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Potentialités du kaolin et d'un nouveau régulateur de croissance ( Méthoxyfénozide ) pour la lutte intégrée contre les Aphides ( Homoptera: Aphididae ) et Helicoverpa armigera ( Lepidoptera: Noctuidae )

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par Boni Barthélémy YAROU
Université d'Abomey- Calavi au Bénin - Master en entomologie agricole 2009
  

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2.2. Helicoverpa armigera (Hübner) (Lipidoptera: Noctuidae)

2.2.1. Généralités

L'adulte de cette noctuelle a une envergure qui varie entre 32,5 mm et 38 mm. Les oeufs de H. armigera sont presque sphérique avec une base aplatie, de couleur blanc-jaunâtre brillant devenant brun foncé avant l'éclosion. Sur le cotonnier, on retrouve les oeufs en majorité sur la face supérieure des feuilles et dans le tiers supérieur des plantes (Reed, 1965). Les chenilles de cette noctuelle ont un corps orné de minces bandes dorsales longitudinales foncées, alternées de bandes plus claires (Toguebaye et Couilloud, 1982). La couleur de fond est fort variable, verdâtre, jaunâtre ou marron-noirâtre, même parfois rosâtre. H. armigera est un ravageur cosmopolite à l'exception du continent américain (Cauquil, 1986). Au Bénin, ce ravageur est présent sur toute l'étendue du territoire nationale mais c'est au nord que son niveau d'infestation est généralement élevé à cause de la culture cotonnière. H. armigera est un ravageur extrêmement polyphage. Sur le cotonnier les symptômes consistent à l'évidage des bourgeons et capsules avec un trou d'entrée très net (figure 4). La chenille étant en générale partiellement engagée dans la capsule, elle rejette à l'extérieur des excréments en abondance.

Cliché: Dr. Alavo, 2007

Figure 4: Chenilles de H. armigera se nourrissant sur capsule de cotonnier (à gauche) et aspect de la capsule endommagée (à droite)

2.2.2. Lutte contre Helicoverpa armigera

La lutte contre H. armigera est essentiellement basée sur l'utilisation des produits chimiques de synthèse. Au Bénin ces traitements insecticides sont appliqués sans tenir compte du seuil de tolérance des ravageurs. Ils sont constitués de pyréthrinoïdes pour la lutte contre les vers de la capsule et d'organochlorés contre les autres espèces de ravageurs ainsi que pour renforcer l'efficacité des pyréthrinoïdes (Tébgéssou, 2007). Et pourtant il existe dans les agroécosystèmes ainsi que dans la nature des moyens de lutte qu'on pourrait exploité pour rendre efficiente la protection des végétaux. Il s'agit des parasitoïdes et prédateurs, des organismes pathogènes d'insectes, des extraits de plantes et autres composés respectueux de l'environnement.

v Parasitoïdes et prédateurs

Des parasitoïdes, des prédateurs et des microorganismes peuvent réguler les populations de H. armigera. L'usage des trichogrammes (parasitoïdes) contre H. armigera à été recommandé aux cultivateurs aussi bien comme agent de lutte biologique que comme composante de système de lutte intégrée (Romeis et al., 1998). Les chrysopides et les fourmis sont les plus importants prédateurs de H. armigera.

v Organismes Pathogènes d'insectes et les toxines

Trois organismes pathogènes d'insectes sont connus pour réguler les populations du ver de la capsule du cotonnier. Il s'agit du champignon entomopathogène Beauveria bassiana, du virus de la Polyhedrose Nucléaire de H. armigera (HaNPV) et de la bactérie du sol Bacillus thuringiensis (Bt) (Sandhu et al., 1993; Scholz et al., 1998). Ces organismes peuvent être utilisés pour la lutte biologique grâce à la sécurité qu'elle offre à l'environnement et à leur effet sélectif (Blumberg et al., 1997).

v Extraits de Plantes et autres Composés Respectueux de l'Environnement

Les méthodes alternatives à la lutte chimique, utilisant des extraits de plantes contre H. armigera ont été également étudiées. Des études au laboratoire et au champ ont montré que les limonoïdes du neem tels que neem-azal et neem-jeevan étaient efficaces contre le ver de la capsule du cotonnier et peuvent être utilisés comme une alternative aux insecticides chimiques de synthèse (Rao et al., 1995; Gupta, 2001). D'autres composés respectueux de l'environnement comme le lufenuron, un régulateur de croissance d'insectes, et le méthoxyfénozide ont été testés contre H. armigera sur le cotonnier (Alavo, 2006). L'efficacité de méthoxifénozide, contrôlant la mue chez les lépidoptères, a été testée en Chine, sur les chenilles de H. armigera au laboratoire et au champ. Les résultats indiquent qu'il provoquait les mues prématurées et réduit par conséquent les populations larvaires. Ce qui permettait d'avoir une réduction des dégâts causés au cotonnier (Zhao et al., 2003). Le méthoxyfénozide est un nouveau régulateur de croissance homologué aux USA.

v Kaolin comme Moyen de Protection des Végétaux

Le kaolin est un silicate d'aluminium blanc et non abrasif qui est largement utilisé dans la fabrication de la peinture, des produits cosmétiques, et pharmaceutiques. Il y a quelques années, des formulations à base de kaolin ont été développées aux USA pour être utilisées en agriculture. Des études ont montré que la formulation hydrophobique à base de kaolin peut efficacement protéger les plantes hôtes contre les insectes nuisibles tels que les espèces de lépidoptères, les insectes piqueurs-suceurs et les acariens. Saour et Makee (2004) ont montré que l'infestation des olives par les mouches, Bactrocera oleae (Diptera), est significativement réduite sur les oliviers traités au kaolin comparativement aux plantes non traitées. Les effets du kaolin ont été étudiés sur le cotonnier contre le ver rose de la capsule, Pectinophora gossypiella (Lepidoptera: Gelecchiidae), la noctuelle de la betterave, Spodoptera exigua (Lepidoptera: Noctuidae), les chenilles défoliantes du cotonnier, Spodoptera littoralis (Lepidoptera: Noctuidae), le charançon de la capsule, Anthonomus grandis grandis (Coleoptera), ainsi que les pucerons, Aphis gossypii (El-Aziz sea, 2003; Sisteron et al., 2003). Les résultats ont indiqué que les femelles de lépidoptères ont pondu moins d'oeufs sur les cotonniers couverts de particules de kaolin et que les feuilles traitées provoquaient une mortalité significative des larves d'insectes. Ces études ont également révélé que le mélange de kaolin et d'insecticide chimique (pyréthrinoïde) était particulièrement efficace. Par conséquent, il a été conclu que le kaolin pourrait être particulièrement utile en combinaison avec d'autres moyens de lutte contre les insectes.

Ces résultats encourageants démontrent clairement la possibilité d'utiliser la technologie du kaolin, comme alternative aux insecticides chimiques de synthèse, afin d'éviter les dommages causés par les insectes ravageurs.

Une revue de littérature internationale relative à la lutte biologique et intégrée contre H. armigera a été publiée par Alavo (2006). Cet auteur a mis l'accent sur les résultats encourageants publiés par différents auteurs aussi bien sur la technologie du kaolin que sur le méthoxyfénozide.

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