L'aliénation dans la philosophie de Karl Marx et ses formes contemporaines( Télécharger le fichier original )par N'Gouan Mathieu Agaman Université Félix Houphouët Boigny Abidjan - Master 2 2008 |
B - L'ARGENT, SYMBOLE DE LA DEPOSSESSION DE L'HOMMEEn tant que moyen d'échange, remplaçant le « troc », l'argent a depuis lors été saisi par les économistes capitalistes comme une marchandise qui dépendait du rapport entre les frais de production, de l'offre et de la demande. Dès lors, Marx en se demandant si le salaire est déterminé par le prix en argent, écrit « Au XVIe siècle, lors et l'argent en circulation en Europe augmentèrent par suite de la découverte en Amérique de mines plus riches et plus faciles à exploiter ». De ce fait, la valeur de l'or et de l'argent baisse par rapport aux autres marchandises. Ces ouvriers continuèrent à recevoir la même masse d'argent monnayée que le prix en argent du travail, le salaire réel nominal, ne coïncide pas avec le salaire réel, c'est-à-dire avec la quantité de marchandise qui est réellement donnée en échange au salaire. Autrement, si le salaire nominal, c'est-à-dire la somme d'argent pour laquelle l'ouvrier se vend au capitaliste, si le salaire réel, c'est-à-dire la quantité de marchandises qu'il peut acheter est réel. Cependant cet argent n'épuise pas les rapports contenus dans le salaire. 4(*)1 Le salaire est déterminé avant tout par son rapport avec le gain, avec le profit du capitaliste. Ainsi, le rapport de l'homme à l'homme est régulé par le gain, le salaire puisque sans celui-ci les objets de la substance ne peuvent venir à l'homme. La marchandise de l'argent pose l'homme et l'objet à égale distance. Autrement exprimé, là où il y a frais de production où de demande, il y a l'objet et en même temps l'homme ; puisque c'est l'homme qui est au début et à la fin de ce trépied économique. Par ailleurs, l'économie politique, dans sa visée de la création et de la circulation va poser l'argent au centre de l'existence humaine, mais en dehors de l'homme, c'est là son inhumanité. D'où cet adage populaire, `'celui qui n'a rien, n'est rien'' ; or, avec Erich Fromm, fin lecteur de Marx « «plus on a, plus on aliène sa vie »4(*)2. C est donc dire que plus l'homme s'abandonne à l'avoir, à l'argent, moins il se possède lui-même. L homme met sa vie dans l objet et dés lors celle-ci ne lui appartient plus, elle appartient à l objet : « Tout ce que l'économiste vous prend en matière de vie et d'humanité, il vous le rend sous forme d'argent et de biens matériels »4(*)3 .Comment peut il en être autrement quand, en à croire Marx, la vie elle-même est considérée comme la guerre des intérêts et l argent le nerf de cette guerre ? Quelle guerre peut-on alors gagner sans armes ? Pour dire avec Marx que dans la société bourgeoise aucune existence ne semble possible sans argent. Ecoutons ce que ce penseur allemand dit à ce propos : « l'argent est l'entremetteur entre le besoin et l'objet, entre la vie et le moyen de subsistance de l'homme ». Il ressort de ce qui suit que l argent se pose comme le médiateur, servant de lien entre toutes chose ; il place donc l homme et l objet à égale distance. Ainsi, Marx écrit « ce qui grâce à l argent est pour moi, ce que l argent peut acheter je le suis moi-même moi le possesseur de l'argent ».En somme, retenons nous chez Marx, que la perversion et la confusion de toutes les qualités humaines et naturelles, `'la fraternisation `' des impossibilités de l' argent sont impliquées dans son essence en tant qu' essence générique aliénée des hommes : « il est la puissance aliénée de l'humanité »44 * 41 -KARL (M.) .- Travail salarié et capital , op.cit .p.32 * 42 -FROMM (Erich).-Avoir ou être un choix dont dépend l'avenir de l'homme, (Paris, Edition Robert Laffont, SA.1978) p.10, P182 * 43 -Idem p.182 |
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