II/LE CONFLIT IRANO-OCCIDENTAL, QUEL ISSUE ? POUR
QUEL PRIX ?
La crise entre l'Iran et l'occident est l'une des plus
abstrus problèmes sur la scène internationale. Les instances
internationales et les médiateurs sont devant une impasse pour retrouver
une résolution acceptable par les deux cotés. Deux courants
s'alternent le rôle, ceux qui adoptent la solution militaire et ceux qui
parlent de la possibilité d'une solution négociée.
1-la stratégie militaire, comment et à
quel prix ?
Israël est le pays le plus enthousiasmé pour la
solution militaire. A maintes reprises les responsables israéliens
exprimaient la volonté de l'Etat hébreux d'intervenir pour
détruire les capacités nucléaires iraniennes. Comment
Tel-Aviv peut réaliser cet objectif ?
Israël se place à 1600 km de l'Iran. En adoptant
la doctrine de Menahem Begin, Israël doit interdire à toute autre
puissance de se doter de la force nucléaire sur la région du
moyen orient. Cette doctrine a été appliquée à la
lettre contre l'Irak en juin 1981 (centre Osirak) et contre la Syrie en
septembre 2007 (centre Deirazour). Les services secrets israéliens
confirment la capacité de Téhéran à faire monter sa
bombe atomique en 2012, alors que leurs homologues américains parlent de
2013 ou 2014.
Les cibles d'Israël seront les centres nucléaires
iraniens. L'aviation israélienne peut utiliser ces trois trajets :
Jordanie-Irak, Jordanie-Arabie Saoudite-Irak et Syrie-Turquie-Irak. Les deux
premiers causeront des crises diplomatiques avec la Jordanie à cause du
traité de Wadi Araba, le troisième est le plus long mais sans
problèmes diplomatique. Les israéliens auront besoin de brouiller
les radars des pays survolés par leur aviation, l'armée
possède déjà un système testé en 2007 contre
la Syrie en plus des avions Gulf Stream 550 bouillante. L'opération
nécessite aussi l'engagement de 100 avions F15 et F16 en outre des
avions de ravitaillement.
La capacité défensive iranienne est à
prendre en considération. L'Iran dispose des anti-avions Rappier russes,
Stringer américains et Crotales français, en plus de 150 avions
moins performants mais capable d'intercepter l'attaque israélienne. Avec
ces données, le sol iranien est difficilement pénétrable,
et l'aventure pourrait couter 30 à 40% des pertes pour Israël.
La deuxième possibilité est l'usage des
missiles. Israël peut se servir des missiles JERRICO3 testés en
2008, mais vu la distance, l'atteinte des cibles risquera de faire
défaut. La solution des missiles est écartée. Les centres
nucléaires iraniens sont dispersés sur le sol iranien, ce qui
rend impossible de viser leur destruction en un seul coup. Ainsi les iraniens
ont déjà prévu ce scénario et construit leurs
centres sur des profondeurs allant à 30 mètres et avec du
béton armé.
Les conséquences de l'attaque seront latentes sur tout
le moyen orient. La radioactivité causera la mort instantanée des
milliers de personnes et la contamination des centaines de milliers d'autres en
Iran et aux pays voisins dans les années à venir. La reposte
iranienne sera immédiate et d'un esprit revanchard. Les missiles CHIHAB3
peuvent atteindre facilement Israël. Hezbolah repostera à son tour
en engageant son stock de 40.000 requêtes constitué depuis la
guerre de juillet 2006. Le commandement de l'armée israélienne a
avoué son incapacité à intercepter les requêtes de
la résistance libanaise. Les kamikazes cibleront les
représentations israéliennes par tout au monde. L'Iran se verra
dans la légitimité de réaliser sa menace pour le blocage
du détroit d'Hormuz, par lequel passe 40% de la production
pétrolière mondiale. C'est ainsi que le président
américain accuse l'Iran de provoquer la flambée des prix de
pétrole par ses menaces à la stabilité dans le golf. Le
lendemain d'une attaque contre l'Iran, le monde doit se préparer
à acheter le baril à un prix de 500 à 600 dollars.
L'option risque d'être fatale pour toutes les parties.
Les experts craignent le déclenchement d'une guerre nucléaire
destructive. Tous les sages du monde se précipitent pour résoudre
la crise et éviter la catastrophe. Alors comment faire ?
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