La coopération décentralisée dans les communes des départements du Mono et du Couffo au Bénin; atouts, limites et perspectives( Télécharger le fichier original )par Ghislain SOHOUNKO Ecole nationale d'administration et de magistrature du Bénin - Diplome de technicien supérieur 2012 |
INTRODUCTIONVers la fin des années 1980, une crise économique sans précédent dans le contexte national était la bête noire du régime politique au pouvoir dans la République du Bénin d'alors. Les politiques sectorielles ou programmes pluriannuels de développement des années 1970, calqués sur le modèle centraliste, venaient de connaître un puissant échec non loin du boom économique qu'à connu Wall Street en 1929. C'est dans ce contexte que des voix s'élevèrent et une grande assise marquant le tournant de l'histoire nationale se tint du 19 au 28 février 1990 pour (re)définir de nouvelles politiques de développement. Au moment où cette crise nationale était à ses débuts, une sorte de coopération qui dérogeait à la coopération internationale des États tissait des liens entre des autorités locales françaises et des leaders locaux maghrébins1. Si, autrefois les relations d'amitié entre les peuples de différents États faisaient exclusivement partie des relations régaliennes de ceux-ci, une nouvelle branche des relations humaines faisait ainsi son apparition dans l'histoire de l'humanité2. Des années après, l'importance de ces relations convaincra les autorités étatiques françaises qui consacreront cette nouvelle discipline dans le droit français en 1992. Après plusieurs tentatives d'appellation, le vocable coopération décentralisée fut finalement retenu pour désigner ce type de partenariat. Avant cette consécration dans le droit français, les assises nationales de février 1990 au Bénin recommandaient la création d'entités autonomes à l'intérieur de l'État pour promouvoir la démocratie à la base et le développement local. Déjà, avant le vote des lois sur la décentralisation qui donneront aux collectivités créées la faculté d'exercer des relations extérieures, des populations du Nord s'intéressaient aux populations locales béninoises. Il s'agit des relations de jumelage dont bénéficiaient les sous-préfectures. Le cadre dans lequel se pratiquait ce jumelage fut finalement légiféré3 en 1999. Les collectivités locales béninoises peuvent désormais mener des actions à l'extérieur dans un cadre juridique national quasi précis. Tous les acteurs 1 « On considère généralement l'accord conclu le 28 juin 1980 à l'instigation de Gaston DEFERRE entre la ville de Marseille et la ville d'Alger comme l'acte de naissance de la coopération décentralisée dans l'espace francophone », fait observer le document-cadre de la Politique Nationale de Coopération décentralisée en sa page 9. 2 « Pour la première fois de son histoire, l'humanité toute entière est en « état de nécessité » et ne peut en sortir que par une action collective et solidaire dans laquelle les collectivités locales sont investies d'un rôle primordial », soulignent Pauline WESOLEK et Jean FABRE dans la revue Liaison énergie-francophonie : « Coopération décentralisée et développement durable », n°77, 4ème trimestre 2007, P.7 (Document disponible sur http// www.iepf.org/docs/lef/LEF77.pdf , téléchargé ce 04/02/2012 à 13 : 21) 3 Avec le vote des premières lois sur la décentralisation dont celle n°97-O29 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin reconnait aux collectivités locales décentralisée la faculté de mener des relations à l'international. (Cf. article 178 de ladite loi et le rapprocher de l'article 57 de la loi n°98-007 du 15 janvier 1999 portant régime financier des communes en République du Bénin) Ghislain SOHOUNKO, ENAM (Cycle I), AGT, Promotion 2008-2011 2 La coopération décentralisée dans les communes des départements du Mono et du Couffo : atouts, limites et perspectives nationaux et locaux voyaient en cette nouvelle politique des portes de sortie du sous développement (et donc de la pauvreté et de l'écrasement du pouvoir central). Ainsi, toutes les communes se sont mises dans ce mouvement. Aucune des douze communes des départements du Mono et du Couffo ne faisaient exception à ce mouvement d'ensemble. Quelques années plus tard, surgissent des interrogations au regard de cette problématique juxtaposant démocratie à la base, développement local et coopération décentralisée : Quel est l'état de la coopération décentralisée dans les communes de ces deux départements ? Quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontées ces communes en coopération décentralisée? Comment se comportent-elles au regard de ces difficultés ? Arrivent-elles à s'en sortir ? Sont-elles capables de le faire avec technicité et originalité ? Disposent-elles de moyens pour le faire ? Le font-elles avec les règles de l'art ? Voilà autant de questionnements auxquels se propose de répondre, dans la mesure du possible, cette recherche dont la thématique centrale est intitulée : « la coopération décentralisée dans les communes des départements du Mono et du Couffo : atouts, limites et perspectives ». La problématique ayant conduit à cette thématique est relative à la pratique de la coopération décentralisée dans les communes des départements du Mono et du Couffo. Vouloir apporter des réponses aussi pertinentes que possible à ces interrogations soulevées par cette problématique signifie :
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