1.2 PROBLEMATIQUE, JUSTIFICATION ET
OBJECTIFS
1.2.1 Problématique
De nos jours, l'importance des produits de l'anacardier
(Anacardium occidentale L.) dans le monde s'affirme de plus
en plus croissante. Cette situation est due non seulement à la valeur
alimentaire de la noix, mais aussi à l'intérêt industriel
du baume (Grimaud, 1998). La demande en noix et en amende est en augmentation
et le marché est largement dominé par l'Inde (en ce qui concerne
l'offre), et pour la consommation par les Etats Unis d'Amérique (Gagnon,
1998). Toutefois, la participation de nombreux autres pays comme la Côte
d'Ivoire, l'Indonésie, la Tanzanie, le Nigéria, le
Bénin,... dans les processus de production et de commercialisation n'est
pas négligeable.
Au Bénin, cette commercialisation se fait
généralement à deux niveaux : le niveau primaire
où le paysan producteur livre son produit à des acheteurs
privés, à des centres de collecte étatiques ou
privés, à des coopératives... Au niveau secondaire, les
structures de collecte, les acheteurs privés ou les gros exploitants
approvisionnent des clients plus importants : exportateurs, usines locales
de transformation...
Mais au niveau de ce produit de rente et d'exportation, le
paysan producteur reste souvent au début du circuit de
commercialisation, là où les bénéfices sont les
plus bas et la plus value la moins importante (INADES, 2002).
Aujourd'hui, la libéralisation des échanges et
de l'économie contraint de plus en plus les Etats africains à
libéraliser les filières des produits agricoles et notamment le
volet de la commercialisation (INADES, 2002). Ainsi, depuis plusieurs
années, l'Etat béninois ne s'implique plus en tant que tel dans
la commercialisation des noix de cajou. Dans un tel contexte, les paysans sont
de plus en plus appelés à prendre en charge la
commercialisation/exportation de leurs produits.
C'est ainsi que dans le secteur anacarde au Bénin et
dans les communes de Savalou et Bantè, les producteurs vendent leurs
produits à des réseaux d'acheteurs privés. Le
marché national s'est alors ouvert à la concurrence (parfois
sauvage) et à la multiplication des intermédiaires commerciaux.
Cette situation, qui au départ semblait favorable aux producteurs, est
devenue source d'appauvrissement et d'exploitation de la part des acheteurs
à cause de l'insertion dans le système d'un nombre assez
important d'intermédiaires.
Il se pose alors le problème de durabilité de la
production due à l'efficacité de la commercialisation.
De plus, selon Witcover et Vosti (1995) cités par
Lamien et Traoré (2002), le développement du marché des
produits forestiers non ligneux entraînera une meilleure valorisation des
forêts tropicales et incitera à leur conservation.
Il importe donc de procéder à une meilleure
valorisation des noix de cajou au Bénin en mettant un accent sur le
marché local. Mais, tout développement du marché doit
passer par une connaissance des pratiques en cours sur ce marché.
Il s'avère donc avant tout autre processus de faire au
premier abord un bilan critique de la commercialisation des noix de cajou telle
qu'elle a été pratiquée jusqu'alors au niveau local,
d'où notre thème : Analyse
socioéconomique de la commercialisation des noix de cajou dans les
communes de Bantè et Savalou.
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