Enracinements polynésiens d'hier et d'aujourd'hui dans l'archipel de Nouvelle Calédonie( Télécharger le fichier original )par Tomasi TAUTU'U Université de Nouvelle Calédonie - Master 2 arts, lettres et civilisations option francophonie 2012 |
2. Sur la Grande TerreNous l'avons déjà abordé plus haut lors des premiers contacts, ainsi, les faga ouvéens étaient omniprésents au Nord avant l'arrivée des premiers Européens. Il semble aussi qu'ils ont joué un rôle important dans les conflits entre les Hoot et les Whaap, de même lors des premiers contacts avec les Blancs dès 1774. Ici nous survolerons les lieux, en attendant une étude approfondie dans les régions autres que la région Hoot Ma Whaap. Les lieux sont choisis de manière arbitraire dans la mesure où ils correspondent à des communes mais ne correspondant pas forcément aux frontières traditionnelles de l'époque dite précoloniale.
A. A PouéboJean Marc PIDJO a récemment fait une étude ethnologique sur la région de Pouébo dont il est originaire et il dit en ces termes, concernant répartition clanique de sa région : « La commune de Pouébo est l'addition de trois districts, dans ce qui est désigné aujourd'hui du nom de « zone coutumière ». Le district sud de Pouébo dépend de la chefferie de BWAXAT de Hienghène et de l'ancienne chefferie Teê Janu dont les rescapés sont dispersés dans la commune voisine. Cette chefferie Janu était établie à Wévia(OHOT), sur les pentes du Mont Panié. Le district établi au centre relève de la chefferie Mwalebeng. Ce district va jusqu'à Ouabatche. Le clan Pijoac reprend depuis cinq ans son tertre d'origine » ...Il continue plus loin : « Le district nord dépend de la chefferie de POUMA, qui s'est déplacée depuis les alluvions de la basse vallée du Diahot à Ouégoa pour s'enclaver à Balade sur les terres arides et calcaires d'une partie extrême de son espace foncier. Les 80% restants constituent encore des domaines privés européens »222(*).
Fig. 22- Village de Pouébo en 1852 L'auteur aborde les conflits sociaux sur la base « du premier occupant » des terres. Ce qui est intéressant pour notre part, c'est que l'auteur confirme l'origine de certains clans venus d'Ouvéa et il poursuit : « Un des ancêtres du clan Mwéaura serait venu d'Ouvéa adopté par GOA ». Nous verrons plus loin que le grand père de Hyppolite BOUANOU223(*) se nommait Goa, c'est en fait un personnage longuement évoqué par les premiers maristes catholiques. Selon la tradition orale de Pouébo, les Futuniens sont arrivés avant les wallisiens à Balade, le clan Dowi224(*) serait leurs descendants224(*). Ce détail va sûrement motiver les 63 indigènes de Pouébo de partir vers le pays le leurs ancêtres en 1850 et 1851225(*). POUMA serait à l'origine un chef d'origine futunienne, ce mot « Pouma » est le nom d'un village sur la côte est de Futuna. Certains de la délégation de Pouébo, selon F. ANGLEVIEL, s'y sont installés et se sont mariés à Futuna et on peu retrouver actuellement leur descendants. * 222 Jean Marc PIDJO, le Mwa Tea Mwalebeng et le fils du Soleil, Edition Le Rocher-à-la-Voile, 2002, pp31, 33. * 223 Joël DAUPHINE - Pouébo- Histoire d'une tribu canaque sous le second Empire. Edition L'Harmattan 1992. P 19 : Hippolyte Bonou, village catholique de Panio, qui entoure les bâtiments de la mission. Il serait cousin germain du chef OUAREBAT (chef de POUEBO) L'auteur ici fait allusion aux conflits traditionnels entre les tribus du nord mais surtout la présence française va accentuer les rancoeurs. * 224 CLARK R., Fagauvea and the Southern Outliers in «Le coq et le cagou, Linguistic Society of New Zealand, Auckland, NOUVELLE-ZELANDE 1986, vol. 29, pp. 113-118: L'auteur montre des liens entre le Fagauvea (langue du nord et du sud de l'île d'Ouvéa) et les langues futuna * 225 Des kanaks à Futuna d'avril 1850 à décembre 1851, Georges DELBOS y fait allusion aussi dans son ouvrage : l'église catholique en NC-Un siècle et demi d'histoire, édition Desclée Mémoire chrétienne, 1993. |
|