INTRODUCTION GENERALE
2
L'enseignement est une des plus anciennes occupations, aussi
ancienne que la médecine et le droit. Il a été longtemps
présenté comme une vocation, un sacerdoce. Son exercice reposait
avant tout sur les qualités morales que le bon maître se devait de
posséder et d'afficher.
L'éducation vise la formation complète et
efficace des citoyens, capables d'oeuvrer pour le développement global
des sociétés.
Vu la complexité de ce métier, tout enseignant
qui désire s'y engager devait passer par une formation initiale. Ce qui
semble bon pour tout système éducatif qui se veut efficace.
Ainsi, en situation scolaire, plusieurs facteurs sont
susceptibles d'influencer la réussite scolaire chez
l'élève. Parmi ces facteurs, on peut distinguer ceux liés
aux élèves et ceux liés aux enseignants eux-mêmes...
Nous proposons de nous intéresser aux facteurs liés à
l'enseignant car, dans une certaine mesure, l'enseignant est supposé
avoir un bagage intellectuel (académique, didactique et
psychopédagogique) avant de s'engager dans l'enseignement d'autant plus
que la situation d'enseignement et d'apprentissage n'est pas chose
aisée.
En dépit d'énormes efforts consentis par les
autorités pour hausser le niveau des enseignants en organisant des
séminaires de formation, des recyclages, des perfectionnements, on
constate que plusieurs questions restent sans solution en ce qui concerne la
manière ou la façon de les former.
3
Au niveau international, en 1990, 155 pays et 150 ONG
s'étaient engagés dans le cadre de la Conférence Mondiale
en faveur de l'Education Pour Tous tenue à Jomtien (Thaïlande)
à ce que l'éducation universelle soit réalisée en
l'an 2000 et l'analphabétisme réduit de moitié sur
l'initiative de l'UNESCO, de l'UNICEF, de la Banque mondiale, et du PNUD. Ce
qui a marqué le coup d'envoi de l'évolution actuelle de
l'éducation.
En l'an 2000, lors de la Conférence Mondiale sur
l'Education tenue à Dakar (Sénégal), six objectifs ont
été retenus dont le sixième qui visait
l'amélioration de la qualité de l'éducation. Celui-ci
mettait en exergue la formation initiale des enseignants.
Par cette Conférence, tous les pays en voie de
développement devaient prendre des mesures adéquates pour
réformer leurs systèmes éducatifs et les réadapter
aux nouvelles exigences du moment.
Au Togo, déjà avec la réforme de
l'enseignement de 1975, l'Etat avait pris des mesures fixant les conditions de
carrière de l'enseignant (formation pédagogique, recyclage,
perfectionnement...). Cependant, ces mesures prises n'ont pas donné des
résultats escomptés.
Cette étude est menée suivant le plan
ci-après :
La première partie intitulée
problématique de la recherche comporte
trois chapitres :
- analyse de la situation et énoncé du
problème,
- cadre conceptuel et théorique,
- hypothèses, variables et indicateurs.
4
La deuxième partie intitulée
méthodologie de la recherche comporte deux chapitres
:
- cadre et population d'étude,
- procédure de collecte et d'analyse des
données.
La troisième partie intitulée
présentation, commentaire, analyse et interprétation des
résultats comporte deux chapitres :
- présentation et commentaire des résultats,
- analyse, interprétation et discussion des
résultats.
Première partie :
5
PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
6
Chapitre I : ANALYSE DE LA SITUATION ET ENONCE DU
PROBLEME
1.1 Analyse de la situation
1.1.1 Situation de l'enseignement au Togo
En Afrique Subsaharienne plus particulièrement au Togo,
les progrès réalisés dans le domaine de l'éducation
depuis les indépendances sont considérables. Cependant l'on
constate ces dernières années que malgré les efforts
consentis au niveau national, le système éducatif togolais est en
voie de dégradation en ce qui concerne la qualité de
l'enseignement.
Depuis les indépendances, le Togo a pris des
initiatives en ce qui concerne le système éducatif en vue de
garantir un enseignement de qualité aux citoyens. Parmi celles-ci, on
note la formation professionnelle des enseignants.
Depuis que la Banque mondiale a imposé aux pays
africains les Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) entre 1983 et 1994, tous
les pays concernés ont cessé de recruter et de former les
enseignants en nombre.
Au cours des dernières décennies, dans le
contexte de massification de l'éducation, et par extension dans le cadre
de la bureaucratisation des systèmes éducatifs, le syndicalisme
enseignant (Fédération des Syndicats de l'Education Nationale :
FESEN) et les associations professionnelles ont insisté, à juste
titre, pour que l'enseignement soit reconnu comme un métier et que les
enseignants, en tant que travailleurs qualifiés, soient convenablement
traités par l'Etat, tant au plan matériel, social que
symbolique.
7
Cependant avec l'engouement qu'a connu l'école et les
effectifs qui n'ont cessé de croître, le gouvernement s'est
lancé dans le recrutement d'enseignants auxiliaires, vacataires,
contractuels, qui pour la plupart n'ont reçu aucune formation pour le
métier d'enseignement.
Depuis le début de l'éducation formelle au Togo
et surtout après les indépendances, il s'est établi une
sorte d'accord tacite entre les scolarisés et l'Etat qui se traduisait
par une relation quasi-automatique entre l'école et l'emploi. Car tous
ceux qui sortaient du système trouvaient un emploi. Mais, la crise
économique qui a commencé à toucher le pays en 1975 et qui
s'est accentuée dans les années 1980, a remis en cause cette
liaison traditionnelle entre école et emploi, (Lange,
1998 : 48).
De plus les mesures d'austérité qui ont suivi la
crise financière ont en même temps créé une
pénurie d'emploi.
C'est ainsi que les jeunes diplômés ont
commencé par s'engager dans l'enseignement sans une formation
préalable. Aussi constate-t-on qu'une quantité de jeunes gens
viennent dans l'enseignement par hasard, souvent après des échecs
dans leurs projets. Les causes sont diverses, soit parce qu'ils n'avaient pas
pu suivre la voie universitaire à laquelle ils aspiraient, soit parce
que leur vie familiale a changé et leur rend impossible la poursuite
d'études, soit encore parce que, selon le hasard du marché de
l'emploi, les débouchés auxquels ils aspiraient se sont
fermés devant eux, (Georges et al. 1974:23). Tout ceci
conduit à une dépréciation continue du corps
enseignant.
Par ailleurs, évoquant les conditions
socioéconomiques et le problème de la non qualification des
enseignants, le Fond des Nations Unies pour la Population écrit dans son
rapport consacré à l'étude sur la
déscolarisation et la non scolarisation des filles au Togo, que
:
8
« Les formations et les recyclages séquentiels
devraient être organisés pour renforcer les compétences
prestataires aux enseignants [...] De tous ces aspects, il n'en a rien
été, les enseignants sont sous payés, mal formés
» (FNUAP 2007 : 23). De plus un enquêté
disait dans une interview que « la qualité de l'enseignement
est aujourd'hui moins bonne qu'elle ne l'était avant 1975 »
FNUAP (op. cit.)
Evoquant le statut des enseignants en Europe,
(Darriso-Ceuster 1995 : 12) écrit: «dans la
moitié des pays européens, les enseignants sont engagés en
tant qu'agents contractuels de droit commun et si, dans les autres nations, ils
sont fonctionnaires, seule une minorité d'entre eux est nommée
à vie... Au niveau du recrutement, la diversité est telle qu'elle
n'autorise pas de généralisation pertinente ». Plus
loin, l'auteur ajoute que « rare point commun, la sélection des
formations initiales donnant accès à l'enseignement
privilégie des candidats relativement jeunes, sans expérience
professionnelle, qui terminent des études secondaires ou des
études dans l'enseignement
supérieur».
Dès lors, on remarque cette même
dépréciation du corps enseignant au Togo et ceci de façon
permanente. De même s'agissant du statut des enseignants, on note les
mêmes problèmes au Togo que partout ailleurs.
Ainsi, les enseignants fonctionnaires de l'enseignement
primaire ne dépassent pas 30% depuis 2000-2001. Les enseignants
auxiliaires quant à eux représentent plus de 50% du corps
enseignant du primaire. La proportion d'enseignants temporaires
représente moins de 10% en 20042005 alors qu'elle était encore
près de 50% entre 2001-2002 et 2002-2003 (Annuaire des
statistiques scolaires 2004-2005 : 13).
De plus, les enseignants auxiliaires et temporaires de niveau
de qualification professionnelle inférieure, représentent
près des trois quarts du personnel enseignant du primaire.
9
Cette dépréciation continue de la qualité
du personnel enseignant est préjudiciable à la qualité de
l'enseignement dispensé dans les écoles.
Par ailleurs, la situation est encore plus accentuée
dans le secondaire où les enseignants fonctionnaires ne
représentent que 21,5% pour 22,2% au collège et 18,5% au
lycée du corps enseignant tandis que les enseignants auxiliaires et
temporaires représentent à eux seuls près de 80% du corps
enseignant.
Ce nombre très élevé des enseignants
auxiliaires et temporaires s'explique comme nous l'avons dit
précédemment par les restrictions budgétaires
imposées au gouvernement depuis le début des années 1980
et qui se sont traduites par une diversification des recrutements du personnel
dans la Fonction Publique.
C'est la raison pour laquelle de nouvelles catégories
de personnel enseignant sont venues s'ajouter à la seule
catégorie qui existait dans le secteur éducatif d'avant 1990
à savoir les enseignants.
Ainsi, pour continuer à assurer sa fonction
régalienne d'éducation du citoyen, l'Etat a eu massivement
recours à ces enseignants dont les niveaux de qualifications
professionnelles sont relativement inférieurs d'où la perte de
qualité du personnel enseignant qui influence négativement le
rendement scolaire des élèves.
10
Tableau 1 : Répartition des enseignants
(collège public) par diplôme académique et par
région (2004-2005)
Régions Diplômes
|
Lomé-Golfe
|
Maritime
|
Plateaux
|
Centrale
|
Kara
|
Savanes
|
|
|
Total
|
%
|
Ingénieurs
|
31
|
5
|
9
|
3
|
5
|
0
|
53
|
0,59
|
Maîtrise
|
432
|
68
|
104
|
44
|
25
|
37
|
710
|
7,97
|
Licence
|
1047
|
263
|
347
|
191
|
230
|
165
|
2243
|
25,17
|
BAC
|
1741
|
496
|
723
|
241
|
290
|
163
|
3654
|
41,01
|
Probatoire
|
273
|
184
|
281
|
66
|
99
|
24
|
927
|
10,40
|
BEPC
|
283
|
187
|
294
|
117
|
136
|
21
|
1038
|
11,65
|
CEPD
|
56
|
32
|
46
|
28
|
27
|
14
|
203
|
2,28
|
Sans diplôme
|
21
|
7
|
40
|
7
|
8
|
0
|
83
|
0,95
|
Autres
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,00
|
Ens, Togo
|
3884
|
1242
|
1844
|
697
|
820
|
424
|
8911
|
100
|
Source : Annuaire des statistiques scolaires (2004-2005 : 65)
Les enseignants brevetés au nombre de 1038 soit 11,65%
et ceux sans diplôme au nombre de 83 soit 0,95%, sont de plus en plus
importants dans le système. De même les enseignants ayant le CEPD
comme diplôme académique sont au nombre de 203 soit 2,28% du corps
enseignant. Ce qui semble peser sur la qualité de l'enseignement voire
sur les résultats scolaires car le premier cycle du secondaire est
supposé avoir en son sein, les enseignants titulaires de licence
à la rigueur le BAC des disciplines d'enseignement avec une formation
pédagogique à la base. Ce qui n'est pas le cas.
De même on note un nombre important de redoublement dans
le système éducatif togolais.
11
Tableau 2 : Evolution de la proportion des
redoublants par cours de 1990 à 2001
Année Degré
|
1990-91
|
1998-99
|
1999-00
|
2000-01
|
Primaire
|
35,8
|
31,2
|
27,0
|
24,0
|
CP1
|
39,6
|
37,1
|
33,8
|
29,5
|
CM2
|
40,8
|
27,1
|
14,5
|
17,0
|
2ème degré
|
32,6
|
21,1
|
18,4
|
17,9
|
6ème
|
40,5
|
18,7
|
14,3
|
18,5
|
3ème
|
32,0
|
22,6
|
23,6
|
19,7
|
3ème degré
|
38,7
|
30,8
|
31,1
|
28,5
|
1ère
|
40,6
|
32,1
|
28,4
|
27,5
|
Terminale
|
53,8
|
49,2
|
45,9
|
45,0
|
Source : le système togolais :
Eléments d'analyse pour une revitalisation, éléments de
synthèse pour la politique éducative, 2002 : 9
Il a été démontré que les
redoublements n'avaient pas de vertus pédagogiques alors qu'ils
impliquent des coûts très élevés et inutiles pour
les élèves et le système. Par ailleurs, il est
observé que les redoublements induisent des abandons, en particulier
dans les groupes plus fragiles de la population (filles, ruraux, revenus
faibles). On considère qu'un taux de redoublement de 10% constitue un
maximum dans un système efficace. (MENRS, 2002 : 9)
Dans le deuxième degré, ce taux est passé
de 32,6% entre 1990-91 à 17,9% entre 2000-01 au BEPC, soit une baisse de
14,7 points. Il en est de même du tableau ci-dessous en ce qui concerne
les redoublements.
12
Tableau 3 : Taux de redoublement par niveau et
par région de 2002 à 2005
Niveaux
Régions
|
6è
|
5è
|
4è
|
3è
|
02-03
|
04-05
|
02-03
|
04-05
|
02-03
|
04-05
|
02-03
|
04-05
|
Lomé-Golfe
|
15,8
|
13,6
|
15,3
|
12,4
|
20,6
|
16,8
|
33,4
|
19,9
|
Maritime
|
21
|
21,1
|
15,2
|
15,9
|
21,4
|
24
|
29,9
|
25,9
|
Plateaux
|
21,5
|
20
|
18,7
|
16,7
|
26,8
|
22
|
32,5
|
14,2
|
Centrale
|
28,5
|
27,4
|
18,6
|
19,8
|
29
|
23,4
|
38
|
14,3
|
Kara
|
30,8
|
25
|
23,3
|
19,8
|
28
|
26,9
|
28,4
|
16,5
|
Savanes
|
36,7
|
34,9
|
29,8
|
27,8
|
33,5
|
38,4
|
36,8
|
20,5
|
Total
|
23,3
|
21,4
|
18,4
|
16,6
|
24,5
|
22,2
|
32,6
|
18,8
|
Source : Annuaire des statistiques scolaires 20002-03 : 89 et
2004-05 : 75
On note de plus en plus une diminution croissante des taux de
redoublement au BEPC. Les taux globaux sont passés de 32,6% entre
20022003 à 18,8% entre 2004-2005 soit une diminution de 13,8 points.
On note une légère amélioration des
résultats au BEPC mais beaucoup reste à faire car le taux de
réussite ne sont pas satisfaisants.
Tableau 4 : Résultats des examens au BEPC
par région de 1996 à 2004
Année Région
|
1996-97
|
1999-2000
|
2002-2003
|
2003-2004
|
Eff.
|
Admis
|
%
|
Eff.
|
Admis
|
%
|
Eff.
|
Admis
|
%
|
Eff.
|
Admis
|
%
|
Lomé-Golfe
|
5387
|
2425
|
45,02
|
6250
|
3767
|
60,27
|
7580
|
4778
|
63,03
|
8132
|
6021
|
74,04
|
Maritime
|
4030
|
2136
|
53,00
|
5224
|
3543
|
67,82
|
5903
|
2983
|
50,53
|
6445
|
4012
|
62,25
|
Plateaux
|
5593
|
2694
|
48,17
|
7332
|
4857
|
66,24
|
9058
|
4875
|
53,82
|
9788
|
8407
|
85,89
|
Centrale
|
2696
|
1525
|
56,57
|
2890
|
1960
|
67,82
|
4021
|
2061
|
51,26
|
4230
|
3532
|
83,50
|
Kara
|
3841
|
2698
|
70,24
|
3828
|
3147
|
82,21
|
4725
|
3139
|
66,43
|
5216
|
4164
|
79,83
|
Savane
|
1007
|
523
|
51,94
|
1449
|
872
|
60,18
|
1888
|
794
|
42,06
|
2063
|
1664
|
80,66
|
Total
|
22554
|
12001
|
53,21
|
26973
|
18146
|
67,27
|
33175
|
18630
|
56,16
|
35874
|
27800
|
77,49
|
Source : Annuaire des statistiques scolaires 1996-97,1999-00 et
2002-2004
Les taux de réussite au BEPC au niveau national sont
passés de 53,21% en 1997 à 67,27% en 2000.
13
Cependant, on note une baisse en 2003 avec 56,16% de
réussite et un bond considérable en 2004 avec un taux de
réussite de 77,49%.
Les résultats au BEPC s'améliorent au fil des
années, mais toutefois, les redoublements par niveau et par
région restent de plus en plus importants (voire le tableau
ci-après).
Ainsi, pour endiguer le problème de non qualification
professionnelle des enseignants et surtout pour permettre à ceux qui
sont déjà sur le terrain et qui n'ont reçu aucune
formation pédagogique d'en bénéficier, l'Etat organise de
temps en temps des séminaires de formation pédagogique, de
recyclage et de perfectionnement. Mais tout ceci paraît insuffisant pour
répondre aux nouvelles exigences du métier avec des innovations
pédagogiques et didactiques qui présupposent une formation
professionnelle adéquate pour toute personne désirant s'y
engager.
La maîtrise des contenus, de la didactique et de la
psychologie de l'enfant exige inévitablement une formation initiale de
l'enseignant qui se fait dans les écoles normales (Ecole Normale des
Instituteurs) et dans certains instituts universitaires (Institut National des
Sciences de l'Education).
De nos jours, les autorités politiques conjointement
avec les spécialistes de l'éducation ont pris conscience de la
situation de la non qualification des enseignants surtout les nouveaux
recrutés. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le concours de
recrutement des enseignants auxiliaires lancé le 31 janvier et
publié dans le Journal Officiel (Togo presse) le 1er février 2008
a exigé une formation pédagogique pour les candidats du second
cycle du secondaire (lycée).
14
Ce qui semble respecter l'une des recommandations de la
réforme qui soutient que : « l'entrée dans la fonction
enseignante devra obéir aux critères suivants :
- Recrutement
Les épreuves des concours de recrutement tiendront
compte non plus seulement du niveau de culture générale, mais
aussi des aptitudes à l'enseignement. Un ensemble d'outils
d'évaluation objective des candidats permettra au jury souverain
d'identifier les futurs enseignants possédant les qualités
requises pour l'éducation », (Réforme
1975 : 33-34).
- La formation initiale
C'est elle qui prépare le futur enseignant à son
métier. C'est une formation qui englobe à la fois la
théorie et la pratique.
La même réforme a établi les conditions de
réussite relatives au personnel enseignant. Elle souligne ceci : «
pour que l'Ecole nouvelle puisse porter les fruits attendus, il faut que le
maître soit un individu sain, équilibré, discipliné,
possédant une maîtrise des méthodes et techniques
pédagogiques modernes et de solides connaissances scientifiques
soutenues par une conception dialectique du monde »,
Réforme (op. cit.)
Ce qui implique inévitablement que tous les enseignants
doivent passer par une formation initiale avant de s'engager dans
l'enseignement.
Au Togo, la formation pédagogique des enseignants est
l'oeuvre des institutions spécialisées dans ce domaine.
15
1.1.2 Institutions de formation des enseignants au Togo
Dans la Réforme de l'enseignement au
Togo de 1975, il est écrit que : «pour que les maîtres
puissent accomplir efficacement leurs tâches, les principes suivants
devront être respectés pour le recrutement et la formation des
enseignants de la Nouvelle Ecole :
- tous les enseignants, à tous les niveaux,
recevront une formation professionnelle avant de prendre fonction : la
formation générale et la formation professionnelle doivent aller
de pair,
- l'entrée dans les instituts de formation
pédagogique se fera par voie de concours,
- le niveau de culture générale de
l'enseignant doit être nettement supérieur au Degré
d'enseignement auquel il se destine,
- la formation de l'enseignant sera permanente
». (Réforme 1975 : 33)
Pour bien comprendre l'organisation et le fonctionnement des
structures de formation des enseignants au Togo, il faut décrire la
structure du système éducatif togolais. En effet le
système éducatif togolais est structuré en quatre secteurs
d'enseignement.
Les enseignements préscolaire et primaire
relèvent du Premier Degré. Le premier cycle du secondaire
(collège). Le second cycle du secondaire (lycée) et
l'enseignement supérieur qui concerne l'Université et les
écoles d'enseignement supérieur.
La formation des enseignants au Togo se fait à travers
plusieurs structures. Les Ecoles Normales des Instituteurs et l'Ecole Normale
Supérieure forment les enseignants du primaire et du premier cycle du
secondaire.
16
La formation des professeurs exerçant dans le second
cycle du secondaire et celle des conseillers pédagogiques et des
inspecteurs sont assurées par l'Institut National des Sciences de
l'Education qui est un institut au sein de l'Université de Lomé.
A ces trois structures s'ajoute la Direction de la Formation Permanente, de
l'Action et de la Recherche Pédagogiques (DIFOP) qui a été
créée pour assurer le recyclage et la mise à niveau des
enseignants du Togo.
1.1.2.1 Institut National des Sciences de l'Education
(INSE)
La formation des Professeurs de Lycée (PL) est
assurée par l'Université de Lomé à l'Institut
National des Sciences de l'Education (INSE). Les étudiants formés
dans ces structures sont destinés à l'enseignement dans le second
cycle du secondaire.
Actuellement cette filière assure chaque année
la formation d'un nombre important de professeurs de lycée.
Hormis le PL, l'Institut National des Sciences de l'Education
a d'autres filières comme la Filière de Psychologie
Appliquée (FPA), la Filière du Second Cycle des Sciences de
l'Education, la Filière de Formation des Formateurs.
1.1.2.2 Ecole Normale Supérieure
d'Atakpamé (ENS)
La formation des professeurs exerçant dans le premier
cycle du secondaire est assurée par l'Ecole Normale Supérieure
d'Atakpamé. Cette institution de formation de formateurs a
été initialement orientée vers la formation des
instituteurs et des professeurs du secondaire.
Elle accueille actuellement des étudiants
désirant devenir professeurs des CEG. L'entrée est
subordonnée à un concours après le BAC II.
Actuellement, l' ENS est provisoirement fermée par
manque de moyens financiers pour assurer la formation.
17
1.1.2.3 Ecoles Normales des Instituteurs (ENI)
Le Personnel Enseignant exerçant dans le
préscolaire est formé à l'Ecole de Formation des
Jardinières d'enfants de Kpalimé. Cette structure a
été créée pour faire face à la forte demande
de formation de niveau préscolaire et surtout de l'option de faire du
secteur de l'enseignement préscolaire un secteur important.
Jusqu'en 1980, la formation des instituteurs et des
instituteurs adjoints stagiaires et celle des enseignants du premier cycle du
secondaire ont été assurées par l'Ecole Normale
Supérieure (ENS) d'Atakpamé. L'ENS avait en son sein deux
structures, l'une orientée vers la formation des instituteurs et des
instituteurs adjoints stagiaires et l'autre tournée vers la formation du
personnel enseignant des Collèges d'Enseignements Général
(CEG).
Mais avec l'accroissement des besoins d'encadrement, il a
été créé deux écoles normales des
instituteurs à Notsè et à Kara.
Actuellement, le site de l' ENI de Kara est provisoirement
occupé par l' Université de Kara.
Ces deux écoles ont permis la formation et le recyclage
de plusieurs instituteurs dont avaient besoin le préscolaire et le
primaire du système éducatif togolais.
La création de ces deux établissements a conduit
l'Ecole Normale Supérieure d'Atakpamé à centrer son
rôle sur la formation des professeurs des CEG.
1.1.3 Finalités de la formation des enseignants
La formation des enseignants occupe une place
particulière et importante dans le processus par lequel une
société parvient à s'adapter à ses propres
conditions d'existence.
18
Toute formation quelle qu'elle soit se donne un certain nombre
de finalités. Dans le cadre de la formation des enseignants, on en
distingue trois: les finalités individuelles, sociales et
fondamentales.
1.1.3.1 Finalités individuelles de la formation
des enseignants
Au niveau individuel, la formation des enseignants devait se
proposer pour but de faire apparaître chez l'enseignant trois vertus
essentielles à savoir : la disponibilité, la compétence et
la responsabilité. Etre disponible, c'est posséder les aptitudes
globales qui permettent une adaptation valable au plus grand nombre possible de
situations nouvelles. L'enseignant disponible est celui qui demeure, en
permanence, capable de faire autre chose : nouvelle pédagogie, nouveau
cycle d'enseignement, nouvelles fonctions ou même nouveau
métier.
Une formation à la disponibilité doit
s'accompagner d'une formation à la compétence.
Enfin, former un enseignant responsable découle
inéluctablement des deux précédentes. Etre disponible et
compétent à la fois, c'est avoir de son rôle propre une
conscience, qui, elle, sera inséparable du sens de sa propre
responsabilité sociale.
Ainsi, l'enseignant participe activement à donner un
certain sens à la fois à l'élaboration des fins et
à l'apparition des faits.
En ce sens, l'enseignant efficace est celui qui parviendra
à mesurer exactement la signification de son rôle social, celle
des moyens qu'il emploie, des méthodes qu'il expérimente...
L'enseignant efficace est ainsi celui qui devient capable de
porter sur soi-même un jugement critique. Tout enseignant conscient de
son rôle a une double responsabilité : une responsabilité
sociale vis-à-vis de son groupe et une responsabilité humaine
vis-à-vis de ses propres élèves.
19
En somme, un enseignant doit être à la fois
disponible, compétent et responsable. Ce sont là les trois vertus
sans lesquelles l'acte même de l'éducation perdrait sa
signification.
1.1.3.2 Finalités sociales de la formation des
enseignants
Au niveau social, l'exigence de la formation des enseignants
répond à celle de maintenir un certain niveau de la culture du
groupe. Conserver le patrimoine culturel pour s'y appuyer en vue de
conquêtes nouvelles nécessite de confier ce patrimoine à
ceux dont la mission consiste à le transmettre.
1.1.3.3 Finalités fondamentales de la formation
des enseignants
Nous pensons que les trois finalités dont il vient
d'être question trouvent leur dénominateur commun dans une
finalité fondamentale qui leur donne leur véritable
éclairage : le maître à la fois disponible,
compétent et responsable, c'est le maître autonome. Là, les
finalités de la formation des enseignants se confondent avec celle de
l'éducation elle-même. Si cette dernière a pour but en
dernière analyse, la libération graduelle de l'individu, cette
formation doit poursuivre celui de permettre aux enseignants de se former
eux-mêmes.
Former un enseignant, c'est parvenir à ce que celui-ci,
par lui-même, soit capable, dans le cadre d'une autoformation, de
répondre valablement aux sollicitations et problèmes qui lui
seraient posés dans le cadre de sa profession.
Certes, cette autoformation est un but à atteindre.
Dès l'abord, l'enseignant aura besoin de l'aide
institutionnalisée qui peut lui être apportée.
C'est donc bien un enseignant autonome qu'il convient de
former.
20
1.1.4 Difficultés liées à la formation
des enseignants
Il s'agit de ce que Georges (1974) appelle
« le dualisme » qui marque tout le processus de formation
des enseignants dans notre contexte ; c'est-à-dire que dans son contenu,
comme dans sa forme et son organisation, notre système de formation
souffre d'un véritable écartèlement qui le condamne
à une certaine stérilité. En effet, dans son contenu,
notre système n'est pas encore parvenu à surmonter la
séparation de la formation scientifique de l'enseignant de sa formation
pédagogique. On assiste à une formation réduite aux seuls
acquis théoriques. Cette attitude trouve à notre sens son origine
dans deux erreurs fondamentales que notre système d'enseignement n'est
pas encore parvenu à surmonter.
D'une part, nous ne parvenons pas à vaincre
l'intellectualisme qui marque notre attitude d'enseignement et qui incite
encore à penser qu'il suffit de posséder clairement des
connaissances pour être capable de les transmettre à autrui.
D'autre part, nous ne parvenons pas à dépasser
une « pédagogie des contenus », celle qui se fixe
pour but non pas l'éducation globale de l'individu mais la simple
transmission de connaissances théoriques sans se soucier des
conséquences que ces connaissances ne manqueraient pas à
provoquer chez celui qui les reçoit alors que nous sommes dans un monde
où la «pédagogie des contenus» fait
déjà place à la «pédagogie par
compétences».
1.2 Enoncé du problème
En voulant comprendre le « comment » former
les enseignants et le « pourquoi » cette formation, nous
nous posons la question de savoir si la formation initiale des enseignants a un
impact sur les résultats scolaires des élèves.
21
Etant donné que l'enseignement est confronté
à des problèmes comme le manque des ressources humaines,
matérielles et financières et qu'inévitablement ces
problèmes ont des répercussions sur la qualité de
l'enseignement voire sur les résultas scolaires, nous envisageons mettre
en relation la formation initiale des enseignants et le rendement interne des
élèves. En d'autre terme, quel impact la formation initiale des
enseignants a-t-elle sur le rendement interne des écoles ?
Nous savons qu'il y a des auteurs qui ont déjà
confirmé que la formation initiale des enseignants influence les
résultats scolaires des élèves. Il s'agit entre autres de
: Georges (1974), Mialaret (1977),
Macaire (1979), Compaoré (1996),
Dahon (2007).
Mais, nous nous posons la question de savoir si les
résultats obtenus par ces différents auteurs pourraient
être les mêmes dans le cas d'une étude chez les apprenants
dans les deux établissements. Pour y arriver, nous nous posons un
certain nombre de questions:
Pourquoi faudrait-il aujourd'hui disposer de
compétences nouvelles ou plus étendues pour enseigner ?
En quoi l'acquisition de compétences plus
étendues en psychopédagogie et en didactique favorise-t-elle un
enseignement de qualité ?
En quoi la formation initiale des enseignants contribue-t-elle
au développement des compétences professionnelles ?
1.2.1 Question spécifique de recherche
Le thème de notre étude qui porte sur la
formation initiale des enseignants s'attache à montrer l'influence de
celle-ci sur les résultats scolaires des élèves.
22
Pour ce faire, nous entreprendrons une approche comparative
des résultats scolaires des élèves recueillis dans les
deux établissements et procéderons à une analyse desdits
résultats.
Notre travail consiste à comparer les résultats
scolaires des enseignants formés et ceux des enseignants non
formés pour le compte des deux établissements.
Ce rendement scolaire sera apprécié par rapport
aux résultats généraux (de la 6è en 3è) et
spécialement aux résultats au BEPC des deux CEG.
Découlant de notre question générale
à savoir, quel est l'impact de la formation initiale des enseignants sur
les résultats scolaires des élèves ?, nous en venons
à la question spécifique suivante : comment la formation
initiale des enseignants peut-elle créer une différence entre les
résultats des élèves des enseignants formés et ceux
des élèves des enseignants non formés ?
1.2.2 Justification et pertinence de la question de
recherche
Le choix de notre question de recherche a retenu notre
attention pour plusieurs raisons :
D'abord, vu la complexité de la relation
enseignant/enseigné, le formateur doit posséder un bagage
académique, didactique et
psychopédagogique conséquent devant lui
permettre de faire face aux situations-problèmes qu'il aura à
rencontrer. A ce sujet, Fourcade écrit : « le
rôle de la pédagogie est d'essayer de se calquer sur ce mouvement
continu, inéluctable qu'est l'évolution des enfants »,
(cité par Compaoré 1996 : 21).
Par ailleurs, selon (Grau 1974 : 51),
« l'éducation se complète alors d'une
pédagogie qui est comme son autre face, sa face pratique, alors que
l'éducation serait la face théorique, idéale et non pas
concrète ».
23
De plus le rôle de l'enseignant est quasi important
à l'égard des enfants dont il a l'éducation en charge,
à l'endroit des parents qu'il tend à remplacer à
l'école et enfin envers la société pour laquelle il doit
former des citoyens honnêtes, travailleurs et productifs.
Ensuite, la formation initiale de l'enseignant qu'on le
veuille ou non, est un facteur déterminant de la qualité de son
enseignement et en cela, elle contribue à améliorer les
résultats scolaires des élèves.
Enfin, elle se justifie par le fait que la formation initiale
des enseignants est un facteur susceptible d'influencer et d'expliquer la
qualité de l'enseignement et le rendement des élèves aux
examens. Elle se justifie par la présence massive d'enseignants
recrutés ces dernières années sans formation initiale.
La pertinence de cette étude se trouve en ce qu'elle
aborde un problème d'actualité qui, loin d'être sans
importance, constitue un frein au bon déroulement, à la
qualité et à l'efficacité de l'enseignement au Togo : la
formation initiale des enseignants.
C'est ce qui prouve l'importance de cette formation dans la
vie professionnelle d'un enseignant qui se veut efficace.
24
Chapitre II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
2.1 Définition des concepts
Pour faciliter la compréhension de notre travail, nous
avons jugé bon d'expliciter quelques termes dont nous avons fait usage.
Pour cela, nous avons utilisé comme document de référence,
Vocabulaire de l'éducation de Gaston Mialaret
(1979).
2.1.1 Formation initiale
Elle est destinée à ceux qui ont choisi
d'exercer une fonction dans le système éducatif. Elle comporte,
dans un ordre qui n'est pas nécessairement chronologique, une formation
de base, de culture générale et de spécialité et
une formation professionnelle, théorique et pratique.
La formation initiale se distingue de la formation continue
qui s'adresse à des jeunes ou à des adultes déjà
engagés dans la vie professionnelle ou en cours de
professionnalisation.
C'est de cette formation dont il est question dans notre
recherche.
2.1.2 Formation continue
Terme utilisé dans un sens large pour désigner
tous types et formes d'enseignement ou de formation poursuivis par ceux qui ont
quitté l'éducation formelle à un niveau quelconque, qui
ont exercé ou exerçant une profession ou qui ont assumé ou
assumant des responsabilités d'adultes dans une société
donnée.
25
C'est aussi l'activité qui permet à un individu
de développer ses connaissances et ses capacités tout au long de
sa vie et d'améliorer ses conditions d'existence en complétant,
par les moyens pédagogiques appropriés, les données
initiales fournies par l'école ou l'enseignement supérieur.
C'est enfin un programme de formation axé sur
l'acquisition, l'approfondissement ou la mise à jour de connaissances,
et destiné à toute personne ayant déjà
quitté l'école.
2.1.3 Perfectionnement
Il consiste à approfondir un domaine de connaissances,
à améliorer l'emploi de méthodes ou de techniques
pédagogiques.
2.1.4 Recyclage
C'est une opération qui, lorsque les circonstances
l'exigent permet d'actualiser des connaissances ou des techniques.
2.1.5 Formation académique
Il s'agit d'une formation qui prépare l'étudiant
en vue de l'obtention d'un diplôme donné. Elle renseigne sur les
généralités, l'épistémologie d'une
discipline et fait de l'étudiant le spécialiste de cette
discipline. Elle est sanctionnée par un diplôme académique.
En guise d'exemple, une licence en histoire, une maîtrise en sciences de
la vie et de la terre.
2.1.6 Formation didactique
Pour Mialaret (1979 : 159), la didactique est
« l'ensemble des méthodes, techniques et procédés
pour l'enseignement. La didactique générale s'adresserait
à la conduite générale de la classe alors que la
didactique spéciale s'intéresse à l'enseignement d'une
discipline.
26
L'expression est un peu plus restreinte que celle de
pédagogie générale, pédagogie spéciale. La
didactique met principalement l'accent sur les moyens d'enseigner, sur le
comment faire»
2.1.7 Formation psychopédagogique
Selon Piéron (1973 : 53), ce mot semble
être essentiellement utilisé en langue française. Il
n'existe même pas dans le Thesaurus de l'éducation UNESCO-BIE. On
le trouve souvent traduit en anglais par « educational psychology
». Selon le même auteur, elle est « comme une
pédagogie fondée sur la psychologie de l'enfant ».
2.1.8 Rendement interne
C'est l'ensemble des performances scolaires d'une population
donnée. Elle s'apprécie en fonction des taux de promotion, de
redoublement et d'abandon.
Après cette définition des concepts, nous voyons
le cadre de référence théorique.
2-2 Cadre théorique de
référence
Il sera question ici de la revue de littérature et les
différentes théories d'étude sur le rendement scolaire.
2.2.1 La revue de littérature
Cette partie comportera la politique de l'Unesco sur la
formation des enseignants, la revue sur la formation des enseignants en Europe
et en Amérique du nord et l'état de la formation des enseignants
en Afrique au Sud du Sahara.
27
2.2.1.1 La politique de l'Unesco sur la formation des
enseignants
Les bons enseignants sont la pierre angulaire de
l'éducation de qualité. Chaque jour, les enseignants donnent des
bases humaines au développement durable en aidant chaque enfant qui leur
est confié à développer ses capacités et à
concrétiser son désir d'apprendre. Sans enseignants, la
réalisation de l'Education pour tous (EPT) d'ici à 2015 serait un
rêve impossible.
Les enseignants sont au coeur même de l'action de
l'Unesco. Chaque jour, ils sont plus de 60 millions à prendre en charge
un milliard d'enfants, à leur donner matière à penser et
à méditer.
Toutes les démarches qui visent à
améliorer la qualité de l'éducation, à promouvoir
la paix et l'harmonie et à combattre les discriminations s'appuient
nécessairement sur les enseignants. Les enseignants travaillent avec les
enfants qui seront les dirigeants de demain.
Cependant, ceux-ci ne peuvent être efficaces qu'à
condition d'avoir reçu une formation adéquate, d'être
motivés, de travailler dans un cadre acceptable, d'être
correctement rémunérés et d'avoir des possibilités
de carrière attrayantes. L'Unesco renforce les capacités des
enseignants du monde entier en s'appuyant sur les normes relatives aux
questions professionnelles, sociales, éthiques et matérielles
établies par les Recommandations de 1966 et 1997 sur la condition du
personnel enseignant. Le monde manque cruellement d'enseignants. L'Unesco
contribue à ajuster les politiques nationales afin de mettre un frein
à l'expatriation et à l'abandon des enseignants.
Elle aide les pays à donner des compétences
professionnelles aux
«enseignants bénévoles »
recrutés par des gouvernements désemparés pour
28
palier la pénurie aiguë d'enseignants.
Selon l'Unesco (1998), pour qu'elle soit efficace, la
formation des enseignants devait tenir compte des recommandations suivantes:
· Mettre en avant le rôle essentiel de la
formation des enseignants et de la politique d'éducation au regard des
objectifs de développement nationaux.
· Produire et diffuser des directives sur
l'apprentissage ouvert, l'enseignement à distance, l'apprentissage en
ligne et l'application des TIC à la formation des enseignants.
· Engager une action de plaidoyer visant à
améliorer la formation et la condition des enseignants dans le monde
entier.
· Encourager, par des programmes d'échanges et la
constitution de réseaux, la mise en commun des bonnes pratiques
nationales et des expériences acquises au sein de groupes de pays ayant
des préoccupations communes relatives aux enseignants.
La démarche de l'Unesco consiste à promouvoir le
développement d'un corps enseignant qui, ayant
bénéficié d'une formation professionnelle, possède
les aptitudes nécessaires pour préparer les enfants au monde de
demain : sens des relations humaines, compréhension et sens commun.
29
2.2.1.2 Revue sur la formation des enseignants en
Europe et en Amérique du nord
La question sur la formation initiale des enseignants occupe
une place importante dans les politiques éducatives de l'Union
européenne, des Etats-Unis et du Canada; Nous voulons dresser ici la
revue de littérature sur cette question.
Dans son article intitulé "La formation des
enseignants: les enjeux" et publié dans la revue Cahiers d'Etudes
Pédagogiques, n° 335, 1995, Françoise CLERC
s'intéresse à ce que sont, dans ce domaine, les
objectifs de l'institution et les attentes des enseignants, à la place
de la théorie et de la pratique dans cette formation, aux acquis et aux
incertitudes de la formation initiale et au développement de la
formation continue.
De même, COMPAORE (1996) écrit dans
son mémoire intitulé : L'influence de la formation initiale
de l'enseignant sur le rendement scolaire des élèves : cas des
maîtres formés des ENEP et la réussite des
élèves au CEP au Burkina-Faso, qu'au Canada et plus
précisément dans la province de Québec, une place
importante a été accordée à la formation initiale
et au perfectionnement des maîtres du niveau primaire dans la
volonté du gouvernement d'améliorer la qualité de
l'enseignement supérieur depuis 1964. Il rapporte aussi qu'une
étude réalisée en 1979 par la Commission d'Etudes sur les
Universités précise que : « la qualité de la
formation et du perfectionnement des enseignants déterminera en grande
partie la qualité de l'éducation des élèves de l'an
2000 et au-delà ». (COMPAORE, 1996 : 25)
30
Dans leur article intitulé "Les grands débats
éducatifs aujourd'hui" publié dans Revue internationale
d'éducation-Sèvres, n°15, 1997, Jean DUVERGER
et Odile LUGINBÜHL présentent des
analyses de situations dans différents pays du monde où on
constate l'apparition de thèmes récurrents : l'accent mis sur la
formation des enseignants, la nécessité d'un contrôle
national sur la qualité du système éducatif, les
modalités de financement (privatisation), le développement de la
décentralisation et l'autonomie des établissements. De son
côté, Charles GARDOU dans son article
intitulé "Utilité de la formation des enseignants ?"
publié dans Cahiers Binet-Simon, n° 642, 1995,
vise à concevoir une nouvelle culture de la formation pour les
enseignants. Il part de constats et ouvre des pistes de réflexion. La
formation doit entrer dans un projet professionnel et inscrire, comme
finalité, une option de changement dans les pratiques
pédagogiques de l'enseignant. Une opération d'évaluation
permettra de mesurer l'efficacité des stages. Dans leur article commun
intitulé "L'identité enseignante: entre formation et
activité professionnelle" publié dans la revue Recherche et
formation, n°25, 1997, Annette GONNIN-BOLO et ses
collaborateurs tentent de comprendre quels peuvent être les
points d'ancrage de l'identité enseignante et comment elle se construit
à la fois dans les processus formels, comme les processus de formation,
et dans les processus informels qui relèvent de l'activité
quotidienne, des expériences, de la capacité à les
analyser, à les distancier et à les réfléchir.
Frank LÉONARD dans son article
intitulé, "Représentations de la formation chez les nouveaux
professeurs des écoles formés en IUFM" publié dans la
revue Spirale, n°2, 1997 part d'une enquête sur les
31
représentations qu'ont les professeurs des
écoles de leur propre formation en IUFM et propose une analyse selon
trois axes : qui sont les professeurs des écoles ? quelles sont leurs
représentations de la formation ? que fabrique l'Institut Universitaire
de la Formation des Maîtres selon eux ?
A. BARRIUSO-CEUSTER (1995) dans son ouvrage
intitulé La formation continue des enseignants dans l'Union
européenne, présente l'état des
lieux sur l'organisation de la formation continue des enseignants dans l'Union
européenne. Cette étude réalisée à partir
des informations recueillies auprès des unités nationales
d'Eurydice concerne les niveaux préscolaire, primaire et secondaire.
Chaque description nationale sur la formation continue est
précédée d'un tableau synthétique sur la formation
initiale des enseignants.
Dans leur ouvrage commun intitulé La formation des
enseignants sur le terrain, Alain BOUVIER et Jean-Pierre OBIN
(1998) établissent une sorte de dialectique des rapports entre
savoirs et pratiques. Quelle forme doit prendre l'alternance entre le terrain
et le centre de formation pour faciliter la construction des compétences
professionnelles ? Comment amener le formé à prendre conscience
de ses manières de faire et faciliter le regard de chacun sur ses
propres démarches ? Un nouveau profil de formateur apparaît : du
formateur ingénieur-didacticien au formateur
médiateur-facilitateur de l'analyse par les formés de leur
vécu de formation.
Dans leur article intitulé ,
"Les savoirs de la pratique : un enjeu pour la recherche et la formation"
publié dans la revue Recherche et formation, n° 27, 1998,
Anne-Marie CHARTIER et ses collaborateurs abordent divers
aspects des savoirs de la pratique selon des points de
32
vue contrastés : théorique (comment chaque
science humaine a-t-elle construit cet objet d'étude et
d'investigation?), méthodologique (quels sont les outils d'investigation
élaborés dans chaque champ de recherche pour repérer et
décrire ces pratiques), pédagogique (qu'est-ce que les
façons dont s'acquièrent les savoirs pratiques peuvent nous
apprendre sur les propres modes de transmission des enseignants et formateurs?)
et, enfin, historique (pourquoi la question théorique des savoirs de la
pratique s'est-elle posée si tardivement?).
Dans son rapport intitulé L'école à
la page : formation continue et perfectionnement professionnel des
enseignants, l'OCDE (1998) souligne que la formation
continue et le perfectionnement professionnel des enseignants font
désormais partie intégrante d'une évolution des
systèmes éducatifs fondée sur l'élaboration de
stratégies nouvelles et dynamiques au niveau de l'école.
Les huit pays étudiés dans ce rapport de l'OCDE
(Allemagne, États-Unis, France, Irlande, Japon, Luxembourg, Royaume-Uni,
Suède) ont des traditions et des systèmes différents en
matière d'éducation. Cependant ils arrivent tous à la
même conclusion : les méthodes de perfectionnement professionnel
les plus efficaces combinent des activités sur place et hors de
l'école. L'expérience de ces pays fait également ressortir
la nécessité d'une identification plus systématique des
besoins, d'une meilleure évaluation des programmes et d'une diffusion
améliorée de ces évaluations.
De même, Sandy LANG et ses collaborateurs
abordent des questions relatives à la professionnalisation des
corps enseignants, aux pratiques de vidéo-formation, au conseil
pédagogique dans le contexte de la formation à distance, à
l'utilité du mémoire
33
professionnel, à l'évolution de la formation au
sein des IUFM, à la formation continue des maîtres, dans leur
article intitulé "Pratiques de formation initiale et continue des
enseignants" publié dans la revue Recherche et formation,
n° 23, 1996. Cette étude témoigne de la
diversité des conceptions et des aspects du métier d'enseignant
et des formations qui y mènent et le façonnent.
Evoquant la même situation, Philippe PERRENOUD
(1994) dans son ouvrage intitulé La formation des
enseignants entre théorie et pratique, regroupe ici des textes
écrits de 1983 à 1993 et concernant les pratiques
pédagogiques et leur lien avec le métier et la formation des
enseignants. Il estime que l'évolution des formations doit prendre en
compte la complexité des pratiques, mais aussi s'inscrire dans une
réflexion sur les finalités de l'éducation et les
transformations du système éducatif. Une interaction entre
formation et recherche en éducation s'avère alors indispensable.
Pour sa part, Marguerite ALTET (1994) dans son ouvrage
intitulé La formation professionnelle des Enseignants : analyse des
pratiques et situations pédagogiques estime que la
professionnalisation de la fonction enseignante est un thème
d'actualité qui favorise la mise en place de formations mieux
adaptées.
L'auteur étudie l'articulation du processus
d'enseignement et d'apprentissage et propose des outils pour analyser les
différents types de processus : interactifs, médiateurs,
situationnels. À partir d'observation de séquences de classe, une
analyse quantitative et qualitative et une interprétation des
résultats sont présentées. Cette étude permet
d'envisager les modalités de la formation professionnelle souhaitable
pour les enseignants.
34
Dans leur ouvrage commun intitulé Les professions
de l'éducation et de la formation, Raymond BOURDONCLE et
Lise DEMAILLY (1998) écrivent que de nos jours, les
différentes institutions de transmission de savoirs et les
activités d'éducation et de formation connaissent une forte
déstabilisation qui affecte à la fois les organisations et les
pratiques professionnelles. Ainsi, les métiers de l'éducation et
de la formation se trouvent pris entre une exigence de rationalisation, une
volonté de professionnalisation, un consensus sur leur caractère
socialement prioritaire et des incertitudes conflictuelles sur leurs objectifs
d'action. Toutes ces questions sont débattues dans cet important ouvrage
auquel un grand nombre de professionnels de l'éducation ont
apporté leur contribution.
Pour leur part, Léopold PAQUAY et ses
collaborateurs (1996) dans leur ouvrage intitulé Former des
enseignants professionnels : quelles stratégies? Quelles
compétences?, orientent leur réflexion sur
la formation initiale et continue des enseignants qui est organisée
autour de trois questions: quelles sont les compétences essentielles des
enseignants expérimentés? Comment ces compétences
professionnelles se construisent-elles? Comment former des enseignants pour
qu'ils deviennent capables de réfléchir sur leurs pratiques? Des
dispositifs originaux de formation et des démarches
expérimentées sont proposées pour former les enseignants
à analyser leurs pratiques.
Danielle RAYMOND et Yves LENOIR (1998), dans
leur ouvrage intitulé Enseignants de métier et formation
initiale : des changements dans les rapports de formation à
l'enseignement, analysent sous différents angles, les incertitudes
et les possibilités de cette nouvelle
35
collaboration des enseignants de métier à la
formation des débutants car leur arrivée sur le terrain de la
formation initiale soulève, entre autre, des questions sur les savoirs
en présence, savoir d'expérience et savoir savant, sur les
compétences respectives des partenaires du monde universitaire et du
milieu scolaire et sur les fondements de leurs statuts socioprofessionnels.
Dans son rapport intitulé Dix années de
réformes au niveau de l'enseignement obligatoire dans l'Union
Européenne (1984-1994), la Commission européenne
(1997) propose aux lecteurs de parcourir dix années de
l'enseignement obligatoire dans les quinze États membres de l'Union
Européenne. L'étude identifie et analyse les nombreux changements
qui ont eu lieu dans le paysage éducatif européen entre 1984 et
1994. Parmi eux : la répartition des responsabilités au niveau de
la gestion de l'enseignement, une plus grande participation de la
société, l'importance grandissante de l'évaluation du
fonctionnement de l'enseignement et des établissements, la
réorganisation de la formation initiale et continue du corps
enseignant.
Dans le rapport de la Commission internationale sur
l'éducation pour le XXIè siècle à l'Unesco
intitulé L'éducation : un trésor est caché
dedans, Jacques DELORS (1996) présente
ici les résultats de cette Commission internationale qui a
regroupé des personnalités venues d'horizons
géographiques, culturels et professionnels variés.
Celle-ci a réfléchi sur les défis
à relever par l'éducation dans les années à venir
et préparé des suggestions et recommandations. Le rapport issu de
ces travaux montre l'importance de l'éducation pour la
compréhension du monde, la démocratie et le
développement.
36
Il évoque ensuite les objectifs de l'éducation
et sa nécessaire continuité au long de la vie. Les orientations
proposées concernent les différents niveaux d'enseignement, la
formation et le rôle des enseignants, les choix politiques et la
coopération internationale.
Dans son article intitulé "Artisan moral ou
professionnel? La place des valeurs dans la conception de la fonction et de la
formation des enseignants" publié dans la revue Spirale,
n° 21, 1998, Raymond BOURDONCLE en comparaison au
modèle américain, dresse le double portrait de l'enseignant, soit
professionnel et efficace (modèle américain), soit artisan moral
et responsable. Pourquoi ne pas intégrer aujourd'hui dans la formation
des enseignants, réflexion morale et formation professionnalisante, en
ajoutant, par exemple, un enseignement de morale professionnelle ou en
développant des formations techniques visant à former des
artisans moraux ?
La quatrième édition du " Rapport mondial sur
l'éducation " (1998) porte sur la profession enseignante, qui compte
cinquante-sept millions de membres dans le monde. Elle recense les tendances et
évolutions récentes de l'éducation et des politiques
éducatives qui ont des incidences sur les enseignants, en particulier
sur leur statut, leurs conditions de travail, leur niveau de formation et leurs
possibilités de perfectionnement. En annexe, se trouvent les indicateurs
de l'éducation dans le monde avec des tableaux récapitulatifs par
pays, ainsi qu'une liste des rapports, publications et périodiques de
l'Unesco concernant l'éducation pendant la période 1995-1997.
Juan Carlos TEDESCO dans son article
intitulé "Le rôle des enseignants dans un monde en changement"
publié dans la revue Perspectives, vol. XXVI, n° 3, 1996,
identifie les principaux facteurs que
37
doivent prendre en compte les stratégies de
transformation du rôle de l'enseignant. La massification de la profession
s'est parfois accompagnée d'une dégradation du recrutement. Le
métier d'enseignant évolue et ses nouvelles exigences
nécessitent une formation adaptée. Ces changements doivent
eux-mêmes s'inscrire dans la gestion globale du système
éducatif.
En somme, dans les pays européens et dans ceux de
l'Amérique du nord, on accorde une grande importance à la
formation des enseignants. Que ce soit dans sa forme initiale ou permanente,
elle s'avère indispensable pour tous les enseignants car d'elle
dépendent la qualité de l'enseignement et le rendement scolaire
des élèves.
2.2.1.3 Etat de la formation des enseignants en Afrique
au Sud du Sahara
Le domaine éducatif des pays en voie de
développement présente un état général
critique. La plupart des pays d'Afrique en général et d'Afrique
Subsaharienne en particulier sont aujourd'hui dotés de stratégies
nationales de formation dont le but est une meilleure mise en oeuvre des moyens
personnels et financiers dont ils disposent. Le secteur de la formation devrait
même disposer davantage de fonds dans les années à venir.
Un des grands défis est d'élargir l'accès à des
places d'écoliers supplémentaires, tout en améliorant la
qualité de la formation.
Face aux objectifs d'élargissement de l'accès
à la formation scolaire, c'est à dire la création de
places d'écoliers supplémentaires et l'amélioration
qualitative de l'enseignement, la formation adéquate du corps enseignant
constitue un facteur essentiel de l'amélioration du paysage
éducationnel en Afrique. Mais c'est justement là que la
38
situation est extrêmement difficile. Diverses raisons
empêchent à l'heure actuelle de former suffisamment d'enseignants.
La demande élevée en personnel enseignant bien formé ne
peut ainsi pas être satisfaite. S'y ajoute le fait que les qualifications
du personnel enseignant en place sont le plus souvent insuffisantes.
Les recherches menées depuis une trentaine
d'années s'accordent sur la prépondérance de
l'enseignement dans les résultats d'apprentissage. Cette
prépondérance est plus marquée en Afrique telle que
l'indique l'étude menée par le PASEC dans neuf pays africains
(Bernard et al., 2004). L'effet maître qui oscille entre
5% et 15% dans les pays développés compte pour 27% dans les pays
africains étudiés par le PASEC. Ainsi, la qualification des
enseignants et la formation d'un nombre suffisant de maîtres figurent
désormais parmi les indicateurs de qualité de
l'éducation.
Ainsi, la formation des maîtres est de nos jours remise
en question dans plusieurs pays. Elle est l'objet de préoccupations et
de réformes tant au niveau politique qu'institutionnel. Malgré
toutes les tentatives de restructuration, la formation des enseignants semble
encore loin de répondre aux attentes tant de la société
que de ses principaux intervenants. Cette crise met en cause la
légitimité et la compétence du corps enseignant, et par
dessus tout la qualité de l'enseignement dispensé
(Vaniscotte, 1993, 1994). En Afrique subsaharienne, plus
particulièrement, le débat sur la qualité de
l'éducation et de la formation a souvent été
éludé voire supplanté par la question de
démocratisation de l'enseignement, avec le souci pour les responsables
concernés d'augmenter le nombre de classes et d'écoles pour
parvenir à la scolarisation universelle (Maingari,
1997).
39
Si les aspects quantitatifs restent de toute évidence
importants, ils ne sauraient à eux seuls justifier la pertinence des
politiques éducatives. C'est dans cette perspective que s'inscrivent les
objectifs du Forum mondial tenu à Dakar en 2000. La faible
rentabilité de la formation dispensée par les écoles
normales d'instituteurs (ENI) a amené le gouvernement guinéen en
1998 à opter pour une formation des maîtres en alternance,
comportant une année de formation théorique à l'ENI et une
année de formation pratique dans les écoles primaires. Le
présent article essaie de décrire ce modèle dans son
fonctionnement et de rapporter les nouvelles habiletés
développées par les élèves maîtres et leurs
principaux formateurs et encadreurs. Ainsi la première partie du texte
relate le processus ayant conduit à la mise en place de la
réforme avant d'aborder le développement de cette réforme
et de décrire le modèle sur lequel repose la formation des
maîtres. La deuxième partie rend compte des habiletés
développées par les différentes catégories
d'acteurs impliqués dans la formation,(
www.unesco-iicba.org).
Cette situation se traduit par d'énormes
problèmes de qualité dont souffrent les systèmes
d'enseignement desdits pays.
2.2.2 Les théories d'étude du rendement
scolaire
Diverses théories ont tenté d'expliquer les
inégalités de réussite scolaire entre les
élèves. Parmi celles-ci, nous pouvons en retenir trois dans le
cadre de notre étude : celle liée aux facteurs sociaux, celles
liées aux facteurs individuels et aux facteurs scolaires.
40
2.2.2.1 Théorie liée aux facteurs
sociaux
Dans les années 1960, les inégalités de
réussite scolaire entre les élèves ont été
expliquées par l'influence des facteurs sociaux qui englobent l'ensemble
des variables liées à l'origine sociale de l'élève
à savoir : le niveau d'instruction ou la profession des parents, la
taille ou le revenu de la famille.
En effet, dès le début des années 1960,
les sociologues ont montré qu'il existe une corrélation
statistique forte entre les résultats scolaires et l'origine sociale.
Ainsi, pour rendre compte du lien entre
inégalité sociale et inégalité scolaire, ils ont
créé le concept de reproduction. D'après Crahay
(1996), lorsqu'on parle de la théorie de la reproduction, c'est
à Bourdieu et Passeron (1970) que l'on
fait avant tout référence.
Pour ces derniers, l'école évalue les
compétences des individus à l'aune de normes propres aux classes
dominantes. Par voie de conséquence, les enfants des autres classes
sociales se situent à une distance inégale de la culture scolaire
et réussissent moins bien que les enfants des classes «
privilégiées ». Ainsi, l'école reproduit la
hiérarchie des positions sociales. Selon eux, le facteur principal des
inégalités scolaires demeure la situation socio-professionnelle
des parents.
En ce qui concerne la profession des parents, une étude
a montré que le niveau d'étude des deux parents constitue un
critère plus fiable que celui d'un seul des deux : tout se passe comme
si les niveaux de formation des deux parents étaient en partie
substituables, l'essentiel quant à la réussite de l'enfant,
étant de disposer dans la famille d'un « stoek »
minimal d'instruction, (Duru-Bellat et Henriot-Van Zanten 1992
:32)
41
On trouvera chez Baudelot et Establet
(1971), mais aussi chez Bowles et Gintis
(1976) des versions quelque peu différentes de ce mode
d'approche. Car quoiqu'il en soit de leurs différences, ces
théories ont en commun de présenter l'école comme un
opérateur transformant les différences sociales initiales en
différences sociales ultérieures.
Cette théorie met en avant la privation de stimulation
intellectuelle dont auraient à souffrir les enfants de familles
modestes.
Ces familles modestes manqueraient non seulement de moyens
financiers, mais aussi de ressources culturelles. Il est dès lors
logique d'observer chez la plupart des enfants de ces familles, des
déficiences d'ordre cognitif et linguistique. Ceci a pour
conséquence que ces enfants réussissent moins bien à
l'école.
C'est cet esprit qui prévalait dans les années
1960 et qui a conduit à l'émergence des pédagogies de
compensation qui soutiennent qu' « il faut apporter aux enfants ces
vitamines intellectuelles qui leur manquent dans leurs familles pour compenser
leurs carences » (Charlot et al cités par
Crahay 1996 : 14).
D'une part, ces inégalités s'expliquent en
termes de manques par rapport à la culture scolaire
considérée comme la culture de référence. D'autre
part, en termes d'écarts entre la culture de l'enfant et celle de la
classe sociale dominante. Ici, on affirme que les familles populaires ont une
culture propre, différente de la culture privilégiée par
les classes sociales dominantes mais aussi par l'école.
En ce qui concerne l'instruction des parents, des analyses
De Singly (1987) montrent qu'à niveau de ressources
culturelles global comparable, c'est dans les familles où la mère
est la plus instruite que
42
les enfants réussissent le mieux ; cette influence plus
marquée du niveau de formation des mères n'est guère
surprenante quand on sait que le temps qu'elles consacrent aux enfants est au
moins cinq fois plus supérieur à celui consacré par les
pères, (Duru-Bellat et Henriot-Van Zanten 1992 : 32)
Bref, ils estiment que si les enfants des familles populaires
échouent à l'école plus souvent que les enfants des
classes moyennes, c'est parce que les uns et les autres se trouvent à
des distances inégales par rapport à la culture scolaire.
2.2.2.2 Théorie liée aux facteurs
individuels
Déjà Pierre Humbert cité
par Crahay (1996 : 6) s'interrogeait sur la manière
d'aborder le problème d'échec scolaire puisqu'il écrit
:
« un point essentiel du débat sur
l'échec scolaire est de savoir s'il faut traiter ce sujet sur le plans
individuel ou sur le plan collectif ».
Les facteurs individuels rassemblent les variables qui
caractérisent l'élève telles que son âge, son sexe,
estime de soi, ses aspirations scolaires. Pour des auteurs comme
Laforce, Pierre Humbert et
Lawson-Body, chacune de ces variables agit sur les
résultats scolaires de l'enfant soit indépendamment ou même
en relation avec d'autres. Sur l'âge par exemple, une étude de
Laforce sur trois cohortes d'étudiants divisés
en deux groupes d'âge (17 ans et moins ; 18 ans et plus) a abouti
à la conclusion que « les plus jeunes réussissent mieux
que les plus vieux », (cité par Compaoré,
1996 : 38).
Pour l'estime de soi, les travaux de Pierre Humbert
cité par Crahay sont à cet effet
éclairants. Ce chercheur lausannois, qui s'est beaucoup
intéressé à l'image de soi et aux idéaux des
élèves en difficulté scolaire, fait remarquer que la
nature de la relation entre
43
échec scolaire et estime de soi est plus complexe qu'il
n'y paraît. Selon lui, l'intuition première laisse supposer que la
valorisation de soi est liée à la réussite et inversement
la dévalorisation serait associée à l'échec
scolaire. Mais l'on ne peut exclure que la relation aille en sens inverse car
il écrit : « si l'échec peut vraisemblablement avoir
comme conséquence une dépréciation de soi, on peut
supposer en retour qu'un enfant ayant au départ peu d'estime de
lui-même se trouve désavantagé dans les apprentissages
scolaires », (Crahay, 1996 : 193).
Quant au sexe, la plupart des recherches dans les pays en voie
de développement font ressortir la supériorité des
garçons sur les filles en indiquant que celles-ci réussissent
moins que les garçons.
Dans la même optique, il ressort d'une étude
faite par Lawson-Body (1993 : 37) au Togo qu'en raison des
ambitions scolaires plus élevées des parents pour les
garçons que pour les filles et de l'absence d'aspiration
élevée des filles elles-mêmes pour de longues
études, ces dernières réussissent moins à
l'école que les garçons. Cette situation est d'autant plus
manifeste chez les familles à bas statut socio-économique selon
l'auteur.
2.2.2.3 Théorie liée aux facteurs
scolaires
Elle est la théorie la plus récente que les deux
précédentes. Les facteurs scolaires dont il est question dans
cette théorie font référence aux caractéristiques
propres à l'école (situation géographique, climat
organisationnel, qualité des infrastructures...), aux
caractéristiques de la classe (dimension des salles, effectif des
élèves...) et les caractéristiques liées aux
enseignants (motivation, niveau de qualification professionnelle,
expérience...). La théorie des facteurs
44
scolaires apparue dans les années 1980 cherche à
mesurer la part du système scolaire dans les inégalités de
rendement. Au-delà des controverses qui existaient entre les
résultats des recherches sur les facteurs scolaires en relation avec le
rendement des élèves, on peut retenir que la plupart des
chercheurs de ce courant sont arrivés à la conclusion que, mieux
que les facteurs socio-culturels et individuels, les variables scolaires
influencent de façon significative le rendement scolaire des
élèves.
Cette thèse est défendue par Cherakoui
cité par Lawson-Body (1993 : 59) pour qui,
« l'école est un facteur plus déterminant de la
réussite scolaire que l'origine sociale ».
En outre, les recherches sur les variables scolaires
relèvent qu'en plus d'être une variable difficilement maniable et
peu fiable, le milieu familial n'est pas aussi déterminant au niveau des
résultats scolaires dans les pays en voie de développement que
dans les sociétés industrialisées, (Lawson-Body,
1993 : 43).
D'autres études encore ont montré des liens
efficaces entre les variables proprement scolaires et les résultats
scolaires des élèves. Pour Agounke cité
par Dahon (2007 : 52) « plus la
qualification professionnelle de l'enseignant est élevée, plus
les résultats scolaires des élèves sont
élevés. De même, plus l'enseignant manifeste de
l'intérêt pour la réussite académique de ses
élèves, plus les élèves ont tendance à
obtenir des résultats scolaires élevés ».
Notre étude s'inscrit dans la ligne des recherches de
l'impact des variables scolaires sur le rendement des élèves en
prenant particulièrement en compte la formation initiale des
enseignants.
45
Au-delà du fait qu'elle renferme des avantages sociaux
(maintien du patrimoine culturel) et en dehors des aptitudes qu'elle
développe chez l'enseignant (disponibilité, compétence,
responsabilité et autonomie), la formation des enseignants poursuit des
finalités individuelles, sociales et fondamentales.
L'aspiration des Etats d'avoir des enseignements de
qualité ne peut être possible qu'avec la formation
pédagogique des enseignants.
Ainsi, pour Georges (1974 :18), cette
formation aidera l'enseignant à offrir un enseignement de qualité
qui fera valoir ses effets pendant longtemps car, « les maîtres
formés aujourd'hui entreront dans une carrière d'environ
trente-cinq ans. Pendant ces trente-cinq ans, ils auront devant eux des enfants
dont les chances de vie se poursuivront pendant au moins cinquante
années. Ainsi, la façon dont les maîtres seront
formés aujourd'hui fera sentir son influence après le milieu du
siècle prochain ».
Par ailleurs, la plupart des pays ont axé l'essentiel
de leurs réformes sur la formation initiale des enseignants.
Répondant ainsi à l'appel de l'Unesco sur la
formation initiale des enseignants, ces pays à l'instar du Togo ont fait
de la formation initiale, l'arme indispensable pour élever le niveau de
qualité de leurs systèmes éducatifs.
Cependant, cette formation n'est plus opérationnelle.
Néanmoins, on note un regain d'intérêt pour elle par le
début d'initiative de formation des conseillers pédagogiques et
inspecteurs des enseignements primaire et secondaire. Ceux-ci seront des
formateurs et animateurs des Ecoles Normales des Instituteurs et de l'Ecole
Normale Supérieure.
46
A plus d'un titre, la formation initiale des enseignants
apparaît donc comme un paramètre indispensable qui offre à
l'enseignant un ensemble de savoir, de savoir-faire et de savoir-être qui
lui permettront d'élever le niveau de sa prestation et celui du
rendement de ses élèves, (Délaire
cité par Compaoré, 1996 : 40). Cette
relation triangulaire entre la formation initiale de l'enseignant, sa
performance et la performance des élèves est décrite par
Hannoun pour qui : « former un maître, c'est
former celui qui, demain, formera des élèves pour après
demain », (Georges et al 1974 : 48). Ainsi, si l'on
admet que cette formation vise une amélioration des performances, il va
sans dire que les enseignements d'un enseignant « performant » et
compétent produiront des résultats qualitatifs dont les
bénéficiaires seront les élèves. Ces acquisitions
qualitatives seront mises à profit par ces élèves qui les
transmettront plus tard à d'autres enfants car les connaissances bien
acquises se perdent rarement.
Nous n'avons pas la prétention dans ce travail
d'attribuer le monopole de l'explication des inégalités de
rendement scolaire à la seule variable formation professionnelle des
enseignants. Nous voulons seulement mesurer la part d'influence de ce facteur
déterminant sur le niveau de rendement scolaire des
élèves.
Il ressort qu'au total, trois groupes de théories se
discutent l'explication des problèmes d'inégalité de
rendement scolaire des élèves. Il s'agit de la théorie
liée aux facteurs sociaux qui expliquent ces différences de
rendement scolaire par l'origine sociale de l'élève, la
théorie liée aux facteurs individuels qui assigne aux
caractéristiques individuelles des élèves, la
responsabilité de leurs résultats scolaires et la théorie
liée aux facteurs scolaires pour laquelle l'école
elle-même
47
influencerait le rendement scolaire plus que toute autre
variable sociale ou individuelle.
Pour notre part, nous avons situé notre étude
dans la théorie des facteurs scolaires en prenant comme variable, la
formation initiale des enseignants.
48
Chapitre III : OBJECTIFS, HYPOTHESES ET VARIABLES
DE L'ETUDE
La démarche de toute recherche est celle qui est
décrite par
Claude Bernard et qui comporte trois
étapes à savoir:
? l'observation des faits,
? la formulation d'hypothèses,
? la vérification ou la mise en épreuve des
hypothèses.
Toute science est caractérisée par sa
répétitivité, par la possibilité de
vérification de ses faits. Autrement dit, tout travail scientifique doit
pouvoir mettre à l'épreuve des faits établis objectivement
de telle façon qu'ils puissent être vérifiés par
n'importe quel observateur connaissant le maniement des techniques ayant servi
à l'établir.
3.1 Objectifs de la recherche
Notre étude poursuit deux types d'objectifs à
savoir : les objectifs scientifiques et les objectifs d'application
pratique.
3.1.1 Objectifs scientifiques
Elle vise à :
- identifier les divers facteurs qui limitent les
compétences professionnelles des enseignants,
- identifier les grands domaines de prise en compte dans la
formation initiale des enseignants.
3.1.2 Objectifs d'application
Au point de vue pratique, la présente étude
pourrait permettre aux spécialistes de l'éducation et aux
autorités politiques de repenser à la formation initiale des
enseignants et vise à :
49
- contribuer à rendre plus efficace la formation
initiale des enseignants en vue de hausser leurs compétences
professionnelles,
- fournir dans ce document des données de
référence qui puissent aider les spécialistes de
l'éducation dans les réformes des programmes de la formation des
enseignants,
- contribuer à assurer une meilleure qualité de
l'école.
3.2 Les hypothèses de la recherche
L'établissement de l'hypothèse est la phase
primordiale de la recherche. Ainsi, Fraisse (1974) dit que
l'hypothèse est la phase créative du raisonnement
expérimental. C'est la phase dans laquelle le chercheur imagine la
relation qui pourrait exister entre deux faits, deux dimensions, deux
phénomènes. L'élaboration de l'hypothèse est une
loi de pensée. C'est ce moment qui donne au travail du chercheur une
valeur novatrice, oeuvre d'intuition mais aussi de tâtonnements
multiples.
L'imagination à l'origine s'appuie forcément sur
une excellente culture scientifique.
Ainsi, on peut définir de manière
générale l'hypothèse comme un énoncé
déclaratif précisant une relation anticipée et plausible
entre les phénomènes observés ou imaginés. Elle est
en fait la réponse anticipée à la question qu'on
s'était posée au moment de l'énoncé du
problème. C'est une explication plausible des phénomènes
provisoirement admise et destinée à être
contrôlée.
On distingue les hypothèses générales et
les hypothèses opérationnelles
50
3.2.1 Hypothèse Générale (HG)
La question générale que nous nous sommes
posée est : quel est l'impact de la formation initiale des enseignants
sur le rendement interne des écoles ?
Pour y répondre provisoirement, nous dirons que :
La formation initiale des enseignants a un impact
positif sur le rendement interne des élèves.
3.2.2 Hypothèses Opérationnelles (HO)
HO1 : les écoles qui ont plus
d'enseignants formés obtiennent des rendements scolaires plus
élevés que celles qui ont moins d'enseignants formés.
HO2 : la plupart des enseignants formés
s'engagent dans l'enseignement par vocation.
HO3 : Les enseignants formés impliquent
les élèves dans leur enseignement.
3.3 Variables de l'étude
Selon Mace (1991 : 48), « Une
variable est une caractéristique, un attribut ou encore une dimension
d'un phénomène observable empiriquement et dont la valeur varie
en fonction de l'observation ».
Notre étude comporte deux types de variables : la
variable indépendante et la variable dépendante.
51
3.3.1 Variable indépendante
Une variable indépendante est une variable dont le
changement de valeur influe sur celui d'autres variables. Lorsque nous
postulons une relation de cause à effet, la variable indépendante
est alors la cause de l'effet présumé. En recherche
expérimentale, c'est là où les variables que les
chercheurs manipulent pour en étudier l'influence sur la variable
dépendante. Ainsi cette variable est encore appelée la variable
expérimentale, variable stimulus ou variable explicative. En
étudiant la relation entre la formation initiale des enseignants et le
rendement interne, la variable indépendante est la formation initiale
des enseignants.
3.3.2 Variable dépendante
Une variable dépendante est une variable dont la valeur
varie en fonction de celle des autres. C'est la partie de l'équation qui
varie de façon concomitante avec un changement ou une variation dans la
variable indépendante.
C'est pour cela que cette variable est appelée variable
passive, variable-reponse, variable- critère, variable expliquée.
C'est le critère sur lequel on va prendre des décisions.
Dans le cadre de notre étude, la variable
dépendante est le rendement interne.
3.4 Les indicateurs des variables
Ils représentent une définition
opératoire de la variable. Dans une recherche donnée, même
si les concepts et les variables ont été bien
précisés d'autres obstacles embûches peuvent se
présenter.
52
Une variable peut contenir plusieurs indicateurs alors qu'un
indicateur ne peut faire référence qu'à une seule
variable. C'est pourquoi la construction des indicateurs constitue une
étape cruciale du projet de recherche que l'on ne saurait
réaliser n'importe comment et qu'il faut aborder avec munitie parce
qu'ils sont les référents empiriques observables et mesurables
des variables.
On distingue les indicateurs de la variable
indépendante et les indicateurs de la variable dépendante.
3.4.1 Indicateurs de la variable indépendante
(formation initiale des enseignants)
- niveau de formation générale
- formation pédagogique
- clarté des objectifs pédagogiques
- implication des élèves dans l'enseignement -
choix objectif des sujets d'examens
- critères de correction (souples, objectifs)
3.4.2 Indicateurs de la variable dépendante
(rendement interne)
- Taux de Promotion (TP)
- Taux de Redoublement (TR)
- Taux d'Abandon (TA)
Deuxième partie :
53
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
54
Chapitre IV : CADRE ET POPULATION D'ETUDE
4.1. Cadre d'étude
En ce qui concerne l'enquête sur le terrain, nous avons
obtenu au préalable une lettre de recommandation de la Direction de
l'INSE qui nous a permis d'obtenir une autorisation spéciale de la
Direction Régionale de l'Education Lomé-Golfe.
Ainsi, c'est cette autorisation que nous avons
présentée tout d'abord au Chef d'Inspection des enseignements
secondaires Lomé-Golfe puis aux deux Directeurs des collèges
ciblés (CEG Bè-Klikamé et CEG Bè-Attikpa Kagounou
de Lomé qui constituent notre cadre d'étude). Ce qui nous a
permis de mener à bien notre recherche.
4.1.1 Collège d'Enseignement Général
Bè-Klikamé.
Se trouvant en plein centre du quartier klikamé, le CEG
Bè Klikamé se situe entre l'Université de Lomé,
l'Eglise des Assemblées de Dieu (ESTAO) et IEAC.
Il fut créé en 1976 par l'arrêté
n°2-MEN du 19 janvier 1976. Il a formé des milliers
d'élèves et compte parmi les CEG de référence de la
capitale au point de vue des prestations des élèves au BEPC.
4.1.2 Collège d'Enseignement Général
Bè- Attikpa Kagounou
Le CEG Bè-Attikpa Kagounou de Lomé fut
créé en 1977. Il se situe entre le quartier Atikoumé, le
marché de Gbossimé et se trouve non loin du ministère
délégué à la présidence et des relations
avec les institutions adoc.
55
4.2 Population d'étude
Etant donné que notre étude vise à mettre
en évidence le lien qui existe entre la formation initiale des
enseignants et le rendement scolaire des écoles, le choix de notre
population d'étude dépendrait des caractéristiques des
variables qui interviennent dans cette relation. Cette population concerne les
enseignants, les inspecteurs ainsi que les parents d'élèves et
les élèves. Notre étude vise à mettre en relation
la formation initiale et le rendement scolaire, nous voulons comparer les
résultats des deux établissements précités. Pour ce
faire, nous allons examiner ces résultats en vue de voir si ceux-ci
varient en fonction de la formation des enseignants. En d'autre terme, nous
voulons voir si le nombre élevé d'enseignants formés dans
un établissement peut permettre à ce dernier d'avoir de bon
rendement scolaire.
Nous accordons ainsi une grande importance aux enseignants
à qui nous administrons le questionnaire.
Ainsi, notre population d'enquête concerne tous les
enseignants intervenant dans les deux collèges soit au total 35 à
raison de 19 au CEG Bè-klikamé et 16 au CEG Bè-Attikpa
Kagounou.
Dans certaines circonstances comme la nôtre, le choix
d'une étude exhaustive est recommandé d'autant plus que notre
population d'étude est très restreinte. C'est ce que nous font
savoir Quivy et Campenhoudt (1995 : 49) lorsqu'ils soulignent
que : « pour certaines études, les effectifs de la population
sont si réduits qu'il est souhaitable et parfois obligatoire
d'étudier l'ensemble de la population».
En effet, c'est pour avoir des informations
complémentaires sur le thème de recherche que nous nous sommes
entretenu avec 9
56
inspecteurs, 6 membres de chacun des bureaux des parents
d'élèves des deux établissements soit au total 12 et un
échantillon de 120 élèves choisis au hasard dans chaque
école à raison de 30 élèves par niveau
d'enseignement soit au total 240 élèves.
Le choix des enseignants se justifie par le seul fait qu'ils
sont les premiers responsables dans la situation d'enseignement et
d'apprentissage. De ce fait, leurs compétences et leur savoir-faire
influencent énormément les résultats scolaires des
élèves. Pour cela, la formation initiale pour les enseignants
devient un impératif catégorique pour tout Etat qui désire
assurer un enseignement de qualité à ses citoyens.
Contrairement au cours primaire où chaque maître
intervient dans la même classe, dans le collège, il y a alternance
des enseignants dans plusieurs classes. Ce qui compliquera la mesure de
l'impact de la formation initiale sur les résultats scolaires au plan
individuel. C'est la raison pour laquelle nous envisageons mesurer cet impact
sur le plan collectif.
Pour ce faire, nous nous intéressons aux
résultats des examens au BEPC et aux résultats globaux (de la
6è en 3è) des deux établissements que nous mettons en
relation avec les informations recueillies par questionnaire pour tenter de
vérifier nos hypothèses de recherche.
Le chapitre suivant est consacré à la
procédure de collecte et d'analyse des données.
57
Chapitre V : PROCEDURE DE COLLECTE ET D'ANALYSE DES
DONNEES
5.1 Procédure de collecte des données
Elle comprend les instruments de collecte des données
et le déroulement de l'enquête.
5.1.1 Instruments de collecte des données
La collecte des données s'est faite à travers
les documents ou ouvrages, le questionnaire et l'entretien.
5.1.1.1 Recherche documentaire
La collecte d'informations d'ordre théorique et
statistique a eu lieu à partir des consultations d'ouvrages,
mémoires, thèses, tableaux des statistiques scolaires.
Ainsi, nous avons rassemblé des documents à
partir de la bibliothèque de l'Institut National des Sciences de
l'Education (INSE), de la bibliothèque de la Faculté des Lettres
et Sciences Humaines (FLESH), de la bibliothèque centrale de
l'Université de Lomé et de la bibliothèque nationale.
5.1.1.2 Le questionnaire
Selon Campenhoudt (1975 : 25),
« l'enquête par questionnaire consiste à poser
à un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif
d'une population, une série de questions relatives à leur
situation sociale, professionnelle ou familiale, à leurs opinions,
à leur niveau de connaissance ou de conscience d'un
évènement ou d'un problème ou encore sur tout autre point
qui intéresse les chercheurs».
58
Ainsi, le questionnaire est un instrument le plus
adapté aux enquêtes quantitatives. Il permet ainsi de recueillir
des informations sur des individus et a l'avantage de faciliter le
dépouillement des données collectées.
Dans le cas de notre étude, il nous a permis
d'identifier les caractéristiques individuelles et des critères
de choix de notre population d'étude. Nous l'avons administré
à tous les enseignants soit au total de 35 des deux collèges.
Suivant la méthode scientifique, le questionnaire est
élaboré à partir des indicateurs des différentes
variables d'études en se référant à la revue de
littérature. Parlant du questionnaire, De Landsheere
(1976) a distingué selon la forme, les questions «
fermées », les questions à « choix
multiple » et les questions « ouvertes ».
Notre questionnaire a porté sur les aspects comme
l'utilité de la formation initiale des enseignants, les types de
formations et leurs impacts sur la qualité de l'enseignement et sur les
résultats scolaires, la nécessité d'une formation initiale
obligatoire pour les enseignants, sur les diplômes académiques des
enseignants etc.
5.1.1.3 Guide d'entretien
L'entretien est une méthode ou technique
d'investigation utilisée dans des buts divers. On distingue l'entretien
structuré, semi structuré et libre.
Selon De Landsheere (1979 : 100), «
l'entretien libre encore appelé entretien non structuré est
provoqué dans un but précis d'informations ». Autrement
dit, le guide d'entretien permet d'avoir des informations précises sur
des aspects importants d'un thème donné. Aspects sur
59
lesquels le simple questionnaire ne saurait nous en informer
davantage. Par le guide, l'enquêteur obtient d'amples informations
précises qui lui permettront de compléter les données du
questionnaire.
Ainsi, nous avons eu des entretiens avec 9 inspecteurs, avec
240 élèves répartis en petits groupes à raison de
20 par groupe et avec 12 membres de bureaux des Associations des Parents
d'Elèves.
Nous nous sommes entretenu avec les élèves en les
regroupant par niveau. Pour le cas des inspecteurs, nous l'avons fait
individuellement. De même, l'entretien avec les membres de bureaux des
parents d'élèves s'est fait par groupe de 6 c'est-à-dire
par bureau. Le guide a abordé les points sur l'utilité de la
formation des enseignants et son impact sur la qualité de l'enseignement
ainsi que sur les résultats scolaires des élèves.
5.1.2 Déroulement de l'enquête
La collecte des données proprement dite a
été précédée par une
préenquête. Celle-ci s'est effectuée dans trois
collèges d'enseignement général de Lomé entre
janvier et février 2007. Il s'agit du CEG Agoé-Centre, du CEG
d'Adidogomé et du CEG Agoé-Est.
Ce qui nous a permis de tester la validité et la
pertinence de notre questionnaire avant l'élaboration du questionnaire
définitif.
L'administration du questionnaire et la collecte des
données ont pu être possible grâce au concours de la
direction régionale de l'éducation Lomé-Golfe, de
l'inspection des enseignements secondaires Lomé-Golfe, des directions
des deux établissements et de certains étudiants en sciences de
l'éducation. Cette enquête a durée trois mois au minimum
entre mars et juin 2007.
60
5.2 Procédure d'analyse des données
L'analyse des données se fait à travers des
méthodes. Celles-ci permettent de les analyser enfin d'aboutir à
l'interprétation des résultats. On peut regrouper ces
méthodes en deux grandes catégories: les méthodes
quantitatives et les méthodes qualitatives.
5.2.1 Les méthodes qualitatives
C'est un ensemble de procédures qui font recours
à des indicateurs non fréquentiels, susceptibles d'autoriser des
inférences et qui sont plus adaptés à des indices non
prévus ou à l'évolution des hypothèses.
Selon Mucchielli (1986), « une
méthode qualitative est une stratégie de recherche utilisant les
techniques de recueil et d'analyse qualitative dans le but d'expliciter et de
comprendre un fait humain ».
Dans notre étude, nous avons opté pour l'analyse
de contenu.
En effet d'après Mucchielli (1984),
« l'analyse de contenu (d'un document ou d'une communication), c'est
par des méthodes sûres, rechercher les informations qui s'y
trouvent, dégager le sens ou les sens de ce qui y est
présenté, formuler et classer tout ce que contient ce document ou
cette communication ».
Selon De Landsheere (1976), «
l'analyse de contenu est une méthode d'étude et d'analyse de
la communication. C'est une méthode d'observation objective,
systématique qui conduit à une quantification ».
On distingue trois types de méthodes d'analyse de
contenu : méthodes logico-sémantiques, méthodes
logico-esthétiques et formelles et méthodes d'analyse
sémantique et structurale.
61
5.2.1.1 Les méthodes
logico-sémantiques
Ces méthodes s'en tiennent au contenu manifeste. Elles
ne considèrent que le signifié immédiatement accessible et
ne concernent donc pas la recherche du sens implicite, du second sens du texte,
ni de la structure formelle. Elles procèdent par dénombrement,
inventaire, codification, recherche éventuelle de relation et de
corrélation entre les mots ou les idées.
5.2.1.2 Les méthodes logico-esthétiques
et formelles
Elles ont en commun, le fait de chercher à
révéler, par l'analyse de « textes », «
une caractéristique formelle typique de l'auteur ou du genre de
texte », (Mucchielli 1984 : 36). Elles visent
particulièrement la forme et l'esthétique de la phrase ; par la
forme, elle aboutit au contenu.
5.2.1.3 Les méthodes d'analyse sémantique
et structurale
Contrairement aux méthodes logico-sémantiques,
ces méthodes cherchent à dépasser le contenu manifeste,
explicite, et à atteindre par une analyse au second degré, le
sens implicite, non immédiatement donné à la lecture, le
sens caché de la phrase. La recherche des connotations et la structure
de significations sont les deux pistes essentielles qui permettent aux usagers
de ces méthodes de rester dans le texte manifeste tout en allant plus
loin que le sens immédiatement explicite.
Pour l'analyse des données recueillies, nous nous
sommes basé sur les méthodes logico-sémantiques. Ce choix
se justifie par la catégorisation des données lors du codage et
pour la recherche de leur contenu manifeste.
62
En effet, ces méthodes sont complétées
par les méthodes quantitatives.
5.2.2 Les méthodes quantitatives
C'est l'ensemble des méthodes par lesquelles on exprime
les données dans un langage quantitatif ou sous une forme
numérique. Ces méthodes utilisent les instruments de mesure,
d'analyses physiques qui fournissent des données quantitatives au
chercheur.
En effet, le processus de traitement et d'analyse des
données peut nécessiter l'utilisation simultanée des
mathématiques et de statistiques ou de l'une d'entre elles.
5.2.2.1 Méthodes mathématiques
Les méthodes mathématiques impliquent des
raisonnements par déduction ou par induction.
Ainsi d'après Borel, cité par
Dahon (2007 :43), « les mathématiques
apparaissent comme la science qui étudie les relations entre certains
êtres abstraits définis d'une manière arbitraire sous la
seule condition que ces définitions n'entraînent pas de
contradictions ».
5.2.2.2 Méthodes statistiques
Les statistiques impliquent un dénombrement, mais c'est
avant tout une méthode d'élaboration des plans
d'expérience et d'interprétation des résultats. Selon
Cournot, les statistiques ont pour objet d'étude de :
« recueillir et coordonner des faits nombreux dans chaque
espèce de mesure, de manière à obtenir des rapports
numériques sensiblement indépendants des anomalies du hasard et
qui dénote l'existence de causes régulières dont l'action
s'est combinée avec celle des causes fortuites», cité
par Dahon (2007 : 43).
63
Généralement, on distingue les statistiques
descriptives et les statistiques inférentielles.
Les statistiques descriptives permettent ainsi de faire le
décompte fréquentiel, les calculs des pourcentages, des moyennes,
des modes etc et de tracer aussi des graphiques (histogrammes, courbes...)
tandis que les statistiques inférentielles permettent de calculer le t
de Student Fisher ou Khi-deux par exemple.
En effet, pour traiter les données recueillies, nous
avons utilisé les statistiques pour le décompte numérique
de l'ensemble de nos données et pour calculer les divers pourcentages
nous permettant de vérifier objectivement nos hypothèses.
5.3 Difficultés rencontrées
Toute recherche scientifique sur le terrain présente
des difficultés qu'il faut surmonter pour pouvoir continuer. Nous
n'entrons pas dans les détails. Mais les difficultés majeures qui
méritent d'être soulignées sont celles relatives au manque
des moyens financiers et matériels.
Sur le terrain d'enquête, la tâche n'a pas
été du tout aisée car certains de nos
enquêtés ont accusé du retard pour nous ramener les
questionnaires tandis que d'autres les ont perdus. Pour remédier
à cela, on était obligé de refaire de nouvelles
photocopies pour leur administrer de nouveau.
Ce qui nous a coûté énormément de
sous d'autant plus que nous ne possédons que peu de moyens pour cette
étude.
64
En ce qui concerne le traitement et l'analyse des
données, nous nous sommes servi de nos connaissances en informatique
appliquée à l'éducation pour faire le dépouillement
de notre questionnaire à l'aide du logiciel SPSS. La non maîtrise
parfaite dudit logiciel nous a causé tant de problèmes concernant
le calcul des statistiques.
Par ailleurs, le transfert des tableaux croisés de SPSS
à Word a ralenti le travail surtout en voulant modifier les tableaux
pour intégrer les données recueillies sur le terrain.
Toutes ces difficultés ont été
surmontées avec le concours des uns et des autres. Pour les
problèmes d'ordre technique, le Responsable de la salle informatique
INSE et certains aînés nous ont assisté du début
jusqu'à la finalisation de ce travail.
65
Troisième partie :
PRESENTATION, COMMENTAIRE, ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS.
66
Chapitre VI : PRESENTATION ET COMMENTAIRE DES
RESULTATS
6.1 Présentation et commentaire des
résultats du questionnaire
Il s'agit ici de la présentation les résultats
de l'enquête par questionnaire. Ces résultats comportent deux
aspects : l'encadrement pédagogique des enseignants d'une part et la
pratique pédagogique et rendement scolaire d'autre part.
6.1.1 Encadrement pédagogique des enseignants
Tableau 5 : Répartition des enseignants
enquêtés par école et selon la formation
pédagogique.
ECOLE
|
KLIKAME
|
ATTIKPA
|
TOTAL
|
ENQUETES
|
|
|
|
Formés
|
10
|
4
|
14
|
|
(28,57%)
|
(11,43%)
|
(40%)
|
Non Formés
|
9
|
12
|
21
|
|
(25,71%)
|
(34,29%)
|
(60%)
|
Total
|
19
|
16
|
35
|
|
(54,29%)
|
(45,71%)
|
(100%)
|
Par les résultats de ce tableau, on constate que :
- sur 35 enseignants enquêtés, 19 soit 54,29% sont
du CEG Klikamé
dont 10 soit 28,57% sont formés contre 9 soit 25,71% ne le
sont pas, - sur 35 enseignants enquêtés, 16 soit 45,71% sont du
CEG Attikpa
dont 4 soit 11,43% sont formés contre 12 soit 34,29% ne
le sont pas. Au total, sur 35 enseignants, 14 sont formés et 21 ne le
sont pas.
67
Tableau 6: Répartition des enseignants
enquêtés selon la formation pédagogique reçue
Enquêtés
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
(%)
|
Form. Pédag
|
|
|
ENS
|
12
|
34,3
|
ENI
|
0
|
0
|
PL
|
2
|
5,7
|
Aucune
|
21
|
60
|
Total
|
35
|
100
|
A la lecture de ce tableau, on constate que 12 soit 34,3% des
enseignants enquêtés ont reçu une formation
pédagogique à l'Ecole Normale Supérieure
d'Atakpamé, 2 à l'INSE tandis que 21 soit 60% des enseignants
enquêtés n'ont reçu aucune formation pédagogique.
68
Tableau 7 : Répartition des enseignants
enquêtés formés par
formation pédagogique et par
école
Ecole
Form. pédag.
|
KLIKAME
|
ATTIKPA
|
TOTAL
|
ENS
|
8
|
4
|
12
|
|
(57,14%)
|
(28,57%)
|
(85,71%)
|
ENI
|
0
|
0
|
0
|
PL
|
1
|
1
|
2
|
|
(7,14%)
|
(7,14)
|
(14,29)
|
|
9
|
5
|
14
|
Total
|
(64,29)
|
(35,71)
|
(100%)
|
Les données de ce tableau révèlent que :
- sur les 14 enseignants enquêtés formés,
12 soit 85,71% ont fait ENS dont 8 soit 57,14% sont du CEG Klikamé
contre 4 soit 28,57% sont du CEG Attikpa,
- sur les 14 enseignants enquêtés formés,
2 soit 14,29% ont fait PL dont chacune des deux écoles compte en son
sein 1 soit 7,14%.
69
Tableau 8 : Répartition des enseignants
enquêtés selon l'âge et leur opinion sur la baisse de la
qualité de l'enseignement
Enquêtés
Age
|
baisse de la qualité de l'enseignement
|
Total
|
Oui
|
Non
|
< 30 ans
|
4
|
0
|
4
|
|
(11,43%)
|
|
(11,43%)
|
Entre 30-35 ans
|
0
|
1
|
1
|
|
|
(2,86%)
|
(2,86%)
|
Entre 35-40 ans
|
11
|
0
|
11
|
|
(31,43%)
|
|
(31,43%)
|
Entre 40-45 ans
|
9
|
|
9
|
|
(25,71%)
|
|
(25,71%)
|
Entre 45-50 ans
|
0
|
3
|
3
|
|
|
(8,57%)
|
(8,57%)
|
Entre 50-55 ans
|
6
|
0
|
6
|
|
(17,14%)
|
|
(17,14%)
|
> 55 ans
|
1
|
0
|
1
|
|
(2,86%)
|
|
(2,86%)
|
Total
|
31
|
4
|
35
|
|
(88,57%)
|
(11,43%)
|
(100%)
|
Les données de ce tableau nous révèlent que
:
- 11 soit 31,43% des enseignants enquêtés dont
l'âge est compris entre 35 et 40, pensent que la qualité de
l'enseignement est en baisse au Togo,
- 9 soit 25,71% des enseignants enquêtés dont
l'âge est compris entre 40 et 45, pensent aussi que la qualité de
l'enseignement est en baisse au Togo,
- 3 soit 8,57% des enseignants enquêtés dont
l'âge est compris entre 45 et 50, pensent que la qualité de
l'enseignement n'est pas en baisse au Togo.
70
Tableau 9 : Répartition des enseignants
enquêtés selon l'âge et leur opinion sur la baisse du
rendement scolaire.
Enquêtés
Age
|
Baisse du rendement scolaire ?
|
Total
|
Oui
|
Non
|
< 30 ans
|
3
|
0
|
3
|
|
(8,57%)
|
|
(8,57%)
|
Entre 30-35 ans
|
0
|
1
|
1
|
|
|
(2,86%)
|
(2,86%)
|
Entre 35-40 ans
|
17
|
0
|
17
|
|
(48,57%)
|
|
(48,57%)
|
Entre 40-45 ans
|
9
|
0
|
9
|
|
(25,71%)
|
|
(25,71%)
|
Entre 45-50 ans
|
1
|
0
|
1
|
|
(2,86%)
|
|
(2,86%)
|
Entre 50-55 ans
|
3
|
0
|
3
|
|
(8,57%)
|
|
(8,57%)
|
> 55 ans
|
0
|
1
|
1
|
|
|
2,86%)
|
(2,86%)
|
Total
|
33
|
2
|
35
|
|
(94,29%)
|
(5,71%)
|
(100%)
|
Par les résultats de ce tableau, on constate que :
- 17 soit 48,57% des enseignants enquêtés dont
l'âge est compris entre 35 et 40, pensent que le rendement scolaire est
en baisse au Togo, - 9 soit 25,71% des enseignants enquêtés dont
l'âge est compris entre 40 et 45, pensent aussi que le rendement scolaire
est en baisse au Togo,
- 1 soit 2,86% des enseignants enquêtés dont
l'âge est supérieur à 55 ans, pensent que le rendement
scolaire n'est pas en baisse au Togo.
71
Tableau 10 : Répartition des enseignants
enquêtés selon leur opinion sur la suffisance de la formation
académique pour un bon enseignement et motif de leur engagement dans
l'enseignement
Enquêtés
Motif
|
Suffisance de formation académique pour assurer un bon
enseignement
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Par vocation
|
3
|
18
|
21
|
|
(8,57%)
|
(51,43%)
|
(60%)
|
Par simple besoin
|
1
|
5
|
6
|
professionnel
|
(2,86%)
|
(14,29%)
|
(17,14%)
|
|
|
|
4
|
A défaut de mieux
|
1
|
3
|
(11,43%)
|
|
(2,86%)
|
(8,57%)
|
|
Par peur de
|
1
|
2
|
3
|
chômage
|
(2,86%)
|
(5,71%)
|
(8,57%)
|
Autres
|
0
|
1
|
1
|
|
|
(2,86%)
|
(2,86%)
|
Total
|
6
|
29
|
35
|
|
(17,14%)
|
(82,86%)
|
(100%)
|
Il ressort de ce tableau que 18, soit 51,43% des
enquêtés qui sont rentré dans l'enseignement par vocation
estiment que la formation académique ne suffit pas pour assurer un bon
enseignement, tandis que 3 soit 8,57% qui enseignent pour le même motif
pensent que la formation académique suffit pour assurer un bon
enseignement.
72
Tableau 11 : Répartition des enseignants
enquêtés selon le diplôme académique et la formation
pédagogique.
Enquêtés
Diplôme académique
|
Formation pédagogique
|
ENS
|
ENI
|
PL
|
Aucune
|
Total
|
BEPC
|
0
|
0
|
0
|
6
|
6
|
|
|
|
|
(17,14%)
|
(17,14%)
|
BACII
|
12
|
0
|
|
4
|
16
|
|
(34,29%)
|
|
|
(11,43%)
|
(45,71%)
|
DEUG
|
|
|
|
|
|
|
0
|
0
|
0
|
3
|
3
|
|
|
|
|
(8,57%)
|
(8,57%)
|
Licence
|
0
|
0
|
2
|
6
|
8
|
|
|
|
(5,71%)
|
(17,14)
|
(22,86%)
|
Maîtrise
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2
|
|
|
|
|
(5,71%)
|
(5,71%)
|
Autres
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
12
|
0
|
2
|
21
|
35
|
|
(34,29%)
|
|
(5,71%)
|
(60%)
|
(100%)
|
Ce tableau montre que 12 soit 34,29% des enquêtés
qui ont fait l`ENS ont le BAC II comme diplôme académique et les 2
enseignants soit 5,71% qui ont fait PL, ont la licence comme diplôme
académique. De plus, 6 soit 17,14% qui n'ont reçu aucune
formation pédagogique ont le BEPC comme diplôme académique
contre 3 soit 8,57% qui ont le DEUG.
73
Tableau 12 : Répartition des enseignants
enquêtés selon le motif de leur engagement dans l'enseignement
Enquêtés
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
(%)
|
Motifs
|
|
|
Par vocation
|
21
|
60
|
Par simple besoin
|
6
|
17,1
|
Professionnel
|
|
|
A défaut de mieux
|
4
|
11,4
|
Par peur de chômage
|
3
|
8,6
|
Autres
|
1
|
2,9
|
Total
|
35
|
100
|
A travers les résultats de ce tableau, on constate que
:
- 21 soit 60% des enquêtés ont choisi la fonction
enseignante par vocation,
- 6 soit 17,1% des enquêtés l'ont choisie par simple
besoin professionnel,
- 4 soit 11,4% l'ont choisie à défaut de mieux
contre 3 soit 8,6% ont choisi la carrière enseignante par peur de
chômage.
74
Tableau 13 : Répartition des enseignants
enquêtés selon la formation pédagogique et le motif de leur
engagement dans l'enseignement.
Enquêtés
Motif
|
Enseignants enquêtés
|
Total
|
Formés
|
Non formés
|
|
14
|
7
|
21
|
Vocation
|
(40%)
|
(20%)
|
(60%)
|
|
0
|
6
|
6
|
Par simple besoin professionnel
|
|
(17,14%)
|
(17,14%)
|
|
0
|
4
|
4
|
A défaut de mieux
|
|
(11,43%)
|
(11,43%)
|
|
0
|
3
|
3
|
Par peur de chômage
|
|
(8,57%)
|
(8,57%)
|
|
0
|
1
|
1
|
Autre
|
|
(2,86%)
|
(2,86%)
|
|
14
|
21
|
35
|
Total
|
(40%)
|
(60%)
|
(100%)
|
Par ce tableau, on constate que :
- 14 soit 40% des enseignants enquêtés
formés, estiment qu'ils se sont engagés dans l'enseignement par
vocation,
- 7 soit 20% des enseignants enquêtés non
formés estiment qu'ils se sont engagés dans l'enseignement aussi
par vocation.
75
Tableau 14 : Répartition des enseignants
enquêtés selon leur opinion sur le rôle de la formation
pédagogique dans l'enseignement
Enquêtés
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
(%)
|
Rôle
|
|
|
A bien préparer les cours
|
2
|
5,7
|
A bien conduire la classe
|
22
|
62,9
|
A améliorer les résultats scolaires
|
10
|
28,6
|
Autres
|
1
|
2,9
|
Total
|
35
|
100
|
Ce tableau nous révèle que :
- 22 soit 62,9% des enquêtés estiment que la
formation pédagogique aide l'enseignant à bien conduire sa
classe,
- 10 soit 28,6% des enquêtés soulignent qu'elle
aide à améliorer les résultats scolaires,
- 2 soit 5,7% pensent qu'elle aide à bien préparer
les cours.
76
Tableau 15: Répartition des enseignants
enquêtés selon leur opinion sur la nécessité des
trois formations : académique, didactique et psychopédagogique
Enquêté
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
(%)
|
Nécessité des trois formations : académique,
didactique et
psychopédagogique ?
|
Oui
|
34
|
97,1
|
Non
|
0
|
0
|
Sans réponse
|
1
|
2,9
|
Total
|
35
|
100
|
A la lecture de ce tableau, on constate que :
- 34 soit 97,1% des enquêtés pensent qu'il est
important pour chaque enseignant de suivre les trois formations.
- 1 soit 2,9% s'est abstenu de répondre.
77
Tableau 16: Répartition des enseignants
enquêtés selon leur opinion sur la formation pédagogique
obligatoire
Enquêtés
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
(%)
|
Formation pédagogique obligatoire ?
|
Oui
|
30
|
85,7
|
Non
|
5
|
14,3
|
Sans réponse
|
0
|
0
|
Total
|
35
|
100
|
A travers les données de ce tableau, on constate que :
- 30 soit 85,7% des enquêtés pensent que la
formation pédagogique doit être obligatoire pour toute personne
qui désire opter pour le métier d'enseignement,
- 5 soit 14,3% disent qu'on peut s'en passer.
78
6.1.2 Pratique pédagogique et rendement scolaire
Tableau 17: Répartition des
enseignants enquêtés selon leur opinion sur l'influence de la
formation pédagogique des enseignants sur le rendement des
élèves.
Enquêtés Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
(%)
|
Influence de
la formation pédagogique des enseignants sur
le rendement scolaire des élèves
|
Oui
|
28
|
80
|
Non
|
6
|
17,1
|
Sans réponse
|
1
|
2,9
|
Total
|
35
|
100
|
Les données de ce tableau révèlent que :
- 28 soit 80% des enquêtés pensent que la
formation pédagogique a un impact sur le rendement scolaire des
élèves,
- 6 soit 17,1% d'entre eux estiment qu'elle n'a pas d'impact
sur le rendement scolaire et 1 soit 2,9% s'est abstenu de répondre.
79
Tableau 18 : Répartition des enseignants
enquêtés selon leur opinion sur le facteur indispensable pour
garantir un enseignement de qualité
Enquêtés
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
(%)
|
Facteurs
|
|
|
Expérience professionnelle de l'enseignant
|
6
|
17,14
|
La formation pédagogique de l'enseignant
|
19
|
54,29
|
La motivation de l'enseignant
|
4
|
11,43
|
Niveau d'étude de l'enseignant
|
5
|
14,29
|
Autre
|
1
|
2,86
|
Total
|
35
|
100
|
Les données de ce tableau nous révèlent
que
- 19 soit 54,29% des enquêtés pensent que la
formation pédagogique de l'enseignant est le facteur le plus
indispensable pour garantir un enseignement de qualité,
- 6 soit 17,14% des enquêtés pensent que
l'expérience professionnelle de l'enseignant est le facteur le plus
indispensable pour garantir un enseignement de qualité,
- 4 soit 11,43% attribuent la qualité de l'enseignement
à la motivation de l'enseignant contre 5 soit 14,29% qui pensent au
contraire au niveau d'instruction de celui-ci.
80
Tableau 19: Répartition des enseignants
enquêtés selon l'année de leur entrée dans
l'enseignement
Enquêtés
Années d'entrée
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Avant 1980
|
6
|
17,1
|
Entre 1980-1990
|
9
|
25,7
|
Entre 1990-2000
|
11
|
31,4
|
Après 2000
|
9
|
25,7
|
Total
|
35
|
100
|
A la lecture de ce tableau, on constate que sur les 35
enseignants enquêtés:
- 6 soit 17,1% ont commencé l'enseignement avant 1980
soit au minimum 28 années d'expérience professionnelle,
- 9 soit 25,7% l'ont commencé entre 1980-1990 soit au
minimum 18 années d'expérience professionnelle,
- 11 soit 31,4% entre 1990 et 2000 soit au minimum 8
années d'expérience professionnelle,
- 9 soit 25,7% après 2000 soit au maximum 8
années d'expérience professionnelle.
81
Tableau 20: Répartition des enseignants
enquêtés selon l'application de la psychologie de l'enfant dans
leur enseignement
Enquêtés
Réponse
|
Formés
|
Non formés
|
Total
|
effectif
|
%
|
effectif
|
%
|
effectif
|
%
|
Appliquent la psychologie de l'enfant
dans l'enseignement
|
14
|
40
|
0
|
0
|
14
|
40
|
N'appliquent pas la psychologie de l'enfant
dans l'enseignement
|
0
|
0
|
21
|
60
|
21
|
60
|
Total
|
14
|
40
|
21
|
60
|
35
|
100
|
Par les résultats de ce tableau, nous constatons que :
- 14 soit 40% des enquêtés ayant suivi une
formation pédagogique appliquent la psychologie de l'enfant dans leur
enseignement
- 21 soit 60% des enquêtés n'ayant pas suivi une
formation pédagogique ne l'appliquent pas dans leur enseignement.
82
Tableau 21: Distribution des résultats
globaux par école entre 2002 et 2007
Ecoles
Résultats globaux
|
CEG Klikamé
|
CEG Attikpa
|
2002-03
|
Admis
|
732 (63,10%)
|
682 (54,74%)
|
Redoublants
|
350 (30,17%)
|
377 (30,26%)
|
Abandons
|
78 (6,72%)
|
187 (15,01%)
|
Total
|
1160 (100%)
|
1246 (100%)
|
2005-06
|
Admis
|
675 (58,19%)
|
682 (54,04%)
|
Redoublants
|
397 (34,22%)
|
396 (31,38%)
|
Abandons
|
88 (4,59%)
|
184 (14,58%)
|
Total
|
1160 (100%)
|
1262 (100%)
|
2006-07
|
Admis
|
619 (58,34%)
|
418 (37,90%)
|
Redoublants
|
358 (33,74%)
|
421 (38,17%)
|
Abandons
|
84 (7,92%)
|
264 (23,93%)
|
Total
|
1061 (100%)
|
1103 (100 %)
|
Par ces résultats, on constate que :
- sur 1160 élèves en 2002-2003, 732 soit 63,10% ont
réussi à Klikamé contre 682 soit 54,74% à Attikpa
sur 1246,
- sur 1160 élèves en 2005-2006, 88 soit 4,59% ont
abandonné à Klikamé contre 184 soit 14,58% à
Attikpa sur 1262,
- sur 1061 élèves en 2006-2007, 358 soit 33,74% ont
redoublé à Klikamé contre 421 soit 38,17% à Attikpa
sur 1103.
83
Tableau 22: Distribution des résultats au
BEPC par école entre 2002 et 2007 (sessions de Juin)
Ecole
Résultats au BEPC
|
Klikamé
|
Attikpa
|
2002-03
|
Effectif
|
198
|
239
|
Admis
|
132
|
98
|
Pourcentage (%)
|
66,66
|
41
|
2005-06
|
Effectif
|
206
|
234
|
Admis
|
147
|
84
|
Pourcentage (%)
|
71,35
|
35,89
|
2006-07
|
Effectif
|
212
|
180
|
Admis
|
123
|
93
|
Pourcentage (%)
|
58,01
|
51,66
|
A la lecture de ces résultats, on constate que :
- sur 198 élèves présentés au BEPC
en 2002-2003, 132 soit 66,66% ont réussi à Klikamé contre
98 soit 41% à Attikpa sur 239,
- sur 206 élèves présentés au BEPC
en 2005-2006, 147 soit 71,35% ont réussi à Klikamé contre
84 soit 35,89% à Attikpa sur 234,
- sur 212 élèves présentés au BEPC
en 2006-2007, 123 soit 58,01% ont réussi à Klikamé contre
93 soit 51,66% à Attikpa sur 180.
84
Tableau 23 : Répartition des enseignants
enquêtés selon leur opinion sur l'appréciation de la
participation des élèves à leurs cours
Enquêtés Réponse
|
Enseignants enquêtés
|
Total
|
Formés
|
Non formés
|
|
14
|
20
|
34
|
Elle est indispensable
|
(40%)
|
(57,14%)
|
(97,14%)
|
|
0
|
1
|
1
|
Elle est importante mais je la néglige
|
|
(2,86%)
|
(2,86%)
|
|
0
|
0
|
0
|
Elle n'est pas nécessaire
|
|
|
|
|
0
|
0
|
0
|
Autres
|
|
|
|
|
14
|
21
|
35
|
Total
|
(40%)
|
(60%)
|
(100%)
|
Par ce tableau, on constate que :
- 34 soit 97,14% des enseignants enquêtés dont la
totalité des 14 enseignants formés soit les 40% et 20 soit 57,14%
des enseignants non formés pensent que la participation des
élèves à leurs cours est importante,
- 1 soit 2,86% des enseignants enquêtés non
formés pense qu'elle est nécessaire mais qu'il la
néglige.
85
Tableau 24 : Répartition des enseignants
enquêtés selon leur attitude face aux élèves qui ne
participent pas à leurs cours
Enquêtés Réponse
|
Enseignants enquêtés
|
Total
|
Formés
|
Non formés
|
|
14
|
17
|
31
|
Je les incite à y participer
|
(40%)
|
(48,57%)
|
(88,57%)
|
|
0
|
4
|
4
|
Je les laisse
|
|
(11,43%)
|
(11,43%)
|
|
0
|
0
|
0
|
Autre
|
|
|
|
|
14
|
21
|
35
|
Total
|
(40%)
|
(60%)
|
(100%)
|
Les résultats de ce tableau nous révèlent
que :
- 31 soit 88,57% des enseignants enquêtés dont la
totalité des 14 enseignants formés soit 40% et 17 soit 48,57% des
enseignants non formés disent qu'ils incitent les élèves
à suivre leurs cours,
- 4 soit 11,43% des enseignants enquêtés non
formés disent qu'ils n'incitent pas les élèves à
suivre leurs cours.
86
Tableau 25: Répartition des enseignants
enquêtés selon leur opinion sur la différence ou non des
enseignements donnés par des professeurs formés et ceux
donnés par des professeurs non formés.
Enquêtés
Opinion
|
Effectif
|
Pourcentage
(%)
|
Y a-t-il une différence entre
les enseignements donnés
par des professeurs formés et ceux donnés
par des professeurs non formés ?
|
Oui
|
28
|
80
|
Non
|
5
|
14,3
|
Sans réponse
|
2
|
5,7
|
Total
|
35
|
100
|
A la lecture de ce tableau, on constate que :
- 28 soit 80% des enseignants enquêtés pensent qu'il
y a une nette différence entre les enseignements donnés par des
professeurs formés et ceux donnés par des professeurs non
formés,
- 5 soit 14,3% pensent au contraire qu'il n' y a pas de
différence entre les deux enseignements,
- 2 soit 5,7% se sont abstenus.
87
Tableau 26: Répartition des enseignants
enquêtés selon le nombre d'années passées dans
l'établissement.
Enquêtés
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
(%)
|
Durée
|
|
|
Moins de 1 an
|
5
|
14,3
|
Entre 1 et 5 ans
|
5
|
14,3
|
Entre 5 et 9 ans
|
23
|
65,7
|
plus de 9 ans
|
2
|
5,7
|
Total
|
35
|
100
|
Les données de ce tableau révèlent que :
- 5 soit 14,3% des enseignants enquêtés ont fait
moins de 1 an dans
leurs établissements d'enseignement,
- 5 soit 14,3% ont fait entre 1 et 5 ans,
- 23 soit 65,7% ont fait entre 5 et 9 ans,
- 2 soit 5,7% ont fait plus de 9 ans.
88
Tableau 27: Répartition des enseignants
enquêtés selon leur opinion sur l'impact de la formation et la
motivation pour l'enseignement sur le rendement scolaire.
Enquêtés
Motif
|
Impact de la formation pédagogique sur le rendement
scolaire ?
|
Oui
|
Non
|
Sans réponse
|
Total
|
Par vocation
|
19
|
2
|
0
|
21
|
|
(67,86%)
|
(5,71%)
|
|
(60%)
|
Par simple besoin
|
5
|
0
|
1
|
6
|
professionnel
|
(17,86%)
|
|
(2,86%)
|
(17,14%)
|
A défaut de mieux
|
2
|
2
|
0
|
4
|
|
(7,14%)
|
(5,71%)
|
|
(13,43%)
|
Par peur de
|
1
|
2
|
0
|
3
|
chômage
|
(3,57%)
|
(5,71%)
|
|
(8,57%)
|
Autre
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
(3,57%)
|
|
|
(2,86%)
|
Total
|
28
|
6
|
1
|
35
|
|
(80%)
|
(17,14%)
|
(2,86%)
|
(100%)
|
Par ce tableau, on constate que :
- 19 soit 67,86% des enseignants enquêtés qui ont
opté pour l'enseignement par vocation pensent que la formation
pédagogique a un impact sur le rendement scolaire,
- 5 soit 17,86% des enseignants qui ont opté pour
l'enseignement par simple besoin professionnel estiment aussi que la formation
pédagogique a un impact sur le rendement scolaire,
- 2 soit 7,14% des enseignants qui ont opté pour
l'enseignement à défaut de mieux pensent aussi la même
chose.
89
6.2 Présentation et commentaire des
résultats de l'entretien
Cette partie concerne les résultats de l'entretien avec
les inspecteurs, avec les parents d'élèves et avec les
élèves.
6.2.1 Entretien avec les inspecteurs
Cet entretien avec les inspecteurs concerne les domaines comme
l'utilité de la formation des enseignants, formation et performances
scolaires des élèves et différence entre les performances
des enseignants formés et ceux non formés.
6.2.1.1 A propos de l'utilité de la formation
des enseignants
Tous les inspecteurs affirment unanimement que la formation
pédagogique est primordiale pour tout enseignant. Elle prépare le
futur enseignant à son métier. Pour eux, la formation
pédagogique est la clé de la réussite d'un enseignement.
Ils estiment qu'on ne peut pas se passer de cette formation quand on veut
dispenser un enseignement de qualité car celle-ci permet à
l'enseignant de savoir le travail qui l'attend et lui donne toutes les
compétences qu'il doit utiliser depuis la préparation et la
présentation des cours, la gestion de la classe jusqu'à
l'évaluation des apprentissages etc.
6.2.1.2 A propos de la formation des enseignants et les
performances scolaires des élèves
Pour les inspecteurs, un professeur qui a suivi une formation
pédagogique véhicule bien son message. Il suit bien les
élèves dans leurs apprentissages et est apte à trouver des
solutions à toutes les préoccupations des élèves.
Ce qui facilite la compréhension des cours à ses
élèves. Ces types d'enseignants savent motiver les
élèves à suivre les cours.
90
Ceux-ci par conséquent, participent activement au cours
et s'acquittent davantage de leur devoir qui consiste à apprendre
régulièrement et en fin de compte réussir leurs
apprentissages.
Tous s'accordent à dire que les élèves
réussissent mieux avec les enseignants formés qu'avec les
enseignants non formés. Mais, ils reconnaissent que cela n'est pas
évident dans toutes les circonstances.
6.2.1.3 A propos des différences entre les
performances des enseignants formés et celles des enseignants non
formés
Les inspecteurs estiment qu'il y a une nette différence
entre les performances des deux types d'enseignants. Les formés ont
déjà acquis une pédagogie qui leur permet de bien donner
leurs cours ; ce qui n'est pas le cas des non formés. De plus, selon les
inspecteurs, les enseignants formés savent bien gérer la relation
éducative et savent se conduire devant les élèves. Ce qui
n'est pas le cas des enseignants non formés qui ne s'attardent pas
à s'emporter une fois que les élèves leur posent des
questions pièges. Pour eux, l'enseignant n'est pas supposé
connaître tout, mais il doit savoir se conduire dans la classe une fois
qu'il se voit bloquer par une question d'un élève. Selon eux,
ceux qui arrivent à respecter ces consignes sont pour la plupart des
enseignants formés d'où la nécessité de cette
formation initiale.
6.2.1.4 A propos de l'appréciation de la
formation des enseignants aujourd'hui
La formation des enseignants ne répond pas aux
réalités d'aujourd'hui. Elle est mal faite, disent les
inspecteurs. Ce qui fait qu'ils rencontrent des difficultés dans le
suivi des enseignants.
91
Pour les inspecteurs, cette formation devait se faire à
long terme en augmentant la durée des stages pratiques et en
réformant les programmes de formation en vue de les adapter aux
nouvelles exigences du moment.
6.2..2 Entretien avec les parents
d'élèves
Pour la plupart des parents d'élèves, la
formation est capitale dans la vie de toute personne qui veut s'engager dans la
carrière enseignante. Pour eux, n'enseigne pas qui veut, car
l'enseignement n'est pas seulement un gagne pain. Ils estiment dans leur
majorité que si le niveau des élèves se
détériore de nos jours, cela est dû aussi au fait que la
plupart des enseignants ne sont pas formés.
Pour cela, ils enseignent selon leurs désirs et non
selon ce que l'Etat veut qu'ils fassent. C'est pourquoi, disent-ils, on note
aujourd'hui plus d'échecs et d'abandons dans les écoles.
De plus, ils estiment pour la plupart que la formation
contribue inévitablement à la réussite scolaire des
élèves. En cela, elle est primordiale dans tout Etat qui veut
assurer une éducation de qualité aux citoyens.
6.2..3 Entretien avec les élèves
L'entretien avec les élèves porte sur les aspects
ci-après :
6.2.3.1 A propos de leur connaissance sur la formation
des enseignants
La plupart des élèves disent que la formation
des enseignants prépare ceux-ci à leur métier. Pour eux,
c'est comme avant d'être maçon, il faut faire son apprentissage en
maçonnerie.
92
Tout métier s'apprend et cette formation est un
apprentissage pour le futur enseignant.
6.2.3.2 A propos de leur appréciation des cours
des professeurs.
Pour la plupart des élèves, il y a des
enseignants qui n'expliquent pas bien les cours, qui ne veulent pas qu'ils leur
posent des questions, qui s'énervent vite et qui donnent le plus souvent
des cours à leurs majors de classe pour qu'ils leur dictent. Ils
estiment que ces genres d'enseignants sont ceux qui ne sont pas formés.
Par contre, il y a d'autres qui expliquent bien, qui les écoutent et qui
sont faciles à aborder pour des questions de compréhension en
dehors des cours. Pour eux, ces genres d'enseignants sont ceux qu'ils estiment
être formés.
6.2.3.3 A propos du rôle des enseignants dans la
réussite de
leurs apprentissages
Pour la majorité des élèves, leurs
réussites dépendent en grande partie des enseignants. Il y a des
enseignants qui les incitent à s'exprimer en classe, à participer
au cours même s'ils n'ont pas envie et ceci les motive. Pour les
élèves, les enseignants représentent leurs guides, leurs
modèles à suivre. En cela, ils jouent selon eux, un rôle
capital dans l'atteinte de leur objectif qui n'est autre que leur
réussite scolaire.
Ces entretiens avec les inspecteurs, les parents
d'élèves et les élèves nous ont permis de
recueillir des informations complémentaires sur notre thème.
93
Chapitre VII : ANALYSE, INTERPRETATION ET DISCUSSION
DES RESULTATS
Ce chapitre concerne l'analyse et l'interprétation des
résultats d'une part et la discussion d'autre part.
7.1 Analyse et interprétation des
résultats
Nous allons faire ressortir à travers les
résultats auxquels nous sommes parvenu, la source plausible du lien
entre ces variables que sont la formation professionnelle des enseignants et le
rendement interne.
Nous nous sommes penché sur la variation des
résultats scolaires en fonction de la formation initiale des
enseignants.
7.1.1 A propos de l'encadrement pédagogique des
enseignants
7.1.1.1 Sur la baisse de la qualité de
l'enseignement et du rendement scolaire
31 soit 88,57% des enquêtés estiment que la
qualité de l'enseignement est en baisse au Togo (Cf. tableau 9).
De même, 33 soit 94,29% des enquêtés pensent que le
rendement scolaire est aussi en baisse au Togo. (Cf. tableau
10). Selon eux, les causes de cette double baisse sont multiples : ils
les imputent à la responsabilité de l'Etat, celle des enseignants
eux-mêmes, celle des parents d'élèves et enfin celle des
élèves aussi.
Les arguments avancés sont: manque de formation de
futurs enseignants, manque de recyclage et de perfectionnement pour les anciens
enseignants, déficit en suivi des enseignants par les inspecteurs,
manque de conscience professionnelle du fait de la
94
précarité de leurs conditions de travail ce qui
entraîne la démotivation, irresponsabilité de l'Etat face
aux nouveaux défit de l'éducation, mauvais recrutement des
enseignants, mauvaises méthodes d'enseignement, insuffisance ou manque
de matériels didactiques, la démotivation des
élèves eux-mêmes pour l'école au profit des
médias à l'instar de la télévision comme le dit un
enquêté, de nos jours, les élèves n'apprennent plus
car, ils se disent, « nous sommes des chômeurs en sursis
», irresponsabilité des parents par le manque de suivi et
d'encadrement des élèves à la maison.
Cela va sans dire que l'amélioration de la
qualité de l'enseignement et du rendement scolaire doit passer
obligatoirement par la formation initiale des enseignants. C'est ce qu'ont
soutenu certains auteurs à l'instar de Georges et al
(1974), Mialaret (1977), Macaire
(1979), La Réforme (1975),
Compaoré (1996).
Pour ces auteurs, la formation initiale prépare le
futur enseignant à son métier. Tout enseignant qui passe par
cette formation acquiert des compétences et des habilités qui
peuvent influencer positivement sur ses performances professionnelles et
à plus forte raison sur la qualité de l'enseignement et sur le
rendement scolaire.
7.1.1.2 De la formation initiale: son importance selon
les enseignants
30 soit 85,7% des enquêtés pensent que la
formation initiale est fondamentale et permet à l'enseignant d'assurer
pleinement son rôle d'éducateur (Cf tableau 18).
De plus, 19 soit 85,7% d'entre eux estiment que la formation initiale de
l'enseignant est la première variable parmi tant d'autres liées
à l'enseignant qui garantit de façon
95
significative un enseignement de qualité contre 6 soit
17,14% qui l'imputent à l'expérience de l'enseignant (Cf
tableau 20).
C'est ce que semble montrer Harouna (2005 :
67) lorsqu'il écrit que : « Le manque de formation initiale des
enseignants ne les aide pas dans la maîtrise et l'application des
méthodes d'enseignement recommandées. La formation
pédagogique est le facteur favorable à un enseignement de
qualité et efficace, il faut souligner une fois de plus qu'elle est au
centre des décisions prises par plusieurs pays à travers le monde
pour relever le niveau de leur système éducatif ».
Ce qui nous permet de dire que quel que soit le nombre
d'années d'expérience de l'enseignant, sa motivation et son
niveau d'étude, il rencontrera des difficultés de plusieurs
ordres dans son métier si toutefois, il ne dispose pas un bagage
pédagogique de base.
Cela va sans dire que plus que l'expérience, la
qualification professionnelle influence positivement les résultats
scolaires des élèves.
C'est ce qu'a montré Gouthrie
cité par Compaoré (1996) que les
caractéristiques des enseignants comme la qualification, la motivation
sont des ressources scolaires liées positivement à
l'efficacité scolaire.
Il en est de même pour Bidwell et
Kasarda cités par Dahon (2007) qui ont
montré le même lien positif dans leur étude où ils
ont considéré le pourcentage des enseignants ayant au moins une
scolarité de niveau de maîtrise par district scolaire.
96
7.1.2 A propos de la pratique pédagogique et
rendement scolaire
7.1.2..1 Relation formation initiale des enseignants et
rendement scolaire des élèves
Il ressort de ce travail que depuis les années 1980,
une nouvelle théorie est née en éducation. Celle-ci tente
d'expliquer la performance des élèves par les facteurs
scolaires.
Se situant dans cette théorie, notre recherche tente
à mettre en relation deux variables : la formation initiale des
enseignants et le rendement interne des élèves.
Il ressort de nos résultats que 28 soit 80% des
enseignants enquêtés pensent que la formation initiale influence
positivement le rendement interne des élèves (Cf tableau
29)
De même au vue des résultats scolaires recueillis
dans les deux établissements, on remarque que le CEG
Bè-Klikamé qui possède plus des enseignants formés
que des non formés obtient de bons rendements scolaires par rapport au
CEG Bè-Attikpa où le nombre des enseignants non formés
dépasse largement celui des enseignants formés. (Cf
tableau 23 et 24).
Les résultats auxquels nous sommes parvenu, prouvent
que la formation initiale des enseignants agit positivement sur le rendement
scolaire des élèves.
Par conséquent, on peut conclure que la première
hypothèse opérationnelle selon laquelle les écoles qui ont
plus d'enseignants formés obtiennent des rendements scolaires plus
élevés que celles qui ont moins d'enseignants formés est
vérifiée.
97
Une étude effectuée par Compaoré
(1996) au Burkina-Faso sur un échantillon de 80 instituteurs
dont 40 instituteurs formés dans les Ecoles Nationales des Enseignants
du Primaire (ENEP) et 40 instituteurs non formés, a montré
également que le rendement des élèves encadrés par
les instituteurs formés est plus élevé que celui obtenu
par les instituteurs non formés.
Il en est de même des résultats de
Harouna (2005) qui a travaillé sur un
échantillon de 106 enseignants des écoles privées au Niger
et qui est arrivé à la même conclusion que si ces
écoles ont des rendements moins élevés, cela est dû
au fait que la plupart des enseignants du privé ne sont pas
formés.
7.1.2.2 Relation formation initiale des enseignants et
motif
d'engagement dans l'enseignement
Tous les 14 enseignants enquêtés formés
soit 40% de l'effectif total, estiment qu'ils se sont engagés dans
l'enseignement par vocation (Cf tableau 15). De même, 21
soit 60% des enseignants enquêtés disent qu'ils se sont
engagés dans l'enseignement aussi par vocation, (Cf. tableau
14).
Ce qui ne n'est pas surprenant d'autant plus que la formation
initiale de l'enseignant prépare celui-ci pour le métier
d'enseignement. Il serait surprenant qu'un enseignant s'y engage dans
l'intention de devenir non pas un enseignant mais un comptable par exemple.
Au vu de ces résultats, on peut considérer que
la deuxième hypothèse opérationnelle selon laquelle la
plupart des enseignants formés s'engagent dans l'enseignement par
vocation est vérifiée. C'est dire que lorsqu'un professeur
enseigne par vocation, il y a de
98
quoi s'acquitter pleinement de son devoir en donnant le
meilleur de lui-même, ce qui peut conduire à un meilleur rendement
par rapport à celui qui s'y engage faute de mieux. Ce qui signifie que
comme la qualification professionnelle, la vocation est un facteur qui
influence aussi énormément le rendement scolaire des
élèves.
7.1.2.3 Relation formation initiale des enseignants et
implication des élèves dans l'enseignement.
34 soit 97,14% des enseignants enquêtés dont la
totalité des enseignants formés, soit les 40% et 20 soit 57,14%
des enseignants non formés, estiment qu'ils s'intéressent
à la participation des élèves à leurs cours
(Cf tableau 25).
S'agissant de leur attitude face aux élèves
indisciplinés, 31 soit 88,57% dont la totalité des enseignants
formés, les 14 soit 40% et 17 soit 48,57% des enseignants non
formés, disent qu'ils incitent les élèves qui ne
participent pas à leurs cours à le faire, (Cf tableau
26).
Cela revient à dire que presque tous les enseignants
qu'ils soient formés ou non, sont conscients que la participation des
élèves au cours produit un effet non négligeable dans
l'atteinte des objectifs.
Pour cela, ils veuillent à ce que cette participation
soit effective pour tous les élèves pour le plus grand bien de
tous. Ceci se comprend quand on sait que tout enseignant digne de ce nom aspire
aux bons résultats scolaires c'est-à-dire qu'il attend à
ce que la grande majorité des élèves réussissent
à la fin de l'année.
Ce qui fait la fierté de l'enseignant, des
élèves eux-mêmes, des spécialistes de
l'éducation, des parents d'élèves et à plus forte
raison de l'Etat.
99
En tout état de cause, on peut affirmer que les
résultats de notre enquête corroborent la troisième
hypothèse opérationnelle qui stipule que la plupart des
enseignants formés impliquent les élèves dans leur
enseignement.
7.2 Discussion
La discussion porte sur la méthodologie et sur les
résultats.
7.2.1 Discussion de la méthodologie
Notre étude a pour objectif d'identifier la relation
qui existe entre la formation initiale des enseignants et le rendement interne
des écoles. Pour ce faire, nous avons pris pour cadre d'étude
deux collèges de la place. Etant donné que la population
d'étude privilégiée c'est-à-dire, les enseignants
intervenant dans lesdits collèges est restreinte, nous avons jugé
bon de mener une étude exhaustive.
Il faut reconnaître que cette étude a ses
limites. En effet, notre étude ne couvre pas l'ensemble du territoire
national pour rendre nos résultats généralisables. Aussi,
n'avons-nous pas pu rencontrer les conseillers pédagogiques en vue de
recueillir leur appréciation sur le problème posé car on a
trouvé aucun dans l'inspection concernée.
De plus, il y a certaines variables qui peuvent expliquer les
inégalités de rendement scolaire comme la satisfaction des
enseignants, la taille des écoles, l'expérience des enseignants
qui pourraient faire l'objet d'une étude ultérieure.
7.2.2 Discussion des résultats
Cette étude a montré que la formation initiale
des enseignants est quasi importante dans toute relation éducative.
100
En effet, les résultats obtenus révèlent
que les élèves encadrés par les enseignants formés
réussissent mieux, bien qu'étant encadrés par les
enseignants non formés. Ces résultats dans leur ensemble,
confirment nos hypothèses.
En cela, ils vont dans le même sens qu'avec les travaux
de Georges (1974) de Macaire (1979), de
Mialaret (1977), de Compaoré (1996),
de Harouna (2005)
En effet, nous avons occulté le cas des
élèves qui réussissent mieux bien qu'ils soient
encadrés par les enseignants non formés. C'est ce que tentent
d'expliquer les tenants des facteurs individuels comme Pierre Humbert
cité par Crahay (1996) et Laforoe
cité par Compaoré (1996) qui expliquent
les différences de rendement scolaire par les caractéristiques
individuelles comme le sexe, l'âge, l'estime de soi. Il en est de
même pour les tenants de la théorie des facteurs sociaux à
l'instar de Bourdieu et Passeron (1970), Baudelot et
Establet (1971), De Singly (1987),
Duru-Bellat et Henriot-Van Zanten (1992) qui expliquent les
différences de rendement scolaire par l'origine sociale de
l'élève. Pour ces tenants, les enfants issus de milieux
défavorisés réussissent moins que leurs pairs issus de
milieux favorisés.
101
CONCLUSION GENERALE
En définitive, la formation des enseignants est une
entreprise où l'institution et l'individu doivent jouer, l'un et
l'autre, des rôles tout aussi important bien que différents. Si
l'institution doit rendre possible cette formation par la mise en place des
moyens matériels et l'organisation même des rencontres, cette mise
en place n'aura de sens que si elle débouche effectivement sur une
autoformation, si elle parvient à n'être que l'élan qui
permettra à chaque enseignant d'acquérir un véritable
réflexe permanent d'autoformation. Ce sentiment réel des
responsabilités propres à l'institution et à chaque
enseignant permettrait de parvenir à cette fin.
Par ailleurs, il est indéniable que la formation
initiale des enseignants est un facteur important qui influence le rendement
scolaire des élèves.
Depuis plusieurs années, le problème de la
qualité de l'enseignement au Togo est au coeur des débats sur
l'éducation.
Si d'aucuns pensent que la qualité de notre
système éducatif ne souffre d'aucune défaillance, d'autres
au contraire, plus nombreux et plus réalistes pensent qu'elle est loin
de satisfaire les attentes nationales. Pour ces derniers, il suffit de
s'intéresser au niveau d'instruction des élèves
aujourd'hui ou même à leur simple niveau d'expression pour se
rendre compte du problème : la qualité de l'enseignement a subi
une baisse considérable. En outre, le faible rendement des
élèves aux examens scolaires au cours de ces dernières
années est un exemple illustrant cet état de fait.
102
Reconnaissant certes, l'existence d'autres facteurs
susceptibles d'influencer le rendement scolaire, nous avons porté nos
investigations sur l'influence de la formation initiale des enseignants sur le
rendement interne des écoles.
L'analyse des données a conduit au fait qu'il existe
une relation significative entre la formation initiale des enseignants et le
rendement scolaire. En d'autre terme, cette formation exerce une influence
quasi importante sur les performances professionnelles des formateurs et a
fortiori sur le rendement scolaire des formés.
Ainsi, l'absence de cette formation chez la plupart des
enseignants expliquerait en partie la baisse des performances scolaires chez
les élèves.
Cette formation doit être pour l'enseignant un point
d'appui, voire une référence indispensable car elle est la
clé de toute amélioration d'un système éducatif.
Son absence engendrerait un manque de compétences professionnelles chez
l'enseignant et un apprentissage médiocre chez les apprenants.
En effet, les résultats de nos enquêtes nous ont
permis d'apporter une réponse définitive à notre question
de recherche ou de confirmer notre hypothèse générale
selon laquelle la formation initiale des enseignants a un impact positif sur le
rendement interne des écoles.
Notre étude n'a abordé qu'un aspect de nombreux
maux dont souffre le système éducatif togolais sur le plan du
rendement scolaire voire de la qualité de l'enseignement.
Cependant, il faut souligner certaines insuffisances qui
devraient faire l'objet d'une attention particulière dans les travaux
ultérieurs.
103
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
Nous pouvons en guise de recommandations susceptibles
d'améliorer le rendement scolaire, suggérer les propositions
suivantes à l'endroit des autorités politiques et des
spécialistes de l'éducation, à l'endroit des enseignants
formés et des enseignants non formés et à l'endroit des
futurs enseignants :
? Aux Autorités politiques et les
Spécialistes de l'éducation.
*La formation initiale des enseignants
- l'institution d'une formation initiale obligatoire. Pour
atteindre l'objectif d'un enseignement de qualité, toute insertion
à la fonction enseignante doit être subordonnée d'une
formation pédagogique obligatoire d'une durée d'au moins deux
ans,
- Réhabilitation effective des institutions de
formation telles que l'Ecole Normale Supérieure d'Atakpamé et
l'Ecole Normale des Instituteurs de Notsè,
- Une reconnaissance officielle de la formation des
Professeurs de Lycée (PL) qui se fait à l'Institut National des
Sciences de l'Education (INSE) car une chose est de former et une autre est de
reconnaître la validité et la pertinence des compétences
requises en vue de les mettre au profit des citoyens qu'on veut former,
*La formation continue des enseignants
- l'accélération de la formation continue. Les
enseignants en cours d'emploi devront être soumis à la formation
pédagogique
104
permanente et périodique. De plus, la formation
continue devra être étendue à l'ensemble des enseignants
initialement formés ou non.
- Le perfectionnement des encadreurs et un suivi plus
régulier de la part des conseillers pédagogiques et des
inspecteurs.
*La revalorisation de la profession
enseignante
- Au regard des énormes difficultés et
dépenses physiques, intellectuelles, matérielles et morale
qu'elle exige, la profession enseignante devra être revalorisée
pour un meilleur rendement du système éducatif,
- Une amélioration des conditions d'enseignement par
une dotation des écoles en matériels didactiques et
infrastructures nécessaires. Nous pensons ici aux bibliothèques
scolaires, aux salles informatiques connectées avec libre accès
à l'Internet et aux autres documentations didactiques qui peuvent
permettre d'élever le niveau de culture des enseignants.
? Aux enseignants formés et enseignants non
formés
- Fournir plus d'efforts en participant aux concours
professionnels en vue d'améliorer ses performances professionnelles,
- Aménager vos emplois en venant vous inscrire au PL
à l'Institut National des sciences de l'Education en vue
d'acquérir des connaissances en pédagogie.
105
? Aux futurs enseignants
- L'enseignement étant un métier comme tous les
autres, quiconque aspire à ce métier doit passer le concours
d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure d'Atakpamé
(ENS),
- Soit venir s'inscrire au PL pour à l'Institut
National des sciences de l'Education.
Toutes ces recommandations se résument dans la
pensée de Georges qui écrit que: « le
problème de la formation de l'enseignant est donc intimement lié
à celui de sa condition. Tant qu'on exigera de lui des miracles tout en
lui versant un maigre salaire, tant qu'il devra enseigner avec des moyens
rudimentaires et des conditions peu attrayantes, ce ne seront pas les meilleurs
éléments qui s'engageront dans l'enseignement. Cet état de
choses contribue à l'inefficacité du système scolaire,
caractérisée par des taux d'abandon élevés
» Georges et al (1974 :18).
Nous sommes ainsi au terme de ce travail qui constitue pour
nous une première expérience de recherche universitaire assez
approfondie.
Cependant, ce mémoire comporte des insuffisances. Nous
souhaiterions que ces dernières soient une source d'exploration pour
quiconque voudrait dans notre sillage, mener des études axées sur
l'amélioration de la qualité de l'enseignement et du rendement
scolaire.
106
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ANNEXES