CHAPITRE 2 : MILIEU, MATERIELS ET METHODES
Ce chapitre est consacré à la zone
d'étude, aux matériels et aux méthodes qui ont
été utilisés pour collecter les données.
2.1. Zone d'étude
Plusieurs raisons ont motivé le choix même de la
FC de Dida pour cette étude. Au-delà de son importance en termes
de superficies (75 000 ha), de toutes les FC de pays, Dida reste l'une des plus
anthropisées. De plus, la problématique de cette FC est
d'actualité dans la mesure où toutes les initiatives entreprises
ces dernières années par la Direction Régionale de
l'Environnement et du Développement Durable (DREDD) se sont
heurtées au refus catégorique des exploitants, engendrant depuis
lui un « bras de fer» entre l'administration
forestière et les populations.
La présentation de la zone d'étude englobe la
localisation de la FC, le relief, les sols, le climat, la
végétation et hydrographie, les ressources fauniques et
halieutiques et le milieu humain.
2.1.1. Localisation
La FC de Dida se situe approximativement entre
09°46'48,85" et 10°06'28,3" de latitude Nord et entre
03°53'09,63" et 04°15' de longitude Ouest. Administrativement, elle
relève de la commune de Ouo. Elle est limitée au Nord par cette
commune, au Sud par la RCI, à l'Est par la commune de Djigouè
(dans le Poni) et à l'Ouest par la commune de Mangodara comme le montre
la figure 1.
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Figure 1: Localisation de la FC de Dida
La forêt de Dida a été
classée par décision n°1744/FOR du 13 juin 1955. Sa
superficie totale est estimée à soixante quinze
mille (75 000) hectares. Selon le décret de classement, seuls,
le ramassage du bois mort, la récolte de produits de cueillette
et la pêche sont des activités autorisées à
l'intérieur de la forêt.
2.1.2. Relief
-
Le contexte géologique de la FC de Dida est
homologue à celui de sa commune d'appartenance (commune de
Ouo). Le relief est basé sur un socle
précambrien granito
gneissique appelé « le massif de
Mangodara-Sidéradougou ». L'altitude
atteind rarement 400m. Le relief se caractérise par sa
planéité d'ensemble, rompue par endroits par des
collines, des plateaux et des bas -fonds (Commune
rurale de Ouo, 2009).
2.1.3. Sols
Les sols de la FC de Dida présentent
globalement les mêmes caractéristiques que celles de la commune de
Ouo et même de la Province de la Comoé. Quatre (04)
types de sols dominent.
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Il s'agit des sols peu évolués
d'érosion lithique, des lithosols sur cuirasse
ferrugineuse et roches diverses, des sols ferrugineux
tropicaux lessivés et des sols hydromorphes peu
humifères à pseudogley de surface comme présenté
dans la figure 2 ci-dessous:
Figure 2 : Types de sols de la FC de Dida
Les sols peu évolués d'érosion
lithique : ils occupent des superficies assez réduites
et représentent 3,1 % de la superficie de la FC. Ils
ont une très faible profondeur (moins de 20 cm) et sont
caillouteux. Ils subissent les phénomènes d'érosion et
sont dénudés. Ils sont inaptes pour toutes les cultures. Ce sont
des zones d'intérêt pastoral. L'exploitation agricole de ces sols
nécessite des dispositifs anti-érosifs pour
améliorer l'infiltration de l'eau.
Les lithosols sur cuirasse ferrugineuse et roches
diverses : Ils représentent 2,6 % de la forêt. Ce
sont des sols sableux et gravillonnaires, très peu profonds
(inférieure à 30 cm). Ils occupent les sommets et les versants
des collines cuirassées (latérite) et des collines rocheuses
(schistes). Comme les sols peu évolués, les lithosols sont
inaptes aux cultures pluviales. La difficulté de
pénétration des racines dans ces sols, leur pauvreté
chimique, la faiblesse de la réserve en eau utile et
l'importance de leur charge graveleuse confèrent à ces sols une
valeur agronomique nulle. Leur inaptitude est quasi permanente. Ils peuvent
être marginalement
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retenus pour l'élevage extensif à
caractère itinérant. Au plan sylvicultural, ils sont inaptes aux
plantations d'arbres.
Les sols ferrugineux tropicaux lessivés (79,6
%) : Ils s'étendent sur l'ensemble de la forêt de Dida.
Leur profondeur varie entre 40 et 100 cm. Ils sont tantôt indurés,
tantôt à tâches et concrétions, tantôt
associés à des sols peu évolués d'érosion,
tantôt associés à des lithosols. Lorsqu'ils sont
indurés, leur évapotranspiration est importante. Ils sont peu
exigeants en matière d'eau. Alors, ils sont moyennement aptes pour le
mil, marginalement aptes pour le coton, le maïs, le sorgho et l'arachide.
Ils sont inaptes pour le riz et la maraîchéculture. Lorsque ces
sols sont à tâches et concrétions, ils ont une hydromorphie
importante. Leur texture est sableuse en surface et argileux en profondeur (et
légèrement gravillonnaire). Dans ce cas, ils sont profonds,
moyennement aptes pour la culture du mil, du sorgho, du maïs, du riz; et
marginalement aptes pour le coton et l'arachide. Ils sont moyennement aptes
pour l'élevage intensif et les plantations d'espèces (Acacia
indica, Parkia biglobosa, Bombax costatum, Eucalyptus camaldulensis).
Les sols hydromorphes peu humifères à
pseudogley de surface (14,7 %) : L'on les rencontre essentiellement
dans les bas-fonds, le long de tous les cours d'eau de la forêt. Ce sont
des sols profonds (plus de 100 cm). Leur texture est limono-argileuse en
surface et argileuse en profondeur. Ces sols sont caractérisés
par la présence d'eau et sont fortement engorgés. De
potentialités chimiques moyennes, leurs propriétés
physiques (compacité et imperméabilité) sont parfois
défavorables. Ils sont moyennement aptes pour le riz, marginalement
aptes pour le sorgho. Ils sont aptes à l'élevage extensif et,
moyennement propices à la sylviculture (plantations de tecks et
d'Anogeissus). Ils sont inaptes pour toutes les autres
spéculations (mil, maïs, coton, arachide), à cause des
inondations fréquentes.
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