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Le domaine réservé de l'état

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par Christian-Fiston MUKENA
Université de Kinshasa RDC - Graduat 2010
  

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SECTION II. LES ENGAGEMERNTS INTERNATIONAUX ET L'ETENDUE DE LA COMPETENCE EXCLUSIVE.

L'une des conséquences directes du caractère exclusif des compétences territoriales réside dans l'existence d'un domaine de compétences réservées à l'Etat. Ce qui caractérise les compétences réservées, c'est qu'en principe, elles ne sont pas liées par les prescriptions du droit international.

§.1. Le principe de non intervention fondement de la définition du domaine réservé.

A. Principe et énoncé :

Le principe de non-intervention pose l'interdiction absolue de toute atteinte au territoire d'un Etat au moyen de la force armée, directement ou indirectement actionnée par un autre Etat.

A l'ère nucléaire, c'est la condition même de la survie de tous les Etats et pas seulement celle des plus faibles. Le respect dû par chaque Etat à la souveraineté des autres Etats et au cadre territorial d'exercice de leurs compétences respectives est le principe fondateur du DI moderne.

Le concept de non-intervention s'est affirmé au début du XIXe siècle comme argument politique visant une double finalité. D'une part, il s'agissait pour les puissances de la sainte Alliance de poser les conditions de la cohésion interne du système et de légitimer en morale internationale l'action d'ensemble de la coalition contre une guerre dont l'un des siens serait victime.

En Amérique, le principe a pris corps dans la doctrine Monroe, proclamée par les Etats-Unis en 1823 contre la tendance à l'ingérence des puissances européennes dans les affaires des jeunes Etats d'Amérique centrale et du sud, considérés comme les alliés naturels de la grande puissance régionale, les USA.

D'autres parts, l'affirmation du principe à une époque où la guerre était toujours licite manifestait une certaine volonté d'en réglementer l'usage. On le confond souvent, mais semble t-il à tort, avec le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un autre Etat.

IL convient cependant de l'en distinguer car il concerne le respect du territoire étranger non pas encore comme espace d'exercice des compétences nationales mais comme chose dominium.

Considéré comme règle de jus cogens dans la mesure où elle renvoie à l'interdiction de l'emploi de la force, la non-intervention oblige impérativement les Etats à renoncer à toute invasion ou attaque du territoire d'un Etat par des forces armées, toute occupation militaire, même temporaire résultant d'une telle invasion ou d'une telle attaque, ou toute annexion territoriale par l'emploi de la force au préjudice de l'Etat tiers, tout bombardement ou l'emploi de toutes armes contre le territoire de celui-ci, l'utilisation de forces armées stationnées sur le territoire d'un Etat, même avec l'accord de celui-ci, lorsque cette utilisation est contraire aux conditions prévues dans l'accord, ou encore toute prolongation de la présence de ces forces armées sur le territoire en question au-delà de la terminaison de l'accord.

Sauf appréciation contraire du conseil de sécurité fondée sur la prise en considération de l'ensemble des circonstances pertinentes, ces faits constituent des cas d'agression ou d'intervention directe justiciables des mesures de coercition prévues au chapitre VII de la charte des nations unies.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius