Cette étude est une contribution à la fois
scientifique et économique. Sur le plan scientifique, notre travail
contribue à la connaissance de ce peuplement de Milletia .
Outre le Milletia versicolor, on trouve, le Pentaclethra
eethveldeana, Hymenocardia ulmoides, Elaeis guineensis,
et Pentaclethra macrophylla comme espèces ligneuses
caractéristiques de l'écosystème, leurs structures et
leurs écologies. Sur le plan économique, notre mémoire
rencontre les préoccupations de la FAO qui prône l'inventaire et
la conservation des ressources phytogénétiques.
Autrement dit, ce travail prend en compte le cadre des
préoccupations visant la réhabilitation des sites
périurbains essentiels pour l'approvisionnement de la ville de Kinshasa
en produits forestiers non ligneux, très prisés par la
population.
Outre l'introduction, la conclusion et les recommandations, ce
travail comprend quatre chapitres.
La FAO définit les forêts comme des terres
occupant une superficie de plus de 0,5hectare (5000m2) avec des
arbres atteignant une hauteur supérieure à 5 mètres et un
couvert forestier de plus de 10%,ou avec des arbres capables de remplir ces
critères.
Prés de 67% du territoire national est couvert par la
forêt, c'est qui représente le deux tiers du bloc forestier du
bassin du Congo, ce qui place la RDC au second rand mondial de superficie des
forêts denses humides. Les forêts de la RDC ont une valeur
inestimable pour l'Afrique et le reste du monde (MECNT, 2010).
La forêt congolaise peut être classifiée
en 4 grands écosystèmes qui sont illustrés à la
forêt dense humide, les forêts de montagne, la forêt claire
(de type Miombo) et la mosaïque savane-forêt.
L'écosystème le plus représenté est la forêt
dense humide, située dans la cuvette centrale (MECNT, 2010).
Les forêts rendent différents services dont les
services de soutien, les services culturels, les services d'approvisionnement
et les services de régulation.
Par services de soutien, on sous-entend, les services
écosystémiques nécessaires pour la production de tous les
autres services écosystémiques. Des exemples incluent notamment
la production primaire de biomasse, la production de l'oxygène
atmosphérique, la formation et la rétention des sols, le cycle
des nutriments, le cycle de l'eau, et la création et le maintien
d'habitats. La biodiversité est la base et le moteur de tous ces
services écosystémiques.
Les services culturels sont des bénéfices
non-matériels que les individus obtiennent des écosystèmes
à travers un enrichissement spirituel, un développement cognitif,
la réflexion, la récréation, la découverte
scientifique, l'expérience esthétique, mais aussi, les
systèmes de connaissance, les relations sociales et les valeurs
esthétiques.
La biodiversité forestière est la base de
l'identité et la culture de plusieurs communautés autochtones
à travers le monde.
Les services d'approvisionnement (fonction
socio-économique) représentent les produits obtenus à
partir des forêts, incluant par exemple, les ressources
génétiques, le bois, les aliments et les fibres
végétales, les produits pharmaceutiques, biochimiques,
l'énergie et l'eau potable. Les forêts sont la base de plus de
5000 produits commerciaux.
5
La fonction socio-économique s'explique par des
interactions forêt-population : la société utilise les
terres forestières pour l'agriculture, les matériaux de la
forêt sont utilisés pour la construction et divers usages, pour la
pharmacopée, etc. (Mpiana, 2006). Les forêts donnent des
bénéfices socio-économiques liés à la
biodiversité (Biloso, 2009).
Des études récentes montrent qu'environ 4,5% du
PIB des USA dont approximativement 87 milliards des dollars par an proviennent
de la collecte et de la prise des espèces sauvages (FAO, 1997).
La production mondiale des médicaments à partir
d'espèces sauvages se chiffre à quelques 40 milliards de dollars
par an (FAO, 1997).
En 1960, un enfant atteint de leucémie n'avait qu'une
chance sur cinq de survivre. Aujourd'hui, ses chances sont de quatre contre
une, grâce à des médicaments contenant des substances
actives découvertes dans une variété de Perche originaire
de la forêt tropicale de Madagascar (FAO, 1997).
Les services de régulation sont les
bénéfices obtenus des processus des écosystèmes
incluant, par exemple, la purification de l'air et de l'eau, la pollinisation
des cultures, la régulation du climat et le contrôle des maladies
et des espèces ravageuses.
Le deux tiers de grandes villes des pays en
développement dépend des bassins versants des forêts et des
aires protégées pour s'approvisionner en eau potable (FAO,
1997).
Ngwamashi (2009) stipule que la fonction de régulation
est plus biologique, c'est-à-dire que la forêt fait la
régulation des paramètres de l'évolution du milieu :
· Elle utilise la lumière solaire et le gaz
carbonique pour réduire l'entropie et produire la biomasse ;
· Elle a un rôle important dans le cycle des gaz
dont l'oxygène. Elle est pourvoyeuse d'oxygène et consommatrice
du gaz carbonique ;
· Elle joue un rôle important en matière de
régulation de la pollution atmosphérique. Les petites particules
polluantes et les poussières sont freinées et se déposent
sur les feuilles avant d'être ramenées au sol par la pluie ;
· Elle joue le rôle de brise- vent ;
· La forêt a encore un rôle important dans
la régulation des populations animales.