I.2.1.2- La contraception
Malgré une amélioration sensible de la
prévalence à la contraception (cf. tableau 4 ci-dessous),
celle-ci dépasse difficilement le seuil de 40% des femmes mariées
dans la plupart des pays à l'exception notabledu Zimbabwe, de l'Afrique
du Sud, du Kenya, de la Namibie et de l'Ouganda (Source : L'Afrique face
à ses défis démographiques, page 266) Les
différentes Enquêtes de Démographie et de Santé
citent comme causes majeures : en dehors de la proportion de femmes qui
sont nées ou devenues stériles, des raisons religieuses,
culturelles, sanitaires (cf. l' exemple du Kenya tiré de la
dernière EDS en 2008-2009, au titre A-I.1.1 de ce document) et dans une
moindre mesure de sensibilisation, sont évoquées comme freins
à l'usage des méthodes contraceptives modernes.
Tableau 4 : évolution de la
prévalence contraceptive au Sénégal et au Kenya (1978
-2005)
Source : L'Afrique face à ses défis
démographiques,sous la direction de Benoit Ferry, éd. AFD, CEPED,
Karthala, 2007, page 225
L'utilisation encore limitée des méthodes de
contraception modernes expliquent en partie l'écart notable qu'il y a
entre le nombre d'enfants désirés et celui du nombre effectif
d'enfants, généralement plus élevés dans le cas de
l'Afrique subsaharienne. Le nombre de pays (8) où le différentiel
(ISF - ISF désiré) est positif étant très
inférieur à celui des pays où l'ISF effectif est
supérieur à l'ISF souhaité (cf. annexe 1 de ce
document).
I.2.1.3- L'âge de mariage et la santé de la
reproduction
L'âge nuptial est un déterminant essentiel de la
fécondité. En effet, la période de conception par
excellence pour les femmes est de 15-49 ans. Le mariage impliquant
généralement un besoin immédiat d'enfants, il s'ensuit que
plus une femme se marie rapidement, plus elle a beaucoup plus de temps de faire
un nombre élevé d'enfants avant ses 49 ans par rapport à
celles qui se marient tardivement. Or en Afrique, la précocité du
mariage a longtemps été une réalité et le demeure
encore dans un nombre non négligeable de pays.Par exemple,
jusqu'à une époque récente, la quasi-totalité des
pays d'Afrique subsaharienne à l'exception des pays d'Afrique australe,
avait un âge médian de mariage inférieur à 20 ans
avec des pics en Afrique centrale au Tchad (16 ans en 2004), de l'ouest au
Niger (15,1 ans en 1998) et au Burkina (17,7 ans en 2003) et en Afrique de
l'Est avec l'Ethiopie (17,2 ans en 2000) ou encore le Mozambique (17,5 ans en
2003). L'âge de mariage ayant un pas de temps relativement
élevé, il demeure certainement une préoccupation compte
tenu des conséquences physiques et psychologiques qu'entrainent les
accouchements précoces qu'il induit.
La santé de la reproduction joue également un
rôle sur la fécondité si elle est respectée car,
afin de préserver la santé de la mère et de l'enfant, elle
préconise l'espacement des naissances à au moins deux ans du
dernier accouchement. Cela n'est toujours pas très respecté en
Afrique subsaharienne par défaut de sensibilisation, de contraception ou
encore de facteurs exogènes à la vie du couple dont la
décision d'avoir un enfant peut être la résultante d'une
multitude de facteurs dont certains ont déjà été
évoqués.
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