RESUME
La forêt est une source de plusieurs produits ligneux ou
non-ligneux couramment exploités par la population des villages
riverains. Ces ressources sont surexploitées à cause de leurs
multiples usages.
Le peuplement de Milletia a fait l'objet de notre
investigation dans le but d' clarifier évaluer l'état de gestion
des ressources naturelles de la forêt de Mbuki, principalement des
villages WASA I, WASA II et MATI.
Les objectifs poursuivis pour atteindre ce but sont :
L'évaluation de la pression anthropique sur la
forêt, l'inventaire des produits tirés de cet
écosystème et la proposition des suggestions pouvant
déboucher sur le renforcement des capacités de gestion
basée sur des principes favorisant la régénération
de la principale espèce de ce peuplement et de garantir la conservation
des ressources phytogénétiques qui s'y développent.
L'approche méthodique optée pour atteindre ces
objectifs a été l'enquête. L'enquête par des sondages
auprès des acteurs et divers intervenants pour la vérification de
l'identité botanique des espèces ligneuses et cultivées
les plus exploitées.
Il ressort des résultats obtenus que différents
produits sont extraits du peuplement étudié, et font objet de
commerce. Il s'agit de : bois de chauffe, charbon de bois, extraction des
larves et nymphes de certaines chenilles comestibles (Platysrhinx sp,
Imbrasia obscura, Antheua insignata), des matériaux et
matériels de construction, vins de palme, ainsi que les produits
utilisés en médecine traditionnelle.
L'extraction des différents produits de la forêt
n'est pas de nature à garantir le développement durable de la
contrée. Des grandes étendues sont détruites pour
n'exploiter qu'un espace très réduit. Ce qui permet de dire que
cette pression risquerait de persister. D'où la nécessité
d'adapter l'outil de travail ainsi que les méthodes d'exploitation aux
stricts besoins de la population.
Les méthodes utilisées pour l'exploitation de
ces essences sont souvent inappropriées et conduisent à une
destruction massive et rapide des écosystèmes.
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INTRODUCTION
PROBLEMATIQUE
Le problème de l'environnement en République
Démocratique du Congo, comme pour un grand nombre des pays africains,
est à traiter avec beaucoup de délicatesse. En effet, ce
problème peut se poser en termes de différentes activités
de l'homme par rapport à son environnement.
Les recherches précédentes entreprises par
MALDAGUE (2001), renseignent qu'à l'échelle mondiale, de milliers
de personnes utilisent des combustibles biomasses (bois, charbon de bois,
déjections animales et résidus agricoles pour la cuisson). Le
bilan énergétique des pays de l'Afrique subsaharienne reste
dominé par la biomasse qui compte pour plus de 3/4 de l'énergie
consommée, malgré le fait que l'Afrique dispose respectivement de
7,6% des réserves mondiales de pétrole brut 6,7% de Gaz naturel,
et de 6% de charbon.
Plus de 2,5 millions d'hectares sont défrichés
chaque année sur le continent africain, et on observe des graves
pénuries de bois de chauffe dans nombreux pays d'Afrique. En milieu
rural des africains en général, et de la République
Démocratique du Congo (RDC) en particulier, l'énergie de cuisson
pose d'énormes difficultés sur le plan quantitatif suite à
la régression de la forêt et de savane boisée. Les
ménages ruraux ou périurbains de Kinshasa dépendent de
l'énergie biomasse à cause de faible desserte en énergie
électrique (DUPRIEZ, 1987).
Selon Muti, cité par KIDIKO (2005), des nombreux
travaux consacrés à l'étude des ressources
phytosociologiques font l'état d'espèces multi usages couramment
utilisées par des communautés rurales ou périurbaines. Ces
espèces sont connues et exploitées depuis de longues dates par la
population.
A Kinshasa, l'utilisation des plantes à des fins
diverses est courante et fréquente. Ces espèces subissent de
pressions de plus en plus fortes ; elles sont surexploitées. La
forêt du quartier Mbuki fait partie de ces écosystèmes
affectés par l'activité anthropique.
Notons également que la pauvreté est un facteur
clé dans la destruction des forêts périurbaines de
Kinshasa.
L'avenir de cette forêt semble hypothétique
à cause des techniques d'exploitation employées, avec le train de
conséquences et impacts qui en résultent.
Cependant, le mode de gestion des sites arborés est un
facteur crucial de l'exploitation des espèces arborescentes autochtones
utilisées comme combustibles ou dans toute autre application par les
habitants du quartier Mbuki. Diverses essences forestières sont
exploitées pour différents usages (bois d'oeuvre, bois de
chauffe, bois de construction,...).
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Il est à ce jour de notre devoir de prévenir
cette action anthropique afin d'éviter le pire.
Pour y parvenir, certaines questions mériteraient des
réponses afin de comprendre la situation dans la gestion communautaire
des ressources naturelles :
· Quelles sont les essences forestières
présentes dans cette forêt ?
· Quels sont les produits provenant de cette forêt
?
· Comment garantir la pérennité de cet
écosystème ?
Les réponses à ces trois questions permettront
de proposer une approche de gestion durable de ressources naturelles.
Autrement dit, ce travail prend en compte le cadre des
préoccupations visant la réhabilitation des sites
périurbains essentiels pour l'approvisionnement de la ville de Kinshasa
en produits forestiers non ligneux, très prisés par la
population.
OBJECTIFS
L'objectif principal de cette étude est
d'évaluer l'état de la gestion des ressources naturelles dans la
forêt de Mbuki.
Plus spécifiquement, l'étude se propose :
> D'évaluer la pression anthropique exercée sur
la forêt de Mbuki;
> Inventorier les produits tirés de cet
écosystème ;
> Proposer des suggestions pouvant déboucher sur le
renforcement des capacités de gestion basée sur des principes
favorisant la régénération de la principale espèce
de ce peuplement et de garantir la conservation des ressources
phytogénétiques qui s'y développent.
HYPOTHESES DU TRAVAIL
Au vue de cette problématique, nous sommes arrivés
à poser trois hypothèses suivantes :
1. La disponibilité et l'accès aux essences
arborescentes seraient à la base de la diminution de leur population
dans la forêt de Mbuki ;
2. Le mode de gestion des arbres pour des raisons
économiques et énergétiques occasionnerait la
régression des essences ligneuses ;
3. La surexploitation des essences indigènes de la
forêt du quartier Mbuki serait due au manque d'une alternative en source
d'énergie non ligneuse.
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