Concept de gestion du risque de contrepartie
1. Mouvement précurseur de la gestion de
risque
L'étude de la gestion des risques a
débuté après la Deuxième Guerre mondiale, cela fait
bien plus de vingt ans que la gestion des risques existe. Elle s'attache
à identifier les risques qui pèsent sur les actifs de
l'entreprise (c'est-à-dire ce qu'elle possède pour sa
pérennité, ses moyens, ses biens), ses valeurs au sens large, y
compris, sur son personnel.
Selon plusieurs auteurs (Crockford, 1982; Harrington et
Niehaus, 2003; Williams et Heins, 1995), la gestion des risques moderne remonte
à la période 1955-1964. Snider (1956) observa à cette
époque qu'il n'y avait pas de livre sur la gestion des risques et
qu'aucune université n'offrait de cours sur le sujet. Les deux premiers
livres académiques ont été publiés par Mehr et
Hedges (1963) et Williams et Hems (1964) et leur contenu portait sur la gestion
des risques purs, ce qui excluait les risques financiers des entreprises. La
gestion des risques a pendant longtemps été associée
à l'utilisation de l'assurance de marché pour protéger les
individus et les entreprises contre différentes pertes associées
à des accidents (Harrington et Niehaus, 2003).».
Avec l'accroissement de la vulnérabilité des
systèmes économiques, la prise de décision face à
l'incertitude devient plus complexe et elle requiert une stratégie
d'entreprise qui doit nécessairement traiter une partie des risques
ainsi dits assurables dans le cadre de la fonction générale de
management. L'évolution elle-même, donc, exige un
approfondissement de la collaboration concertée entre partenaires qui,
à titres différents, doivent faire face au risque et à
l'incertitude, sous leur multiple aspect.
L'utilisation des produits dérivés comme
instruments de gestion de différents risques assurables et non
assurables a débuté durant les années 1970 et s'est
développée très rapidement durant les années 1980.
C'est aussi durant les années 1980 que les entreprises ont
commencé à considérer la gestion financière ou
portefeuille des risques. La gestion financière des risques est devenue
complémentaire à la gestion des risques purs pour beaucoup
d'entreprises. Les institutions financières, dont les banques et les
compagnies d'assurances, ont intensifié leurs activités de
gestion des risques de marché et de crédit durant les
années 1980.
La définition de la gestion des risques a, du
même coup, pris une tangente beaucoup plus générale. Les
décisions de gestion des risques sont maintenant des décisions
financières devant être évaluées en fonction de
leurs effets sur la valeur de l'entreprise et non plus en fonction de
l'efficacité de leur couverture de certains risques.
G.N. Crockford s'attaque à l'évolution
historique de la notion du risque et du management : mettant en
évidence la nécessité de mieux doter le management des
risques, il souligne l'importance de bien utiliser les méthodes
scientifiques disponibles.
2. Méthodes scientifique de gestion de
risque
· Théorie de marché :
Lorsque l'on passe en revue les différentes
théories des marchés financiers et de l'évaluation des
actifs financiers, on constate immédiatement qu'elles ont un point de
départ identique : le prix "affiché" d'un actif financier (la
plupart du temps très volatile) n'est en réalité qu'une
approximation de sa "vraie" valeur, appelée "valeur fondamentale".
L'analyse fondamentale est la méthode qui se pose pour
but de déterminer la valeur d'un titre financier en se focalisant sur
les facteurs sous-jacents qui influent sur l'activité présente et
future de l'entreprise.
Plus généralement, il est possible d'appliquer
l'analyse fondamentale à un secteur d'activité ou même
à l`économie dans son ensemble. Le terme fait simplement
référence à la santé économique d'une
entité, par opposition à la seule fluctuation de ses prix.
L'analyse fondamentale tente de répondre à des
questions telles que :
- le chiffre d'affaires de l'entreprise s'accroît-il
?
- l'entreprise fait-elle bien des bénéfices ?
- l'entreprise est-elle dans une position suffisamment forte
pour faire mieux que ses concurrents ?
- l'entreprise est-elle solvable ? est-elle en mesure de
rembourser ses dettes ?
Toutes ces questions peuvent tenir en une seule : l'entreprise
représente-t-elle un bon investissement ?
L'analyse fondamentale nous permet de répondre à
toutes ces questions.
Les facteurs fondamentaux peuvent être rassemblés
en deux catégories : l'une quantitative, l'autre qualitative.
- Facteurs quantitatifs : ceux capables d`être
mesurés et chiffrés.
- Facteurs qualitatifs : ceux fondés sur la
qualité ou le caractère particulier de quelque chose, par
opposition à sa taille ou à sa quantité.
· Théorie moderne du
portefeuille
Il s'agit d'une théorie financière
développée en 1952 par Harry Markowitz. Elle expose comment
des investisseurs rationnels utilisent la diversification afin
d'optimiser leur portefeuille, et quel devrait être le prix d'un
actif étant donné son risque par rapport au risque moyen du
marché. Cette théorie fait appel aux concepts de frontière
efficiente, coefficient bêta, droite de marché des capitaux et
droite de marché des titres. Sa formalisation la plus accomplie est
le modèle d'évaluation des actifs financiers ou
MEDAF.
Dans ce modèle, Le Modèle d'Équilibre des
Actifs Financiers (MEDAF) constitue un des acquis importants de la
théorie financière. Son développement originel fait
l'hypothèse d'investisseurs ayant des préférences de type
«espérance - variance». Un tel cadre permet de montrer
simplement un «théorème de séparation»
impliquant que tous les investisseurs détiennent, à
l'équilibre, le même portefeuille d'actifs risqués qu'ils
combinent dans des proportions variables avec un actif sans risque. Cette
«séparation» est à la base des résultats
centraux du MEDAF. Lorsque les investisseurs sont averses au risque et ont des
préférences conformes à la théorie de
l'utilité espérée, on connaît les conditions sur le
rendement des actifs risqués permettant de garantir une telle
«séparation» et, ainsi, de retrouver les principaux
résultats du MEDAF
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