2.4. Difficultés rencontrées et limites
de l'étude
Cette étude ne s'est pas menée sans
difficultés. En effet, la phase de collecte des données sur le
terrain s'est déroulée du 10 février au 15 mars 2013,
à une période où les populations étaient dans une
angoisse de déguerpissement imminent annoncé par les
autorités forestières. De plus, depuis la marche organisée
le 14 mars 2012 sur le Gouvernorat, où des revendications ont
été posées aux autorités administratives, de
nombreuses enquêtes ont été menées dans la FC sans
que les populations ne reçoivent le « feed-back ». Ce
qui a créé une situation de suspicion et de méfiance
envers toute personne étrangère à la FC de Dida, entravant
durement la bonne tenue des enquêtes. Dans beaucoup de villages et de
hameaux de cultures, nous avons été soupçonnés
d'être un gendarme ou un forestier infiltré en quête
d'informations sur les populations.
Aussi, le village de Sassamba est réputé pour
son leadership dans la contestation populaire. Dans ce village, malgré
les précautions prises à l'avance en contactant les leaders
d'opinion,
30
les responsables politiques et coutumiers, les enquêtes
individuelles n'ont pu se faire. Nous avons été confrontés
au refus catégorique des populations, les leaders au premier rang. Dans
cette atmosphère délétère où les villages
communiquent entre eux, notre recherche a été victime de l'
« effet Sassamba ». Dans tous les autres villages et hameaux
de culture où nous nous sommes rendus par la suite, nous nous sommes vus
simplement éconduire. C'est ainsi nous n'avons pu mener nos entretiens
dans les hameaux de cultures de Goté, Moussokantou, Karweogo,
Birré1 et Kambelekodougou comme initialement prévu. Aussi, avions
nous constamment essayé d'adapter la méthodologie de notre
enquête en fonction de toutes ces difficultés.
Malgré ces difficultés, la triangulation de
certaines informations reçues ailleurs permet de comprendre davantage la
situation de certaines localités où les enquêtes n'ont pu
être menées. A ce titre, nous pensons que cette recherche
présente assez fidèlement la physionomie générale
de la situation de la FC de Dida. Nous admettons aussi, que la rétention
d'informations a été assez importante dans la mesure où la
crainte des populations est restée vivace tout au long de cette
recherche. Il est fort probable que des spécificités propres
à certaines zones n'aient pas été assez prises en
compte.
|