, inférieure à celle
empruntée si le taux d'inflation devient supérieur au taux
d'intérêt.
Considérons par exemple qu'un thésauriseur,
conscient de la ponction que l'inflation opère sur son épargne,
trouve pour son avoir de 100 000 FBU, un emprunteur acceptant de lui accorder
un taux d'intérêt nominal de 10% pour l'emprunt sur la
période. En francs constants, la somme rendue sera de 100 000 + (100
000*0.1) =110 000FBU.
Si le taux d'inflation a été de 15 %, nous
pouvons déterminer ce que représente réellement cette
somme en termes de pouvoir d'achat. Le coût réel de l'emprunt
apparaît si l'on comptabilise le montant du remboursement en francs
constants.
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Celui-ci est de :(110 000*100)/115 =95 652 F Bu
L'emprunteur a ainsi réalisé un gain de 100
000-95 652 = 4 348 FBU. Non seulement le créancier ne s'est pas enrichi,
mais il n'a pas réussi à préserver sa richesse.
On assiste ainsi à un transfert de richesse au profit
de l'emprunteur chaque fois que le taux d'intérêt réel est
négatif.
I.1.3.1.2. Amélioration de la rentabilité
financière des entreprises
L'inflation exerce une action d'un autre ordre sur la
rentabilité des entreprises. En effet, comme elle réduit le poids
de la dette, les entreprises sont d'autant plus incitées à
recourir au financement extérieur que leur taux de profit interne est
supérieur au taux d'intérêt des capitaux empruntés
car une telle situation élève la rentabilité de leurs
fonds propres : c'est ce que l'on appelle l'«effet de
levier».
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