5.2. Rôle du
méthoxyfénozide pour la protection des végétaux
Yarou (2007) a étudié l'effet du
méthoxyfénozide sur les chenilles de H.
armigera en utilisant les fruits de tomate pour nourrir les insectes
en laboratoire. Tégbéssou (2007) a étudié
également les effets de ce même produit en se servant des capsules
de cotonnier. Ces auteurs ont tous montré que le
méthoxyfénozide a provoqué une déformation
phénotypique, une mortalité des chenilles et une réduction
de leur alimentation. Nous avons également étudié l'effet
de ce produit sur les chenilles de H. armigera en milieu
paysan. Les plants ont été traités à intervalle de
7 jours avec une suspension contenant 72ul/ml de méthoxyfénozide.
A l'issue de nos travaux, les résultats obtenus sont similaires à
ceux de ces auteurs. Le méthoxyfénozide a permis de
réduire de façon significative le nombre de chenilles en dessous
du seuil de tolérance (5 chenilles pour 40 plants) sur les plants
traités. Ce nombre est passé de 5 chenilles pour 20 plants
à 1 chenille pour 20 plants après les deux traitements au
méthoxyfénézide. L'efficacité de
méthoxyfénozide a été testée sur les
chenilles de H. armigera au champ par Zhao-Min et al. (2003).
Les résultats indiquent qu'il provoquait les mues
prématurées et réduit par conséquent les
populations larvaires. Ce qui permettait d'avoir une réduction des
dégâts causés au cotonnier. Comme cet auteur, moins de
dégâts ont été enregistrés sur les plants
traités. Soit en moyenne, 9 capsules saines par plants traités
contre 4 capsules saines par plant non traité. D'autres chercheurs comme
Sundaram et al. (1998) ont montré également que le
méthoxyfénozide est le produit le plus efficace contre les larves
du redoutable ver des bourgeons du tabac, Choristoneura fumiferana
(Clem) (Lepidoptera: Tortricidae). Ce produit est donc non seulement toxique
pour H. armigera mais aussi contre beaucoup d'autres
lépidoptères ravageurs. Les régulateurs de croissance
d'insecte de ce type peuvent être inclus dans le programme de lutte
intégrée contre les ravageurs du cotonnier comme alternative aux
usages intensifs des insecticides chimiques de synthèse trop
dangereux.
5.3. Effet combiné
des deux produits pour la protection des végétaux
Les traitements au kaolin ont permis de réduire le taux
d'infestation des plants par les pucerons et le nombre des oeufs pondus par
H. armigera. Le faible nombre d'oeufs a conduit à un
faible nombre de chenilles sur les plants. Le méthoxyfénozide a
réduit également les populations des chenilles. Le nombre de
capsules saines sur les plants traités avec le kaolin et le
méthoxyfénozide est supérieur à celui obtenu sur
les plants du témoin (non traité). De plus, le rendement moyen
sur les parcelles traitées est meilleur à celui obtenu sur les
parelles du témoin. Ainsi, pour la protection des
végétaux, ces deux produits écologiques en association ont
permis de réduire les dégâts de ces deux groupes de
ravageurs et d'obtenir un meilleur rendement. De ce fait, ils peuvent
constituer une alternative aux produits chimiques dans la lutte contre les
pucerons et les chenilles de H. armigera.
Le rendement que nous avons obtenu sur les plants
traités est inférieur au rendement normal du coton qui est
d'environ 1,5 t/ha dans la zone d'étude, lorsque les plants sont
protégés de façon à contrôler un grand nombre
de ravageurs. Outre les pucerons A. gossypii et H.
armigera sur lesquels nous avons réalisé nos
essais, on a observé dans les parcelles de nombreux autres
ravageurs tels que: Spodoptera littoralis, Anomis flava, Bemisia tabaci,
Polyphagotarsonemus latus, Diparopsis watersi, Earias spp., Pectinophora
gossypiella et Dysdercus völkeri. Les produits que nous
avons testés ne sont pas de nature à contrôler ces autres
groupes de ravageurs qui étaient présents dans le champ. Ainsi le
rendement relativement faible que nous avons obtenu (0,9375 #177; 0,31 t/ha)
sur les parcelles traitées avec le kaolin et
méthoxyfénozide, peut s'expliquer par la présence de ces
ravageurs. Ces derniers ayant causé également des
dégâts non négligeables sur les plants. Il serait donc
nécessaire d'introduire d'autres produits pour couvrir ces ravageurs
présents dans le champ afin d'obtenir un rendement meilleur.
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