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UNIVERSITE MONTPELLIER 1
Unité de Formation et de Recherche
En Sciences et Techniques des Activités Physiques et
Sportives
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
Master 2 Professionnel
Sciences du Mouvement Humain
Spécialité Sciences et Techniques du
Coaching Sportif
Parcours Préparation Physique et
Réathlétisation
Effets d'un programme de pliométrie sur la
qualité physique de capacité à répéter
des
sprints chez des handballeuses
|
Présenté par :
Anthony SCHMITZ
Sous la direction de :
Stéphane PERREY (PR)
Année universitaire : 2012 - 2013
2
REMERCIEMENTS
En préambule à ce mémoire de master 2, je
souhaiterai adresser mes remerciements les plus sincères aux personnes
qui ont su m'apporter leur aide et contribuer à l'élaboration de
mémoire.
Je tiens à remercier monsieur Stéphane PERREY,
directeur de ce mémoire, pour m'avoir aidé à organiser
correctement les idées de ce mémoire et de m'avoir soutenu tout
au long de cette année universitaire dans la rédaction de
celui-ci.
Je tiens également à remercier la faculté
des sciences du sport de Montpellier qui m'a permis de développer mon
esprit critique et mon désir d'approfondissement de mes connaissances
ainsi que pour le prêt du matériel d'évaluation dont j'ai
pu avoir besoin pour la réalisation de mémoire.
Je désire également remercier monsieur Mehdi
Hadji, entraineur principal de l'équipe pré-nationale du
Montpellier Université Club Handball pour m'avoir permis de
développer mon protocole expérimental ainsi que pour m'avoir
donné son entière confiance dans la gestion de la
préparation physique de cette équipe.
Ensuite, je remercie l'ensemble des joueuses de
l'équipe pré-nationale du Montpellier Université Club
Handball pour m'avoir laisser l'opportunité de gérer leur
préparation physique et pour m'avoir permis de réaliser sur elles
le protocole expérimental de cette étude. J'adresse
également mes remerciements à Céline ALLEGRE,
présidente du Montpellier Université Club Handball pour m'avoir
permis d'intégrer sa structure et pour m'avoir laissé libre de
choisir le nouveau matériel de préparation physique.
Enfin, je souhaite remercier tout particulièrement
Jérémy pour son immense soutien dans la réalisation de ce
mémoire.
3
SOMMAIRE
INTRODUCTION 4
1. Analyse succincte du handball moderne 4
2. La qualité de vitesse maximale 4
3. L'endurance de sprints 5
4. La pliométrie 9
METHODES ET MATERIELS 11
1. La population étudiée 11
2. Protocole d'intervention 11
3. Le matériel utilisé 12
4. Les paramètres mesurés 12
Evaluation des caractéristiques morphologiques
12
Evaluation des qualités contractiles 13
Evaluation des qualités de vitesse maximale et de
répétitions de sprint 14
5. La période d'intervention 15
Planification 16
Séances 16
6. Analyse statistique 18
RESULTATS 19
DISCUSSION 20
1. Protocole d'entrainement 20
2. Evaluation des qualités contractiles 21
3. Limites de l'étude 23
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 24
POINTS CLES ET APPLICATIONS PRATIQUES 25
BIBLIOGRAPHIE 26
ANNEXES 29
RESUME 31
ABSTRACT 32
4
INTRODUCTION
1. Analyse succincte du handball moderne
Depuis déjà quelques années, il a
été montré que les qualités physiques à
développer en priorité dans les sports collectifs étaient
souvent bien différentes des autres types de sports. En effet, dans les
sports collectifs, nous sommes principalement confrontés à des
efforts de type intermittents, qui obligent les joueurs à disposer d'une
grande puissance aérobie, comme le montrent certaines études
(Pers et al., 2002). Cette vérité est de plus en plus
nuancée, dans le sens où ce qui est mesuré le plus souvent
est un temps relatif à un type de locomotion. C'est-à-dire que
les auteurs considèrent qu'il est plus intéressant de
développer la puissance maximale aérobie que les qualités
d'explosivité ou de vitesse maximale car les phases les plus longues au
handball par exemple sont la marche, la course lente et la course rapide
(environ 81% du temps total), le sprint ne représentant que 7% du temps
total (Sibila et al., 2004). Désormais, les auteurs ont une
approche plus qualitative de la préparation physique au handball.
Effectivement, même si les phases de sprints ne représentent que
7% du temps total, c'est durant ces instants qu'une équipe peut prendre
l'avantage sur une autre (Kyrolaine et al., 2004). L'une des
qualités physiques primordiales au handball, et aussi dans les autres
sports collectifs serait donc la vitesse maximale, ou encore
l'accélération.
2. La qualité de vitesse maximale
La vitesse maximale d'un sportif est la capacité de
celui-ci à parcourir une distance donnée le plus rapidement
possible. Comme le disent Kyrolaine et al. (2004), c'est cette
qualité de vitesse qui permettra à un athlète de prendre
ou non l'avantage sur son vis-à-vis en sports collectifs. Ainsi, il
convient donc d'orienter principalement les contenus de préparation
physique vers le développement de ce type de qualité pour cette
catégorie de sports.
D'un point de vue physiologique, le sprint est une action dont
la production d'énergie est majoritairement assuré par le
système créatine-phosphate (CP, 55%) et la glycolyse
anaérobie (34%) pour un sprint de 3 secondes, temps moyen d'un sprint en
sport collectif (Spencer et al., 2005). Pour traduire ceci, il faut
préciser que la production d'énergie par ces deux systèmes
reflète l'importance des qualités musculaires de force et
5
de puissance ou encore de raideur musculaire dans la
réalisation d'un effort de type supra-maximal plus que les
qualités d'endurance musculaire ou encore de souplesse (Morin et Belli,
2003). C'est pourquoi beaucoup de méthodes de développement de la
vitesse maximale de sprint s'intéressent d'avantage au
développement des qualités musculaires avec des cycles de
pliométrie, de force maximale, de puissance maximale et de
fréquence gestuelle (Cometti, 2007).
D'un point de vue biomécanique, le sprint de courte
distance (inférieur ou égal à 100 mètres), se
traduit par un passage par trois phases successives (Mero et
al., 1992). Selon ces auteurs, la course de vitesse ou sprint se
caractérise par une première phase d'accélération
sur les 30 à 50 premiers mètres, où la fréquence
des foulées et leur amplitude augmentent progressivement tandis que les
temps de contact au sol diminuent. Une des résistances les plus
importantes pendant la phase d'accélération initiale est la force
d'inertie. Ainsi, plus l'athlète sera capable de dépasser cette
force, plus celui-ci ira vite. S'en suit une phase de maintien de la vitesse
maximale atteinte qui devra durer le plus longtemps possible afin d'obtenir le
meilleur temps de course possible. Durant cette deuxième phase, la
fréquence et l'amplitude de la foulée atteignent leurs valeurs
optimales et le temps de contact au sol représente seulement 40% du
temps total, le reste correspondant au temps passé en phase
aérienne (Allard et Blanchi, 2000). La dernière phase, si elle a
lieu, est la phase de décélération. Celle-ci doit
être la plus courte possible car elle est déterminante du temps
mis sur telle ou telle distance.
Dans la plupart des cas, au handball, la distance de course
à vitesse maximale n'excède pas les 20 à 30 mètres
(Aptel, 2005). C'est donc sur cette distance que doit être portée
l'attention pour un développement de la vitesse spécifique.
Maintenant que ce constat est établit, il devient
nécessaire de discuter de la qualité physique de
réitération de sprints étant donné qu'un match de
handball n'est pas composé d'un seul sprint mais bien d'une succession
de ceux-ci ; la capacité à les répéter étant
considérée comme déterminante dans la performance
(Cometti, 2007).
3. L'endurance de sprints
Selon Bishop et al. (2003), la
résistance à la vitesse nommée également Repeated
Sprint Ability (RSA) est "la capacité à sprinter,
récupérer, et sprinter à nouveau, cette séquence
pouvant être réitérer une ou plusieurs fois". Autrement
dit, cette qualité se traduit par une aptitude à
répéter des sprints de haute intensité sans observer de
baisse de la performance entre le premier et le dernier sprint. Elle peut
être considérée comme une
6
performance de type intermittente courte, mais à
vitesse maximale car les caractéristiques qui peuvent la décrire
sont relativement similaires à ce genre d'exercices intermittents
(Saltin, 1960). Nous pouvons noter les critères d'intensité, de
durée de l'exercice, d'intensité et de durée de la
récupération, ou encore du nombre de répétitions de
l'exercice. Cette qualité physique est parfois, voire même
souvent, sa propre méthode d'entrainement. En d'autres termes, un
entraineur ou un préparateur physique utilise
régulièrement des procédés liés à la
répétition de sprints pour développer cette qualité
physique (Hill-Hass et al., 2007). Nous verrons
cependant que d'autres méthodes peuvent améliorer celle-ci sans
pour autant faire subir aux athlètes un entrainement relativement
fatiguant, du point de vue de la charge d'entrainement avec notamment la
quantité de sprints à répéter avec un temps de
récupération court et la dépense d'énergie qui est
demandée à l'athlète liée à ce types de
méthodes.
Ø Principales sources de fourniture d'énergie pour
la RSA:
Comme mentionné auparavant, pour effectuer un sprint
unique, la fourniture d'énergie va être principalement
effectuée par la puissance des systèmes (CP) et glycolyse
anaérobie (Spencer et al., 2005). Le
système CP dispose de stocks importants lui permettant d'assurer la
majorité (60%) de la fourniture d'Adénosine Tri-Phosphate (ATP)
pendant environ six secondes pour un sprint maximal (Nevill et
al., 1996). Au-delà de cette durée, les auteurs
nous montrent qu'après 10 secondes la contribution de la glycolyse
anaérobie est d'environ 60% alors que la contribution de la CP est de
35% environ. Bogdanis et al. (2007) sont en accord
avec ces résultats et ajoutent qu'à la fin d'un sprint de 30
secondes, la part de la glycolyse anaérobie n'est plus que de 20
à 30%. Cette filière est très sollicitée en
début d'exercice maximal car elle permet de produire une grande
quantité d'énergie en peu de temps (jusqu'à 3 umol / g /
s), alors que la glycolyse et les acides gras ne peuvent fournir qu'une
très faible quantité (1 umol / g / s et 0,24 umol / g / s
respectivement) selon Poortmans et Boisseau (2003).
Il est également reconnu que le principal
système de fourniture d'énergie pour des efforts brefs et
intenses est le système anaérobie (Parolin et
al.,1999). Ces auteurs nous montrent également que le fait
de répéter les sprints oriente la contribution
énergétique selon la durée de récupération
principalement. La consommation maximale d'oxygène (VO2max) nous donne
une bonne estimation de la puissance du système aérobie. Ainsi,
selon certains auteurs (Spencer et al., 2005 ; Meckel
et al., 2009), la VO2max serait un bon indice de la
capacité d'un athlète à répéter des
sprints.
Il existe néanmoins un phénomène de
fatigue comparable aux efforts intermittents, c'est-
7
à-dire que le système anaérobie (ATP-CP
et glycolyse) n'est plus capable d'assurer seul la fourniture d'énergie
nécessaire à la répétition de sprints (Balsom
et al., 1992). Ces auteurs nous expliquent comment la
filière aérobie joue un rôle très important dans la
répétition d'actions explosives. Effectivement, nous savons que
la capacité à récupérer entre deux actions ou deux
groupements d'actions et la capacité aérobie sont
étroitement liées (Louit et al., 2012).
De ce fait, une amélioration de la capacité aérobie
permettra d'augmenter la RSA. La capacité aérobie
nécessite néanmoins un certain délai avant de devenir le
principal système de fourniture d'énergie (Poortsman et Boisseau,
2003). Dans cet ouvrage, il est montré que les réserves de la
filière ATP-CP sont déplétées en 30 secondes
maximum et que la glycolyse et la glycogénolyse sont maximales avant 2
minutes d'exercice. Au-delà de ce délai, la filière
aérobie devient majoritaire dans la production d'énergie,
d'après la courbe d'Howald modifiée et actualisée par ces
auteurs. Le dernier déterminant majeur de la RSA, bien que cette liste
soit non exhaustive, est la capacité anaérobie. Bien
évidemment, cela dépend de la longueur des sprints à
effectuer à chaque répétition (Spencer et
al., 2005). Ces auteurs ont mis en évidence que la
participation du système anaérobie était majoritaire pour
un exercice de répétition de sprints de 15 mètres. En
revanche, la participation du système aérobie pour fournir de
l'énergie est plus importante pour des sprints
répétés de 30 ou 40 mètres comme nous l'affirment
Wedley et Le Rossignol (1998) qui se sont intéressés à la
part respective des deux systèmes principaux de fourniture
d'énergie pour un test de sprints répétés de 20
mètres avec 20 secondes de récupération.
Ø Déterminants physiques de la RSA:
Nous pouvons constater que la durée et la nature de la
récupération influencent fortement la capacité à
réitérer des sprints. Effectivement, plus la
récupération est courte, plus les performances au test de RSA
sont faibles (Balsom et al., 1992). Billaut et Basset
(2006), ont également montré que plus la durée de la
récupération était faible entre chaque sprint de 6
secondes, plus le pic de puissance à chaque sprint diminuait et
confirment donc l'hypothèse précédente. Spencer
et al. (2006) comparent les effets d'une
récupération passive ou active sur la performance en RSA et
montrent que la récupération active permet une diminution moins
importante du pic de puissance après chaque période de
récupération ainsi qu'une plus grande lactatémie
musculaire. Toubekis et al. (2005) confirment ces
hypothèses mais complètent celles-ci en nous informant qu'une
récupération passive est préférable dans le cas de
sprints répétés de courte durée, dans le cas de la
natation.
8
Le deuxième facteur physique déterminant de la
RSA, directement en lien avec la récupération, est la notion de
fatigue, qu'elle soit musculaire, centrale, ou les deux (Balsom et
al., 1992). La fatigue lors des sprints
répétés se traduit principalement par une baisse de la
puissance à chaque répétition. Elle est le résultat
d'un changement de concentration dans le milieu intracellulaire et
principalement d'une altération des systèmes calciques (McIntosh
et Rassier, 2002), d'une augmentation d'ions hydrogènes et de phosphate
inorganique dans le sang et les muscles (Bishop et
al., 2003), ou encore de nombreux autres facteurs comme
l'altération de la commande motrice ou un déséquilibre
électrolytique (Na+, K+) (Edwards, 1983).
Les qualités purement musculaires comme la force, la
raideur musculaire, ou encore la puissance sont aussi des déterminants
physiques de la performance. Bon nombre d'auteurs mettent en évidence
que la capacité à répéter des sprints est
directement dépendante de la vitesse maximale de sprint sur une
répétition (Balsom et al., 1992). De ce
constat, nous pouvons affirmer que la part musculaire dans le travail de
sprints répétés est similaire à celle pour un
sprint unique (Morin et Belli, 2003). La raideur musculaire, plus que les
autres qualités musculaires, semble être déterminante pour
la RSA. L'effet de celle-ci sur les qualités de course n'est plus
à démontrer (Chelly et Denis, 2001). Cette qualité
musculaire peut se traduire comme étant le rapport entre la force
maximale appliquée sur un « ressort » (ici la Composante
Elastique Série ou la CES du muscle) et la compression maximale de
celui-ci (Millet et Le Gallais, 2007). Autrement dit, nous pouvons
définir la raideur musculaire comme la capacité d'un muscle
à résister à un allongement qui lui est imposé, ou
encore sa capacité à stocker puis restituer l'énergie
élastique emmagasinée. Cette dernière définition
nous indique l'importance de développer cette qualité pour
obtenir de meilleures performances en course à pied ou encore dans les
sports nécessitant de courir vite, comme le Handball. En effet, Millet
et Le Gallais (2007) nous montrent que l'augmentation de la raideur de la CES
aurait pour effet d'optimiser la transmission d'une force et de restituer plus
rapidement l'énergie potentielle emmagasiner lors du cycle
étirement-détente d'un muscle. Cette qualité apparait donc
déterminante dans la performance en sprint ainsi qu'en sprints
répétés. En effet, elle permettrait à
l'athlète de stocker l'énergie fournie par ses membres
inférieurs lors des phases de contact avec le sol et de la restituer le
mieux possible afin d'optimiser la poussée, et donc la vitesse de
déplacement. De même, certains auteurs ont montré le
rôle de la raideur musculaire dans l'économie de course (Spurrs
et al., 2003). Effectivement, ceux-ci affirment qu'un
entrainement en pliométrie permet de faire le lien entre l'augmentation
de la raideur musculaire (+ 7,8%) et
9
l'amélioration de l'efficacité la foulée
en course à pied (+ 4,1 à + 6,7%) ainsi que la performance sur
3000 mètres (+ 2,7%). Même si le lien direct n'est pas
évident entre l'économie de course (qui représente la
capacité d'un athlète à dépenser le moins
d'énergie possible lors de sa course en essayant de restituer le maximum
d'énergie emmagasinée précédemment) et la
qualité de sprint, il convient toutefois de noter que l'efficience
énergétique et mécanique engendrée par
l'économie de course peut jouer un rôle très important dans
la qualité de répétition de sprints. En effet, nous
comprenons que si l'athlète réussi à être plus
efficient à chaque sprint et que l'on fait la somme de chaque sprint, la
fatigue sera d'autant moins importante. Il existe un certain nombre de
méthodes permettant d'améliorer cette raideur musculaire comme la
méthode stato-dynamique ou encore la méthode pliométrique.
Nous ne nous intéresserons ici qu'à cette dernière
méthode dans la mesure où son mode d'action musculaire est
équivalent à celui de la course. Effectivement, comme nous
l'avons vu précédemment, la pliométrie consiste à
mettre en jeu le système étirement-détente du muscle, tout
comme le fait la course par le fait d'absorber l'énergie dans la phase
de contact avec le sol et le fait de la restituer au moment où le pied
quitte le sol.
4. La pliométrie
Définition générale
D'un point de vue physiologique, la contraction
pliométrique correspond à une contraction excentrique du muscle
suivie immédiatement d'une contraction concentrique (Cometti, 1987).
Nous pouvons rencontrer ce genre de sollicitations en particulier lors de sauts
avec contre-mouvement. Ce type de contraction met en jeu le cycle
étirement-détente du muscle. Bosco (1985) nous dit que ce cycle
est du majoritairement à l'élasticité des muscles et des
tendons mais aussi à l'intervention du réflexe myotatique. Le
réflexe myotatique est un réflexe de raccourcissement d'un muscle
lié à un étirement trop brutal de celui-ci. Il est
considéré comme un mécanisme de protection du muscle afin
d'éviter la lésion (Cometti, 1987).
Effets sur les qualités physiques et les
performances
La méthode pliométrique possède un
certain nombre de vertus en terme de développement des qualités
physiques. Effectivement, elle permet de développer la force maximale,
la raideur musculaire, d'élever le seuil des récepteurs de Golgi,
de diminuer le temps du cycle étirement-détente ou encore
d'augmenter la sensibilité des fuseaux neuromusculaires (Cometti, 1988).
L'augmentation de la force maximale
10
s'explique principalement par le fait que la
pliométrie permet d'améliorer les facteurs nerveux de la force
(recrutement et coordination neuromusculaire)
(Thépault-Mathieu et al., 1997). Bosco et Komi
(1979) nous montrent qu'un étirement préalable du muscle
améliore la force et la vitesse de contraction d'un muscle. La phase
excentrique préalable est responsable d'environ 30% de l'énergie
totale fournie par le muscle (Böhm et al., 2006). Le cycle
étirement-détente du muscle joue donc un
rôle primordial dans la performance. L'augmentation de la raideur
musculo-tendineuse est la qualité musculaire que l'on
cherche le plus souvent à développer au travers des
méthodes pliométriques. Comme vu précédemment,
celle-ci permet à l'athlète d'être plus
efficient sur les phases de course (Spurrs et al., 2003) mais aussi
d'augmenter les performances explosives (Kubo et al., 2007).
Fouré et al. (2010) nous indiquent également que la
qualité de raideur musculo-tendineuse permet à
l'athlète d'améliorer sa transmission de force ainsi que de
diminuer la dissipation de l'énergie accumulée lors de la phase
excentrique.
Sur la base des éléments de la revue de
littérature présentée précédemment, le but
de cette étude était de mesurer l'impact d'une préparation
physique basée sur la pliométrie sur la qualité physique
de capacité à répéter des sprints en
handball.
Après avoir souligné que l'entrainement
en pliométrie provoque une amélioration de la vitesse maximale de
course par l'augmentation de la raideur musculaire principalement (Spurrs
et al., 2003) et que la vitesse maximale de course est fortement
corrélée à la performance en sprints
répétés (Balsom et al., 1992), nous avons
émis l'hypothèse qu'un entrainement en pliométrie
permettra d'améliorer la performance en sprints
répétés en handball.
Nous avons donc vérifié si un cycle de
pliométrie de 8 semaines augmente la performance sur un sprint unique,
sur la qualité de raideur musculaire et sur la qualité de
répétitions de sprints chez des handballeuses.
11
METHODES ET MATERIELS
1. La population étudiée
Une population de 20 joueuses de handball âgées
de 19 à 25 ans évoluant aux niveaux prénational et
régional féminin a participé volontairement à cette
étude. Le tableau 1 nous montre les différentes données
anthropométriques (taille : 166,9 #177; 6,8 centimètres ; masse
corporelle : 63,4 #177; 6,1 kilogrammes ; âge : 284 #177; 13.9 mois) au
début du protocole expérimental pour les deux groupes. Il n'y
avait aucune différence significative entre les deux groupes pour les
données anthropométriques.
Tableau 1 : données anthropométriques des
sujets
Taille (cm) Masse corporelle (kg) Age (mois)
|
GE
|
GT
|
GE
|
GT
|
GE
|
GT
|
Moyenne
|
168,3
|
164,4
|
62,4
|
65,1
|
297,6
|
266,4
|
Ecart-type
|
7,2
|
5,6
|
7,6
|
4,2
|
14,5
|
12,3
|
Pour les besoins du protocole, nous avons divisé le
groupe en un groupe expérimental (GE) et un groupe témoin (GT).
Deux groupes de 12 et 8 joueuses respectivement ont donc été
créés. Le groupe expérimental est constitué des
joueuses du groupe prénational et le groupe témoin est quant
à lui constitué des joueuses du niveau régional. En termes
de préparation physique, le niveau de départ était
relativement similaire, les deux groupes n'ayant que très peu
pratiqué la pliométrie.
2. Protocole d'intervention
Le groupe expérimental (GE) a disposé de deux
entrainements par semaine à raison de 1h30 par séance. La partie
accordée à la préparation physique occupait les trente
premières minutes de chaque séance. Le groupe témoin (GT)
n'avait pas de partie réservée uniquement à la
préparation physique. Cependant, ce dernier groupe travaillait à
chaque séance la contre-attaque et disposait donc d'une grosse partie de
la séance consacrée à la course de sprint. Les deux
groupes ont suivi un cycle préparatoire à la pliométrie
à base de bondissements horizontaux principalement et de
bondissements
12
verticaux à la fin du cycle, dans un but
d'amélioration de la technique et de préparation de l'organisme
à une plus grosse charge de travail. Ensuite, nous avons pu mettre en
place notre protocole expérimental après avoir tenté
d'équilibrer le niveau de départ en termes de technique.
Notre intervention s'est déroulée sur 8 semaines de
la manière suivante:
? Tests pré-entrainement la première semaine
(S1)
? Bondissements horizontaux les deux semaines suivantes (S2 et
S3).
? Bondissements verticaux les deux semaines suivantes (S4 et
S5).
? Bondissements verticaux en contre-bas les deux semaines
suivantes (S6 et S7).
? Tests post-entrainement la dernière semaine (S8).
Les tests pré-entrainement et post-entrainement ont
été mis en place pour mesurer
l'impact de notre intervention au début et à la fin
du protocole expérimental.
4 semaines avant le début de notre protocole ont
été mise en place pour l'apprentissage
de la technique en pliométrie.
3. Le matériel utilisé
Les données des différents tests ont
été recueillies grâce à deux chronomètres
manuels pour évaluer les temps de passage au test de 15 mètres
sprint départ arrêté et du 2 X 15 mètres sprint
aller-retour départ arrêté (en secondes), une toise de
mesure classique pour évaluer la hauteur de saut aux tests de squat jump
(SJ) adapté et de contre mouvement jump (CMJ) adapté (en
centimètres) et un Myotest® pour évaluer les hauteurs de
sauts en SJ standard en CMJ standard ainsi que pour valider les
résultats obtenus aux tests de sauts adaptés des tests standards
(valeurs déduites de l'accélération en cm / s2
et de la masse des sujets en kilogrammes). Les données
anthropométriques (Tableau 1) ont été recueillies
grâce à un pèse personne classique et une toise de mesure
classique.
4. Les paramètres mesurés
Evaluation des caractéristiques
morphologiques
Comme nous l'avons montré précédemment,
des mesures anthropométriques ont été effectuées.
Elles quantifient la masse (kg) et mesurent la taille de l'athlète (cm)
pour des sujets féminins. Elles ont été
réalisées à la même période de la
journée, dans les mêmes conditions environnementales et par la
même personne pour chaque joueuse.
Evaluation des qualités
contractiles
Pour évaluer l'efficacité de notre protocole sur
les différentes qualités contractiles des joueuses, nous avons
mesuré dans un premier temps la détente verticale avec un test de
SJ (Figure 1) que nous avons adapté du test original avec Myotest®
(annexe 1) dans un soucis de praticité et d'exploitation des
données recueillies par le staff. Ce test a pour but premier
d'apprécier la puissance des membres inférieurs sans intervention
de la raideur musculaire.
Dans un deuxième temps, nous avons effectué un
test de détente verticale de type CMJ (figure 2) que nous avons
également adapté à partir du test original avec
Myotest® (annexe 2), nous permettant d'évaluer la qualité de
puissance musculaire des membres inférieurs avec intervention de la
raideur musculaire.
Figure 1 : Test de squat jump adapté (position de
départ ; jambes fléchies à 90°)
13
Figure 2 : Test de contre-mouvement jump adapté (position
de départ : jambes tendues)
14
Evaluation des qualités de vitesse maximale et de
répétitions de sprint.
Nous avons mis en place un test de sprint sur 15 mètres
pour mesurer la vitesse maximale sur cette distance et le coupler aux
résultats des autres tests.
Pour finir, un test standardisé de mesure de la RSA sur
6 X (2 X 15m) en sprint, avec une récupération de 14 secondes
entre chaque aller-retour a été proposé pour
évaluer la capacité à répéter des sprints
courts avec un temps de récupération faible, simulant en quelque
sorte l'activité handball (Figure 3).
Le protocole de ce test consiste à courir le plus vite
possible sur une distance de 30 mètres au total (2 X 15 mètres)
en perdant le moins de temps possible au moment du changement de direction, et
en gardant la vitesse la plus élevée possible tout au long de la
course. Six répétitions de cette course sont à
exécuter pour terminer le test avec une récupération
passive de 14 secondes entre chaque course. Les données brutes
recueillies sont les temps de passage à chaque sprint de 30
mètres et le temps total pour exécuter tous les passages. De
plus, le meilleur temps de course est une référence pour le
calcul de la capacité à répéter des sprints
donné sous forme de score de décroissance
Sdec (%) = ( - 1) 100 selon Girard et al.
(2011).
Remarque : tous les tests ont été
réalisés à la suite d'un échauffement
standardisé basé sur le principe de l'échauffement russe
avec échauffement des groupes musculaires suivis d'une phase de course
et d'une phase de coordination/proprioception, l'ensemble durant environ 20
minutes.
15
Figure 3 : Test de mesure de la RSA (6 × (2 × 15
mètres) en allers-retours)
5. La période d'intervention
Notre intervention s'est déroulée sur une
durée de 6 semaines avec une augmentation croissante et progressive de
la charge de travail (figure 4 ; voir ci-dessous pour la quantification), sans
compter les phases de tests et d'apprentissage de la pliométrie qui
l'ont précédée et suivie.
Figure 4 : Evolution de la charge de travail pendant 6 semaines
(semaines 2 à 7).
Les semaines 1 et 8 étaient
consacrées aux tests d'évaluation.
Charge de travail
1 2 3 4 5 6 7 8
Semaines d'entrainement
Charge de travail (%)
120
100
40
80
60
20
0
Ainsi, durant cette période, nous avions exclusivement
pour objectif le développement des qualités physiques ne faisant
intervenir que minoritairement les faiblesses techniques individuelles.
Nous avons tenté d'individualiser les charges de
travail grâce aux tests de détente verticale adaptés
effectués au début du cycle d'entrainement.
16
Planification
La planification de notre intervention laisse apparaître
trois mésocycles courts de deux semaines chacun ainsi que deux phases de
tests avant et après entrainement. Le premier mésocycle est
consacré au travail de la pliométrie horizontal avec pour
objectif le développement de la coordination, de la force mais aussi de
la raideur neuromusculaire. Le deuxième mésocycle est
orienté sur un travail de pliométrie verticale avec des sauts
visant plutôt la hauteur que la longueur, ce qui augmente sensiblement
l'intensité. Le volume est également augmenté sur ce
mésocycle afin d'assurer une certaine continuité dans notre
protocole. Enfin, le dernier mésocycle de deux semaines est
consacré au travail de pliométrie verticale en contre-bas. Nous
savons que ce type de sollicitations est généralement le plus
intense et il était donc nécessaire de passer par les
étapes précédentes avant d'entamer ce mésocycle. Le
but de ce mésocycle était de développer principalement la
raideur neuromusculaire par l'utilisation d'une phase de freinage du mouvement
beaucoup plus intense et donc un renvoi également plus intense
(utilisation de l'énergie élastique par l'intervention du mode
d'action musculaire du cycle étirement-détente).
Remarque : une première
période de 4 semaines située avant le début de notre
protocole a permis aux joueuses d'apprendre la technique en pliométrie
afin de limiter le risque d'obtenir des résultats faussés par un
manque de technique individuel.
Séances
Les séances de préparation physique
étaient constituées d'un échauffement
général de 15 minutes contenant de la course, des gammes
athlétiques, de la mobilisation articulaire, d'une phase de gainage de 5
minutes pour le renforcement des ceintures et d'une phase de pliométrie
de 20 minutes environ destiné à notre protocole
expérimental.
? La pliométrie horizontale
Une séance de pliométrie horizontale est
constituée de sauts principalement de faible hauteur comme le passage de
haies basses ou encore le passage de plots écartés à
différentes distances selon le niveau de chacune. Ce travail
préliminaire est indispensable au bon fonctionnement des
mésocycles suivants où l'intensité et le volume seront
plus importants. Cette phase permet aux joueuses de préparer leur
organisme à subir des contraintes mécaniques importantes. Ce
travail s'effectue essentiellement à poids de corps. Le
développement de la coordination intersegmentaire
17
et le gainage dynamique étaient
recherché. La part du travail quantitatif prime quelque peu sur le
travail qualitatif car les exercices sont relativement simples et la part de
technique nécessaire relativement faible.
? La pliométrie verticale
Pour concevoir les séances de pliométrie
verticale, nous avons eu recours à du matériel relativement
simple comme des haies hautes, des plinths, ou encore des marches de
différentes hauteurs. Les tests de sauts adaptés du SJ et du CMJ
nous ont servi principalement lors de cette phase du protocole pour
individualiser au mieux les hauteurs de sauts à franchir pour chacune
des joueuses. Cette phase de pliométrie est une suite logique à
la première phase car l'intensité augmente progressivement et le
volume également tout en nous permettant de conserver une justesse
technique. Le travail qualitatif commence à prendre une part plus
importante que le travail quantitatif car l'intensité est plus grande et
les risques augmentent. De plus, il était recherché
l'efficacité sur peu de répétitions plutôt qu'un
travail de mauvaise qualité sur beaucoup de
répétitions.
? La pliométrie verticale en
contre-bas
Ce dernier mésocycle est certainement le plus
intéressant car c'est celui où l'intensité et le volume de
travail sont les plus importants. En effet, le fait de sauter d'un endroit
surélevé vers un plan inférieur impose à
l'organisme un stress beaucoup plus important et l'oblige donc à
s'adapter d'avantage. Nous avons principalement utilisé des marches ou
encore des plinths pour cette période d'entrainement. Les hauteurs ont
été adaptées à chacune des joueuses pour limiter le
risque de blessures tout en étant au maximum de leur capacité
afin de développer de manière optimale les composantes
contractiles recherchées dans le cadre de notre étude. Le travail
qualitatif prime de manière absolue sur le travail quantitatif car le
risque de blessures augmente encore.
Remarque : nous avons également fait
attention à ce que la charge de travail entre les deux groupes soit
similaire. Pour ce faire, nous avons utilisé l'échelle de Borg
(Figure 5) associé à chaque semaine d'entrainement. Nous pouvons
donc relever les valeurs moyennes obtenues grâce à cette
échelle que nous avons multipliées par le nombre de semaines
d'entrainement (102 #177; 9 u.a pour le groupe GE et 90 #177; 5 u.a pour le
groupe GT). Nous n'avons pas observé de différence significative
quant à la charge de travail estimée entre les deux
groupes.
18
Figure 5 : échelle de Borg modifiée
6. Analyse statistique
Dans cette étude, deux groupes (GE et GT) ont suivi un
protocole de 6 semaines d'entrainement distincts mais de charge
équivalente. Les variables dépendantes utilisées (SJ
adapté et CMJ adapté, vitesse sur 15 mètres (Vmax) ainsi
que de RSA (Sdec)) sont des variables métriques et ont été
appréciées deux fois sur les mêmes sujets. Le but
étant de montré l'efficacité du protocole sur les
variables dépendantes, nous avons donc deux conditions (avec ou sans
entrainement) et deux groupes (GE et GT). Après avoir
vérifié les conditions d'utilisation de test paramétrique
(homogénéité des variances et normalité de la
distribution), une ANOVA à 2 facteurs pour mesures
répétées (facteur intra) a été
utilisée. Une comparaison intergroupe, une comparaison intragroupe et
les effets d'interactions [Groupe (GE vs. GT) X Condition
(pré-entrainement vs. post-entrainement)] ont ainsi été
étudiées. En présence de significativité, les tests
post-hoc de Tukey ont été utilisés pour localiser les
effets. Pour effectuer l'ensemble de notre traitement statistique, nous avons
utilisé le logiciel OpenStat®. Le seuil de significativité
de l'ensemble des résultats a été fixé à P
< 0.05.
19
RESULTATS
Les données obtenues aux tests pré-entrainement
et post-entrainement sont recueillies dans le tableau 2. Un effet groupe et un
effet entrainement ont été observés pour les valeurs de
sauts (SJ et CMJ) et Vmax.
Tableau 2 : comparaisons des valeurs (moyenne #177;
écart-type) intra-groupe et
inter-groupe pour les tests de
détente verticale (cm) mesurée en Squat Jump (SJ
adapté)
et en Contre-Mouvement Jump (CMJ adapté), le test de
vitesse maximale (m's) mesuré
avec le test de sprint sur 15
mètres (Vmax) et le test de capacité à
répéter des sprints
(Sdec) mesuré sur un test en
aller-retour et exprimé sous la forme d'un pourcentage
de
décroissance de la vitesse. *, P < 0,05 ; ***, P < 0,001 ;
NS = non-significatif.
|
SJ adapté (cm)
|
CMJ adapté (cm)
|
Vmax (m's)
|
Sdec (%)
|
Pré-entrainement
|
92 #177; 2
|
97 #177; 3
|
2,25 #177; 0,54
|
3,7 #177; 0,24
|
Post-
entrainement
|
95 #177; 1
|
104 #177; 1
|
2,27 #177; 0,42
|
1,8 #177; 0,27
|
P
|
0,0248 *
|
0,0187 *
|
NS
|
0,0436*
|
Groupe GE
|
96 #177; 3
|
111 #177; 4
|
2,31 #177; 0,59
|
-4,1 #177; 0,58
|
Groupe GT
|
95 #177; 5
|
102 #177; 2
|
2,19 #177; 0,31
|
2,9 #177; 0,47
|
P
|
NS
|
0,0005 ***
|
0,047 *
|
0,00004 ***
|
Les deux groupes ont amélioré leur
détente verticale (cm) et leur capacité à
répéter des sprints (%) entre les deux phases de tests.
Cependant, la vitesse maximale (m's) ne s'est pas améliorée
significativement.
Il n'y a pas de différence inter-groupe significative
pour la valeur de SJ alors qu'il existe une différence significative
pour le test de CMJ (P < 0,001) et le test de répétitions de
sprints (P < 0,001).
Une différence inter-groupe significative est visible pour
le test de vitesse (P < 0,05). Après avoir effectué une
analyse de corrélations entre les différentes valeurs obtenues
dans le tableau 2, il est nécessaire de préciser qu'il existe une
corrélation entre les valeurs de CMJ et de Vmax (r = 0,74), entre CMJ et
Sdec (r = 0,88) et entre Vmax et Sdec (r = 0,59).
20
DISCUSSION
Le but de cette étude était de montrer si un
entrainement en pliométrie permettait d'améliorer la performance
en répétitions de sprints chez des handballeuses. Autrement dit,
un programme de préparation physique basé sur de la
pliométrie permet-il d'améliorer les qualités physiques
nécessaires à la performance en sprints
répétés ? D'après les résultats obtenus dans
le tableau 2 et les analyses de corrélations effectuées entre les
différents facteurs, il semblerait que l'amélioration de la
raideur musculaire évaluée grâce à la
différence entre la hauteur en CMJ et celle en SJ soit en grande partie
responsable de l'amélioration de la RSA (r = 0,88).
Nous avons cherché à améliorer la raideur
neuromusculaire à travers la méthode pliométrique afin
d'améliorer la vitesse maximale de course (Spurrs et al.,
2003). Par ce développement de la vitesse maximale, nous nous
attendions à obtenir également une améliorer de la
capacité à répéter des sprints car nous savons que
ces deux paramètres sont étroitement liés (Balsom et
al., 1992).
1. Protocole d'entrainement
Pour notre étude, nous avons à faire à un
groupe de handballeuses adultes, avec une expérience en
préparation physique relativement faible. Nous avons entamé cette
phase de préparation physique spécifique par de l'apprentissage
de la technique en pliométrie pour combler les carences individuelles
éventuelles puis nous nous sommes axés sur un travail où
les sollicitations musculaires augmentaient progressivement. Le but de cette
croissance progressive de l'intensité et du volume était de
préserver l'organisme des joueuses tout en les préparant à
un niveau d'exigence plus important. Cette première phase
d'apprentissage située avant le début de notre protocole a
duré quatre semaines afin que toutes les joueuses puissent avoir un
niveau technique relativement proche et éviter ainsi d'avoir un biais
méthodologique. Cette période s'est avérée utile
car nous pouvons remarquer qu'aucune différence significative n'est
présente sur l'ensemble des qualités physiques
évaluées entre les deux groupes du protocole.
La plupart des auteurs considèrent qu'une
période de développement spécifique d'une qualité
physique doit s'effectuer en 8 semaines environ pour laisser apparaitre de
réelles améliorations (Aagaard et al., 2002 ; Kanehisa et
Miyashita, 1983 ; Clafflin et al., 2011). Nous justifions de ce fait
l'utilisation d'un protocole d'une durée totale de 12 semaines, en
comptant ainsi les phases de tests et d'apprentissage technique.
21
2. Evaluation des qualités contractiles
Comme nous le montrent les résultats du tableau 2, une
différence significative (P < 0,05) est à noter pour le test
de détente verticale en SJ adapté, en CMJ adapté et en
répétitions de sprints entre les tests pré et post
entrainement. Cependant, aucune différence intergroupe significative
n'est visible pour le test de SJ adapté alors qu'il apparait une
différence intergroupe significative pour le test de détente en
CMJ adapté (P < 0,001) et pour le test de capacité à
répéter des sprints (P < 0,001). Nous pouvons déduire
que les deux types d'entrainement ont permis de développer l'ensemble
des qualités physiques concernées dans cette étude, hormis
la qualité de vitesse maximale sur 15 mètres (Vmax) mais que le
groupe expérimental (GE) a obtenu les meilleures améliorations.
Même si la qualité physique de vitesse maximale de course (Vmax)
ne s'est pas améliorée entre les tests pré et post
entrainement, nous pouvons noter qu'il existe une différence
significative intergroupe (P < 0,05) sur ce paramètre. Cometti (1988)
affirme qu'un entrainement en pliométrie permet d'améliorer la
raideur neuromusculaire. Nous pouvons confirmer ces résultats car notre
étude nous montre que le groupe expérimental a
amélioré ses performances en CMJ significativement plus que ses
performances en SJ. Nous rappelons que le SJ est un test de détente
verticale ne faisant pas apparaitre la qualité de raideur
neuromusculaire alors que le saut en CMJ est un saut de détente
verticale faisant intervenir la raideur. Nous observons donc que la
différence obtenue entre ces deux tests reflète en grande partie
la part de l'augmentation de la raideur. Kubo et al. (2007) observent
également que l'augmentation de la raideur neuromusculaire permet
d'améliorer significativement les performances de type explosives.
Ainsi, il apparait cohérent d'observer pour notre étude une
amélioration significative supérieure des performances en
détente verticale avec contre-mouvement (P < 0,001) et en sprint sur
15 mètres (P < 0,05) entre le groupe expérimental et le groupe
témoin. Selon certains auteurs, il semblerait également que la
raideur neuromusculaire permettrait d'améliorer la performance pour la
course à vitesse non-maximale (Spurrs et al., 2003). Ces
auteurs affirment que l'augmentation de la raideur permet à
l'athlète d'être plus efficient sur la phase de course et que
celui-ci diminue de ce fait sa dépense énergétique. En
étendant cette idée à notre protocole, nous avions fait
l'hypothèse que cette économie d'énergie par
l'augmentation de la raideur neuromusculaire serait bénéfique
à l'amélioration de la qualité de capacité à
répéter des sprints. Les résultats obtenus dans le tableau
2 nous laisse penser que notre hypothèse s'avère relativement
fondée car l'augmentation de la capacité à
répéter des
22
sprints est très largement supérieure pour le
groupe expérimental comparé au groupe témoin tout comme la
qualité de raideur neuromusculaire estimée grâce à
la différence obtenue entre le test de SJ et celui de CMJ. Millet et Le
Gallais (2007) décrivent la qualité de raideur neuromusculaire
comme une qualité permettant d'améliorer la transmission de force
et permettant de restituer d'avantage l'énergie emmagasinée lors
du cycle étirement-détente du muscle. Nous comprenons donc
l'importance de développer cette qualité musculaire pour
être permettre d'améliorer la vitesse de course (r = 0,74 dans
notre cas) ou encore la capacité à répéter des
sprints (r = 0,88 ici). Nous avons également pu voir que cette
qualité physique est directement dépendante de la vitesse
maximale de course sur une répétition (Balsom et al.,
1992). Nos résultats semblent confirmer ces propos.
Effectivement, nous observons que le groupe expérimental a
amélioré sa vitesse maximale de course sur 15 mètres de
manière beaucoup plus importante que le groupe témoin (P <
0,05) et que le groupe expérimental a amélioré d'autant
plus ses performances en capacité à répéter des
sprints (P < 0,001) comparé à ce même groupe. Nous
faisons donc un lien évident entre l'augmentation de la vitesse de
course en sprint et l'augmentation de la capacité à les
répéter comme les analyses de corrélation nous le montrent
(r = 0,59). Nous avons vu que la notion de fatigue était un facteur
déterminant de la performance en sprints répétés
(Balsom et al., 1992). Nous avons également vu
qu'une préparation physique basée sur de la pliométrie
permettait d'améliorer l'efficience énergétique des
athlètes par une augmentation de la raideur neuromusculaire. Nos
résultats sont une fois de plus en accord avec ces propos car nous
observons parallèlement une augmentation de la raideur et une
augmentation de la capacité à répéter des sprints
après une période d'entrainement de 8 semaines en
pliométrie. Billaut et Basset (2006) ont montré que plus la
période de récupération inter-sprints est courte, plus la
performance en sprints répétés diminue. Il estime cette
baisse de la performance par l'observation du pic de puissance à chaque
sprint. Il observe ainsi une diminution progressive de la puissance. Nous
cherchions cependant à montrer que le travail pliométrique
permettrait de diminuer cette chute de puissance à chaque sprint. En
observant les résultats de manière individuelle, nous avons pu
voir que la vitesse maximale à chaque sprint diminuait de manière
moins importante au test post entrainement qu'au test pré entrainement
(exemples en annexe 3). La vitesse de course sur 15 mètres étant
un bon indicateur de la puissance développée (Mero et
al., 1992), nous comprenons que la puissance à chaque
sprint des joueuses du groupe expérimental (GE) a été
améliorée, ce qui confirme l'hypothèse de Billaut et
Basset (2006).
23
3. Limites de l'étude
Comme nous l'avons vu précédemment, les deux
groupes utilisés dans le cadre de notre étude ont un niveau de
base en pliométrie relativement faible. Nous savons qu'avec l'expertise,
les améliorations deviennent moins visibles. Il est donc probable
qu'avec un groupe pratiquant régulièrement la pliométrie,
les améliorations aient été moins importantes voire
même inexistantes.
Pour notre protocole expérimental, le nombre de
séances d'entrainement était de deux séances par semaine,
sur lesquelles venaient se greffer à chaque fois 20 à 30 minutes
de préparation physique. Il semblerait que pour bénéficier
d'un maximum de résultats il soit nécessaire d'augmenter le
nombre de séances.
La période de tests post entrainement a
été effectuée dans la semaine suivant la dernière
semaine d'entrainement. Cependant, nous savons que pour obtenir des
résultats entièrement valables, il est nécessaire de tenir
compte des effets cumulés et retardés d'une préparation
physique basée sur de la pliométrie. Ainsi, il aurait
été judicieux d'effectuer les tests post entrainement 3 à
6 semaines après l'arrêt du cycle (Cometti, 1988).
Nous pouvons également noter que nous aurions pu
utiliser du matériel plus technique que le matériel relativement
simpliste que nous avons utilisé. Concrètement, le Myotest®
étant un appareil de mesure de la puissance mais aussi de la raideur
neuromusculaire, il aurait été possible d'effectuer le test de
l'appareil plutôt que d'effectuer le calcul de la différence entre
la hauteur de saut en CMJ et celle en SJ. De plus, la mesure du temps par
chronomètres manuels aurait pu être effectuée par
l'utilisation de cellules photoélectriques par exemple.
24
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Les exigences du handball moderne ne cessent d'augmenter.
Effectivement, nous avons énuméré
précédemment les qualités physiques nécessaires aux
joueurs et joueuses de handball de haut-niveau. Parmi celles-ci, nous pouvons
noter principalement les qualités physiques de vitesse maximale de
course, de force explosive ou encore de capacité à
répéter des sprints (Sibila et al.,
2004). C'est pourquoi, dans cette étude, nous nous
intéressons aux résultats que peut apporter une
préparation physique basée sur de la pliométrie sur la
qualité physique de capacité à répéter des
sprints chez des handballeuses.
Les résultats obtenus mettent en avant qu'un protocole
tel que celui proposé ici permet d'améliorer la qualité
physique de capacité à répéter des sprints (P <
0.001), tout en restant dans un type de travail relativement proche des
sollicitations engendrées par le handball. Effectivement, la
pliométrie est une méthode mettant en jeu le cycle
étirement-détente du muscle, le plus souvent lors de
bondissements, comme les joueuses peuvent les utiliser lors des matchs. Ainsi,
ce travail s'avère relativement pratique à mettre en place sur
une population de handballeuses amatrices. De plus, notre protocole a
également permis d'améliorer la vitesse maximale de course sur
une répétition (P < 0,05) et la hauteur maximale de saut avec
contre-mouvement préalable (P < 0,001). Ces deux qualités
physiques peuvent permettre aux joueuses de prendre plus souvent l'avantage sur
leurs adversaires directes (Kyrolaine et al.,
2004).
Nous pouvons en partie expliquer l'amélioration des
performances par le fait que les joueuses ont eu une période
préparatoire à la pliométrie qui leur a permis de ne pas
souffrir de lacunes techniques. De plus, il est établi qu'un programme
basé sur de la pliométrie permet généralement
d'augmenter la raideur neuromusculaire (Spurrs et al.,
2003) et que cette qualité permet d'améliorer la
vitesse maximale de course et les résultats en répétitions
de sprints (Balsom et al., 1992).
Pour compléter cette étude, il aurait pu
être intéressant d'incorporer un troisième groupe qui
aurait utilisé principalement un protocole de développement de la
capacité à répéter des sprints par la
méthode des répétitions de sprints. Ainsi, nous aurions pu
comparer laquelle de notre méthode ou de la méthode
traditionnelle permettait d'offrir les meilleurs résultats sur cette
qualité physique.
25
POINTS CLES ET APPLICATIONS PRATIQUES
? Un entrainement en pliométrie améliore la
performance en sprints répétés.
? La pliométrie est un bon moyen d'améliorer la
détente verticale et la vitesse maximale de course.
? Les qualités physiques de vitesse maximale de course
et de détente verticale avec contre mouvement sont fortement
corrélées à la performance en sprints
répétés.
? La diminution de la vitesse maximale à chaque sprint
avec une récupération courte est moins importante après un
programme de 8 semaines basé sur de la pliométrie.
26
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ANNEXES
Annexe 1: test de squat jump standard
|
Ce test mesure la détente non pliométrique. Nous
cherchons donc à évaluer la force explosive des membres
inférieurs lors d'un saut vertical précédé d'une
phase isométrique avec un angle de genou de 9Ø°. Il s'agit
alors de réaliser un saut vertical avec une élévation
maximale du centre de gravité par le développement d'une
puissance la plus élevée possible.
|
Annexe 2 : test de contre-mouvement jump standard
29
Ce test permet de mesurer la détente suite à un
étirement musculaire. En effet, le CMJ se compose d'une phase
excentrique puis d'une phase
concentrique des muscles
extenseurs de la jambe. La
composante élastique joue donc un rôle majeur dans la
réalisation du saut vertical. On peut évaluer la force explosive
de l'athlète par le calcul de la hauteur atteinte et des valeurs de
puissance obtenues par un Myotest® éventuellement.
7
Temps de passage (s]
6,5
6
5,5
5
Temps pré entrainement
temps post entrainement
7,5
7
Temps de passage (s]
6,5
6
5,5
5
Temps pré entrainement
Temps post entrainement
Joueuse 1 groupe GE
1 2 3 4 5 6
Sprints
Joueuse 2 groupe GE
1 2 3 4 5 6
Sprints
30
Annexe 3: comparaisons pré entrainement et post
entrainement de manière individuelle
pour les joueuses du groupe
GE.
31
RESUME
L'objectif de cette étude était de montrer
l'impact d'une préparation physique basée sur de la
pliométrie sur le développement de la capacité à
répéter des sprints chez des handballeuses.
Nous avons pour cela comparé deux groupes de joueuses
utilisant pour le premier groupe (GE) les méthodes pliométriques
et pour le second groupe une méthode basée sur de la
contre-attaque (GT). L'étude s'est déroulée sur une
durée totale de 8 semaines avec une phase de tests avant entrainement et
une phase de tests après entrainement. Nous avons ainsi pu mesurer la
détente verticale en SJ et en CMJ, la vitesse maximale de course sur 15
mètres (Vmax) et la capacité à répéter des
sprints (Sdec) sur chaque groupe.
Les résultats obtenus nous montrent que les
performances se sont améliorées pour les deux groupes en
détente verticale et en répétitions de sprints (P <
0,05) et que le groupe GE a amélioré d'avantage ses performances
en CMJ (P < 0,001), en Vmax (P < 0,05) et endurance de sprints (P <
0,001). Aucune différence significative n'est présente pour le
test de SJ.
Nous pouvons donc conclure que la pliométrie
améliore efficacement la performance en sprints
répétés.
Mots clés : pliométrie, RSA, handball, femmes,
détente verticale.
32
ABSTRACT
The purpose of this study was to show the impact of a physical
training based on pliometrics on the development of the ability to repeat
sprints in the feminine handball. For this, we compared two groups of players
using plyometric methods for the first group (GE) and a method based on the
cons-attack for the second group (GT). The study was conducted on a total of
eight weeks with a tests phase before training and tests phase after training.
We were able to measure the vertical jump in SJ and CMJ, the maximum running
speed of 15 meters (Vmax) and the ability to repeat sprints (Sdec) of each
group.
The results show that the performance improved for both groups
vertical jump and sprint repetitions (P <0.05) and the GE group has improved
its performance advantage CMJ (P <0.001), in Vmax (P <0.05) and endurance
sprints (P <0.001). No significant difference is present for testing SJ.
We can therefore conclude that plyometrics efficacely improves
performance by repeated sprints.
Keywords: plyometry, RSA, handball, women, vertical jump.