6.8. Gestion de la faune
En République du Congo, la faune est
gérée à travers la loi n°48/83 qui stipule à
son article 1er que : L'ensemble des animaux sauvages susceptibles de provoquer
un intérêt touristique ou susceptibles d'être
exploités pour leur viande, leurs peaux, leurs plumes ou leurs
trophées, appartiennent à l'état et sont régis par
les dispositions de la dite loi (Adouki, 2004). Cette loi prévoit aussi
à son article 7, les conditions requises pour prétendre exercer
l'activité de chasse. Elle exige à quiconque veut se livrer
à la chasse d'être détenteur d'un permis ou d'une licence
et de se présenter à l'autorité du lieu où il
entend effectuer son activité de chasse. Une fois le permis
attribué, le chasseur doit respecter un quota par espèce qui lui
est autorisé et devrait payer une taxe à cet effet. Cependant,
l'exercice de cette chasse doit respecter les périodes d'ouverture et de
fermeture de la chasse, conformément à l'arrêté
3772/72 ; période de fermeture supposée
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correspondre à la période de reproduction des
animaux. Aussi, la réglementation congolaise en conformité avec
la convention de Washington (CITES) détermine par arrêté
n° 3863/84, les espèces intégralement, partiellement
protégées et les espèces non protégées.
Les chasseurs suivis pendant cette étude ignorent pour
certains les dispositions de la loi 48/83. Nombre d'entre eux chassent sans
permis, certains d'entre eux qui détiennent les permis ne respectent ni
les quotas qui leur sont autorisés, ni les espèces
autorisées à chasser. La chasse est pratiquée toute
l'année, les périodes d'ouverture et de fermeture de la chasse ne
sont pas observées. La période de fermeture de chasse va du
1er novembre au 30 avril. Les résultats de cette étude
montrent que c'est plutôt pendant la dite période que plus de
gibiers ont été prélevés. Aussi, un indice non
négligeable sur la reproduction a été enregistré,
à savoir 22 femelles sur100 suivies pendant les mois de décembre
et janvier étaient soit gestantes, soit allaitantes. Le profit ne
serait-il pas plus important pour les chasseurs et la population s'ils
laissaient ces animaux se reproduire pendant les périodes propices
?
Nous proposons qu'une étude annuelle soit conduite
et qu'une attention particulière soit portée sur l'aspect de la
reproduction, afin d'obtenir les données plus fiables et susceptibles
d'aider les décideurs dans la gestion de la faune.
Cinq espèces intégralement
protégées ont fait l'objet du prélèvement pendant
cette étude. Il n s'agit : du Chimpanzé, du Léopard, du
pangolin géant, de l'Oryctérope et du Chevrotain aquatique. La
question reste posée sur le niveau de connaissance des chasseurs sur le
statut des espèces qu'ils prélèvent.
Il serait souhaitable que l'administration forestière
en partenariat avec WCS, étudie la possibilité d'organiser les
missions conjointes destinées à expliquer et à
éduquer la population cible sur le statut de certaines espèces
animales.
La mission confiée à WCS /Plateaux
Batéké par le ministère en charge de la gestion de la
faune est celle de créer un parc dans la zone où cette
étude a eu lieu. L'objectif visé est celui de protéger et
de conserver les espèces phares. Le Chimpanzé et le
Léopard font partie de ces espèces. Pour cette raison,
nous recommandons aux gestionnaires de cette zone de mener les actions visant
à mettre fin à ce prélèvement
illégal.
C'est du ressort des autorités compétentes des
Eaux et Forêts, qu'il incombe la tâche de faire respecter la mesure
sur le respect des périodes d'ouverture et de fermeture de la chasse.
Mais sur le terrain, très peu ou aucune action de répression ou
de surveillance n'a été entreprise pendant la période de
cette étude. La zone d'étude est placée sous la gestion de
la Brigade forestière de Zanaga. Mais un problème de personnel et
du matériel devrait être l'une des causes ayant
empêché l'intervention régulière de cette
brigade.
Le renforcement en personnel et en matériel de cette
brigade est souhaitable pour un appui à WCS chargé de
créer et de gérer le futur parc.
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