Lecture structurale de "Vautrin" d'Honoré de Balzac( Télécharger le fichier original )par Nour El Houda BOUDEMAGH Université Mentouri -Constantine- Algérie - Master 2 sciences des textes littéraires 2012 |
Partie théoriqueChapitre I1-Présentation de l'auteur1-1Sa vieNé à Tours, Honoré de Balzac est d'origine paysanne. D'une famille typique de la nouvelle bourgeoisie qui se dégage sous la Révolution, d'un père directeur des vivres de la 22e division militaire à Tours (au moment de sa naissance), il est l'aîné de deux soeurs et un frère. Laure née en 1800, future Mme Surville, avec qui il maintiendra toujours des rapports privilégiés, puis Laurence en 1802 et Henri en 1807. Cette même année, Balzac est placé comme pensionnaire au collège de Vendôme : une expérience pénible de l'abandon et de la solitude, dont il ne cessera de réfléchir l'image dans la fiction .En 1814, la famille Balzac quitte Tours et s'installe à Paris, pour ne pas manquer la Restauration commençante. L'envie impérieuse de sa mère étant d'en faire un notaire, Balzac entre à la fin de ses études de lycéen comme petit-clerc chez l'avoué Guyonnet-Merville, un juriste cultivé .Dès 1819, Balzac renonce cependant au droit et à la carrière toute tracée qui s'offre à lui. Il déclare à ses parents qu'il veut devenir écrivain. Avec leur consentement, il s'installe pour deux ans dans un petit appartement de la rue Lesdiguières, subventionné à hauteur de 1 500 francs annuels. Sous divers pseudonymes (Lord R'Hoone, Horace de Saint-Aubin), et souvent en collaboration, Balzac s'exerce malgré son manque d'expérience dans diverses directions : le roman philosophique ou sentimental ou historique ou gothique, guidé dans ces premiers pas par l'attention de, Mme de Berny. « Il a l'intuition du développement économique du marché du livre, mais son entreprise d'éditeur-imprimeur, fondée en 1825 le laisse en 1829 avec une immense dette de 60 000 francs, faisant de lui et pour toujours un homme tourmenté par les échéances, et un visionnaire des réalités impitoyables de la société nouvelle. »5(*) Après avoir été recruté dans l'équipe de rédacteurs du grand patron de presse Émile de Girardin, il se fait « marchand d'idées »6(*), multipliant les chroniques, qui allègent momentanément son inexhaustible dette. « En attendant, Balzac vient tout juste de naître littérairement (en signant en 1829 de son nom le Dernier Chouan). La Révolution escamotée de juillet 1830 fait de lui, une intelligence sans place fixe. »7(*) Dans ces circonstances historiques, Balzac se donne une « hygiène littéraire » implacable et épuisante ; dix-huit heures par jour, multipliant les scénarios, refaisant sans cesse sa copie, Balzac tisse en peu d'années, son chef- d'oeuvre, son espace romanesque comme une énorme masse riche et animée. Pour Balzac, cette vie est une exaltation euphorique au sens le plus absolu du terme, libérée par le seul événement véritable qui marque son intimité : sa rencontre avec « l'Étrangère ». La comtesse Eve Hanska, une femme mariée issue d'une célèbre et riche famille polonaise, a d'abord été une mystérieuse correspondante entrée en relation avec lui au temps d'Eugénie Grandet (1833). Après de longs échanges épistolaires, leur rencontre à Neufchâtel en septembre 1833, leur liaison à Genève en janvier 1834, leurs retrouvailles à Vienne en 1835 esquissent une singulière histoire sentimentale, où le besoin d'amour -de Balzac- qui n'a jamais été comblé s'épanouit tout en poursuivant sa passion d'écrivain. « La correspondance des deux amants, vrai journal de la création balzacienne, fournit au lecteur d'incomparables renseignements sur la genèse et l'élaboration de la Comédie humaine »8(*) * 5 Tiré d'un article dans : Microsoft Encarta corporation, 2009. * 6 Ibid. * 7 .Ibid. * 8 Ibid. |
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