CONCLUSION
Les résultats de cette étude viennent de nous
démontrer l'ampleur de la chasse autour du futur parc à
créer. 71 chasseurs participent à l'exploitation illégale
des ressources fauniques de la zone étudiée. Ils parcourent
jusqu'à trente 30 km, voire plus, en ligne droite pour espérer
faire une bonne partie de chasse. En moyenne 11 individus sont
prélevés par jour, soit 48 kg en moyenne. Sur un total de 34
espèces prélevées, 5 sont des espèces
intégralement protégées, par conséquent exclues de
toute chasse.
Quatre vingt six pourcent de la biomasse
prélevée est destinée à la vente en dehors du
village Ogooué, ce qui justifie la motivation des chasseurs, qui ne
chassent que pour les besoins commerciaux et non de subsistance. Le produit
prélevé alimente les grandes villes du Congo, y compris
Brazzaville et franchit les limites du pays pour atteindre le Gabon. La chasse
au niveau de l'Ogooué village est une source de revenus
considérable.
Aussi, bien que la chasse soit la première source
de protéines et de revenus non dans le village, les quantités
élevées de viande prélevée, surtout les
espèces intégralement protégée, devraient
être une preuve qui justifierait la conservation de la faune en
créant un parc, et éduquer les populations locales.
Les mesures extractives découlant du dialogue entre
l'Etat, les ONG de gestion et les populations riveraines, doivent tenir compte
de tous les acteurs impliqués dans la conservation.
Dans le plan de gestion il faudra inclure les questions du
finage villageois, par ce qu'en effet, les populations de ce village sont
forestières comme bon nombre auraient des liens étroits avec la
forêt culturellement et socio économiquement. Ceci est un indice
important à prendre en compte afin que les gestionnaires de cette zone
puissent avoir les jugements objectifs.
La restriction quelle qu'elle soit, de l'espace de chasse aura
des conséquences qu'il faut évaluer afin de prendre des
décisions objectives pour le classement de la zone.
Il serait souhaitable de diriger les populations victimes
des effets directs de restriction spatiale, vers les activités
alternatives, en tenant compte des potentialités existantes.
Par exemple, inciter les populations à améliorer
leur niveau de production en élevage et en produits vivriers, par le
financement des projets.
Les limites provisoires se situant sur les abords du fleuve
Ogooué, il est nécessaire de donner la possibilité aux
populations, d'avoir accès à la rive droite pour réaliser
les activités ponctuelles de cueillette, vu leur importance dans
l'économie domestique et de ne pas assister à la disparition du
pont en lianes.
Tenant compte de la création du parc, afin
d'espérer détourner les acteurs de la filière chasse vers
d'autres activités afin de réduire les conflits entre
conservateurs et les populations locales, il est nécessaire sinon
souhaitable d'étudier comment formuler les projets de
développement d'activités alternatives à la chasse.
L'étude, n'ayant pris en compte le volet reproduction
des mammifères que partiellement, et compte tenu de son importance dans
la gestion des écosystèmes forestiers, il est souhaitable que des
recherches dans cette optique soient effectuées.
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