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Médias et gestion des crises dans la région de l'extrême- nord du Cameroun: cas de l'épidémie de choléra dans le département du Mayo- Tsanaga

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par Grégoire DJARMAILA
Université de Maroua Cameroun - Master professionnel en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur facilitateur de développement  2011
  

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L'étude descriptive des données liées aux variables de chaque hypothèse de recherche fera l'objet de notre préoccupation dans cette partie du chapitre.

4-1-1 : PRESENTATION DES RESULTATS EN FONCTION DES MOYENS D'INFORMATION ET DU ROLE DES MEDIAS DANS LA GESTION DE L'EPIDEMIE

Tableau n°17 : Répartition des moyens d'information utilisés

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage

valide

Pourcentage cumulé

Valide

Poste radio

53

53,0

53,0

53,0

 

Poste téléviseur

21

21,0

21,0

74,0

 

Journaux

12

12,0

12,0

86,0

 

Autres

14

14,0

14,0

100,0

 

Total

100

100,0

100,0

 
 

Figure 12 : Diagramme en secteur de la répartition des moyens d'information utilisés

Source : Enquête de terrain, juin 2011

Il ressort de ce tableau et de cette figure que la radio est le moyen d'information le plus utilisé par les populations des deux districts de santé. C'est d'ailleurs une preuve que ce moyen reste toujours le media de proximité. Dans le département du Mayo-Tsanaga comme partout d'ailleurs dans l'arrière-pays, la radio reste et demeure le média le plus présent dans la vie de la population (53%). Le poste-récepteur radio est généralement présent dans la majeure partie des foyers. Cette réalité s'explique également par le coût relativement dérisoire de l'acquisition d'un poste-récepteur radio. Il faut également noter que les avancées de la technologie ont davantage facilité la possibilité d'accéder à la radio à travers le téléphone portable. Quant à la télévision, elle vient en deuxième position (21%) comme outil d'information. Compte tenu de la pauvreté ambiante, l'acquisition d'un poste-téléviseur n'est pas dans l'ordre des priorités des populations. Le niveau d'analphabétisme très poussé de la zone fait que la presse écrite demeure ici un outil d'information de luxe.

Tableau n°18 : Mode de réception des informations

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Radio

62

62,0

62,0

62,0

 

Télévision

17

17,0

17,0

79,0

 

Presse écrite

6

6,0

6,0

85,0

 

Autres

15

15,0

15,0

100,0

 

Total

100

100,0

100,0

 
 

Figure 13 : Diagramme de la répartition des modes de reception des informations

Source : Enquête de terrain, juin 2011

A l'observation de ce tableau, nous réalisons que les habitants des deux districts de santé sont essentiellement informés par la radio (62%), une petite partie par la télévision et une infime proportion par la presse écrite. Mais, une petite frange non négligeable (15%) s'informe par d'autres sources. On peut imaginer qu'il peut s'agir des moyens de la communication interpersonnelle et traditionnelle. L'ethnométhodologie que nous avons convoquée dans les modèles théoriques trouve aisément sa place dans cette observation. Il est clair qu'une frange de la population s'informe à travers les prêches à l'église, dans les mosquées et autre téléphone arabe. La troisième observation permet de noter que la grande majorité de la population du Mayo-Tsanaga s'informe par la radio. Cela est d'autant vrai que la radio reste le media le plus accessible pour les habitants du département. Cette réalité découle de ce que le territoire est en partie bien arrosé par la CRTV et par la radio communautaire, Echo des Montagnes de Mokolo. La télévision constitue une deuxième source, mais contribue très faiblement (17%) à l'information de la population. En effet, pour qu'elle rivalise la radio, elle nécessitera un niveau important d'investissement pour les équipements de réception. La presse écrite constitue une source d'information très négligeable (6%) de la population. Cette faiblesse est due, nous l'avons souligné plus haut, au degré d'analphabétisme ambiant du département. Mais une partie de la population (15%) s'informe par des moyens autres que les médias classiques.

Tableau n° 19 : Degré de couverture par la radio

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Pas du tout

21

21,0

21,0

21,0

 

Faiblement

28

28,0

28,0

49,0

 

Assez

51

51,0

51,0

100,0

 

Total

100

100,0

100,0

 
 

Figure 14 : Diagramme de la répartition du degré de couverture par la radio

Source : Enquête de terrain, juin 2011

Le tableau et la figure nous permettent d'observer que le signal radio couvre un peu plus de la moitié du territoire du Mayo-Tsanaga. Cependant, un autre pan du territoire est faiblement couvert alors que certaines parties de cette unité reste dans une zone de silence. C'est le cas d'ailleurs de l'arrondissement de Koza qui ne reçoit pas de signal radio, ni de la CRTV, ni de la Radio communautaire Echo des Montagnes. Bien qu'elle soit présente dans la majeure partie du territoire camerounais, la radio est encore confrontée à certaines zones de silence dans diverses régions du pays. Dans le département du Mayo-Tsanaga, la CRTV tout comme la radio communautaire, Echo des Montagnes de Mokolo couvre 51% du territoire. Cela constitue un handicap sérieux pour les campagnes de sensibilisation pour le changement des comportements qu'initient le gouvernement et les partenaires au développement.

Tableau n° 20: Opinion des enquêtés sur les radios présentes

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

CRTV radio

31

31,0

31,0

31,0

 

Radio FM Mokolo

49

49,0

49,0

80,0

 

Africa N° 1

8

8,0

8,0

88,0

 

Station radio nigériane

12

12,0

12,0

100,0

 

Total

100

100,0

100,0

 
 

Figure 15 : Diagramme de la répartition des enquêtés sur les radios présentes

Source : Enquête de terrain, juin 2011

Il découle de ce tableau que la radio communautaire Echo des Montagnes est la plus présente sur le territoire du département du Mayo-Tsanaga. Elle est suivie de la CRTV version radio. Cependant, dans certaines parties du département, les habitants suivent Africa N°1 et des stations de radio nigérianes. Cette situation est très délicate d'autant que ces zones de silence pour les radios nationales poussent les populations à aller vers les radios étrangères.

Tableau n° 21 : Degré de couverture par les chaînes de télévision

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Pas du tout

28

28,0

28,0

28,0

 

Faiblement

43

43,0

43,0

71,0

 

Assez

29

29,0

29,0

100,0

 

Total

100

100,0

100,0

 
 

Figure 16: Diagramme de la répartition selon le degré de couverture par les chaînes de télévision

Source : Enquête de terrain, juin 2011

Les informations de ce tableau et de cette figure soulignent que le département du Mayo-Tsanaga reste faiblement couvert par les chaînes de télévision. Nous excluons ici, la télévision par câble ou par antenne parabolique qui nécessitent un équipement particulier. Une partie de ce département ne reçoit pas du tout les images de la chaîne nationale et des chaînes privées nationales ou internationales. Pour corriger ce déficit, les pouvoirs publics doivent s'atteler à installer des équipements pour la réception des images. Cela est d'autant plus urgent que le Mayo-Tsanaga partage une longue frontière avec la République fédérale du Nigeria. Cette proximité risque de pousser la population à suivre plutôt les chaînes de télévision de ce géant voisin.

Tableau n°22 : Opinion des enquêtés sur les noms des chaines de télévision présentes

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

CRTV Télé

34

34,0

34,0

34,0

 

Canal 2

21

21,0

21,0

55,0

 

Equinoxe

17

17,0

17,0

72,0

 

STV

15

15,0

15,0

87,0

 

Autres

13

13,0

13,0

100,0

 

Total

100

100,0

100,0

 
 

Figure 17: Diagramme de la répartition selon les chaines de télévision présentes

Source : Enquête de terrain, juin 2011

Au vu de ce tableau et de cette figure, on note que la chaîne de télévision la plus regardée par les populations de notre zone d'étude est la CRTV. Ce résultat suit une certaine logique puisque la réception des autres chaînes requiert un investissement minimum de la part des habitants. Par ordre d'importance, suivent Canal2, Equinoxe et STV. Certaines chaînes notamment étrangères sont également regardées par la population de notre zone d'étude. Il faut noter que la présence des chaînes privées est due en grande partie au système de câblodistribution.

Tableau n° 23 : Opinion des enquêtés sur l'existence de kiosque à journaux

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Oui

32

32,0

32,0

32,0

 

Non

68

68,0

68,0

100,0

 

Total

100

100,0

100,0

 
 

Source : Enquête de terrain, juin 2011

Il résulte de ce tableau que la presse écrite constitue le parent pauvre du commerce des medias classiques dans le département du Mayo-Tsanaga et plus précisément dans notre zone d'étude. Les journaux sont moins présents dans le département par rapport aux médias audiovisuels. Cette absence s'explique par le taux d'analphabétisme relativement élevé du département, le défaut de culture de lecture et le manque d'opérateurs économiques qui s'intéressent à ce secteur. Seule, la ville de Mokolo dispose d'un petit espace où sont vendus quelques titres de la presse écrite privée. Quant au quotidien national bilingue Cameroon Tribune, il est distribué à une dizaine d'abonnés de la ville de Mokolo.

Tableau n° 24 : Canaux de sensibilisation pour les mesures d'hygiène

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Medias

38

38,0

38,0

38,0

 

Communication interpersonnelle

47

47,0

47,0

85,0

 

Sources documentaires

15

15,0

15,0

100,0

 

Total

100

100,0

100,0

 
 

Figure 18: Diagramme de la répartition de enquêtés selon les canaux de sensibilisation

Source : enquête de terrain, juin 2011

A partir de ce tableau et de cette figure, on note que la sensibilisation pour le respect des mesures d'hygiène passe mieux par la communication interpersonnelle que par tout autre moyen de communication dans ce département. Les médias classiques viennent en seconde position dans cette sensibilisation. La communication interpersonnelle a joué un grand rôle dans la lutte contre la récente épidémie. L'ONG Plan Cameroon avait mobilisé plus de deux cent personnes appelées « soldats du cholera » pour sensibiliser les populations au respect des mesures d'hygiène.

Tableau n° 25 : Opinion des enquêtés sur l'apport des médias dans la prévention du choléra

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Pas du tout

63

63,0

63,0

63,0

 

Faible

26

26,0

26,0

89,0

 

Assez

11

11,0

11,0

100,0

 

Total

100

100,0

100,0

 
 

Figure 19: Diagramme sur l'opinion des enquêtés sur l'apport des médias dans la prévention du choléra

Source : Enquête de terrain, juin 2011

Le constat qui se dégage de ce tableau et de cette figure est que 63% des enquêtés pensent que les médias n'ont joué aucun rôle dans la sensibilisation des populations afin de les mettre à l'abri de l'épidémie. Pour 26% de nos enquêtés, ce rôle est faible alors que 11% des enquêtés pensent que les médias ont contribué à la prévention de l'épidémie. Ce constat rejoint nos observations et nos hypothèses de départ. D'abord, les médias à l'instar de la radio et de la télévision ne couvrent qu'une partie du territoire. Ensuite, beaucoup d'acteurs médiatiques n'ont pas le profil nécessaire pour concevoir des messages adéquats pouvant aider à la gestion de l'épidémie. Enfin, l'organisation de la communication médiatique autour de l'épidémie n'était pas de nature à faire de la presse un maillon clé dans la gestion de l'épidémie.

Tableau n° 26 : Opinion des enquêtés sur l'apport des médias dans la prise en charge du choléra

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Pas du tout

54

54,0

54,0

54,0

 

Faible

31

31,0

31,0

85,0

 

Assez

15

15,0

15,0

100,0

 

Total

100

100,0

100,0

 
 

Figure 20: Diagramme sur l'opinion des enquêtés sur l'apport des médias dans la prise en charge du choléra

Source : enquête de terrain, juin 2011

Les données de ce tableau et de cette figure mettent en évidence l'apport des médias dans la prise en charge des malades du cholera. La lecture de cette fréquence nous enseigne que leur apport n'est pas significatif (54%). Comme dans le précédent paragraphe, le faible accès des populations aux moyens d'information, le manque de professionnalisme de la part des communicateurs ainsi le manque d'organisation de la communication autour de l'épidémie expliquent cette situation.

4-1-1-3 : PRESENTATION DES RESULTATS EN FONCTION DU PROFIL DES ACTEURS DE LA COMMUNICATION

Tableau n° 27 : Répartition des enquêtés selon le type de média

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Radio

15

44,1

44,1

44,1

 
 

Télévision

9

26,5

26,5

70,6

 

Presse écrite

10

29,4

29,4

100,0

 

Total

34

100,0

100,0

 

Figure n° 21 : Répartition selon le type de média

Source : Enquête de terrain : mai 2011

Le tableau n° 27 et la figure n° 21 révèlent que l'audiovisuel emploie plus de la moitié des journalistes et assimilés (exerçant dans la région de l'Extrême-Nord. Et dans le domaine de l'audiovisuel, la radio vient en tête en termes d'emploi avec 44,1% contre 26,5% pour la télévision. Quant à la presse écrite, elle utilise 29,4% du personnel journalistique de la région.

Tableau n° 28 : Répartition des enquêtés selon les formations professionnelles reçues

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Oui

12

35,3

35,3

35,3

 

Non

22

64,7

64,7

100,0

 

Total

34

100,0

100,0

 
 

Figure n° 22 : Répartition des journalistes selon les formations professionnelles reçues

Source : Enquête de terrain, mai 2011

Ce tableau et cette figure liassent ressortir le statut des hommes des medias qui exercent dans la région de l'Extrême-Nord. 64,7% des journalistes et assimilés enquêtés affirme n'avoir reçu aucune formation professionnelle. Seuls 35,3% ont été à une école de formation. Le reste est composé des personnes venues dans la profession par des voies déguisées. La plupart sont des rebuts de l'enseignement secondaire et universitaire.

Tableau n° 29 : Répartition des enquêtés selon leurs expériences professionnelles

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumuli

Valide

Moins de 5 ans

14

41,2

41,2

41,2

 

Plus de 5 ans

20

58,8

58,8

100,0

 

Total

34

100,0

100,0

 
 

Figure n° 23 : Diagramme de répartition des enquêtés selon leurs expériences professionnelles

Source : Enquête de terrain, mai 2011

Cette distribution laisse apparaître que 41,2% des journalistes enquêtés ont moins de cinq ans de terrain. Plus de la moitié, soit 58,8% travaillent depuis plus de 5 ans de journalistes et assimilés.

Tableau n° 30 : Répartition des enquêtés selon leurs niveaux d'instruction

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Sans niveau

1

2,9

2,9

2,9

 

Niveau primaire

2

5,9

5,9

8,8

 

Niveau secondaire

17

50,0

50,0

58,8

 

Niveau supérieur

14

41,2

41,2

100,0

 

Total

34

100,0

100,0

 
 

Figure n° 24 : Répartition des enquêtés selon leurs niveaux d'instruction

Source : Enquête de terrain, mai 2011

Au regard de ce tableau et de cette figure, la moitié des journalistes exerçant dans la région de l'Extrême-Nord a mené des études jusqu'au niveau secondaire contre 41,2% pour le niveau supérieur. Une petite partie a le niveau primaire (5,9%). Autre curiosité, 2,9% des enquêtés n'a pas de niveau, c'est-à-dire, n'a pas été à l'école. Ces derniers se sont retrouvés dans la profession comme de simples débrouillards et qui ont fini par paraitre aux yeux du public comme des journalistes.

Tableau n° 31 : Classement enquêtés selon les diplômes obtenus

 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage valide

Pourcentage cumuli

Valide

Sans diplôme

1

2,9

2,9

2,9

 

CEPE

2

5,9

5,9

8,8

 

BEPC

4

11,8

11,8

20,6

 

Probatoire

7

20,6

20,6

41,2

 

Baccalauréat

8

23,5

23,5

64,7

 

Licence

9

26,5

26,5

91,2

 

Licence et plus

3

8,8

8,8

100,0

 

Total

34

100,0

100,0

 
 

Figure n° 25 : Répartition des enquêtés selon les diplômes obtenus

Source : Enquête de terrain, mai 2011

Le tableau et la figure précédents nous renseignent sur les diplômes des hommes des médias qui exercent dans la région de l'Extrême-Nord. Nous remarquons qu'environ 35% des enquêtés est titulaire au moins de la licence. 23,5% d'entre eux détient le baccalauréat alors qu'environ 40% a le diplôme du niveau secondaire (Probatoire, 20, 6%, BEPC, 14,7% et CEP, 5,9%). Les observations du tableau et de la figure précédente sont valables pour la question du niveau.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King