3.3.2.3 Efficacité de la
commercialisation
L'analyse de l'efficacité de la commercialisation est
faite en comparant, au niveau des collecteurs et des courtiers collecteurs, les
coûts de commercialisation et les marges brutes.
Cette analyse peut être ensuite utilisée pour
justifier l'intervention du gouvernement dans la commercialisation, que ce soit
pour fixer des prix minima ou pour mettre en place un office de
commercialisation. Dans le cas de notre étude, nous avons utilisé
la statistique t de Student. Les résultats
sont consignés dans le tableau 27.
Tableau 27 : Comparaison des
coûts et des marges brutes au niveau des collecteurs et des courtiers
collecteurs.
Catégories
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Erreur standard
|
Intervalle de confiance 95% de la
différence
|
t de Student
|
ddl
|
Signification bilatérale
|
Inférieure
|
Supérieure
|
Collecteurs
|
13,55667
|
18,829657
|
4,438193
|
4,19290
|
22,92043
|
3,055
|
17
|
0,007***
|
Courtiers collecteurs
|
11,4767
|
6,35608
|
1,83484
|
7,4382
|
15,5151
|
6,255
|
11
|
0,000***
|
*** : très hautement significatif.
Source : Nos enquêtes,
2004
L'analyse du tableau 27 montre qu'il y a une différence
significative entre les coûts et les marges brutes au niveau des
collecteurs et des courtiers collecteurs. La commercialisation n'est donc pas
efficace au niveau de ces deux catégories car elles réalisent des
marges brutes nettement supérieures aux coûts engagés.
Au niveau des semi-grossistes et des grossistes, le faible
nombre de personnes enquêtées ne permet pas une telle
comparaison. Toutefois, on remarque que en moyenne, la différence entre
la marge brute et les coûts de commercialisation est de 10F par Kg chez
les semi-grossistes et de 8F par Kg chez les grossistes. Il convient donc de
dire que c'est la quantité de noix achetées qui permet à
ces catégories de réaliser de grands bénéfices.
Toutefois, même si les acheteurs réalisent de
grands profits, cela voudra-t-il dire que les producteurs sont pour autant
défavorisés dans le processus de commercialisation ? Une
pareille préoccupation mérite bien une attention
particulière. Pour ce faire, nous avons comparé les marges brutes
par unité de coûts variables obtenues par les producteurs aux
marges de commercialisation par unité de coûts
dégagées par les acheteurs. Nous avons considéré
dans ce calcul, les coûts variables supportés par les producteurs
et les coûts de commercialisation supportés par les acheteurs au
titre de la campagne agricole 2003-2004. Les résultats sont
consignés dans le tableau 28.
Tableau 28 :
Comparaison des ratios marge/coût des acheteurs et des producteurs.
t de student
|
ddl
|
Sign* (bilatérale)
|
Différence moyenne
|
Différence écart-type
|
Intervalle de confiance 95% de la
différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
3,639
|
115
|
0,000
|
2,3563***
|
0,64752
|
1,07368
|
3,63889
|
* : Signification
bilatérale ; *** très hautement
significative
Source : Nos enquêtes,
2004.
L'analyse du tableau 28 nous permet de dire qu'il y a une
différence significative entre les marges par unité
d'investissement des acheteurs et les marges par unité de coût des
producteurs. La moyenne de ce ratio est de 3,41 au niveau des acheteurs alors
qu'elle est de 1,09 au niveau des producteurs. Ce qui nous amène
à dire que les activités de production et de commercialisation
des noix de cajou sont toutes deux très rentables. Toutefois, une
dépense de 1F consentie par un acheteur lui procure une marge de
commercialisation de 3,41F alors qu'une dépense de 1F faite par le
producteur lui procure une marge brute de 1,09, la marge brute du producteur
étant égale au produit total escompté des coûts
variables. Ainsi par unité d'investissement, l'acheteur tire un profit
trois fois plus grand que le bénéfice obtenu par le
producteur.
Le système des noix de cajou étant alors
inefficace, les producteurs tirent donc des marges nettement inférieures
à celles obtenues par les acheteurs. Dans un tel contexte, il est
important de voir si les ressources allouées à la production des
noix de cajou sont efficaces et comment améliorer le processus
d'allocation de ces ressources. Car de tout point de vue, une augmentation du
prix au producteur aura sûrement une influence sur les marges
dégagées par les producteurs, mais aussi sur celles obtenues par
les différents acheteurs.
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