Gestion des risques de crédit en microfinance( Télécharger le fichier original )par Théodore MWENE- BATU Institut supérieur de management des Grands Lacs Goma RDC - Gradué 2010 |
II. 5 LA MICROFINANCEII.5.1 DéfinitionPour beaucoup de personnes et pour le grand public en particulier, la microfinance se confond avec le microcrédit. Elle désigne les dispositifs permettant d'offrir de très petits crédits (microcrédit) à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant de développer leurs très petites entreprises.20(*) Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la microfinance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel. Ce qui intéresse les bénéficiaires est avant tout l'accès au crédit et de manière secondaire le taux d'intérêt. Généralement ils n'emprunteront que pour financer des activités qui supportent les taux proposés. II.5.2 Nouveau champ spécifique, la microfinanceAu cours de ces dernières années, il apparaît de plus en plus que les banques classiques ne sont pas véritablement intéressées à ce public de petites exploitations ou entrepreneurs ruraux et urbains et que leurs techniques ne se sont pas adaptées pour servir ce segment de clientèle. Par ailleurs, le secteur autonome/informel est toujours aussi vivant et adapté mais ses moyens sont limités et ses services sont souvent coûteux ou risqués. Ce secteur est en croissance et est objet de nombreuses interventions, réflexions ou manifestations. Il faudra cependant faire attention aux effets de mode et risques de croissance trop rapides pouvant entraîner des lendemains qui déchantent.36 Le microcrédit se révèle plus utile pour ceux qui ont identifié une opportunité économique et qui sont en situation de faire fructifier cette opportunité s'ils ont la possibilité de se procurer une petite somme d'argent au moment où ils en ont besoin. Ainsi, les personnes pauvres qui travaillent dans des économies stables ou en croissance qui ont démontré leur capacité à conduire les activités proposées dans un esprit d'entreprise et leur engagement à rembourser leurs dettes, sont les meilleurs candidats pour le microcrédit. L'univers des clients potentiels s'élargit cependant de manière exponentielle si l'on prend en compte le concept plus large de la microfinance. Par exemple au niveau de l'épargne ou de la sécurisation des petites économies, il est encore difficile aujourd'hui dans beaucoup des pays d'ouvrir un simple compte dans une institution bancaire faute de remplir toutes les conditions exigées (carte d'identité, dépôt minimum qui est souvent un maximum pour les populations pauvres etc.). De plus, les banques n'ont pas souvent besoin de guichets ou d'agences que dans les capitales ou les villes secondaires importantes, ce qui donc exclu directement une bonne partie de la population. Pourquoi les institutions de microfinance appliquent-elles des taux d'intérêts si élevés à leur clientèle? Fournir de services financiers à des personnes à revenus modestes revient cher particulièrement en proportion des montants des transactions concernées. C'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles les banques n'octroient pas de petits prêts. En microfinance, les agents de crédit doivent en effet rendre visite au client à son domicile ou sur son lieu de travail, évaluer sa solvabilité sur la base d'entretiens avec la famille, le voisinage, et une fois le prêt accordé, effectuer un suivi fréquent par le biais des visites pour renforcer la culture de remboursement. Les coûts de gestion d'une multitude de petits prêts sont donc très importants, ce qui oblige les institutions à appliquer un taux d'intérêt généralement plus élevé que celui du secteur bancaire. L'expérience prouve aussi que les clients sont prêts à payer des taux d'intérêts assez élevés pour s'assurer un accès permanent au crédit. Les risques financiers, les institutions financières et la microfinance constituent les concepts de base que nous venons d'analyser au cours de ce chapitre. Comme le terme le précise bien, le risque financier est l'incertitude qui règne autour du crédit octroyé, des créances dont l'échéance est douteuse. En traitant des institutions financières, nous avons surtout souligné le double rôle économique de celles-ci, à savoir : la concentration de l'épargne flottant et la répartition des capitaux. Disons qu'il existe au Congo RDC d'autres institutions financières non bancaires qui évoluent dans le secteur informel. Exemple les tontines, les mutuelles, etc. Nous avons évoqué les intermédiaires financiers qui s'interposent entre les agents économiques en ajustant l'offre et la demande des capitaux. C'est sous ce même angle que nous avons traité de la microfinance, un nouveau champ spécifique dans le secteur financier qui élargit l'univers des intermédiaires financiers. La direction et le conseil d'administration d'une IMF doivent considérer chacun des risques identifiés sous ce chapitre comme des points vulnérables. C'est leurs responsabilités d'évaluer le niveau d'exposition de l'institution aux risques et de s'assurer qu'un système de contrôles des normes est mis en place pour minimiser les risques de l'IMF. * 20 Cgap |
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