CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La présente étude a permis d'évaluer la
pression humaine sur les ressources de cet écosystème, d'
inventorier les produits prisés par les populations riveraines
tirés de cette forêt, et de proposer des suggestions sur les
possibilités concrètes de renforcement de la bonne gestion des
ressources phytogénétiques que renferme ce peuplement.
Les points de vue des répondants ont permis
d'apprécier ce qu'ils pensent de l'avenir de cette ressource naturelle.
Quant à l'exploitation non durable qui a déjà
entrainé la raréfaction de certaines espèces, la
démarche est celle de ressortir les perspectives d'avenir pour une
gestion durable de cette forêt.
La majorité des personnes enquêtées
pensent que ces ressources doivent être
protégées.
La vérification de l'identité botanique des
espèces caractéristiques de cette forêt, l'enquête
par sondage, l'échantillonnage, l'élaboration d'un questionnaire,
ainsi que les techniques d'analyse des données, nous ont permis de
considérer les espèces Milletia versicolor, Hymenocardia
ulmoides, Pentaclethra macrophylla, et Elaeïs
guineensis, comme des espèces multi usage et d'une grande
importance économique, culturelle, et scientifique dans le milieu.
Les estimations de l'aire que couvre cette forêt ne sont
pas encore connues. Mais néanmoins, on y trouve des ressources
biologiques d'une grande importance (alimentaire, médicinale,...) pour
la population périurbaine.
Environ 6 produits différents, bien
déterminés et les plus utilisés résultant des
matériels provenant des espèces qui peuplent cette forêt du
quartier Mbuki font l'objet de commerce.
Avec une biocapacité d'environ 12 milliards d'hectares
globaux pour une population de 6,6 milliards d'hommes, la biodiversité
disponible par personne en 2006 était de 1,8 hag (Global Footprint
Network, 2009).
A ce jour, la population mondiale est à 7 milliards
d'hommes, pendant que la biocapacité est toujours en
régression.
Malgré les engagements et objectifs de
développement durable établis aux sommets de la Terre de Rio de
Janeiro en 1992 et de Johannesbourg en 2002 (WWF, 2008), la tendance à
l'augmentation de la biocapacité n'a pas encore pu être
inversée. La difficulté de changer les méthodes de
consommation et de production pratiquées par les paysans en sont les
principales causes. D'où l'urgence d'avoir un oeil regardant sur les
outils utilisés et les méthodes d'exploitation en pratique dans
le quartier Mbuki.
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disparition. Ainsi, pour préserver et assurer la survie
de cette ressource, il est plus qu'urgent de veiller à l'encadrement de
la population qui se sert de cette forêt et à l'évaluation
régulière de l'avancement des programmes et projets
déjà initiés. Ceci favorisera la conservation de la
ressource pour une utilisation durable et écologiquement compatible.
Avant nous d'autres chercheurs ont parlé de cette
situation des forêts menacées. Nous en parlons aujourd'hui
autrement, mais il faudra que les futures ingénieurs agronomes puissent
poursuivre des recherches afin de proposer une voie de plus qui conduirait
à une meilleur appropriation pour l'amélioration à la fois
de méthodes d'exploitation des forêt , et du niveau de vie des
communautés locales des quartiers périurbains de la ville de
Kinshasa.
Enfin, la destruction de ce milieu naturel est essentiellement
due à l'inefficience des méthodes d'exploitation et à la
non application effective des techniques de gestion durable des ressources
naturelles.
A tout cela s'ajoute la pauvreté, l'inexistence d'une
politique globale de gestion des ressources naturelles et la démission
de l'Etat.
Cependant, d'une manière concrète et efficace,
il sied de renforcer la gestion durable des ressources naturelles de ce
peuplement à Milletia sp en :
- Impliquant les communautés locales dans la gestion
des ressources naturelles par l'intensification de l'éducation
environnementale ;
- Promouvant les pratiques d'exploitation à faible impact
tel que l'agroforesterie ;
- Renforçant la planification de la gestion des ressources
phytogénétiques en vue de
leur utilisation à long terme tout en garantissant la
pérennité de la biodiversité ;
- Faisant l'inventaire complet des ressources biologiques du
peuplement.
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