Méthodologie
MÉTHODE DE RECUEIL DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES
Les études sur les
représentations sociales portent sur du matériel langagier elle
passe par l'identification des éléments qui composent la
représentation. Il faut donc déterminer les opinions et les
informations qu'un groupe partage sur l'objet étudié. Le recueil
d'informations sur une représentation sociale peut se faire grâce
à différentes sources : l'analyse des textes et des discours
grâce aux techniques d'entretiens semi ou non directifs, ou encore
l'analyse des mots par les techniques d'associations libres. Nous
détaillons ici, seulement celles dont nous avons fait usage.
« Pour cerner l'univers sémantique d'une
représentation sociale, il peut être utile d'obtenir de
l'information, par une technique d'association de mots ». (Doise
et al., 1992, p.26) La méthode d'association libre consiste à
présenter aux sujets, un mot inducteur à partir duquel les sujets
vont produire d'autres mots. Il existe deux méthodes d'association
verbale, celle d'évocation hiérarchisée et celle des
schèmes cognitifs de base. Nous détaillons ici, la
méthode d'évocation hiérarchisée (Vergès
1992). Cette méthode consiste à faire produire aux sujets des
associations à partir d'un mot inducteur. On demande aux sujets de
produire un certains nombres d'associations, à partir d'un mot ou d'une
expression, qu'on appel inducteur. Vergès fait l'hypothèse
« d'un fonctionnement cognitif ou certains termes sont plus
immédiatement mobilisés pour exprimer une
représentation.. » (Vergès, 1994, p.235) On parle alors
de saillance, c'est une propriété qui est quantifiable, c'est la
fréquence d'un terme à une question d'évocation. L'analyse
des mots suite à l'évocation hiérarchisée, peut
prendre deux directions, celle de l'analyse des fréquences et celle de
l'analyse du rang dans la liste de mots cités. A l'analyse quantitative
de fréquence on ajoute donc une analyse plus qualitative. Le croisement
des deux nous permet d'obtenir quatre catégories de mots
associés, en croisant la fréquence d'apparition, indicateur de la
saillance, avec le rang moyen qui reflète l'importance que le sujet
accorde à l'item. Les quatre catégories possibles sont les
suivantes :
1. Les items fréquemment évoqués et dont le
rang moyen dans la suite associative tend vers 1.
2. Les items peu évoqués et dont le rang moyen
tend vers 1.
3. Les items fréquemment évoqués et dont le
rang moyen tend vers 5 (le rang le moins important).
4. Les items peu évoqués et dont le rang moyen
tend vers 5.
Les items qui appartiennent à la première
catégorie sont saillants et significatifs pour toute la population, ils
ont donc, la plus forte probabilité d'appartenir au système
central de la représentation car ils reflètent une congruence
positive entre les deux critères.
Cependant Abric (2003) propose d'abandonner le critère du
rang moyen pour lui substituer celui du rang d'importance. En effet le rang
moyen suppose que le premier mot produit par le sujet est le plus important
pour lui, or ce n'est pas forcément le cas, avec le rang d'importance
les sujets hiérarchisent eux-même ses productions par ordre
d'importance. Après avoir produit ses associations à l'objet de
représentation étudié, les sujets les hiérarchisent
selon l'importance qu'ils leurs accordent.
L'hypothèse de la centralité se fait en regardant
les seuils d'évocations et d'importances, si 10% de la population a
associé un même mot, alors ce dernier présente une
centralité quantitative. Pour qu'un élément soit
central, il doit avoir à la fois une centralité quantitative,
mais aussi qualitative. La centralité qualitative est donnée par
l'importance moyenne accordée à une production donnée,
l'importance de l'item doit être inférieure à l'importance
moyenne. Cependant, il faut rappeler que cette méthode permet
uniquement de faire une hypothèse de centralité, on ne peut pas
être sûr de la centralité des éléments
présents dans la première catégorie.
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