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Caractéristiques structurales et écologiques des forêts de Bonou et d'Itchèdè au sud- est du Bénin

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par Sunday Berlioz KAKPO
Université d'Abomey- Calalvi, faculté des sciences agronomiques - Diplome d'ingénieur agronome spécialiste en aménagement et gestion des ressources naturelles 2011
  

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5.3. Répartition spatiale

L'indice de Blackman et de Green présentent l'inconvénient de décrire la structure spatiale à l'échelle du plus proche voisin, les interactions au-delà du plus proche voisin sont ignorées (Stoyan & Penttinen, 2000). Pour pallier à cette difficulté, nous avons utilisé pour étudier la répartition spatiale des espèces de valeur, la densité relative de voisinage ? (Condit et al, 2000) qui parait être une meilleure méthode. La densité relative de voisinage est un indice qui n'exprime pas la structure des peuplements seulement en termes de valeurs moyennes ou de distribution, mais qui décrit la structure spatiale de manière continue. Cet indice peut être comparé à la fonction K de Ripley mais n'est pas une fonction cumulative de la distance d'observation comme celle de Ripley (Condit et al., 2000). La densité relative de voisinage permet des investigations spatialement explicites des interactions entre les arbres sur de grandes échelles de distance.

A cet effet, la densité relative de voisinage indique que dans un rayon de 10 m la distribution de Cola millenii et de Dialium guineense est agrégative dans les deux forêts étudiées. Au-delà d'un rayon de 10m plus précisément entre 10 m et 30 m, les individus de ces deux espèces sont relativement dispersés, quelle que soit la forêt. La population de Afzelia africana dans la forêt de Bonou a une distribution agrégative mais tendant vers une dispersion. Par contre à Itchèdè, Afzelia africana dans un rayon de 10 m est relativement dispersés. Au-delà d'un rayon de 10 m plus précisément entre 10 m et 30 m les individus de Afzelia africana sont relativement dispersés, quelle que soit la forêt considérée. Ces résultats sont différents de ceux de Bonou et al. (2009) sur la caractérisation structurale des formations végétales hébergeant Afzelia africana dans la forêt classée de la Lama au Sud du Bénin. Bonou et al. (2009) trouvent que les valeurs des indices de Blackman et de Green indiquent un regroupement très faible des individus de l'espèce. Cependant, il note que quelques regroupements des individus sont parfois observés mais sur de faibles étendues généralement de moins d'un quart d'hectare. Nos résultats se rapprochent de ceux trouvés par Fandohan (2006) dans la forêt classée de Wari-Maro qui a noté une répartition aléatoire avec une tendance à l'agrégation pour de faibles rayons (30 m) autour de tout point arbitrairement fixé au sein de la population.

Le développement des plantes dans l'espace est à la base des phénomènes fondamentaux que sont la régénération forestière, et l'extension des écosystèmes forestiers.

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Mais les modalités de la dissémination des graines sont certainement parmi les facteurs décisifs qui règlent le comportement d'une espèce au sein d'un groupement végétal (Comita et al., 2007 ; Nishimura et al., 2008 ; Mussenac, 2009).

Les stratégies de dispersion des graines adoptée par une plante peuvent être liées à l'agent de dispersion. Ainsi, Cola millenii et Dialium guineense sont des espèces sarcochore (Diaspores totalement ou partiellement charnues). Ils ont généralement besoin des animaux en particulier les frugivores pour se disséminer (zoochorie), ce qui explique la raison pour laquelle on retrouve des individus de ces espèce au-delà de 10 m. La structure spatiale agrégative observée chez ces deux espèces peut être liée à une faible activité des agents de dispersion. Afzelia africana par contre est une espèce barochore (Diaspore non charnue, lourde). Ses graines ne se disséminent pas par nature sur de longue distance. A cause de sa faible distance de dispersion, les graines se retrouvent en agrégats autour de l'arbre « mère » (Menaut et al., 1990; Collinet, 1997; Barot et al., 1999). Nishimura (2008) en étudiant la répartition spatiale et écologique des Fagaceae dans la forêt de Sumatra (Indonésie), remarque qu'une espèce peut avoir sur une distance donnée une première distribution qui est agrégative et sur une distance plus longue grâce aux agents de dispersion une deuxième distribution qui est aléatoire. La dissémination des graines par les animaux permet d'augmenter la probabilité que les espèces colonisent des milieux plus favorables (Thompson et Willson (1978) cité par Nishimura et al. (2008)). Si la distribution agrégative est donc observée dans la forêt de Bonou et pas dans celle d'Itchèdè, c'est parce que les conditions stationnelles ne s'y prêtent pas. La forêt d'Itchèdè dans un état de dégradation poussée n'offre plus l'écosystème favorable à Afzelia africana. Mais pour que Afzelia africana se retrouve sur une distance supérieure à 10 m, il a fallu l'action disséminateur des animaux, rongeurs et herbivores en particulier.

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