CHAPITRE II : LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DE
LA RCA
Après une reprise progressive de la croissance
économique à l'issue des conflits civils en 2004, la RCA a subi
une série de chocs internes et externes qui ont bouleversé ses
perspectives de croissance. En dépit de ces chocs qui ont freiné
la croissance, accentué des tensions inflationnistes et
détérioré le compte courant, la RCA a maintenue une
gestion macroéconomique stable obtenant des résultats
satisfaisants au regard du programme de réforme soutenu par la
facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance
(FRPC) conclu avec le FMI pour la période 2007-2009. Cette politique
macroéconomique a contribué à asseoir les bases d'une
reprise progressive de l'activité économique à moyen
terme.
En effet l'économie centrafricaine semble aborder un
nouveau tournant et affiche déjà des signes de reprise pour 2010.
Pour aborder à bien ce chapitre, nous allons dans la première
section présenter le système financier centrafricain : sa
structure et son évolution ; ensuite dans la deuxième section
présentons l'évolution du PIB et dans la dernière section
nous analysons la distribution du crédit au secteur privé.
SECTION 1 : PRESENTATION DU SYSTEME FINANCIER
CENTRAFRICAIN : STRUCTURE ET EVOLUTION
Le système financier est l'ensemble des marchés
et intermédiaires qui sont utilisés par les ménages, les
entreprises et l'Etat pour mener à bien leur décision
financière. Le système financier permet de transférer des
fonds depuis des agents économiques qui épargnent, car leurs
dépenses sont inférieures à leurs revenus, vers les agents
économiques qui souhaitent emprunter, c'est-à-dire
dépenser plus que leurs revenus.
Le système financier centrafricain est constitué
d'une part par des institutions financières bancaires et d'autre part
par des institutions financières non bancaires.
1.1 Les Institutions financières bancaires
Le système bancaire centrafricain est composé
d'une banque d'émission la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC)
et quatre banques commerciales à savoir l'ECOBANK, la Commercial Bank of
Centrafrique (CBCA), la Banque Populaire Morrocco Centrafricaine (BPMC) et la
Banque Sahelo-saharienne pour l'Investissement et le Commerce (BSIC).
1.1.1 La Banque des Etats de l'Afrique Centrale
(BEAC)
L'institution d'émission en Afrique centrale a
évolué dans le sillage de l'organisation monétaire de la
France. Cette organisation au départ, s'était faite par groupe de
pays selon les critères de rapprochement géographique. Elle a
évolué dans le temps pour permettre la mise en place d'une vaste
zone monétaire : la zone franc.
L'appellation de la Banque Centrale a connu de nombreux
changement. De la Caisse Centrale de la France d'Outre Mer (CCFOM)
créée en 1944, elle deviendra en 1955 l'Institut d'Emission de
l'Afrique Equatoriale et du Cameroun (IEAEC), puis
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en 1960 la Banque Centrale des Etats de l'Afrique Equatoriale
et du Cameroun (BCEAEC). Douze (12) ans plus tard, lors d'une réunion
tenue le 22 et 23 novembre à Brazzaville, les cinq Etats de la BCEAEC
dans le cadre de la poursuite de leur coopération, monétaire ont
décidé d'ériger la BCEAEC en Banque des Etats de l'Afrique
centrale (BEAC)40. Le 1er janvier 1985 la Guinée
Equatoriale y fait son entrée, ce qui porte le nombre des membres
à six (6) à savoir :
- le Cameroun ;
- la RCA ;
- le Congo ;
- le Gabon ;
- la Guinée Equatoriale ;
- le Tchad.
La BEAC a pour mission :
- d'émettre la monnaie et en garantir la stabilité
;
- de définir et de conduire les la politique
monétaire applicable dans les pays
membre de l'union ;
- de conduire les opération de change ;
- de définir et de gérer les réserves de
changes des pays membres ;
- de promouvoir le bon fonctionnement du système de
paiement dans la
communauté.
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